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Censure : le retour !


Marcel

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Vous battez pas les gars, le combat est ailleurs.

Code de déontologie à revoir presque 15 ans après on est d'accord 

Ecrire un texte de référence sur le pluralisme pourquoi pas mais référence pour qui ? Seulement pour les adhérents ou les collègues qui auront une grande déontologie ? Quel poids face aux élus sans aucune légitimité législative ? Nous n'avons plus de Conseil Supérieur des Bibliothèques, nous n'aurons probablement jamais de loi sur elles (à mon avis). Un gros travail, porté par des bénévoles déjà lourdement chargés (Pas de mauvaise blague hein), quel impact ? Il faudrait à mon avis impliquer le ministère, les ministères. Une question qui peut-être débattue en AG au congrès puis posée aux représentants de ces ministères. Et tâcher peut-être de convaincre des députés. Y a un fil à suivre je le reconnais. Et des volontaires à trouver.

 

En attendant je reprends mon vade-mecum du positionnement du bibliothécaire publié par... l'ABF.

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C'est pas encourageant, mais on le sait depuis longtemps que cette fameuse loi cadre n'arrivera jamais. Nous voici revenus en 1906....Et on sait aussi depuis toujours que les textes de positionnement de l'ABF et ses documents de référence ne sont suivis que par une minorité d'entre nous, et le plus souvent utilisés comme une boite à outils que comme un instrument militant. Et que nous n'avons ni n'aurons jamais aucun pouvoir sur un Maire.

 

Nous pourrons simplement faire le buzz quand une fermeture, une action de censure et autres excès (à conditions qu'ils soient relayés par la presse) permettrons de faire parler de nous, visibilité éphémère, mais utile à rappeler notre existence sinon notre poids.

 

Néanmoins devant cette désertification, s'il ne devait rester qu'un combat à porter par l'ABF, en totale synergie interprofessionnelle bien sûr, ce serait celui d'un lobbying politique intensif. Comme tu le suggères. Après tout, convaincre un député ils y arrivent tous les jours en Europe, les lobbyistes de tous poils, on devrait bien pouvoir le faire en France, non ?

 

Seulement voilà. Pour faire du lobbying, il faut faire sérieux, inciter au respect, comme le réussissaient les têtes chenues du CSB et parfois encore le doyen de l'IGB, au moins du temps des coups de gueule de Dominique Arot. Tiens, regarde : "L’Inspection générale des bibliothèques innove en diffusant les « bonnes pratiques ». J'ai rien inventé...Bon, évidemment ils se trompent de cible : "Un ton nouveau pour « donner une vision de l’évaluation plus positive, selon Dominique Arot, doyen de l’IGB. Il ne s’agit pas de désigner les bons et les mauvais élèves, mais de contribuer à faire évoluer les choses. » Mais la volonté est là. Et il reconnait qu'il y a des mauvais élèves :tongue:

http://www.lagazettedescommunes.com/116382/l’inspection-generale-des-bibliotheques-innove-en-diffusant-les-«-bonnes-pratiques-»/

Le combat est politique, au sens noble et prendra sa place dans le combat général pour le maintien des services publics. Pas compliqué, c'est le combat du jour. Accrochons nos wagons...

 

Toi qui a serré tant de mains de ministres, tu le sais bien. C'est possible :wink:

Modifié par Ferris
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Il y a 5 heures, Anne Verneuil a dit :

Il faudrait à mon avis impliquer le ministère, les ministères. Une question qui peut-être débattue en AG au congrès puis posée aux représentants de ces ministères. Et tâcher peut-être de convaincre des députés.

 

Entièrement d'accord ! Mon inquiétude du jour : dans quelques semaines auront lieu des élections importantes et selon la personne élue à la présidentielle, celles à la législative, la démarche ne sera pas la même...

 

Sinon, mon poste je l'ai choisi, poste basé dans un territoire quelque peu compliqué. Tous les jours j'affiche ma formation, mes compétences, mon expérience parce dans ce territoire se présenter en tant que professionnelle avant tout est ce qui me permet d'être entendue, écoutée, comprise.

Et je peux vous dire que de me positionner de cette façon m'aide parce que j'ai plusieurs fois serré les fesses vu que j'avançais (j'avance encore) sur un fil et que le matelas de sécurité ne me semble pas efficace à 100%...

Dans ce genre de contexte, tenir le cap, ça demande de l'énergie...

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@Ferris

Lobbying ? Advocacy même ... Alors voilà un scoop: le conseil national de l'ABF a validé une communication aux candidats aux présidentielles sous une forme différente des fois précédentes: un texte court avec quelques revendications précises. Dont une... contre la censure. Voilà, premier pas en la matière. Je peux te garantir que l'ABF ne lâchera pas le sujet et sur tes précédentes suggestions (LGBT...), la commission Légothèque est au taquet aussi .

 

@Louve

Je te rejoins: notre crédibilité professionnelle est notre premier rempart contre ces actions. Et je peux dire que j'ai remarqué qu'un mandat à l'ABF, même régional, pouvait pas mal servir dans certains cas. Il y a des exceptions qui confirment la règle certes, mais s'afficher dans un réseau, c'est à la fois obtenir du soutien et montrer qu'on n'est pas seul, qu'on a une profession derrière soi. Ca rend moins vulnérable...

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Géraldine Newton
On 12/03/2017 at 8:16 PM, Ferris said:

On peut jouer sur l'absence de chartes des collections, ou leur vacuité, qui cache souvent des censures locales.

 

Je rejoins le fil un peu tard et j'exhume une citation de Ferris pour aller dans son sens : oui, la censure de la part des élus me fait peur mais il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que la censure commence aussi en amont, dans la tête de certains bibliothécaires, ceux décrits par Louve par exemple (que grâce lui soit rendue pour son travail de longue haleine).

 

Je partage à ce sujet une anecdote aussi véridique qu'affligeante : figurez-vous une jeune bibliothécaire contractuelle qui vient d'obtenir son DUT et son premier CDD. Toute guillerette et naïve, elle visite les locaux avec sa supérieure hiérarchique. Et là, au milieu des étagères, il lui vient une question en lien avec les cours qu'elles a suivis : "Au fait, existe-t-il une charte des collections ici ?"

A ce moment, la supérieure avance son index gauche jusqu'à son occiput, le tapote deux fois et annonce : "Pas besoin. Tout est là."

...

Quand une directrice adjointe, responsable du secteur adultes tient de tels propos, on doit s'inquiéter, non ?

Si sur le coup je me suis sentie perplexe, à présent une telle réponse activerait carrément un warning géant : "Alerte ! ça va être le règne de l'arbitraire et du sophisme en termes d'acquisition."

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Tu as raison Geraldine. La censure, ou ce qu'on appelle "l'interventionnisme" des élus n'est rien du tout, statistiquement, à côté de nos propres pratiques d'exclusion. On se cache un peu facilement derrière le rempart des "méchants" de service pour excuser ou camoufler nos manquements ou notre amateurisme.

 

Si un journaleux vient aux nouvelles dans une bibliothèque censurée par une association extrémiste ou un maire partisan, il générera la venue de beaucoup d'autres et on finira par ne plus parler que de cela. Et l'ABF suivra, comme elle l'a déjà fait à juste titre, en éditant un papier sur le sujet. Le sujet est politique et le deviendra de fait par sa médiatisation. Très bien.

 

Mais qui viendra demander à un bibliothécaire quel sont ses instruments de travail et ses textes de référence ? Personne. Ni un journal, ni un régional ABF, ni même un élu. Pas parce qu'il y a de la confiance. D'ailleurs sur quel vide serait-elle basée ? Non, simplement parce que ça ne compte pas, un bibliothécaire....

 

Sauf quand il déconne ou déplait. Là c'est la sanction. Alors ceux qui se croient à l'abri de tout et ne s'appuient sur aucun document contractuel validé par leurs élus, s'exposent à bien des déconvenues en cas d'irritation du Prince. Syndicalement, ils ne sont même pas défendables. Car le Maire reste le responsable de la politique d'acquisition. Devant la loi. Il vous la délègue mais peut vous la retirer du jour au lendemain. Voyez donc à quoi tient notre légitimité de prescripteurs....sans ordonnance.:ermm:

 

Quant à son équipe, comme tu le suggères, c'est une bande d'aveugles roulant sur l'autoroute. Pas la peine de se fier aux panneaux, y en a pas...Alors y en a bien un qui finira par rater la bretelle....

 

Geraldine, ne dis pas "j’exhume une citation de Ferris" datant de la veille, j'ai l'impression d'être un zombie

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Géraldine Newton

Oups, effectivement ! J'ai relu le fil d'un coup et ta citation me semblait plus ancienne qu'elle ne l'est.

 

Cela dit, on exhume aussi des trésors. ;-)

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Bonne nouvelle de la journée, même si rien n'est terminé :

 

http://www.livreshebdo.fr/article/la-bibliothecaire-suspendue-pour-avoir-defendu-un-livre-sur-lhomoparentalite-obtient

 

Le droit a une temporalité longue. Je souhaite que notre collègue soit bien entourée parce que cela doit être lourd... 

Modifié par Louve
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J'espère que ce sera confirmé en appel parce qu'ensuite ça fera jurisprudence. Et ça c'est excellent !:)

 

(Dis t'as remarqué que le Maire s'appelle Leprêtre...ça ne s'invente pas ! )

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La vache, Ferris, t'as pas mal quand même !

Sauf que la profession met en garde : «Mais qui achètera les livres ? Qui composera le catalogue? s’interroge Jim Lynch, qui voit poindre une concurrence. C’est un vrai travail de professionnel.». Pas bête ce Lynch. C'est beau comme du Ferris, Louve et d'autres...

Je ne sais pas où tu as récupéré cette citation, mais j'espère que non, Ferris, que la profession n'est pas comme ce Jim Lynch là.

Jim Lynch (de LSSI) est spécialisé dans les privatisations de bibliothèques publiques.
Ce n'est plus rentable... soi-disant, mais on a un spécialiste de la privatisation des bibliothèques publiques !!!

LSSI, the main player, has a reputation in the US for using non-unionised staff, not paying pensions, cutting terms and conditions, deprofessionalising the workforce and paring the service back to the bone.

The “slacks and trainers mentality” among librarians will be abolished, Mr Lynch says. In its place will be “a rigorous service culture”.
http://www.voicesforthelibrary.org.uk/2011/09/the-privatisation-of-public-library-services/
 

Aujourd’hui, l’État britannique veut trouver des économies et ces équipements coûtent chers. On estime que, dans cinq ans, 15% des bibliothèques seront gérées par le secteur privé.

Tu m'étonnes que Lynch s'inquiète d'une concurrence bénévole de mauvais aloi.

Le reste est là :
http://www.la-croix.com/Culture/Livres-Idees/Livres/Des-volontaires-pour-sauver-les-bibliotheques-britanniques-_EP_-2012-01-25-762060


Avec des actions directes, et très british :

- "Des associations d’usagers en colère traînent les gestionnaires des bibliothèques – les comtés, communes ou districts (boroughs) – devant les tribunaux pour arrêter leurs projets de fermeture."

 

- À Hemel Hemstead, dans le comté du Heresfordshire, la bibliothèque n’a fait, pour l’instant, que réduire ses horaires. Avant la crise financière, elle devait être rénovée. Depuis, le projet a été abandonné faute de moyens. Alors, le président du conseil de la ville, Andrew Williams, en appelle «à la bonne volonté des jeunes retraités».

 

 

Pour rester plus français, ta réponse veut aussi dire que les bénévoles seraient toutes de vieilles mamies, incapables de choisir parce que c'est un boulot de professionnel. Ibid : seuls les bibliothécaires pro sont capables de constituer des collections.

Beaucoup de présupposés.
Quand le bénévole ne sait pas, il demande... aux revendeurs qui sont passés dans les autres bibliothèques, ou aux libraires, ces autres spécialistes du métier du livre.
Et pour ceux que ça intéresse, ils se forment, ils cherchent sur Internet.
Après tu as aussi les envies du public et la poursuite des séries... zip, ton petit budget est consommé.
 

Tu veux une solution pour éliminer le bénévolat ?
Continuons sur le texte de La Croix :
En Grande-Bretagne, le prêt de livres est gratuit. [...] Les bus-bibliothèques sont nombreux : dans les quartiers du sud de Londres, à majorité musulmane, «un choix de livres adapté peut ainsi être apporté aux femmes à domicile», précise Jim Lynch.

Pas de bol, en France, les bibliobus sont quasiment arrêtés partout.
Et ce ne sont pas les bénévoles ou les populations qui ont demandé l'arrêt des tournées.

Je suis d'accord avec toi, un jeune qui prend la direction d'une structure va apprendre beaucoup de chose, sauf qu'il ne se lancera pas sur un contrat de 10 heures. Même sur un 20 heures, c'est bien trop peu pour en vivre.
Le problème devient alors combien de communes peuvent offrir des contrats de 35 heures.
Tu sais, j'ai réfléchi au problème bénévole. Bien plus que tu ne le penses.

Et oui ça m'agace beaucoup de lire qu'une bibliothèque avec des bénévoles, c'est insupportable, inaudible.
On est dans de la posture idéologique. Et dans une certaine forme de censure aveugle sur les capacités financières des petites à moyennes communes.

Si quelqu'un a la solution, qu'est-ce qu'il attend pour l'offrir à la profession ?
Si la solution est si simple, pourquoi n'est-elle pas là depuis longtemps ?

 

Est-ce que c'est toujours mauvais les bénévoles et les associations ?
Et si on se souvient un peu de ça :
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Petite_Bibliothèque_ronde
La DLL charge l'association des Amis de la Joie par les livres (AJPL) de gérer administrativement et financièrement la Joie par les livres.
La bibliothèque a dû cesser ses activités, à titre conservatoire, le 4 février 2006, suscitant la protestation des habitants du quartier. Le collectif «  Pour que vivent nos cités ! » a alors occupé le bâtiment, pendant deux semaines, exigeant sa réouverture. Le 18 février 2006, la bibliothèque a rouvert ses portes.


On remarque juste qu'il est bien plus difficile de mettre une association dehors que de fermer une bibliothèque tenue par des fonctionnaires tenus à leurs devoirs. Pas que les anglais pour manifester leur colère.
 

> Par ailleurs, si on te lit bien, on constate que toi, tu n'as pas besoin de l'ABF pour pondre des textes de référence utiles à tous dans une certaine cohérence. Non. Il suffit que chacun poste sa propre charte des collections.

Tu inverses le propos Ferris. J'ai justement besoin des compétences d'un gars qui a connu 5 bibliothèques en 35 ans de carrière... parce que si lui n'a pas les capacités d'écrire un texte ou de nous montrer les tournures qu'il a utilisées, il va falloir réinventer la roue, avec bien moins de compétences métier. Oui, bien moins.

Si je te propose de réécrire de manière plus incisive le code déontologique, avec un nous... ce n'est pas pour l'imposer avec X personnes à tout le monde, mais pour que ce soit soumis ensuite à l'ABF qui rectifiera tout ce qui est nécessaire. Parce que je compte toujours sur l'intelligence collective.
A plusieurs, on voit plus de choses.

Avec plusieurs textes, la synthèse est meilleure et elle couvre des éléments auxquels on n'avait pas, on ne pouvait pas penser en restant seul.

Pour finir sur l'énormité que tu dénonces
Pourquoi n'y a-t-il pas un conseil de professionnels des bibliothèques ? Pourquoi toujours des bénévoles ?
Oui, on a perdu le CSB, Ferris, des gens payés à plein temps, avec un certain poids au niveau du ministère.
Maintenant, on a des professionnels qui prennent sur leur temps personnel, sur leurs week-ends, pour organiser et faire vivre la profession... sans contrepartie financière, avec toutes les critiques du genre : "et là, qu'est-ce que vous faites pour ça ? Pourquoi vous ne faites pas ceci, plutôt que cela ?"

Je le sais, j'ai essuyé les mêmes quand j'étais bénévole.

Au bout d'un moment, j'ai trouvé la réponse : "vous savez, on accepte toute l'aide possible".

Je pense qu'à l'ABF, c'est pareil. Ils ont les mêmes besoins.
Un coup de main est toujours bienvenu.
  Bernard

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Il y a 3 heures, Ferris a dit :

J'espère que ce sera confirmé en appel parce qu'ensuite ça fera jurisprudence. Et ça c'est excellent !

Tout à fait.

Même si reproduire exactement les mêmes conditions me semblent délicat.

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Anne a dit : le conseil national de l'ABF a validé une communication aux candidats aux présidentielles sous une forme différente des fois précédentes: un texte court avec quelques revendications précises. 

 

J'espère simplement que cette communication n'appellera pas au bénévolat comme solution ultime, comme Cameron allant jusqu'à appeler les gamins de 16 ans à sauver leurs bibliothèques en y faisant du bénévolat !

 

Les écrivains anglais ont pris position, on le rappelait en 2014 sur Agorabib http://www.agorabib.fr/topic/2204-discours-neil-gaiman-sur-la-lecture-limagination-et-les-bibliothèques/. Je rappelle les propos de Philip Pullman :

 

 

« Le bibliothécaire n'est pas simplement un greffier-caissier, dont la fonction serait simplement appliquée par n'importe qui, et qui ne doit pas être payé pour ce qu'il fait. Ceux qui pensent que tous les experts peuvent être remplacés par un joyeux bénévole qui peut prendre ses fonctions et effectuer une tâche complexe pour pas beaucoup plus qu'une tasse de thé sont ceux-là mêmes qui fondamentalement souhaitent que tout le service public soit bouclé, fermé, voire aboli. »

 

Et sa définition du bénévolat qui vaut son pesant de lait caillé :" Qui sont ces bénévoles, ces gens dont la vie est tellement vide, qu'elle s' étale devant eux comme les steppes infinies de l'Asie centrale "

 

La réponse du ministère de la Culture, des Médias et du Sport est intéressante : « Les autorités locales ont l'obligation légale de fournir un service de bibliothèque publique dans leur communauté, et celle-ci est habilitée à commenter et expliquer ce qu'elle souhaite en guise de service local et s'impliquer. »

 

Ah, qu'en termes galants ces choses là sont dites (Molière)

 

Premier constat, sur le papier, ils vont plus loin que nous, les Anglais, et depuis longtemps : Car chez nous il n'y a nulle obligation pour un élu local de créer un service de lecture publique. Voilà peut-être un premier pas à franchir pour l'ABF. Sans trop écorner le principe de libre administration des collectivités locales. Car finalement ça ne les engagera pas beaucoup. Et la suite du discours du ministre anglais nous le prouve.

Deuxieme constat : pour ce qui est de l'appel à  "la communauté habilitée à s'impliquer", c'est très clair et on rejoint les situations françaises, plus hypocrites dans les termes sans doute, mais qui font qu'un élu local créant sa bibliothèque (pour des raisons électoralistes la plupart du temps, d'après l'impressionnant nombre de dossiers de subventionnement arrivant en période électorale ) n'a ensuite aucune réelle obligation d'y mettre un professionnel, même à temps partiel (et autres moyens budgétaires etc...). C'est acté par la méthode :

 

On engrange donc les subventions départementales et on ouvre en grande pompe un point-lecture bourré de bénévoles (quelquefois 15 dans moins de 30 m2, ça on ne le voit que le jour de l'inauguration, pour la photo, c'est un moment magique, croyez-moi....).

Chez nous, la Conservatrice de la BDP avait clairement explicité la méthode : on n'ouvrira une structure (point-lecture, bibliothèque relais...) que si on a d'abord une équipe de bénévoles. Avant même d'avoir un local. On ne peut pas être plus clair. Tout est bien prévu dès le départ pour que tout soit et reste minimaliste. On n'aura jamais besoin d'un professionnel dans cet endroit. C'est fait pour.

 

En fait on oublie une chose, mais c'est anecdotique : le jour où ces retraitées disparaissent (je connais un cas, le vide au bout de 15 ans, eh oui, elles ne sont pas éternelles ni remplaçables à volonté), les élus finissent par se poser la question de savoir si on y met un pro, seul, ou si on ferme la boutique. Intéressante problématique...

 

Néanmoins mettre en place cette obligation serait déjà un pas important.

 

Alors le débat sur le bénévolat, pour moi, il est définitivement clos. Ces structures ne sont pas des bibliothèques et ne le seront jamais. Pas plus que l'équité territoriale n'existe. Car on se moque ouvertement des populations rurales en leur proposant ces placards, ces ersatz de café sentant la chicorée, comme preuve d'une équité territoriale. Et en termes d'image professionnelle et d'efficacité, un bénévole, y compris dans une structure comportant un ou un-demi professionnel, c'est aussi valable qu'un gravier dans la godasse d'un randonneur. Certes il avance, mais...

 

L'argent qui manque ? Je connais une petite commune où l'on maintient à grands frais une piscine non couverte ouverte deux mois par an, créée à une époque ancienne de vaches grasses, alors qu'une autre, ultra-moderne, fonctionne à moins de 12 km. Pour des raisons politiques tout simplement. Faut pas froisser l'élu local, dont la voix pèse au Conseil communautaire. Par contre dans cette même commune la perception est partie s'installer ailleurs depuis longtemps et le bureau de poste vient d'être remplacé par un point-poste aux horaires incertains, géré par d'anciens personnels des cantines après une formation accélérée, après de subtiles négociations entre La Poste et la commune...

 

A ce tournant de notre profession, car c'est elle qui est en cause à terme, il faut savoir prendre des positions de principe fermes. Et faire ensuite avec ce qu'on a, bien sur. Mais cette position de principe sur le nécessaire professionnalisme d'une bibliothèque n'a encore jamais été énoncée. Les BDP feraient bien aussi de faire la clarté sur leur discours à ce propos. Cela aussi pourrait être un premier pas.

 

http://bdp.calvados.fr/cms/accueilBDP/la-vie-des-bibliotheques/boite-a-outils/le-benevolat-en-bibliotheque. Ce qui est bien c'est le petit sondage à droite en bas. Chez nous c'est "pour rencontrer d'autres personnes" qui est en tête. Au moins on a des bénévoles plus honnêtes que certains pros. 

 

Pour en finir avec ce sujet récurrent, je conseille de bien relire le topic, assez imposant, lancé par Bouille sur ce sujet. Beaucoup, hors Ferris et Majour, s'expriment clairement à ce sujet.http://www.agorabib.fr/topic/336-des-bénévoles-en-bibliothèque/

 

 

C'est marrant, je n'ai jamais vu des bénévoles faire grève. Si, en Angleterre, où ils ont fini par défiler dans les rues pour réclamer un encadrement.

 

 

 

Modifié par Ferris
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Il y a 12 heures, Ferris a dit :

(Dis t'as remarqué que le Maire s'appelle Leprêtre...ça ne s'invente pas ! )

 

Wep! 

Cependant il aurait pu s'appeler Grosnichons, Anus, Labite ou Meurdesoif et avoir le même type de réaction ! Le nom ne fait pas l'homme! C'est quoi ces préjugés cher Ferris ? Non mais! :wink:

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Ben Louve, on se lâche ? :blush:

 

Ceci dit, les noms influencent la personnalité. Particulièrement chez les cathos. Pour te le prouver j'ai fait un petit tour chez les dingues : https://www.topchretien.com/topmessages/texte/limpact-du-nom-dans-la-vie-dune-personne/

 

Donc peut-être qu'un maire nommé Anus ou Labite n'aurait pas eu de réaction homophobe, sait-on jamais..:drool:

Ceci dit Anus, Labite et legrosnichon (ou est passé l'autre ?) existent vraiment. Pour Meurdesoif, j'ai pas trouvé (il doit être mort de soif...)

 

http://www.geopatronyme.com/cdip/insolite/malsonnants.html

 

Et puis ça fait du bien de se lâcher un peu après ces débats épuisants...

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  • 3 weeks later...

 

Le 15/03/2017 à 21:08, Ferris a dit :

J'espère que ce sera confirmé en appel parce qu'ensuite ça fera jurisprudence. Et ça c'est excellent !:)

 

(Dis t'as remarqué que le Maire s'appelle Leprêtre...ça ne s'invente pas ! )

 

 

Sauf que ce n'est en aucun cas la question de la censure qui était en jugement mais le devoir de réserve duquel serait sortie la collègue. Parce que rien ne s'oppose légalement à ce que le maire demande à ce qu'un livre ne soit plus sur les présentoirs (et non retiré des collections, encore qu'il pourrait aussi le faire). Et contre ca, on ne peut faire appel qu'à l'éthique et la déontologie professionnelle, qui ne vont pas forcément préoccuper les élus (la preuve). Sauf à ce que d'autres élus ou citoyens montent au créneau. J'aimerais assez que les collègues qui reprochent à leur chef son incapacité à faire plier le maire s'en rappellent un peu. Y a le devoir de réserve, mais également le devoir d'obéissance qui peut paralyser.

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Il y a 6 heures, Anne Verneuil a dit :

J'aimerais assez que les collègues qui reprochent à leur chef son incapacité à faire plier le maire s'en rappellent un peu. Y a le devoir de réserve, mais également le devoir d'obéissance qui peut paralyser.

 

oh que oui Anne! Certains jours j'ai l'impression d'être entre le marteau et l'enclume! je ne suis pas la seule, mais ça ne me console pas pour autant

Je dis et redis régulièrement à l'équipe: notre patron, c'est le maire, point. A nous de faire en sorte que cela fonctionne correctement et si possible sans cris, larmes, hurlements.

A nous d'appliquer sa décision (sauf quand elle est manifestement illégale) même si nous n'aurions pas fait de la même manière. Certains ont encore du mal à le comprendre...

C'est aussi céder sur certains points pour avancer sur d'autres. Pas toujours simple.

 

Quant à l'advocacy / plaidoyer , ça mobilise pas mal de mon énergie et de mon temps: les réunions avec les collègues de la collectivité, avec la hiérarchie, avec les élus. Expliquer ce que nous faisons, pourquoi, comment, dire "je vais voir dans quelle mesure nous pouvons travailler ensemble" et faire en sorte que cela soit possible parce que nous appartenons à la même collectivité et que si les collègues et les élus sont convaincus de notre travail, qu'il sont des retours positifs, des résultats mesurables, tangibles, ça aide!

C'est proposer et argumenter le budget, les conditions de travail, la programmation... Et oui, je ne peux matériellement pas être en service public (je n'ai pas la compétence ubiquité) suis-je pour autant hors-sol? Non. 

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Alors ceux qui se croient à l'abri de tout et ne s'appuient sur aucun document contractuel validé par leurs élus, s'exposent à bien des déconvenues en cas d'irritation du Prince. Syndicalement, ils ne sont même pas défendables. Car le Maire reste le responsable de la politique d'acquisition. Devant la loi. Il vous la délègue mais peut vous la retirer du jour au lendemain. (Ferris . 15 mars 2017)

Et si le Maire  décidé de céder aux pressions de mouvements associatifs divers (et parfois subventionnés...), c'est son affaire, pas celle des fonctionnaires.

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Tu sais Ferris, même avec un document contractuel, le maire peut tout reprendre à zéro... En particulier si le document a été signé sous une autre mandature. Comprendre archivé depuis longtemps = inexistant pour les nouveaux élus.

Même s'il y a un fond de censure à l'affaire de notre collègue, le maire n'a pas refusé l'acquisition du document, il a juste demandé la non mise en exposition.

La bonne réponse fonctionnaire aurait dû être : "combien de temps ?"

Pas une critique de la politique du maire.

Maire qui peut être engagé sur d'autres projets, avec le soutien nécessaire d'autres élus. Le chef peut être engagé dans d'autres batailles d'un niveau plus élevé. C'est de la pure politique.

Une bibliothèque ne devrait pas être un enjeu politique... elle l'est pourtant dans les faits.

Surtout quand elle est dépendante du niveau local.

Dans une communauté de communes, ce genre de censure est plus difficile à mettre en oeuvre, car elle toucherait toute la CDC. Ce serait encore plus impossible si toutes les bibliothèques dépendaient du département, les maires ne pourraient plus jouer sur certaines cordes électoralistes, ni en avoir crainte.


 

 

La bonne réponse du DGS aurait dû être : "attention, poursuivre dans ces propos va vous entraîner un blâme, voire plus".

Lui aussi a très mal joué l'affaire... maintenant, elle est sur la place publique. Et son maire passe pour homophobe.

 

 

Au bilan, tout est en négatif.

Même pour la profession. On voit bien qu'ici ce n'est pas la charte d'acquisition qui est touchée, c'est une charte d'usage des documents qu'il va nous falloir écrire. Une de plus ? Avec quelle utilité ?

Alors qu'il faudrait tacler directement où ça fait mal : revoir et renforcer le règlement intérieur et se permettre d'indiquer que toute personne critiquant les choix d'acquisition des bibliothécaires sera immédiatement expulsé. Avec coups de pied au cul en prime. (Enfin, on tournera ça de manière plus approprié :wink:.)

Parce qu'au bout du compte, ce ne sont pas les documents qui sont offensants, mais les gens.

Les gens et leur volonté de tout imposer à sens unique.

 

  Bernard
 

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Une charte des collections est un document contractuel, mais négocié en commission culture (c'est d'ailleurs le plus souvent cette commission qui la présentera au Maire ensuite). On peut y adjoindre des notions d'usage si nécessaire, notamment la mise en présentoir des nouveautés. Il engage donc une mandature, y compris devant le TA.Il est affichable dans les locaux, c'est un document public. Maintenant si je n'ai pas répondu à ta demande de communiquer ma charte c'est bien parce qu'elle a été faite refaite et modifiée à chaque bib et à chaque mandature,comme je l'ai expliqué. A nous de faire en sorte que ce document soit le plus complet et précis possible, et non un tas de généralités comme j'en ai trop vues, qui finalement n'engagent personne et permettent à peu près tout , dans les deux sens. Sauf que dans le cas d'un flou artistique, le perdant ne sera jamais l'élu mais le fonctionnaire.

 

Le règlement intérieur prévoit la plupart du temps l'exclusion de personnes causant un trouble en termes de fonctionnement, on peut les préciser le cas échéant, mais cela n'a rien à voir avec la charte des collections.

 

Maintenant chaque "affaire" qui nous parvient ici, sous forme partielle ou tronquée, journalistique ou autre, ne nous permet pas de nous faire d'opinion véritable. Il existe des contextes relationnels très difficiles, et permanents, dans certaines structures, dans d'autres une présence ou un appel systématique à des syndicats "rentre-dedans" type CGT/FSU etc..comme à Grenoble et autres lieux en lutte actuellement. Ces contextes pèsent toute l'année, peuvent handicaper toute forme de négociation, et nous ne pouvons évidemment pas les connaître.

 

Mais sur le fonds je reste persuadé, et j'ai des éléments pour ça, qu'un certain nombre de collègues en France, quant au choix des documents, jouent la carte du militantisme (littéraire et syndical, pourquoi pas...), voire de la provocation. Ils se font ainsi un shoot d'adrénaline à pas cher mais ils ont tort et le retour de bâton peut être difficile. Par ailleurs "l'unité" des grosses équipes (ou des réseaux) est parfois une belle mythologie, qu'il s'agisse des acquisitions, des luttes ou de la représentativité devant l'autorité territoriale.

 

On rejoint donc par ce biais l'importance de textes nationaux, afférents à une loi sur les bibliothèques, qui auraient valeur légale et nationale. C'est le seul combat qui vaille aujourd'hui.

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Le 04/04/2017 à 06:49, Anne Verneuil a dit :

Sauf que ce n'est en aucun cas la question de la censure qui était en jugement mais le devoir de réserve duquel serait sortie la collègue.

 

En tous cas le TA n'est pas d'accord avec l'ex Présidente Verneuil :

 

Le tribunal administratif de Lille est revenu, mardi 14 mars, sur la décision de mise à pied, en 2014, de la responsable du pôle enfance de la médiathèque de La Madeleine, pour avoir défendu Tango a deux papas.

Selon le jugement que Livres Hebdo s’est procuré, "la commune de La Madeleine versera à Mme Perroy la somme de 1500 euros".
 
Lors de sa réédition, l’album jeunesse avait été placé en rayon et non en tête de gondole comme cela est la règle pour les nouveautés, sur volonté du directeur général des services de la médiathèque, Vincent Eeckeman, et du maire de la commune Sébastien Leprêtre (LR).
 
La bibliothécaire avait contesté cet ordre et estimé que cette décision "s’apparente à de l’homophobie" et que "même à Hénin-Beaumont [municipalité Front national, ndlr], cela ne se passe pas comme cela". Le maire de la commune s’est fondé sur ces propos "qui auraient porté atteinte à l’autorité de l’administration communale" pour suspendre, pendant trois jours, la responsable du pôle enfance de la médiathèque, selon le jugement du tribunal.

 

Le tribunal administratif de Lille estime que "les faits ainsi reprochés ne sont pas établis" car la responsable du pôle enfance "n’a pas qualifié d’homophobe la personne du maire, mais a fait état de ce que la consigne donnée pouvait être apparentée à une mesure homophobe" et que ses propos ne sont "pas de nature à constituer en eux-mêmes une atteinte à l’autorité communale [ni] un manquement [à son] devoir de réserve".

 

http://www.livreshebdo.fr/article/la-bibliothecaire-suspendue-pour-avoir-defendu-un-livre-sur-lhomoparentalite-obtient

 

Une occasion de rappeler au passage que "l'obligation de réserve" est uniquement d'origine jurisprudentielle. C'est donc une légende urbaine, il n'en est fait mention dans aucun texte de loi régissant la Fonction publique.

L’obligation de réserve ne figure pas expressément dans le statut général des fonctionnaires. Elle est imposée par le juge administratif qui entend garantir ainsi la neutralité du service public et l’impartialité de traitement des usagers par les agents publics.

En 1983, lors des débats parlementaires sur le statut général des fonctionnaires, un amendement avait été déposé pour y inscrire l’obligation de réserve. Anicet Le Pors, alors ministre chargé de la Fonction publique, l’a fait rejeter, estimant préférable de « laisser le soin au juge administratif d’apprécier au cas par cas les limites au droit d’expression imposées aux fonctionnaires par l’obligation de réserve» (JO de l’Assemblée nationale, débats parlementaires, du 3 mai 1983, p. 799 et 822).

Modifié par Ferris
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La présidente n'est pas responsable de la faute (ou motif) reprochée par la mairie :

"Les magistrats ont jugé qu’Yveline Perroy n’avait pas manqué à son devoir de réserve, ses propos ayant été tenus lors d’une réunion interne."

lisait-on ici (avec le bon lien):

http://www.lavoixdunord.fr/133077/article/2017-03-15/la-justice-donne-raison-la-salariee-mecontente-de-la-mise-l-ecart-d-un-livre-sur
 


 

On y lit même :

"«  Notre cliente est très soutenue, y compris par l’auteure du livre Béatrice Boutignon  », se félicite Me Camille Briatte. Yveline Perroy a quitté la médiathèque en décembre 2016."



 

Modifié par B. Majour
avec le bon lien
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Restons dans le sujet : Je réponds simplement à Anne qui parle de manquement à l'obligation de réserve. Le TA dément, c'est tout ce que je signale.

Quant aux propos journalistiques, orientés politiquement ou non, ou du soutien littéraire de madame Machin, le tout enrobé du souci de conserver une image politique soignée de la part de tel ou tel élu, surtout en cette période, on s'en contrefout. Restons factuels.

Le tribunal a tranché. Point-barre.

 

Le tribunal, dans son jugement, estime qu’il y a « inexactitude matérielle des faits  », dans le sens où la salariée n’aurait pas traité Sébastien Leprêtre d’homophobe, et que la raison invoquée pour la mise à pied comporte une erreur de qualification juridique. 

 

A noter au passage, dans un autre registre, un "coût" dont on ne parle jamais : une sanction en 2014, un départ en 2016, un jugement en 2017. Humainement c'est un coût important et surement difficile à vivre. J'imagine toujours la vie du fonctionnaire qui a "gagné" contre  son Autorité de tutelle, ou même simplement "osé" partir en contentieux au TA. Parfois une belle victoire au bout, juridiquement parlant, mais qui se solde souvent très lourdement sur le plan humain.

Et pour toucher au total le salaire de trois jours de mise à pied !

Au total on ne gagne jamais vraiment. Le coût est trop lourd.

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Anne a quand même mis un gros conditionnel dans sa réponse. Donc, je ne vois pas en quoi le "TA n'est pas d'accord avec notre ex-présidente" qui avait elle aussi des doutes.

 

Le jugement parle aussi d'une "une erreur de qualification juridique", soit un mauvais choix de termes, et le tribunal juge uniquement sur ces termes. C'est une victoire en demi-teinte, qui ne tranche rien sur le fond.

Une victoire à la Pyrrhus, quoi.

Très mauvaise gestion d'un problème qui reviendra encore et encore sur le tapis.

Et qui risque d'inciter le maire à prendre une mesure définitive sur l'acquisition de ce type d'ouvrages.

C'est une suite probable... sauf s'il reste ouvert et tolérant, malgré tout.

 

Les suites ne sont peut-être pas encore définitivement terminées.

A surveiller ?

  Bernard


 

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C'est la gestion normale d'un problème de ce type. La bibliothécaire a d'ailleurs dans un premier temps obei à son DGS, en retirant les ouvrages. Il n'y a pas de désobéissance caractérisée. Ni de propos publics puisque cela se passe ensuite en interne.

 

Les débordements (presse etc...) se font ensuite dans un contexte particulier, qui date des mairies FN, donc pas d'hier, celui de la censure vis à vis de certains ouvrages, augmenté des pressions pré-électorales actuelles (le Maire, plutôt proche de Fillon, ne souhaite pas que ses actes ou choix puissent apparaître comme dignes d'une politique FN, on peut le comprendre).

 

Le Tribunal n'a pas à tenir compte de ce contexte. Il juge sur les faits et dit le droit. Pas sur un contexte. Ni sur un phénomène sociétal comme l'homophobie. On est dans des institutions républicaines.

 

Nous n'avons pas à anticiper sur ce que fera tel ou tel maire ensuite, ce serait un procès d'intention. Juridiquement il va faire appel, ce qui relève aussi de la gestion normale de ce type de problème.

 

Quand tu dis que ce jugement "ne tranche rien sur le fonds", c'est une erreur. Il serait vain d'attendre d'un TA qu'il se prononce sur des sujets de société, ou la censure, ce n'est pas son rôle. Ces choses là, mon petit Bernard, c'est ton bulletin de vote qui est censé les régler....:D

 

A surveiller ? Non, pas spécialement, car c'est la société toute entière qu'il faut surveiller. Un Maire, qui n'est que l'expression locale d'une société, reste décideur de la politique d'acquisition de sa bibliothèque. C'est la loi. D'ailleurs Anne, qui, au passage, n'a pas besoin de toi comme avocat, le dit bien : Parce que rien ne s'oppose légalement à ce que le maire demande à ce qu'un livre ne soit plus sur les présentoirs (et non retiré des collections, encore qu'il pourrait aussi le faire). Et contre ça, on ne peut faire appel qu'à l'éthique et la déontologie professionnelle, qui ne vont pas forcément préoccuper les élus (la preuve). Sauf à ce que d'autres élus ou citoyens montent au créneau.

 

Donc, citoyen Nanard, tu montes au créneau. Tu votes bien et il n'y aura plus de problèmes. Enfin, c'est ce qu'on dit. Ou tu fais ta révolution citoyenne.... 

 

En attendant que notre éthique professionnelle soit inscrite dans la loi.

Modifié par Ferris
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Ferris, je ne comprends pas ta remise en question: je voulais dire et j'ai bien dit qu'en aucun cas le tribunal n'a statué sur le fait qu'il y ait eu ou non censure (ce n'était pas son propos) mais sur la faute reprochée à la collègue sur son mode d'expression. Et que le jugement ne l'a pas déclarée fautive puisqu'ayant exprimé son avis en réunion interne..

 

Donc il n'y a effectivement pas jugement sur le fond qui nous préoccupe, mais que l'action de la collègue aura permis de médiatiser.

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