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Sujets de concours de bibliothécaires térritorial


petit renne

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@Pascal Franc

Sur le fond, un maire qui demande qu'on développe une offre documentaire contre l'illettrisme ou en direction des personnes malvoyantes fait aussi " ingérence " dans la politique d'acquisition sans que cela ne soulève l'indignation.
Il est vrai que ça reste une commande générale et pas sur un titre précis.

 

Sauf que là, le maire peut décider de la politique d'orientation de la bibliothèque (pour mieux l'adapter au public). Il est dans son rôle, et peut aller jusqu'à prescrire des ouvrages.

 

C'est comme le fait de te mettre des ordinateurs ou des tablettes, ou des oeuvres d'art, même si tu n'as rien demandé. (même si tu es contre, car tu te juges incompétent dans ce domaine).

Le maire est souverain dans ses décisions...

 

Sauf que, cas des 40 exemplaires achetés au copain (solution inefficace au possible :wink:), il est aussi responsable de ses ordres.

 

Devant un tel ordre, tu es obligé de demander confirmation à ton/ta DGS (ou supérieur hiérarchique) et aussi de t'assurer que le maire ne sera pas poursuivi pour détournement de fonds publics. Qu'il y a des risques et si le maire en est bien conscient. Tu es dans ton rôle et dans tes obligations de professionnel du métier.

 

De même, tu n'es pas obligé d'obéir aveuglément à tout ordre émanant de tes supérieurs hiérarchiques, maire compris.

Si on te demande de talocher tout "étranger" qui entre à la bibliothèque, tu as aussi ton libre arbitre et le pouvoir de dire "Non.

Non, ça ne fait pas partie de mes attributions ! ou Non, c'est illégal !... ou Non, c'est dangereux pour moi. Ou, je fais quoi face aux plus de 100 kg ?"

 

Quand je dis talocher, ce peut être aussi bien mettre de la Wi-Fi dans la bibliothèque. (taloches électro-magnétiques)

Tu es tout à fait dans ton rôle lorsque tu avertis ta hiérarchie des risques potentiels de la Wi-Fi, et de la signalétique à mettre en place pour les personnes fragiles (enceintes, âgées, ou jeunes)... si cette solution est adoptée.

 

Si tu n'as pas fait ton travail, ni prévenu la hiérarchie de ces risques... tu es responsable. Indirectement, peut-être, mais tu es responsable, et tu pourrais en subir les conséquences.

 

Exemple : une femme enceinte, grosse lectrice, perd son enfant et dit que c'est la faute de la Wi-Fi de la bibliothèque.

Là, il faudra prouver que le bibliothécaire a bien fait son travail de prévention et d'information des risques. Sinon, un maire peut très bien dire : je lui avais dit de le faire !

 

Tu peux avoir le même problème avec des meubles à bouts/angles pointus qui accrochent (blessent ?) les lecteurs.

Si tu ne fais pas remonter l'information, tu es responsable. Même si tu n'as pas acheté toi-même le mobilier.

 

Le professionnel, c'est toi.

Et tu as les responsabilités inhérentes à ta fonction.

 

Ferris précise : En ne le dénonçant pas, tu es de fait complice.

 

Dans le cas des 40 exemplaires achetés, tu es effectivement complice.

Hormis si tu as des preuves, et là on parlera bien de preuves papiers. Que tu auras pris soin de conserver.

Tant qu'à faire, il vaut mieux qu'un tel ordre d'achat n'émane pas de ton service. Le maire peut très bien faire ses achats sans ton accord. Et le fait de mentionner la présence des 40 exemplaires en rayons + les questions des lecteurs, ça montrera bien (à la population et à l'opposition) le détournement de fonds publics.

 

C'est bien pourquoi cette solution n'est pas du tout efficace. Craintes de bibliothécaires, mais totalement dénuées de fondement et d'intérêts. (trop : petit joueur)

 

 

Il faut savoir, par exemple que le budget de la bibliothèque est un document public et que tu dois pouvoir le montrer à un usager. Mais que cela ne plaira pas forcement aux élus. Voir avec ton DGS avant.

 

Pas trop difficile de renvoyer le lecteur à la mairie pour qu'il puisse y consulter l'intégralité des budgets municipaux. Document public.

Pourquoi chercher à se faire mal, quand on peut esquiver le problème ? :angel:

 

Il ne faut pas non plus se torturer l'esprit.

En cas de doute, il y a le DGS... et il est aussi très facile de répondre (même au maire) : je suis en attente d'une réponse de le DGS. A lui de voir avec l'échelon supérieur.

 

Et au supérieur hiérarchique, on peut demander si c'est bien légal ou pas. Cela fait partie de ses attributions.

Il faut encore se rappeler du "S/C du supérieur hiérarchique" = Sous-couvert du supérieur hiérarchique.

Ce n'est pas là pour rien.

 

Avant de poster une commande de 40 exemplaires identiques, on peut très bien faire passer la commande au DGS, avec un S/C du supérieur hiérarchique nominatif. A lui de l'expédier, ou pas.

 

On peut obéir en étant prudent et responsable. :wink:

 

Ou on peut prendre les devants en conseillant d'autres solutions plus adaptées.

  Bernard

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La chanson d'Orelsan pouvait tomber sous le coup de la loi, c'est une question d'interprétation, l'homophobie étant une discrimination : La loi réprime la publication de propos injurieux, diffamatoire ou caractérisant une provocation à la discrimination ou à la violence envers des personnes homosexuelles (les articles 24, 32 et 33 de la loi du 29 juillet 1881). (...) La provocation et la diffamation publiques sont punies d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende, et l’injure publique de 6 mois d’emprisonnement et 22 500 euros d’amende.

Oui, mais je suis pas juge, je me déclare incompétent pour qualifier d'illégale une chanson!

Mais peu importe en fait : la Mairie peut retirer un titre des rayonnages, loi ou pas. Acheter puis retirer un CD homophobe et où une chanson s'intitule "sale pute" des bacs peut se justifier ou non, ce n'est pas le problème du fonctionnaire. Le bon de commande est validé par l'Autorité territoriale. Point-barre. Elle change d'avis après coup ? Pas de problème légal non plus.

Oui, moi aussi j'ai vu qu'Orelsan était au catalogue des bibliothèques de Paris

La polémique est loin...

Exemple de question amusante du public : allez-vous acheter le CD d'Orelsan ? :D

Ben oui, surtout que la chanson incriminée (Sale pute) n'est pas sur l'album...

Ubu ou Kafka, j'hésite

Modifié par Pascal Franc
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@Bernard

 

Le DGS a en principe les compétences juridiques et administratives qui lui permettront d'éviter la situation des 40 bouquins (qui est franchement plus qu'improbable). C'est sa mission d'interface entre le pouvoir politique et le service public. Ce n'est pas à nous de nous substituer au DGS (ou au service juridique dans les grosses communes) sur ce plan là. Nous devons informer correctement les élus sur les missions qui nous ont été confiées, nous leur rendons des comptes dans un bilan d'activité, nouys faisons des propositions pour améliorer le service, mais nous n'avons pas de mission de conseil juridique ou administratif. Même pas la peine de se "déclarer incompétent"...dans un domaine qui, de toutes façons ne relève pas de notre compétence. Et se déclarer incompétent à tout bout de champ pourrait aussi se révéler dangereux. Comme dit Pascal : je ne suis pas juge
 
Dans le cas de la wifi et de la femme enceinte idem : Tu as besoin de wifi, tu expliques son intérêt pour le service, c'est un argumentaire. Ensuite le directeur des services techniques se renseigne sur les aspects sécuritaires et autres, valide (ou non) ce choix, la commission de sécurité le valide, l’Autorité territoriale aussi.... Ta responsabilité n'est pas engagée, à aucun moment. Par contre, imaginons l'inverse : une demande publique existe pour une connexion wifi, mais tu es contre sur la foi de certains articles medicaux etc...Résultat : tu ne fais pas d'argumentaire, tu ignores la demande publique en ne la relayant pas, tu fais passer tes craintes personnelles donc tes opinions par dessus l'intérêt du service. Avançons encore dans l'exemple et imaginons que tu sois un militant écolo type Robindestoits et que, comme par hasard, ta bibliotheque regorge de livres sur les dangers des ondes Wi-fi, DECT etc..Bon, on pourrait en déduire quoi ?

 

Idem pour le fournisseur de mobilier : il est agréé, il monte son produit, les services techniques et administratifs ont validé le marché public, etc...Pas de souci. (attention par contre au fait de démonter, bricoler le mobilier en question, ce qui arrive souvent avec le temps et les soucis de réaménagement ). Dans le cas d'un réassort, il peut être important de demander à ce que le fournisseur monte le mobilier supplémentaire. Si la Mairie refuse, considérant que les services techniques peuvent le faire, par souci d'économies, il importe d'avoir la preuve écrite qu'on a bien demandé cette prestation (elle figurera au devis que vous aurez fait établir dans le cadre de votre argumentaire pour un réassort mobilier) et qu'elle a été refusée.

 

Si je fais un argumentaire pour décloisonner un espace et que cela nécessite d'abattre une cloison, le directeur des services techniques m'informera que c'est un mur porteur et le projet sera invalidé. Je ne suis pas architecte non plus, ni maçon... 

 

Si personnellement je considère qu'avoir sa bib sur une page Facebook est inutile, c'est mon opinion. Mais je dois être capable de proposer et de défendre ce projet s'il s'avère que la communauté professionnelle à laquelle j'appartiens valide de plus en plus cette pratique, résultats à l'appui etc..Et je ne suis pas Webmaster pour autant. Là, c'est de ma responsabilité : l'intérêt du service et le fait de ne pas lui faire prendre de retard par rapport aux nouvelles pratiques (réseaux sociaux etc...).

 

Donc, pour la Wi-fi,  je fais mon argumentaire. Si, par la suite, il devient avéré (reconnu par la loi française) que ces dangers sont réels, je peux exercer mon droit d'alerte et de retrait (comme dans le cas du mec de plus de 100 kilos qui me menace) :« Tout agent confronté à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé a le droit de se retirer de sa situation de travail pour se mettre en sécurité. » (procédure du droit d’alerte et de retrait en cas de danger grave et imminent issue de l’article 5-1 du décret n°85-603 modifié, relatif à l’hygiène et à la sécurité dans la fonction publique territoriale). Pas certain que la proximité d'ondes néfastes entre dans le cadre du "danger grave et imminent". De toutes façons, dans cet exemple la collectivité se sera mise hors la loi.

 

Mais là encore, dans les cas de retrait, cela peut être au juge administratif (et surtout à la jurisprudence) de décider ...L'abandon de poste est une faute grave. Donc attention à ne pas se lancer dans le droit de retrait comme ça.

 
Obéissons, conservons des traces écrites au cas où, et évitons de nous prendre pour ce que nous ne sommes pas et de nous substituer en termes de compétences administratives à d'autres personnes qui sont là pour ça : services techniques, financiers, juridiques.

 

le Maire reste responsable de la politique d'acquisition. Ne l'oublions jamais. Il nous a été délégué une mission (à nous de faire en sorte qu'elle soit bien précisée dans des textes de référence et contractuels). Mais la responsabilité reste au politique, via le DGS. Nos doutes et nos états d'âme n'ont aucun intérêt sur le plan légal.
 
Tout bon de commande doit être validé par le pouvoir politique avant de prendre effet. C'est notre meilleure protection dans tous les cas. Certains collègues obtiennent des delegations de signature pour pouvoir acheter"en direct", et dans certaines limites budgétaires (dans le cadre des régies d'avances par exemple). Il n'est pas certain que cette commodité soit toujours sans risques...

Modifié par Ferris
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Bon, finalement, j'ai pas parlé d'Orelsan (pourtant, j'étais à La Rochelle ! :tongue: ).


Et à peine du devoir d'obéissance... :wink:


Modifié par Pascal Franc
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Pour repondre à la question initiale posée pour ce topic: j'ai eu comme sujet de compo en externe à bib territorial un très beau sujet (je trouve) :


Pensez-vous qu'une société, juste, démocratique, soit forcément une société de lecteur et de lectrices?


 


Vous avez 4 heures, mais ça merite des heures de débats enflammés et engagés :)


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Effectivement beau sujet !

 

 

On peut déja y répondre par l'Histoire et en prenant le mot lecteur au pied de la lettre. Dans les sociétés où les gens ne savent pas lire, il n'y a pas de possibilité démocratique.

 

 

 

Connaissez-vous deux verbes plus proches que lire et élire ? Connaissez-vous deux mots plus proches que lecteur et électeur ? C'est souvent en ces temps d'effervescence politique que l'on comprend le mieux le lien vital qui existe entre lecture, éducation, liberté et donc… démocratie." (https://www.actualitte.com/societe/le-lien-vital-qui-existe-entre-lecture-education-liberte-et-democratie-48156.htm )

 

Modifié par Ferris
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  • 1 month later...

Pour repondre à la question initiale posée pour ce topic: j'ai eu comme sujet de compo en externe à bib territorial un très beau sujet (je trouve) :

Pensez-vous qu'une société, juste, démocratique, soit forcément une société de lecteur et de lectrices?

 

Vous avez 4 heures, mais ça merite des heures de débats enflammés et engagés :)

 

Toi, tu as passé le concours externe 2011 au cig petite couronne! :)

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  • 2 years later...

Bonjour, je suis aussi intéressée par les concours de bibliothèque et sans trop de surprise je remarque que  les sujets proposés à la réflexion des candidats sont souvent très politiques et idéologiques. Est-il selon vous nécessaire de s'astreindre à une forme de "politiquement correct" en répétant comme un perroquet les formules magiques des discours des politiques culturelles ("lien social", "cohésion sociale", "citoyenneté", "intégration") ou est-ce possible sans trop se pénaliser d'assumer une vision conflictuelle du monde social et des de développer des points de vue tranchés ?

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Le politiquement correct désigne, principalement pour la dénoncer, une attitude véhiculée par les politiques et les médias, qui consiste à adoucir excessivement ou changer des formulations qui pourraient heurter un public ...En gros c'est une hypocrisie langagière. Mais c'est surtout une attitude, pas nécessairement un contenu. Pourquoi se priver d'utiliser des expressions comme "lien social ou "lieu de citoyenneté", qui sont entrés dans le vocabulaire (et par quoi les remplacer d'ailleurs) à partir du moment où on y adosse une pratique, une réalité, des projets ? Si je monte un projet d'alphabétisation en partenariat avec une association dans un quartier défavorisé, ma pratique peut très bien se dénommer "créatrice de lien social" ou "action citoyenne" ou "demarche d'intégration" etc...sans tomber dans un discours normatif qui cherche à ne déplaire à personne, à ne froisser aucune susceptibilité, avec des des recours à l'euphémisme, à des périphrases, à des circonlocutions, pour arriver finalement à un discours consensuel et très creux, finalement très langue de bois.

 

Dès qu'on parle des "missions des bibliothèques" on tombe forcement dans un "discours sur", assez déconnecté et porteur de ces terminologies. On retrouve cela d'ailleurs dans les discours de décideurs politiques mais aussi dans nos textes de référence (charte des bibs, charte de déontologie...). On est dans le "proclamatoire". Par contre, comme le soulignait un jour D. Lahary : "A ces missions autoproclamées, j’oppose volontiers les fonctions des bibliothèques : c’est ce à quoi elles servent réellement ; en d’autres termes, c’est ce pour quoi les gens se servent des bibliothèques. Les fonctions ne se proclament pas, elles se constatent, par l’observation ou l’enquête."

 

Le rôle social des bibliothèque est une évidence qui se doit d'être proclamée, avec les mots à la mode qui conviennent et rassemblent, mais l'action sociale des bibliothèque se démontre tous les jours, sur le terrain, par des actions et des projets qui, eux, ne s'expriment pas avec ces terminologies mais y restent adossées.

 

Sans l'appui de nos textes de référence, nos actions courront aussi le risque de n'être pas reconnues pour ce qu'elles sont. Une petite action d'animation hors les murs a d'autant plus de chance de perdurer et d'être reconnue comme partie d'un ensemble d'actions cohérentes que je saurai la présenter comme une action qui prend sa place dans les missions de lien social des bibliothèques. Donc ne nous privons pas de la "novlangue" déclamatoire, au contraire adossons-y nos pratiques. Nous devons en quelque sorte légitimer nos pratiques en les  rattachant aux missions et aux termes qui les désignent. Et qui en genéral sont assez larges et vagues pour qu'on puisse y rattacher nos wagons sans problème...:wink:

 

Un instit qui veut programmer des passages en bib doit inscrire ça dans un texte de neuneu écrit pour des pontes, parfois en plusieurs pages pour faire comprendre l'intérêt que ça représente pour les mômes. Je le sais d'autant mieux que des instits me demandaient de les rédiger (oui, je sais parler le neuneu). Bon, et après ? Une fois qu'on avait légitimé tout ça dans un infâme baratin qui rejouirait son conseiller pedagogique, on pouvait passer aux choses sérieuses. Et c'est ce qui compte, non ?

 

Par contre je me méfie beaucoup plus du politiquement correct du discours managérial, maisc'es un autre sujet.

 

Modifié par Ferris
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Merci Ferris pour cette réponse très argumentée et pleine de bon sens. Je trouve très intéressant d'avoir le point de vue d'un professionnel. C'est vrai qu'à ne lire que les textes normatifs, on court le risque de perdre de vue les pratiques qu'il y a derrière. Cela dit, j'avoue porter un regard plutôt suspicieux sur tous ces discours autour de "la citoyenneté" et de "la cohésion sociale", moins à cause des expressions un peu ronflantes, qu'en raison des présupposés idéologiques qui y sont bien souvent associés. La culture comme instrument de neutralisation des conflits idéologiques ou comme outil de pacification sociale, c'est peut-être un beau projet républicain (ce n'est ni Ferry ni Malraux qui auraient dit le contraire), mais on peut avoir des raisons d'être sceptique, non ?:ermm:

Modifié par palomita
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Alors là c'est différent. S'il ne s'agit plus des pratiques en bibliothèques ni des mots qui peuvent les représenter, mais de groupes sociaux qui peuvent s'emparer de tel mot ou telle formule pour asseoir une idéologie ou des luttes sociales, il s'agit de politique, plus de culture.

"La culture pour tous" (autre expression plus ancienne) n'est pas une expression attaquable s'il s'agit d'ouvrir grand les portes des bibliothèques ou des musées, théâtres etc.. S'il s'agit de "la même culture pour tous", ça devient autre chose évidemment. On n'est plus dans une pratique mais dans une définition. Ceci dit, depuis que les bibliothèques (et les sociologues) ont décidé que la cuisine était un fait culturel (etc...etc...) les bibliothèques sont tout de même plus à l'aise dans leurs chaussons idéologiques qu'à l'époque où les ouvrages pratiques et certains genres littéraires étaient totalement absents de nos rayonnages, époque que j'ai connue.

 

Au fait, dans le parler neuneu on ne dit plus "cohésion sociale", on dit "le vivre ensemble". Mais tu as raison, dans les deux cas, il s'agit d'une négation des différences.:drool:

 

Quant à Ferry ou Malraux, je ne pense pas qu'ils auraient non plus approuvé le concept de "bibliothèque Troisieme lieu". Ce qui ne veut pas dire qu'ils étaient idiots, mais simplement de leur époque, avec une conception de la culture de leur époque. Idem pour l'école républicaine de Ferry. Or, à ces époques là, les bibliothèques étaient des lieux rares et fermés, prestigieux et savants, et surtout réservés à l'élite. 

 

C'est bizarre mais je m'imagine mal proposer à Malraux de subventionner l'heure du conte pour les bébés lecteurs ou un atelier tricot dans les bibliothèques...

 

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  • 1 month later...

Et me voilà repartie pour un tour :ermm: Je vais retenter, mais un peu (voire totalement !) en dilettante, le concours de bibliothécaire. J'avoue que je me sens fatiguée de tout ça ! mais bon comme d'habitude je vais me pencher sur les sujets notés ici et tenter d'y réfléchir un peu ;)

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