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De la bibliothèque à la médiathèque n'y a t il qu'un pas ?


xavier

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Bonjour,

C'est assez fébrilement que je post ici, je ne suis pas même sûr d'avoir choisi le bon sous-forum pour cela car le sujet que je tiens à aborder je l'ai retrouvé disséminé un peu partout dans le forum sans toutefois être toujours développé à fond. Ne prenez pas mal ce post qui peut paraître critique, bien qu'ayant un fond commercial ce sujet est avant tout pour moi le moyen d'avoir réponses aux questions que je me pose et peut-être inclure ceci dans mon rapport de stage.

Pour bien mettre les choses dans leur contexte, j'ai 36 ans, je parviens à la fin de mon stage commercial (BEP MRCU-reconversion pro) auprès d'une petite société qui propose l'implantation de jeu de société auprès des médiathèques/bibliothèques de comité d'entreprise ainsi que des animations. Convertit par les concepts proposés, je suis sortie du fichier client pour explorer la toile afin de proposer aux structures communales et c'est ainsi que j'ai fait la découverte de l'ABF. Je tiens aussi à préciser que je suis en Ile-de-France et que ce que j'ai constaté est peut-être typique des métropoles (voir même de cette région).

Au fur et à mesure de mes appels commerciaux, il est ressorti plusieurs points expliquant le fait que les ludothèques soient si peu développées :

1/ La bibliothèque, et par défaut le bibliothécaire, n'a pour vocation que le domaine du livre et de lui-même se ferme souvent à toute nouveauté culturelle. En tant que passionné de littérature, je n'arrive pas à comprendre ce point de vue ; j'ai déserté depuis longtemps les bibliothèques (à l'époque trop peu de fantasy disponible) car je n'arrivais pas suffisamment à y trouver mon bonheur et je sais que je passe à côté de certains bijoux papier, mais que je compense en n'en découvrant bien d'autres. Alors je souhaiterais savoir ce qui vous effraye dans le fait de vous diversifier ? Il existe certes des ludothécaires, mais une collectivité ne peut se permettre d'avoir trop d'employés. De mon point de vue de simple citoyen, je trouve les bibliothèques mourantes, peu d'innovations et d'animations au profit des médiathèques, ne souhaitez-vous pas que cela change ? Avoir autre chose que des étudiants souhaitant de la tranquillité ou des enfants venues pour dessiner ? La bibliothèque est certes un endroit de « recueillement » mais autoriser certaines plages horaires ne serait pas révolutionnaire. Ne devons-nous pas tout faire pour démocratiser autant que possible ces lieux socio-culturels, ne pas oublier la tradition mais aussi prendre ce qu'il y a de bien dans l'innovation :question:

2/ La médiathèque quant à elle va avoir tendance à proposer des jeux vidéo, des cd et des dvd mais coté jeu de société c'est souvent le vide, de là on m'a souvent répondu que c'était en projet depuis quelque temps mais qu'ils étaient frileux car la gestion était plus compliqué. Que nenni je leur réponds, mais je reviendrais là-dessus à la fin de mon post. Pensez-vous qu’il est plus dur de gérer un jeu de société à un autre produit culturel :question:

3/ Les ludothèques pour finir, car il en existe quand même quelques-unes, qui ne sont pas intégrées aux médiathèques, sont difficilement trouvables, la mairie elle-même ayant du mal à me retrouver les coordonnées, on y retrouve des jeux classiques comme les fidèles « Monopoly » et « Qui-est-ce ?» auxquels ils manquent souvent d'ailleurs des éléments mais très (trop) peu de nouveautés, coté nouveautés on trouve essentiellement les jeux de société disponible dans la grande distribution du jouet. Et pourtant, sur ce forum, j'ai à plusieurs reprises vu mentionner le site TricTrac qui, grâce à l'avis des utilisateurs, permets de se faire une idée relativement correcte du jeu, mais à surtout l'avantage de nous faire part des nouveautés du marché. En moyenne, le jeu de société, c'est une nouveauté par jour, allant du bon au mauvais avec aussi de l'excellentissime ! Que vous manque-t-il pour faire les achats judicieux ?

4/ Le budget. Le dernier rempart face au développement. Là, c'est le point que j'ai le plus incompris. Je ne m'y connais pas en politique, mais une personne est élue certes par rapport à un programme, mais aussi par rapport à ce qu'il apporte à la ville et donc finalement à sa cote de popularité. Je pense (peut-être à tort) que les budgets alloués à la culture sont parmi les moins importants mais n'est-ce pas aussi parqu'il y a récurrence dans ce qui est proposé ? Sur une solution innovante et de possibles animations n'est-ce pas un gain de popularité et donc de meilleure chance de réélection ? Ceci pour seulement quelques milliers d'euros. Quant au CE d'entreprise c'est presque plus simple, du moins pour les entreprises ayant un minimum de taille. Chaque année il y a une réunion syndicats/patron obligatoire et réclamer un petite enveloppe budget culturelle a je pense plus de chance de passer qu'une augmentation collective de quelques euros qui lui coûtera 10 fois plus. Le patron sait pertinemment qu'un employé pouvant se libérer du stress quotidien est plus efficace au travail. Peut-on donc avec un peu d'imagination et de bagou obtenir relativement facilement ce « petit » budget :question:

5/ Et là, c'est le côté commercial : Si une société, dont le personnel est spécialiste du jeu de société moderne depuis plus de 15 ans, vous propose à la fois :
- Des solutions clef en main composées en adéquation avec le public et l'environnement auquel il est destiné
- Des fiches et des catalogues personnalisés jeu par jeu pour savoir et comprendre ce qu'il y a dans votre ludothèque jeu de société et le public concerné
- Une solution S.AV ouvrant la possibilité d'avoir un remplacement des pièces manquantes
- Une gestion simplifiée des échanges via Excel pour ceux les personnes 'ayant pas de logiciel d'emprunt
- Des packs pour compléter régulièrement ou occasionnellement ce que vous avez
- Des tarifs (j'ai personnellement fait des comparaisons sur des packs déjà mis en place) qui restent raisonnables, sans marge excessive.
- Des animations tournant autour du jeu de société moderne et de grands jeux en bois

Qu'est-ce qui peut encore vous freiner dans la mise en place de cette ludothèque :question:

 

 

Merci d'avoir prit le temps de me lire .

 

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Bonjour,


 


Je réponds rapidement aux points m'ayant soit fait bondir, soit juste réagir calmement...


 


1) Votre propos témoigne d'un certain manque de connaissance de l'actualité des bibliothèques et médiathèques françaises depuis ces dix dernières années (au moins). Lieux aussi divers que nombreux, vous trouverez d'un établissement à un autre des propositions telles que le livre bien entendu - ainsi que de nombreux autres documents comme les DVD, CD, périodiques... - mais aussi des ressources numériques, des ateliers, des spectacles, des conférences, des espaces de convivialité, des fablabs, des actions de médiation culturelle, du travail avec les scolaires, centres sociaux, établissements spécialisés, prisons...


Je ne prétends surtout pas être un expert des bibliothèques françaises, ni même un représentant légitime de la profession, mais ces clichés montrent que vous pouvez encore découvrir beaucoup de nos métiers :wink:  Pour nuancer mon propos, si une chose est certaine, c'est que nous avons encore des progrès à faire dans de nombreux domaines (notamment la communication de nos propositions !), mais c'est une autre affaire.


 


Si vous souhaitez connaître un peu mieux ce milieu, vous pouvez lire ce forum, riche en interrogations et pistes variées, ainsi que faire quelques visites. Je ne connais pas bien les bibliothèques d'Ile-de-France, mais des exemples tels que Louise Michel, dans le 20ème, devraient vous permettre de découvrir autre chose...


 


2) Plus difficile de "gérer" un jeu de société qu'autre chose ? Différent. Ludothécaire est un métier, la médiation du jeu ne s'improvise pas... et la plupart des jeux comportent de nombreux éléments (cartes, plateaux, pions, jetons, etc.) qu'il faut référencer, compter à chaque prêt/retour, etc. Quelle que soit l'aide du fournisseur, le travail sur le terrain ne s'improvise pas et c'est souvent l'illusion de la toute-polyvalence du bibliothécaire qui tue les meilleurs projets.


Qui plus est, il est rare que le bibliothécaire (ou ses collègues discothécaires, animateurs multimédias, régisseurs...) dispose d'un temps considérable en plus de ses missions traditionnelles : que ce soit une petite bibliothèque rurale ou un grand établissement urbain, la problématique du temps et des ressources humaines se pose souvent, foi de thécaire cumulant les heures sup' par dizaines.


 


3) La ludothèque comme "vilain petit canard" mis à l'écart ? Là aussi, vous généralisez un petit peu vite à mon avis. Je connais de nombreux lieux intégrant des ludothèques comme espaces de médiathèques, ou des structures - comme la mienne - n'ayant pas les moyens de développer de vraie ludothèque (prêt/retour + jeu sur place avec espace dédié), mais s'ouvrant au jeu par d'autres leviers : travail avec des ludothèques associatives et une maison des jeux, acquisition de jeux pour mise à disposition sur place, formation avec les moyens du bord de quelques pros pour faire de la médiation sur place...


 


4) Pour le budget, la tendance actuelle est à la baisse, pas au développement de nouveaux fonds et actions. Il existe des exceptions, mais elles sont rares. Foi de thécaire l'expérimentant concrètement.


 


5) Le fournisseur que vous décrivez est certes un partenaire intéressant, mais il ne remplace pas la médiation au quotidien, sur le terrain. Même lorsque l'équipe est convaincue du bien-fondé du jeu en médiathèque, elle ne peut pas toujours dégager le temps et l'énergie pour s'improviser ludothèque. Enfin, pour ce type de projets, il est nécessaire de bien connaître les médiathèques et leur fonctionnement... :shifty:


 


 


Pour synthétiser mon pavé quelque peu brouillon, le jeu en médiathèque, bien entendu ! Mais ce n'est pas si simple...


 


J'espère avoir apporté quelques éléments pouvant vous aider. Bonne lecture et découverte de ce merveilleux monde des bibliothèques et médiathèques !


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Bonjour Xavier


 


Alors reprenons un peu ton argumentaire


 


1/ La bibliothèque, et par défaut le bibliothécaire, n'a pour vocation que le domaine du livre et de lui-même se ferme souvent à toute nouveauté culturelle.


 


Eh bien non. Nous sommes ouverts à la diversité culturelle.


 


Mais comme tu l'as dit, nous avons aussi d'autres problèmes à gérer.


 


 


Pourquoi le bibliothécaire n'a pour vocation que le domaine du livre... ?


 


Du livre, des magazines, des journaux, des ebooks... rien que pour la partie "littéraire". Et je passe les ressources Internet.


Ce qui implique de connaître : les éditeurs, la presse, l'édition numérique.


De trouver des ressources pour sélectionner ces documents : magazines spécialisés, blogs ou sources Web, etc.


Une plaine déjà très vaste, à parcourir.


 


Quand on a le temps !


 


 


Après, il s'agit :


D'aller les chercher, ou de se les faire livrer.


Quand on n'est pas contraint par un marché public d'achat (dans une grosse bibliothèque)


Un marché public d'achat oblige à mettre les vendeurs en concurrence... sur certains critères, qu'il faut déterminer.


 


Une fois l'achat effectué, il faut équiper les documents. (souvent avec des antivols)


Facile sur un livre monobloc, qui tient d'un seul tenant. Beaucoup plus délicat quand on parle rien que d'un CD musical (deux blocs).


 


Ces "blocs", on les retrouve ensuite en banque de prêts.


Là où a lieu le contrôle de retour.


 


Pour un CD, en deux blocs, il faut contrôler le boîtier, contrôler l'état du CD... et surtout vérifier qu'on a bien le bon CD dans le bon boîtier. Les usagers ont parfois tendance à inverser/mélanger/démonter aussi.


Ce qui prend du temps.


 


Je n'ose pas imaginer ce que ça donne avec plusieurs jeux.


Rien que pour contrôler un paquet de 52 cartes, ça prend du temps.


 


Pas beaucoup, certes, mais quand il y a dix personnes qui font la queue, ça commence à être long.


 


C'est déjà pourquoi un ludothécaire est supérieur à un bibliothécaire. Avec l'habitude, d'un seul coup d'oeil, le ludothécaire peut dire s'il manque des pièces, des cartes ou pas. Ou si la règle, photocopiée, est présente.


C'est l'oeil du professionnel, de l'habitué.


 


Je rajoute une troisième couche de temps.


Celui que l'on prend pour lire (plus que souvent en dehors des heures de travail), parce qu'il faut connaître pour conseiller un peu.


 


Ça peut paraître idiot, mais pour découvrir des jeux, il faut être joueur, il faut aimer jouer.


Donc, il faut y passer du temps, prendre le temps de la découverte.


 


Là, même si le jeu en lui-même est très sympathique, ça veut bien dire qu'il faudra y passer du temps... en dehors de son travail. Ou alors sur son temps de travail, au détriment d'autre chose.


L'équation elle est là.


 


Et cette équation, elle a réponse dans le ludothécaire.


Le ludothécaire a une connaissance du jeu... parce qu'il a joué.


Il peut conseiller un jeu ou un autre, suivant les âges, parce qu'il a joué.


Il peut expliquer les règles (parfois compliquée d'un jeu) parce qu'il a joué. Il peut même les avoir simplifiés pour les rendre plus jouables suivant l'âge du joueur.


C'est un ludothécaire. Formé pour ça.


 


 


Dans le cas d'un bibliothécaire qui n'a pas joué, qui n'a pas le temps de jouer, la situation est tout de suite beaucoup beaucoup plus compliquée !


Sans oublier que les enfants ne vont pas vouloir attendre de rentrer chez eux. Ils vont vouloir jouer sur place, pour tester. De nouveau, ça oblige à encadrer, à canaliser l'activité, si on ne veut pas voir le jeu éparpillé un peu partout dans la bibliothèque.


 


Pour le bibliothécaire, ça veut dire être disponible... et, pendant ce temps, qui s'occupe du prêt des autres lecteurs ? Qui range ? Qui conseille ?


Ou alors on réserve le créneau, au détriment d'autres usagers.


Un point qu'il faut pouvoir justifier auprès des élus... et auprès des autres lecteurs.


On a déjà les animations, les bébés lecteurs, l'heure du conte, les expositions... il va falloir caser en plus l'heure du jeu, ou la matinée du jeu.


 


Pas simple.


 


Comme pour l'augmentation du budget. Non pas une augmentation ponctuelle, mais une augmentation fixe dans le temps, pérenne pour assurer la viabilité de la collection de jeux.


 


On n'est pas juste dans une question de point de vue, mais dans une question de pratique.


Et de temps à accorder à cette activité. Sans oublier le budget... et les moyens humains.


 


Quand on ne connaît rien à un domaine du jeu, il faut apprendre. Il faut aussi avoir envie d'apprendre et y trouver un certain plaisir. Parce qu'il ne s'agit pas de fourguer des jeux pour fourguer des jeux aux usagers, juste parce que c'est innovant. Après il faut suivre, il faut assurer. S'inscrire dans le temps et la durée.


 


Et là, tu as une réponse très claire et très précise, je trouve :


Il existe certes des ludothécaires, mais une collectivité ne peut se permettre d'avoir trop d'employés


 


Tout à fait ce que disent les élus. Ils sont très regardants sur ce point.


Sauf que le bibliothécaire, c'est pas l'agent à tout faire; à tout tout faire.


 


Il a ses propres limites (et ses propres centres d'intérêt). Et puis, quand on s'investit d'un côté, on n'investit pas de l'autre. C'est l'un ou l'autre, c'est fromage ou dessert... pour quelle frange de la population ?


Dix pourcents de joueurs ? Cinq ?


 


Dans une bibliothèque, les gens viennent à 80-90 % pour lire, pas spécialement pour jouer.


 


Avec les bibliothèques troisième lieu, la répartition pourrait changer. Les recrutements aussi.


Mais le jeu sera en concurrence avec d'autres activités culturelles.


 


 


2/ La médiathèque quant à elle va avoir tendance à proposer des jeux vidéo, des cd et des dvd mais coté jeu de société c'est souvent le vide, de là on m'a souvent répondu que c'était en projet depuis quelque temps mais qu'ils étaient frileux car la gestion était plus compliqué.


 


Tu en as compris les raisons plus haut. Bi-bloc du DVD, banque d'accueil...


Il faut du temps, du personnel formé, des moyens... Sans avoir trop d'employés, rappelle-toi.


 


Donc il faut des perles rares, des gens qui connaissent chaque domaine, qui soient polyvalents... et pas chers.


Catégorie C si possible. (Catégorie C, ce sont les niveaux CAP... en théorie !)


 


 


Que nenni je leur réponds, mais je reviendrais là-dessus à la fin de mon post. Pensez-vous qu’il est plus dur de gérer un jeu de société à un autre produit culturel


 


Dans un certain sens, non.


De l'autre, oh que si :


on y retrouve des jeux classiques comme les fidèles « Monopoly » et « Qui-est-ce ?»


 


Pourquoi les classiques, parce que les parents (et les bibliothécaires) savent y jouer, en connaissent (bien) les règles. En plus de pouvoir réunir des joueurs qui en connaissent les règles.


 


auxquels ils manquent souvent d'ailleurs des éléments


 


Aïe ! Aïe !


Le point que j'évoquais sur l'équipement des jeux.


Un pion perdu, peut-on encore jouer. Tout dépend du pion.


 


mais très (trop) peu de nouveautés, coté nouveautés on trouve essentiellement les jeux de société disponible dans la grande distribution du jouet.


 


Comme pour les livres, les gens veulent retrouver ce qu'ils connaissent... et ne pas être trop bousculés par des nouveautés à foison. C'est tout un dosage, même pour le livre.


 


Le jeu, c'est aussi un endroit où se mesurer. Et on aime bien se mesurer sur ce qu'on connaît bien. Les classiques deviennent une évidence.


 


En moyenne, le jeu de société, c'est une nouveauté par jour, allant du bon au mauvais avec aussi de l'excellentissime ! Que vous manque-t-il pour faire les achats judicieux ?


 


Le problème est aussi là : allant du bon au mauvais


Pour discriminer le bon du mauvais, il faut du temps, et du temps de jeu.


Certains concepts sympathiques à la base se révèlent parfois trop complexes à jouer avec des enfants, en bas âge ou pas.


Les adultes n'ont pas toujours envie de jouer. Quand ils viennent lâcher leurs mômes à la bibliothèque, c'est aussi pour souffler et avoir un moment de tranquillité.


 


Je ne m'y connais pas en politique, mais une personne est élue certes par rapport à un programme, mais aussi par rapport à ce qu'il apporte à la ville et donc finalement à sa cote de popularité.


 


C'est sans doute vrai, mais quand on regarde bien les programmes des élus (au moment des élections), on voit vite que développer le jeu à la médiathèque n'est pas du tout un point clef des programmes. Développer la bibliothèque non plus, sauf exceptions.


 


Si c'était le cas, nous aurions tous des sourires plus loin que les oreilles.


 


A part une construction, cas déjà assez rares, on ne parle quasi jamais de développer les bibliothèques, ou d'étendre leur offre. En tout cas, je n'ai pas vu beaucoup de programmes allant dans ce sens.


Ce qui répond à ta question : la réélection ne passe pas par la case bibliothèque.


 


 


Pour le budget, effectivement, tu n'as sans doute pas le recul nécessaire.


Il faut savoir qu'un budget n'est que théorique, et comme tu le sens bien : le premier budget que l'on peut raboter sans risque, c'est celui de la culture. Je peux te le confirmer, plusieurs structures connaissent des passages à vide, c'est-à-dire avec une ou deux années sans aucun budget. Il n'est pas rare non plus qu'on demande à la culture de se serrer la ceinture et de ne pas dépenser la fin du budget.


Une solution plus régulière, notée sur le forum ici et là : on ne découvre son budget qu'à la mi-année.


 


Difficile dans ce cas-là de prendre des engagements.


Difficile de passer un marché public... sans savoir.


 


Or, une collection a besoin de roulement pour vivre. Et surtout d'un fonds d'investissement conséquent à sa création. Ce serait gentil d'avoir deux trois jeux par an, mais ça voudrait dire des listes d'attentes très longues et des gens qui s'énervent de ne rien voir venir. (et ils s'énervent facilement les insatisfaits, ils vont voir ailleurs. Pas assez de SF, pas assez de Fantasy... on arrête de venir en bibliothèque. Mon cas aussi quand j'étais ado :wink:)


 


Nous avons ce problème-là avec les "best-sellers" ou les "nouveautés". C'est pourquoi les grosses bibliothèques achètent souvent plusieurs best-sellers d'un coup. Avec les jeux, on est dans la même gestion. Si un jeu marche fort, il faut en posséder plusieurs exemplaires.


 


Mais surtout, on ne peut pas commencer une collection avec rien, ou avec un fonds quasi vide. Le public ne suit pas.


Si j'ai deux jeux de cartes pour 500 personnes intéressées, c'est trop court. Bien sûr, il suffit de remplacer jeux de cartes par jeux d'un type particulier, pour se donner une idée d'un fonds pauvre et inexistant.


 


On a encore le problème de mettre en rapport les joueurs entre eux.


Un autre point qui ne s'improvise pas. Combien de club d'échecs ou de cartes sont annoncés dans les collèges et lycées (où il devrait pourtant y avoir pléthore de joueurs) mais qui ne fonctionne pas... faute de participants.


 


Avant de lancer une activité, il faut prospecter et connaître le marché.


Potentiel sur le papier, mais réel dans la structure ?


 


 


Pour le côté commercial 5/


 


Je dis très bien :


 


Il manque juste les points suivants :


- du personnel qui vient jouer à la bibliothèque. Non pas une fois, mais une dizaine de fois minimum pour former des joueurs (qui apprendront aux autres). Ceci de manière gratuite, en espérant décrocher le marché par la suite.


- des jeux mis à disposition gracieusement pour voir si le public accroche ou pas  (sinon, pas le choix, on se rabat sur ce qui marche bien : les classiques. Classiques qui peuvent regrouper facilement les joueurs)


 


Bref !


Arrive aussi le moment fatal où on se dit :


Mon patron va-t-il accepter que je vienne jouer et uniquement jouer en bibliothèque ?


 


Si le tien accepte, on arrivera peut-être à décider nos propres décideurs de nous laisser jouer.


Parce qu'il y a aussi cette notion-là. Pour beaucoup, payer le bibliothécaire à jouer, c'est pas très normal.


Déjà que les gens pensent que nous lisons en permanence durant notre temps de travail. Alors jouer en plus ?


 


Bibliothécaires = glandeurs !


 


Qu'est-ce qui peut encore vous freiner dans la mise en place de cette ludothèque


 


Tout ça.


 


Et puis, si j'étais vendeur de jeux, je taclerais moins les bibliothèques, et beaucoup plus les centres de loisirs.


Parce que là, on trouve des animateurs à la recherche de jeux et d'activités ludiques, surtout quand il pleut.


Ce sont des gens qui ont l'habitude du jeu, l'habitude de jouer avec des enfants, et ils sont formés pour ça.


 


Là, je soulève donc un autre point qui n'est pas indiqué dans ton offre commerciale :


- Où sont les formations pour les gens qui n'y connaissent rien ?


 


Est-ce que vous jouez dans la société où tu te trouves ? (Tu as parlé d'un jeu par jour. :thumbsup:)


Ou bien est-ce que vous passez votre temps à bosser sur d'autres choses ?


 


Et si vous jouez, vous jouez à quoi ?


Les bibliothécaires sont toujours curieux. C'est quoi le top du jeu, la crème de la crème ?


  B. Majour

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@Ferris


Par contre, un bibliothécaire peut sélectionner, acheter et conseiller un livre qu'il n'a jamais lu


 


Je pense qu'un ludothécaire doit aussi pouvoir le faire rien qu'en regardant un jeu. Avec l'habitude et l'expérience, on peut beaucoup.


 


De plus en plus, j'arrive à repérer un livre malade sans l'ouvrir.


Ou même une page manquante d'un seul passage en flip.


 


Je ne rate plus les pages cornées, sans ouvrir le livre.


 


Pour le pesage, c'est vrai que ça doit aider au niveau des jeux. (et tu as raison, il me semble avoir vu une photo avec une balance dans une ludothèque)


Au niveau d'un livre, une page d'un gramme à un demi gramme, il faut une balance super précise.


 


Pour le cadre du jeu, il y a aussi des jeux en solitaire.


C'est vrai qu'on pense plus facilement jeux de sociétés, mais après avoir regardé ici, je me rends compte qu'il existe aussi une gamme pour évoluer et jouer seul.


 


Donc, je rajoute pour Xavier, dans son offre commerciale : pouvoir s'abonner à une Newsletter qui montrerait et donnerait envie de jeux. (rien que pour tester l'intérêt)


Même si ce n'est pas pour la bibliothèque, beaucoup de bibliothécaires sont parents. Et puis je trouve qu'il y a un manque certain d'informations sur les bons jeux ludo-éducatif. Etre relais d'un catalogue de jeux de ce type, ça me semble intéressant pour une bibliothèque. Au moins pour changer des grandes surfaces.


 


Après tout, nous sommes aussi centre de ressources et d'informations pour nos usagers.


On n'achète pas tout, on donne envie (d'après une formation BDP :wink:).


 


A quand la sélection du Père Biblio-Noël ?


  B. Majour


Modifié par B. Majour
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A quand les jeux horriblement ludiques et pas educatifs du tout ?


 


Tu parles de jeux jouissifs ?


Pas sûr qu'on soit dans les mêmes rayons, pour le coup.   :whistle:  


 


Au niveau de l'éducation, tu classes le martinet où au niveau jeu ? Et pour qui ?


Et l'école, c'est un jouet, peut-être... mais pour qui ?


 


Waow, on part dans un jeu méga philosophique là. :frantics:  


 


Allez, une dernière :


Arrêter de jouer pour aller manger est éducatif


 


Ah non, là c'est chiant ! Foi de joueur.


On est dans le coercitif et la manipulation affective.


Surtout quand on est en pleine action palpitante.


 


Pareil quand on est plongé dans un bon livre... le repas, il s'oublie. Le reste aussi.


 


Tant pis pour ceux qui ne sont pas contents.


Même les voisins qui tapent au plafond avec un balai.


 


Z'ont qu'à venir jouer.  :D


  Bernard


Modifié par B. Majour
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