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Un café et une présentation, siouplait !


Melandria

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Parler vrai de temps en temps et ne pas prendre son cas pour une généralité, c'est pas mal non plus.

Ok, Ferris, parlons vrai puisque tu y tiens.

Si le poste de cadre B est aussi horrible que tu le décris, je me demande pourquoi ils sont aussi nombreux à passer le concours pour l'obtenir ce satané concours de B.

Quelque part, il y a maldonne.
Ou alors je ne comprends plus. :ermm:

Quoi ? Même après plusieurs années dans la fonction publique et dans le métier de bibliothécaire, il y en a encore qui veulent prendre ce genre de place ?
Si elles sont aussi pourries que tu les décris, c'est un tantinet incompréhensible.

Idem, l'IUT de mon département délivre environ 50 DUT métiers du livres par an.
Un DUT métier du livre, c'est pour devenir cadre B.
50 innocents ? Par an, depuis des années ?
Tout ça pour avoir le cul entre deux chaises. Ce serait fou. :blink:

Bon, restons plus terre à terre. En janvier, j'ai assisté à une réunion des bibliothécaires de mon secteur, plusieurs cadres B dans ce groupe, dont une fraîchement nommée suite à réussite au concours. Je n'ai pas eu l'impression qu'elle était ou qu'elles/ils étaient au bord de la dépression nerveuse. Des projets plein le sac, un soutien des élus qui ont voulu la garder malgré l'augmentation substantielle du salaire. Ce n'était pas la seule à être enthousiaste de son métier.

Ok, à ce genre de réunion, ne viennent peut-être que les seuls bibliothécaires enthousiastes. Ou alors comme mon département est en croissance de bibliothèques (et de population citadine), ça peut expliquer certaines choses. Plus facile d'être serein lorsque le mouvement est à l'expansion, plutôt qu'en pleine baisse des budgets et des personnels.

Est-ce que mon cas est une généralité ?
Voyons, 16 300 bibliothèques en France, 6000-7100 grosses et moyennes structures. Reste 9 200 petites structures, dont une majorité tenue par un adjoint du patrimoine, ou des bénévoles. Mon cas est bien une généralité.
Ce sont les grosses structures qui sont la minorité. :ahappy:

Est-ce qu'il y a aussi des soucis dans les petites structures ?
Affirmatif. Ce n'est pas rose pour tout le monde, ni tout le temps. Il y manque souvent du budget, du temps de travail et on doit savoir se débrouiller avec ce "pas grand-chose" de disponible.
Comme d'autres l'ont fait, il y a trente ou quarante ans, alors que l'horizon n'était pas plus dégagé, avec beaucoup moins de bibliothèques bâties. Eux ne se sont pas concentrés sur les difficultés. Ils ont retroussé leurs manches et ont lancé des projets de bibliothèque dont j'ai profité, dont je profite maintenant.

Ces gens-là, tu en fais partie, Ferris.
Et tu en feras toujours partie.

Allez, une question vraie.
Est-ce que ça aurait arrêté le jeune Ferris au début de sa carrière de savoir que le métier est difficile ?
Tel que je te connais, je dirai non.

Alors, ta réponse de "parler vrai", c'est quoi ?
Une façon de s'assurer que la personne en face est sûre d'elle-même ?
Qu'elle en veut, et qu'elle est prête à se cramponner pour y arriver ?

Je sais bien que ton côté syndicaliste ("ou mauvais flic ?") t'incite à voir (et recevoir) en premier le côté moche, problématique, difficile de la profession, mais il y a tout le reste : des gens quand même heureux de venir bosser en bibliothèque, de se former à ce métier, pour venir y prendre leur pied...
Est-ce que je fais vraiment partie d'une minorité chanceuse ? (je finis par me poser la question)
Les bibliothécaires font-ils la gueule uniquement lorsque le public et leurs collègues ne sont plus là ?
C'est vraiment l'enfer ce métier ?

Autant que ça ? :
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/06/29/01016-20090629ARTFIG00347-45-des-instituteurs-ont-pose-un-conge-maladie-l-an-dernier-.php

Nous aussi, on est au contact du public. Est-ce qu'on a 45 % de congés maladies posés en bibliothèque ?
Avec 9 % de congés longue durée. (soit 9% en dépression nerveuse ; 9-10%, chiffre que j'ai entendu récemment pour 2016)

Ou bien ça ? :
http://www.toutpourchanger.com/ex-prof-reconvertie-on-peut-changer-de-metier/
"1800 euros pour 50 heures par semaine", soit à peine 9 euros de l'heure.

C'est ce que veut quitter Marion, et je comprends.

"Oh ! le méchant Ferris"

Vilain méchant loup ?

Non, je te vois plutôt comme ton icône de loup souriant.
Si tu étais plus mordant (et réaliste) tu aurais dit à Marion d'aller regarder le billet des reçus-collés.
Trouver un boulot en bibliothèque territoriale, même avec de l'expérience et un concours en poche, c'est de longue longue haleine.

A se demander si, en tant que prof, il ne vaudrait pas mieux réclamer une mutation vers les BU.
Après tout, on reste dans le même ministère.
Au moins le temps de se faire de l'expérience en bibliothèque, si on veut glisser en territoriale par la suite.
    Bernard

P.S. : si tu me posais la question plus directement, Ferris, je te répondrai que je ne suis pas non plus aveugle aux difficultés et aux envies de quitter le métier de certains bibliothécaires. Quand on discute, après cours, avec les formateurs pros, on apprend bien des choses. Pour moi, ça ne date pas d'hier.

Dans tous métiers, il y a des avantages et des inconvénients. Ok, en avoir changé une ou deux fois, ça aide à se focaliser sur les côtés intéressants, plutôt que sur les éventuelles difficultés. A chacun son vécu. :wink:

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Bon, je ne vais pas en faire des tonnes, face aux coulées de béton majouriennes une simple mise au point suffira. Après tout c'est dimanche...(bien que certaines bibliothèques ouvrent le dimanche :tongue:)

 

Pas la peine d'aligner des adjectifs, que je n'utilise pas, pour donner du poids à tes propos (horrible, pourrie, l'enfer,dépression nerveuse et j'en passe..): Je me contente de décrire OBJECTIVEMENT la situation d'un B d'une façon générale, statutaire si on veut. C'est un poste difficile. Comme tous les postes de cadres intermédiaires, dans le privé comme dans le public. Après, que chacun le vive d'une façon différente, étant donné qu'il y a autant de modes de fonctionnement que d'équipes de bibliothèques, c'est évident et ce n'est pas mon propos.

 

Un DUT métier du livre, c'est pour devenir cadre B. Non, le DUT métiers du livre ne forme pas des cadres B. Il forme aux métiers de l'édition aussi, on peut prendre en charge la gestion d'une librairie, participer à la diffusion et la production éditoriale dans une maison d'édition, ou assurer la médiation d'un fonds dans les musées. Donc devenir archiviste, libraire, secrétaire d'édition...Et sur les 50 dont tu parles, combien travailleront de fait en bibliothèque publique, sachant qu'ensuite il y a en plus des concours et des filières différentes, dont celle de l'état, (qui apparemment tente de plus en plus, faudrait se demander pourquoi on préfère subitement être magasinier en BU qu'adjoint du patrimoine en BM. Une question de vocation sans doute...:tongue:) ?

 

Mon cas est bien une généralité. Oui dans un sens, ton cas est une généralité...de C en milieu rural, travaillant en solo et dans des conditions de recrutement et de fonctionnement assez rares. Et pour l'instant sans les contraintes d'un Réseau interco. Sans chef, sans rapports hiérarchiques directs, sans problèmes de management (oui, je sais il y a tes bénévoles, mais j'ai pas envie de rire...), sans politique culturelle définie pour un territoire et qu'on doit retrouver dans ton projet d'établissement, bref sans tout l'environnement administratif contraignant que la plupart des autres vivent en direct, et avec une politique d'acquisition dont l'essentiel est d'aller remplir son caddie en BDP, et j'en passe, donc sans autres contraintes finalement que les contraintes matérielles et spatiales auxquelles nous sommes tous soumis.

Soyons un peu précis, et situons-nous clairement. Donc oui, tu fais partie d'une minorité chanceuse. Et c'est bien de te poser la question. Chanceuse ? Vraiment ? Mais c'est ton problème.

D'ailleurs je te rappelle, et le forum est là pour te le rappeler à la rubrique concours, que la "majorité" (arithmétiquement fausse car en termes de personnels tes 9 200 structures solo ne pèsent pas le même poids que les 7000 autres) dont tu te réclames comporte en fait beaucoup de collègues qui font des pieds et des mains pour en sortir en passant un concours. Ce qui n'est pas ton cas. Donc libre à toi de considérer que ton cas est une généralité mais pas de laisser entendre en sous-main qu'en tant que tel tu serais représentatif des collègues qui bossent en solo. Et la nuance est importante.

 

50 innocents ? Non, personne n'est innocent. Et le discours sur la "motivation", voire la "vocation" n'est pas innocent non plus. On veut aussi bouffer, et de préférence dans un boulot peinard genre fonctionnaire à vie, avec une idée faussée du métier que la plupart des gens véhiculent en permanence. Et au fait, tous ceux qui voulaient "faire prof", et qui ne veulent plus, innocents aussi  ou mal informés ? Et quand le statut aura disparu et sera remplacé pour les nouveaux entrants par des CDI, y aura t'il autant de candidats dans tes miraculeux IUT, Révérend Bernard ? On verra...

 

Certes, on n'est plus il y a 30 ou 40 ans. Et, chose que tu ignores sans doute, à cette époque (CAFB), les stages en situation étaient inclus dans la formation, en permanence, une semaine ici, une semaine la bas etc...sur une année. Et les gens de cette époque vivaient effectivement en direct des situation de misère matérielle et budgétaire dont on n'a même plus idée aujourd'hui. Et on avait quand même envie après. A savoir aussi : la FPT n'existait pas encore, elle est née en 1984. D'où une certaine liberté, une envie de se lancer dans le truc de toutes façons. Un air de liberté flottait sur les bibliothèques, comme aurait dit quelqu'un.  Et pourtant j'ai dirigé, comme stagiaire, des annexes de quartier dont tu ne voudrais même pas comme garage ou cabane de jardin. Après on est blindé, pour tout. Mais on n'était pas si nombreux qu'aujourd'hui non plus. Moins de bibs mais moins de candidats aussi, d'où un certain équilibre. Et finalement c'est cette generation de retrousseurs de manches qui a fait bouger le plafond et construit vos palaces informatisés, mon brave Bernard...Justement parce qu'on pouvait le faire, personne sur la route pour nous arrêter. Nous existions tellement peu qu'on pouvait nous laisser faire mumuse, pas de risque. On en a profité...Et vos gérez aujourd'hui le résultat de nos efforts.

 

Et oui, syndicalement mon œil est attiré par les situations difficiles. Les gens heureux n'ont pas d'histoire(s), les autres, à travers leurs histoires me donnent un aperçu légèrement différent de celui des discours lénifiants sur le bô métier. Un cadre dépressif vaut combien de cadres heureux ? C'est une question stupide ? mais pourtant pour peu qu'on cesse de raisonner à coups de chiffres, on peut tout de même se poser la question. Et puis se méfier des fausses réalités, ces gueules réjouies et avenantes qu'on rencontre en stage par exemple. Personne n'exhibe ses malheurs à tout va.

 

Un dernier point : mettre sur le même plan, notamment psychologique, le fait d'être face au public en bibliothèque et face à une classe, relève de l'imposture totale. J'ai aussi été brièvement enseignant. Suffisamment pour partir en courant...Je n'ai pas attendu cinq ans. On voulait faire prof "parce qu'on aimait les enfants" ? Comme faire bib "parce qu'on aime les livres" ? Cherchez l'erreur dans la jungle touffue des idées toutes faites et des pré-supposés foireux...Je comprends le malaise enseignant mais il ne me viendrait pas à l'idée de le comparer à nos problèmes. Par contre la question des motivations de départ me titille toujours un peu.

 

Bon dimanche Père Majour et dans un prochain sermon, quand vous serez en chaire, interrogez-vous avec honnêteté sur cette épineuse question de la motivation, ou des vocations, surtout les tardives. Le sujet mérite un sérieux dépoussiérage, beaucoup d’honnêteté et la certitude de se faire pas mal d'ennemis. Il y a des sujets tabous..

Modifié par Ferris
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Bon, là, je vous perds. Clairement, je ne suis pas à un entretien d'embauche, et pas assez stupide pour me vendre à base de "j'aime les livres et le public".

 

Je ne me suis pas dirigée vers prof parce que j'aime les enfants, mais bel et bien parce que c'était un rêve de gosse, et j'ai fait pas mal de stages avant de me lancer. J'aime transmettre. J'aime les enfants. Oui. Et j'ai aussi voulu y croire, parce que 5 ans d'étude pour fuir direct, à moins de sentir au premier cours qu'on ne se sent définitivement pas à sa place... C'est dommage quand même.

 

5 ans de réflexion, oui, laisse moi te dire qu'il en faut du temps, pour quitter l'éducation nationale. Entre la pression des "ne démissionne pas" et l'impossibilté de prendre une année de disponibilité...

 

Je n'ai même pas envie de me justifier. J'ai lu sur le métier de bibliothécaire, plus que vous ne le croyez, j'ai été voir plusieurs bibliothécaires, qui ne m'ont pas dit ô combien le métier était difficile (laisse moi te dire qu'il y a quand même un paquet de profs en dépression, chaque année). Et je me répète sûrement, mais j'ai hésité à faire un DUT métiers du livre après le bac, donc ce n'est pas un "coup de tête de prof en galère qui croit qu'elle va se la couler douce en bibliothèque". Oh non.

 

Maintenant, ces échanges m'agacent, tu ne me décourageras pas, j'en suis fort désolée ;) .

 

Allez, sans rancune !

Modifié par Marion_Hry
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Puisque tu es sure de toi, pas de problèmes. Mon but n'a jamais été de te décourager. Simplement, j'ai eu le tort de me poser quelques questions, un peu agaçantes. La franchise ne paie pas sur certains sujets...

En tous cas, bienvenue, et surtout bonnes lectures sur le forum, et bon parcours.:wink:

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Bonjour,

 

@Marion_Hry Je te souhaite, un peu tard il est vrai, la bienvenue sur ce forum. Je participe peu mais je lis régulièrement les publications de ce forum. Je voudrais te dire de suivre tout simplement ton intuition, "ta voix intérieure". Tu as une chance immense celle d'avoir l'envie de changer de vie et le courage de le faire...ce n'est pas donné à tout le monde. Certain, quelque soit le métier et l'age, reste dans leur poste même s'il leur déplait profondément, même si ça les rends aigrie.... 

Le monde des bibliothèques est passionnant, il a de multiples facettes et est en pleine mutation vers le numérique ce qui élargit nos compétences et notre univers "bibliothéconomique"...Comme tout métier, et quelque soit le grade, il y'a des aspects négatifs. Mais tu as eu la sagesse de te renseigner et tu t'es inscrite sur ce forum pour avoir du soutient je crois, tu as le mien, à 100% ! 

 

Et juste Ferris le paragraphe suivant m'a laissé comme une sensation d'avoir reçu une bonne grosse baffe : 

 

Il y a 7 heures, Ferris a dit :

 

 

Mon cas est bien une généralité. Oui dans un sens, ton cas est une généralité...de C en milieu rural, travaillant en solo et dans des conditions de recrutement et de fonctionnement assez rares. Et pour l'instant sans les contraintes d'un Réseau interco. Sans chef, sans rapports hiérarchiques directs, sans problèmes de management (oui, je sais il y a tes bénévoles, mais j'ai pas envie de rire...), sans politique culturelle définie pour un territoire et qu'on doit retrouver dans ton projet d'établissement, bref sans tout l'environnement administratif contraignant que la plupart des autres vivent en direct, et avec une politique d'acquisition dont l'essentiel est d'aller remplir son caddie en BDP, et j'en passe, donc sans autres contraintes finalement que les contraintes matérielles et spatiales auxquelles nous sommes tous soumis.

Soyons un peu précis, et situons-nous clairement. Donc oui, tu fais partie d'une minorité chanceuse. Et c'est bien de te poser la question. Chanceuse ? Vraiment ? Mais c'est ton problème.

D

Je suis de catégorie C, en milieu rural donc

Comme tout agent de catégorie C j'ai des chefs...je dit DES : car il y'a le Maire of course, l'adjoint en charge de la culture, et le chef du personnel. 

Les bénévoles peuvent poser des problèmes de management comme dans toute équipe 

Et alors cerise sur le livre déjà bien épais : Une politique d'acquisition dont l'essentiel est d'aller remplir son caddie en BDP. Merci de réduire mon travail et celui de centaine de C en miieu rural à une simple liste de course....

Il y'a énormément de C qui malgrès de petit budget essais d'offrir au lecteur un choix de lecture varié, qui passe du temps pour choisir intelligement les livres dans les rayons de la BDP. 

Voilà j'ai dit mon avis à ce sujet précis.

 

Chloé

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Bonjour tous le monde,

 

Eh bien, que d'animation dans cette rubrique ! J'avoue avoir hésité avant de rédiger une réponse, ne voulant pas en "rajouter une couche". Mais étant donné que je suis catégorie B, je me suis dit que ça valait peut-être la peine que je donne mon point de vue, notamment pour Marion.

 

Je me rappelle avoir beaucoup hésité sur le choix du concours : titulaire d'un master, j'avais même envisagé le A ! Mais après avoir mené plusieurs entretiens avec différents responsables (sur rendez-vous), après un long stage en médiathèque centrale puis une succession de CDD dans de plus petites structures, je me suis rendue compte que je ne voulais pas du A : trop de responsabilités certes, mais c'est surtout le manque de contact avec le public qui m'avait refroidie. B me semblait un bon compromis : une certaine responsabilité avec la gestion d'un secteur (a minima), le contact avec le public. Seul le management me faisait moyennement envie.

 

Finalement, je ne regrette pas mon choix : j'ai la responsabilité de plusieurs secteurs mais sans avoir de management (d'où sans doute une certaine solitude parfois, sans possibilité de débattre sur l'acquisition de telle ou telle chose, et en devant porter quasiment seule toutes les animations liées), j'appuie mes collègues qui ont d'autres responsabilités comme le management mais toujours de manière un peu informelle (c'est peut-être avoir le cul entre deux chaises :D ! Mais j'avoue que ça se passe bien, j'ai ce rôle qui permet d'être à l'écoute et de faire éventuellement remonter aux responsables, et inversement ; tout en pouvant déléguer complètement au chef si besoin). Alors oui, j'ai peut-être eu de la chance d'avoir trouvé ce poste, qui me convient parfaitement comme premier poste. Mais en tous les cas, c'est encore possible vu que je suis en poste depuis pas si longtemps que ça.

Après, pour le côté négatif, oui j'ai dû faire pas moins de 500 km pour le trouver, ce premier poste. Et oui on travaille le samedi et parfois le dimanche, et même en soirée de temps en temps. Et oui on est content de rentrer à la maison, et ça même si on se recolle devant le pc pour se tenir au courant de ce qui se passe dans notre milieu (mais tous le monde ne le fait pas : tout dépend de la charge de travail que tu t'imposes à toi-même). Donc méfiance sur les catégories, c'est toujours loin de ce que disent les textes et dépendent fortement des structures (à titre d'information, je suis en interco, ville principale moyenne). D'ailleurs, mon responsable direct est un C, et c'est lui qui a presque toutes les charges en terme de management...

 

Si tu as d'autres questions, n'hésite pas ;-) Et continue à multiplier les expériences.

 

Epsy.

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@Chloé

 

Attention à bien lire les choses : je ne fais une réponse qu'à Bernard, pour justement m'opposer à sa generalisation. Car c'est lui qui globalise un peu trop facilement tous les C en solo. Sur le paragraphe que tu cites, il s'agissait d'une réponse ne correspondant qu'à sa situation, qui englobait un peu trop facilement tous les C fonctionnant en solo. Je sais parfaitement que dans la majorité des cas, l'agent en charge d'une structure fait partie d'un ensemble plus traditionnel et hiérarchisé, notamment dans les intercos, et avec des responsabilités très variables. Idem sur le plan budgétaire, les situations sont très variables. Par contre ne pas confondre élus et hierarchie administrative (DGS en l'occurence) et hierarchie interne (cadres de la filière). Les élus ne font pas partie de la hiérarchie.

 

En tous cas content de voir que cela suscite le débat et les retours d'expérience. Merci notamment à Epsy de préciser :  méfiance sur les catégories, c'est toujours loin de ce que disent les textes et dépendent fortement des structures (à titre d'information, je suis en interco, ville principale moyenne). D'ailleurs, mon responsable direct est un C, et c'est lui qui a presque toutes les charges en terme de management...

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Géraldine Newton

Long-time lurker comme on dit chez les anglophones (wikipedia France dit "consommateur passif), je me décide enfin à créer un profil et contribuer au forum.

Voici une brève présentation de ma petite personne d'un point de vue professionnel

 

  • Master d'histoire puis oh, ciel ! Je réalise que le monde de la recherche et de l'enseignement n'est pas ce que je souhaite.
  • alors, PAF ! DUT métiers du livre (le mal nommé)
  • suivi d'expériences dans les bibliothèques municipales de la région parisienne pendant 6 ans en tant que B. Ce qui me forme et me tanne un peu le cuir aussi.
  • Plusieurs fois admissible au concours de conservateur ("avec ton niveau d'études, tu dois viser A, blablabla"), au bout d'un certain nombre d'échecs vint la fameuse période du "allez voir ailleurs si j'y suis, je suis pas si mal avec mes CDD d'un an renouvelés tous les ans"
  • Et puis, envie d'évoluer, de changer d'air, je retrouve l'élan pour préparer le concours d'assistant et l'obtiens en novembre dernier ! Serpentins et cotillons !

 

Maintenant que j'ai eu ce rogntudju de concours, j'ai démissionné (voui, j'aime vivre dangereusement), j'ai déménagé et je cherche maintenant à valider mon concours dans une région où, aux dires du Sieur Ferris, les places sont chères.

 

Le forum sera un des liens qui me rattachera à la profession pendant cette période de recherche... et après aussi, j'espère. ^_^'

 

Et pour finir, une modeste offrande : voici le modèle réduit d'un scanner à livres sous licence libre... avec des peluches de chats (oui, j'ai pas mal traîné avec des geeks)

 

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Modifié par Géraldine Newton
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Bonjour Géraldine et bienvenue sur le forum !

J'espère que tu trouveras vite l'emploi de tes rêves !

J'ai beaucoup aimé ta présentation, ce qu'il faut d'humour et de réalisme !

Chloé

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Bienvenue Géraldine. Les places sont chères...partout, mais quand même nettement moins nettement avec le concours et six ans d'expérience comme cadre B. Et puis c'est vrai que l'humour ça compte aussi..:wink:

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Géraldine Newton

*Frrroucht*

C'est le bruit de la flamme de l'espoir qui brûle plus fort au fond de mes prunelles.

 

Blague à part, merci, cela me donne plus de confiance.

 

A bientôt sur d'autres sujets !

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  • 2 months later...

 

Passons à l’action…

Je suis le forum de ci de là par sauts de puces ou mots clés depuis quelques temps.

Par où commencer. Je suis maintenant plus ou moins bibliothécaire.

Maintenant parce que ce n’était pas vraiment dans la ligne directe de ce que j’avais fait avant. Mais c’est un aboutissement extraordinaire à vrai dire. D’abord convaincue d’avoir l’esprit scientifique, je me suis cassée les dents sur les programmes de licence de biochimie. Finalement, ce que j’aimais dans les sciences, c’était la recherche, mais pas les chiffres. Du coup je file en licence de danse, puis le master recherche, les places sont chères et j’ai des sujets de recherche transversaux, pas facile à vendre dans les cases bien cloisonnées de l’université, j’entre en thèse en littérature comparée. Mais je n’obtiens pas de financement. Têtue (butée) je me lance tout de même. Je bosse beaucoup à côté (secrétaire personnelle, archives privées, faut bien manger), j’ai des lacunes dans ma discipline (ah bon, la danse et la littérature c’est pas pareil?), bref je m’embourbe, et je laisse tomber en me disant que la recherche c’est être curieux et apprendre sans cesse où et comment chercher. Bref, cette démarche-là elle me semble importante en bibliothèque voir cruciale. Nez au vent je cherche un peu en attendant les concours, et je tombe sur un super poste dans une bibliothèque spécialisée arts et design. Mon profil bizarre plait, je suis embauchée et je n'en reviens pas (ça fait 6mois).

Plus ou moins parce que j’exerce dans le privé (bouh) et que je pense qu’il faudrait dire « documentaliste » puisque je suis dans une école (supérieure). Mais en vrai, sur ma fiche de paie il y a écrit Assistante Administrative, et que selon les périodes la moitié de mes journées environ est effectivement consacrée à des tâches administratives liées aux dossiers des étudiants, stockés dans la bibliothèque.

Sinon j’y suis seule, donc je fais tout le reste : j’accueille, je conseille, je range, je râle, je réclame le silence, je choisis des livres (ah non en fait, parce que la bibliothèque n’a pas de ligne dans le budget de l’école…), je reçois avec un grand sourire et des remerciements chaleureux les dons de livres des professeurs qui vident leurs appartement (région parisienne oblige, les petits espaces favorisent les dons divers), je répare la photocopieuse, mais surtout, quand je suis arrivée, cette bibliothèque n’en était pas une… pas de classement, pas d’indexation, pas de catalogue, emprunts autorisés depuis 3 mois pour 24 heures seulement et notés sur un petit carnet (même pas de fiches). Bref, j’ai d’abord commencé par tout cataloguer, tout rentrer dans Waterbear (très formateur), y compris les nombreux livres étrangers, rares, auto-édités (pas de notice disponible, donc je catalogue à la main), je prête les livres jusqu’à une semaine (mais je ne dis rien à la direction), je crée des bibliographies, je construis des dossiers pédagogiques thématiques, et j’arrive dans la phase aménagement : bientôt les vacances, j’en profiterai pour tout mélanger et ranger (enfin) les livres selon leur nouveau classement.

J’ai trouvé quelque chose qui me va. En fin de compte, l’essentiel de mon travail de (début) de thèse a été de fabriquer (à grand frais et en submergeant l’ensemble de mon appartement de livres) une bibliothèque idéale sur un sujet qui me passionne, et je retrouve dans ma bibliothèque (celle où je travaille, je dis « ma » bibli, « mes » livres…je m’y sens bien vous dis-je) ces manipulations diverses (ranger, classer, inspecter, couvrir, étiqueter).

 

Bon, pourquoi je suis là.

Je prépare sans grande conviction (à la fois sur les chances de réussite mais aussi sur l’utilité) le concours bibliothécaire territorial, et comme je suis curieuse, je cherche comment chercher et je trouve agorabib. (Bécassine que je suis, je devais passer A et C, et j'ai laissé tomber le C, trop tard pour s'inscrire lorsque je tombe sur les nombreux sujets sur agorabib qui me prouvent que ça risque de ne pas coller, catégorie A qui veut bosser dans une petite structure rurale sans expérience de management et en espérant le contact avec le public)

Et je cherche une (petite, moyenne, jolie, sympathique, colorée, pauvre, accueillante, douce, parfumée, lumineuse, pliée, reliée, potagère, ludique, équipée, peuplée, tranquille, rayer les mentions inutiles…ou pas) bibliothèque pour m’accueillir hors de Paris que je ne supporte plus, une bibliothèque où activer la culture et la lecture, faire des trucs, s’amuser un peu, voir plein de gens différents (les étudiants en art, j’adore, mais je vais bientôt avoir ma dose), avoir des demandes différentes, voir des enfants plus petits, et aussi des vieux, et proposer des choses à faire/à voir/à entendre/à vivre/ à sentir/à performer (ça c’était la thèse). Et je découvre à travers agorabib et la richesse des histoires qu’on y raconte la(les) réalité(s) des bibliothèques rurales, et ça fait peur et ça fait envie. Peur de pas trouver où on voudra bien m’adopter mais envie parce que, tout est à faire et il suffit de se lancer dedans (une fois adopté).

 

Sinon je tricote, et pour le reste de mon temps libre, ben… je fais des lettres de motivation. Et je recommence à lire pour le plaisir (la thèse ça donne pas envie de lire le soir quand on a lu pendant 12h des trucs difficiles toute la journée… ça me manquait)

 

Ah si, et ça commence à se voir, je suis bavarde.

 

Alice

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Bravo pour ta performance artistique sur cette présentation ! :thumbsup:

 

J'aime bien les gens qui ont plein de choses à dire et à partager.

 

"Plus ou moins" ? Je penche pour le plus puisque tu es maintenant inscrite à l'Agorabib.

Sois la bienvenue sur le forum.

  Bernard
 

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  • 2 weeks later...

Bonjour Tartine , euh, pardon, Alice,

 

Voilà un texte qui me plait, m'emballe, m'attire, c'est pas tous les jours qu'on voit ça. On a envie de la mieux connaître la Becassine pas du tout bécasse, l'horrible transfuge du privé, la neo-rurale qui fuit les pollutions parisiennes,  de creuser sa motivation, d'explorer ses particularité, de l'aider à franchir son Rubicon, et aussi, disons-le, à travers elle, de se payer un petit coup de nostalgie, parce que, quelque part, elle nous parle aussi de nous, un jour...

 

la recherche c’est être curieux et apprendre sans cesse où et comment chercher. Bref, cette démarche-là elle me semble importante en bibliothèque voir cruciale.

De plus en plus d'accord avec toi sur ce plan au fil des ans. Rien de pire qu'un littéraire "pur" (ça existe ?) pour diriger une bibliothèque. C'est une plaie.

 

ça risque de ne pas coller, catégorie A qui veut bosser dans une petite structure rurale sans expérience de management et en espérant le contact avec le public)

Effectivement c'est plutôt mal barré, elle a du nez la Titine, elle a pas encore exploré la grotte rurale jusqu'au bout mais elle en a déja humé l'odeur sur le pas de la porte...

 

Et je cherche une (petite, moyenne, jolie, sympathique, colorée, pauvre, accueillante, douce, parfumée, lumineuse, pliée, reliée, potagère, ludique, équipée, peuplée, tranquille, rayer les mentions inutiles…ou pas) bibliothèque pour m’accueillir hors de Paris que je ne supporte plus, une bibliothèque où activer la culture et la lecture, faire des trucs, s’amuser un peu, voir plein de gens différents

 

Alien. Encore une martienne chercheuse de Graal. Alice au pays des merveilles Mais pas trop  quand même : des bibliothèques rurales, et ça fait peur et ça fait envie. T'as raison. J'ai fait tout comme toi : Le côté  Paris ville maudite, et que vivent les potagers, les pauvres et voir des vieux, pour reprendre tes termes champêtres, ça tu l'auras, c'est sûr. Moi c'était les arbres, l'herbe verte, le bon air et le rural chaleureux. Tu verras, on s'en lasse. A moins d'avoir des  cotés plus porteurs. Parce que le rural chaleureux, il est surtout rural....:cry:

 

En attendant continue le tricot, ça met dans l'ambiance (ben voui, si t'as pas lu, je t'informe : dans les bibs qui se croient 3° lieu on fait des ateliers tricot maintenant ). 

 

Allez, tiens, j'ai envie de te remercier pour ton texte. J'aime les gens qui font long (sauf Nanard, qui fait juste lourd ). A l'ère des textos, des interventions comme les tiennes ,ça se fête, donc : Bienvenue !:clover:

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Y a pas de suite, c'est encore ma connexion qui m'a lâché lâchement. C'est toujours comme ça quand je fais un post du boulot. Habitué, je récupère mais il me bouffe les smileys (important pour Epsy) et les italiques. Et comme je ne suis pas retourné vérifier...

 

Margotton passe à l'action, ça sonne comme une chanson. C'est bien.

 

Ceci dit, je m'emmerde de plus en plus sur le forum, c'est mou, ça sonne creux, ça se répète, ça sent le locataire qui fait ses cartons, l'appartement témoin. Bon, pour un nouveau venu, ça peut encore faire illusion, mais sinon, c'est plus ça.:no:

Modifié par Ferris
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Essayons de prendre les choses en main donc. (on va faire ce qu'on peut...)

 

Merci pour cet accueil, plein de responsabilité en perspective pour faire vivre le forum...

 

depuis le café-présentation, j'ai décidé de ne pas passer le concours... Enfin, j'ai jusqu'à mardi 5h du matin pour changer d'avis, mais je crois que l'écrire (et le relire dans la citation de Ferris, merci!) m'a permis de vraiment réaliser que ce n'est pas le concours qu'il me faut. Ça ne changera rien à mon inexpérience ni à la bizarrerie de mon cv. Je vais donc continuer de postuler partout, en espérant qu'il tombera dans les mains d'un recruteur pas rebuté par les changements de parcours et les profils curieux, après tout, ça a déjà marché une fois... 

 

Je me demandais si, comme des profs, on trouvait beaucoup de chercheurs reconvertis en bibliothèque? Vu le taux d'abandons de thèse (je crois qu'en sciences humaines ça avoisine la moitié...) je me demande ce que font les autres presque chercheurs comme moi, et je me dis que je ne dois pas être la première à avoir pris goût à la bibliothèque par l'autre bout de la lorgnette (quoique, je travaillais plutôt chez moi, en fait)

Simple curiosité. 

Le 20 mai 2017 à 18:09, Ferris a dit :

Parce que le rural chaleureux, il est surtout rural....:cry:

Et c'est pas bien, rural? 

 

Ferris, peut-être que ça se répète un peu parce que malheureusement les embêtements n'ont pas bougé, eux. Et donc nous, qui débarquons, nous trouvons confrontés aux mêmes déboires/angoisses/dilemmes/coups de gueule à passer... (mais je suis encore trop nouvelle pour m'en rendre compte... j'ai encore pas mal de temps de lecture pour parcourir tout le forum ! mais je m'y emploie.)

 

merci encore et à (très) bientôt.

 

alice

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@Ferris : Oui, très important les smileys, fondamentaux même ! A l'image de l'inséparable sourire du bibliothécaire bien sûr :D Mais vu que je suis à la bourre ces derniers temps, je n'ai vu ton post qu'une fois tout beau, tout propre, avec l'italique et les smileys : c'est pas beau, ça ^^ ? Sinon, je te rejoins, il manque de dynamisme ce forum ces derniers temps... tu veux que je lance pleins de sujets différents pour voir si ça réagit ?

 

@Margotton : j'ai vérifié, aucun smiley dans (ton ? votre ? Bah allez : ton !) premier post et pourtant il est rudement efficace et donne effectivement le sourire. Un grand merci pour ta bonne humeur et une ola pour Alice ! (dommage, on ne peut pas mettre de sons pour la ola). N'ayant jamais testé le rural pur et dur (enfin, ça dépend où on place la barre ?), je ne pourrai pas t'en dire plus sur le présupposé chaleureux rural... mais ne laisse surtout pas tomber ! Cherche peut-être dans les lieux où il y a moins de concurrence (on évite donc le sud en général, la Bretagne et les grosses villes, ça tombe bien : en gros, on se concentre sur la diagonale du vide :D). Et ah oui, j'allais oublier : tu n'es pas là par hasard, tu travailles déjà dans une bibliothèque (oui, c'est une bibliothèque, ne laisse pas les autres te dire que "oui, enfin, ce n'est pas une "vraie" bibliothèque quoi... vous voyez ce que je veux dire !"), et ce qu'il y a écrit sur ta fiche de paye on s'en contrefiche, (tu écris bien ce que tu veux sur ton CV) : crois en toi.

 

Pour ce qui est de la reconversion des chercheurs, je ne sais pas trop... Le seul que je connaisse qui se rapproche de ta description était prof en fac avant de se réorienter. Mais 1 ça ne fait pas beaucoup :D Je laisse les anciens désabusés te répondre sur cette question-là :wink:

 

Epsy.

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il y a 3 minutes, Epsy a dit :

j'ai vérifié, aucun smiley dans (ton ? votre ? Bah allez : ton !) premier post

Non pas de smiley, je ne maîtrise pas encore les codes smileytiques des forums... mais promis, je vais m'entraîner. :sweat:

Et oui "ton" ça me va bien, déjà que les étudiants de l'école m'appellent "madame" alors que là d'où je viens on tutoyait les profs de fac... et puis je suis un bébé bibliothécaire, 6 mois, une broutille, je gazouille encore. :baby:

il y a 6 minutes, Epsy a dit :

oui, c'est une bibliothèque, ne laisse pas les autres te dire que "oui, enfin, ce n'est pas une "vraie" bibliothèque quoi... vous voyez ce que je veux dire !"), et ce qu'il y a écrit sur ta fiche de paye on s'en contrefiche, (tu écris bien ce que tu veux sur ton CV) : crois en toi.

C'est une vraie bibliothèque, j'en suis convaincue, mais je ne sais pas si je suis la mieux placée pour décider : c'est la première bibliothèque dans laquelle je travaille. Mais ceci dit, je crois en moi parce que j'y suis toute seule et pourtant, j'ai l'impression de m'en sortir.

 

Pour les chercheurs, c'était une simple curiosité. J'ai longtemps réfléchi avant d'abandonner mon doctorat et une des questions était "mais que font les 45% de thésards en sciences humaines qui laissent tomber leur thèse en cours :question:", et je n'ai pas vraiment trouvé de réponse, alors bon, j'ai cherché et je crois que j'ai pas mal trouvé ce qui me plaît à moi. (à la limite, peu importe que beaucoup d'anciens chercheurs se tournent vers les bibliothèques ou pas... j'essaie juste d'évaluer à quel point mon cv peut paraître bizarre à un recruteur pour une bibliothèque ":blink: Mais quel est cet ovni ?".)

 

Je lis attentivement tous les autres posts, mais je dois avouer que pour l'instant, relancer sur les sujets proposés pour moi c'est compliqué, les enjeux de ma bibliothèque ne sont pas du tout du même type, à la fois par la taille de la structure, le fait que je débute et que la bibliothèque débute avec moi (jusqu'ici c'était plus une pièce avec des livres en dépôt pour servir aux étudiants, personne n'était en charge du fonds, on n'achetait rien, on n'avait pas de catalogue, les étudiants n'avaient pas le droit d'emprunter)

Mes questions tournent bien plus autour d'un futur poste ailleurs, dans une petite bibli, et je vise effectivement la diagonale du vide, ce qui n'empêche que pour l'instant je n'ai eu aucune réponse... peut-être que je vais me résoudre à supprimer de mon CV le début de doctorat, ça peut faire peur, je suis déjà surdiplomée sans... et puis je ne l'ai pas fini, ça ne donne peut-être pas une bonne image...

Mais je sais qu'en entretien par contre c'est quelque chose qui peut tourner à mon avantage, parce que si j'ai arrêté, c'est à cause d'un besoin de faire, et de ne pas faire seule, bref, s'engager à fond dans quelque chose, une action, et le faire avec et pour d'autres, dans le genre service public.

D'ailleurs, c'est aussi un peu une question d'éthique et une question politique pour moi (et mon conjoint) de quitter la capitale pour un endroit d'où les jeunes actifs s'en vont, des villages qui se vident, qui recherchent des entrepreneurs pour relancer une économie locale (mon conjoint est artisan), mais souvent communes qui vident = pas de sous, et on sait tous ce qui se passent quand il n'y a pas de sous.

Enfin bon, je continue à ventiler des cv en diagonale, on verra si ça mord.

au moins, tant que ça ne mord pas, je profite de ce que j'ai maintenant, et j'apprends tout ce que je peux sur le tas en autodidacte, et c'est super. :D

 

 

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Tu sais, Alice, les CV atypiques et surtout les sur-diplômés (chez les DRH on dit plutôt "vous êtes sur-qualifiée pour le poste", ce qui n'est pourtant pas la même chose) il y en aura bientôt plus que des "normaux". C'est quoi un CV "normal" pour un parcours "normal" de bibliothécaire ? On est tous des atypiques. Moi pareil, j'ai commencé par prof d'histoire, puis en vacataire en CDI, puis Bibliothécaire-homme à tout faire. J'ai aimé. Je suis resté. Prends Nanard (pas trop longtemps, il va s'incruster), il est passé d'informaticien à bibliothécaire en se faufilant par la petite porte de l'associatif. Et t'en a plein comme ça...

 

Bon, vu ce que tu vises, c'est vrai que tu devrais peut-être supprimer de ton CV ton doctorat qu'il est même pas fini, bouh ! Sauf que ça fait un vide temporel dans ta chrono. Et ils aiment pas trop ça, les recruteurs.

 

Chef, on a une Margotton qui cherche à caler sa diagonale du vide entre ses trous temporels, on fait quoi pour l'entretien ? On la prend, mais on sort le canon à plasma, on sait jamais... :blink:

 

Et puis il n'y a plus de véritable définition d'une bibliothèque. Tout dépend maintenant de ce qu'on y fait et propose. L'usage a remplacé la définition d'origine, ce qui a considérablement étendu nos missions. Et l'usage dépend aussi des usagers et de leur demande. "Arrêtons de parler de « la » bibliothèque : la réalité de l’institution réside dans les capacités actives de médiation des bibliothécaires ! " (Lire les billets de B. Calenge, un de nos vrais "grands" récemment disparu sur https://bccn.wordpress.com/). Ce qui, dans ton cas pose bien la question : il ne s'agit pas de savoir si ta bibliothèque est une vraie ou une fausse, mais de définir si ce que tu y fais est bien un boulot de médiatrice.

 

Deux formules  importantes dans ton texte : ne pas faire seule et service public. Si tu ne quittes pas ça de vue, avec tous les développements que ça implique, tu as tes chances.

 

Y a pas longtemps j'ai balancé à une "collègue" genre j'ai une grosse tête et je veux que ça se voie, qu'au fond mon métier, en fin de vie (ben oui, j'approche de la fin), c'est de rendre service et de faire plaisir. Et que ça me suffisait bien. Suffoquée l'intello, qu'un cadre A fin de carrière puisse résumer son bô métier à cette formule d'animateur de plage. Et pourtant c'est bien ce que je pense et vis....Mais c'est vrai que ce n'était pas son métier que je résumais, seulement le mien :tongue: 

 

Tout ça pour te dire que c'est toi qui définiras ton métier, pas les gribouillis sur ta feuille de paye, comme le dit si bien la charmante Epsy (bon, là je smilise ou pas ?)

 

 

Modifié par Ferris
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Oh là là que de choses rassurantes, merci Ferris !

 

il y a une heure, Ferris a dit :

genre j'ai une grosse tête et je veux que ça se voie

Je vois très bien le genre , c'est un sport très pratiqué parmi les chercheurs en littérature, et je m'y suis pas mal frotté, pas toujours avec succès... parmi les dizaines de raisons d'arrêter cette thèse c'était aussi ça : devoir sans cesse rivaliser (donc être seule) avec des têtes qui se la jouent (moi j'ai fait l'ENS, et toi t'es d'où?), et qui sont incapables de faire rentrer dans les cases de "ce qui est sérieux" des études transversales, sur des livres sans poussière dessus (si ça n'a pas 100ans ça ne mérite pas une thèse, on n'en sait pas encore la valeur). Bref, être un ovni j'ai l'habitude (pendant mon master danse, j'ai bossé d'abord sur la sculpture et ensuite sur les livres, et en doctorat je bossais sur la danse... bah oui quoi, ce qui est riche, c'est d'être le cul entre deux chaises, si c'est chacun chez soi c'est pas drôle :yes:) Mais puisqu'ovni je ne suis pas tant que ça, quel soulagement ! Suffirait donc de montrer qu'on en veut et qu'on s'en donnera les moyens ? 

Du coup je suis d'autant plus impatiente de trouver cette bibli-miracle ! 

Pour l'instant dans ma bibli, peu de médiation possible, les utilisateurs du lieu viennent piocher de l'inspiration pour leurs travaux, souvent les profs les envoient pendant le cours (j'entre en courant je sors 25 livres à la minute que je range là où ça rentre, et une fois sur dix, je sors de la bibliothèque avec le livre sous le bras sans rien dire à personne "ah bon, il faut dire quand on emprunte un livre ?" :wacko:). J'ai tenté quelques poussées vers le monde culturel, j'affiche les événements en rapport avec leurs études, j'ai même essayé de monter une visite guidée d'une expo, mais j'ai très peu de répondant. La rentrée prochaine sera j'espère une opportunité de repartir sur d'autres modes de fonctionnement, avec une formation à la recherche documentaire (donc aussi au rangement des livres) pour tous les étudiants, et pourquoi pas un blog, j'ai l'été pour voir ce que ça peut donner, et pour convaincre l'équipe administrative et pédagogique que mon rôle pourrait aussi être pédagogique, pas juste du gardiennage d'étagères (pour l'instant je termine le catalogage, mais j'aurai fini avant l'été... ensuite je pourrai me consacrer à faire vivre le fonds, et à développer l'attractivité et l'utilité de la bibliothèque). 

 

Le 20 mai 2017 à 18:09, Ferris a dit :

dans les bibs qui se croient 3° lieu on fait des ateliers tricot maintenant 

du coup je garde cette idée sous le coude, atelier tricot ça pourrait presque même déjà se faire dans ma bibliothèque, après tout, il y a des étudiants en mode dans mon école... (mais ils ont déjà des cours de tricot avec des "vrais" profs), j'ai déjà des notes sur des médiations possibles, j'imagine des ateliers d'écriture, de gravure, et bien sûr des littératures performées...bref. 

ça me manque de lancer l'impulsion chez un groupe pour faire des choses ensemble. J'espère que je retrouverai ça quelque part. 

 

Il y a 1 heure, Ferris a dit :

Chef, on a une Margotton qui cherche à caler sa diagonale du vide entre ses trous temporels, on fait quoi pour l'entretien ? On la prend, mais on sort le canon à plasma, on sait jamais... :blink:

tu crois que je me ferais bien voir si j'entre en levant la main en signe vulcain et que je dis "paix et prospérité" ? j'ai jamais tenté en entretien... pour l'instant je rougis et je souris beaucoup, mais ça a l'air de marcher quand même.

(le premier qui me suggère de dégrafer mon corsage à la vue du chat de la mairie, je lui lance des torpilles à photons !) 

 

 

 

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Y a pas de bibli-miracle. Surtout dans les petites, qu'ont pas de sous ni de personnels, mais le miracle c'est toi qui doit le réussir. C'est un vrai challenge. Et c'est finalement beaucoup plus valorisant, quand ça marche, que d'être bloqué dans les tâches routinières d'une grosse structure. Lis ce que je répondais à une collègue en 2013 la-dessus http://www.agorabib.fr/topic/192-question-de-management/#comment-1978

 

Suffirait donc de montrer qu'on en veut et qu'on s'en donnera les moyens ? 

 

Ben oui, finalement c'est un bon résumé des entretiens réussis. T'as un produit à vendre, toi, ta disponibilité, quelques projets, pas trop. Les élus sont peu compatibles avec le jargon bibliothéconomique. Parfois les enthousiastes qui vident leur sacoche de projets, de rêves, d'envies et de diplômes sur la table, ça les indispose. Ce qu'ils veulent, c'est te connaître toi, d'abord. Pourquoi tu as choisi leur commune, est-ce que tu comptes rester, est-ce que tu as une idée bien claire des moyens que tu auras pour bosser, est-ce que toi, parisienne de culture estudiantine, tu as une idée claire de ce qu'est un tout-public rural ? Ils ont des doutes et les aisselles qui suintent. Donc tu les rassures, tu les charmes, t'étales pas ta science de documentaliste dont ils se foutent éperdument, et surtout, tu te renseignes à fond sur le terrain, LEUR terrain, ses associations, ses partenariats possibles etc...A la fin de l'entretien tu es compatible. Ou non.

 

Bon, pour le corsage, faut éviter le dégrafage évidemment. Ou éviter le corsage, carrément. Ceci dit, en été, si l’ambiance est cordiale, il n'est pas interdit de défaire un bouton de plus, ou deux, à un joli chemisier. Et de te pencher légèrement vers Monsieur le Maire à certains moments pour appuyer une partie de ton discours, souriante et rougissante comme tu le fais déja. Et s'il rougit et sourit aussi, c'est gagné. Evidemment tout doit rester dans le stylé, la légèreté, l'aisance, l'élégance parisienne. On appelle ça une démarche positive vers la convivialité.

 

Et tu l'auras ton CDD de 6 mois :tongue:

 

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