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évaluation de l'action culturelle


rené

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Bonjour,


 


Je vois que cette rubrique n'est pas la plus fréquentée, alors je lance un sujet et vous sollicite pour trouver des outils, de l'aide si possible...


 


Evaluez-vous les animations et évènements mis en place dans vos médiathèques ?


Si oui, comment évaluez-vous les actions culturelles que vous mettez en place ?


Et surtout quels sont vos critères d'évaluation ?


 


Merci !


Modifié par rené
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Salut René !


Excellent sujet, en effet. Pour ma part, je pense que l'évaluation fait partie intégrale du projet, c'est à dire qu'elle est pensée et prévue en même temps que l'action elle-même. L'idée c'est de se demander avant : quels objectifs je veux atteindre (qualitativement et quantitativement), par exemple : la soirée rencontre avec Sharon Stone va me permettre


  • de faire venir un public absent : les hommes de la 50aine (ceux pour qui on achète GQ). Je fixe que mes objectifs sont considérés comme atteind si au moins 50% du public est masculin et/ou 35 personnes de sexe masculin ont fréquenté ma soirée. Evidement, les chiffres doivent être réalistes et atteignable (truc qu'on apprend au BAFA, la méthode SMART -> spécifique (chaque objectif est distinct de l'autre), mesurable, atteignable, réalisable, temporellement défini). De fait, un projet dont les objectifs sont clairement définis est un projet dont l'évaluation est déjà préparée.
  • de faire sortir mon fonds sur le cinéma : après la soirée, au moins 10 titres de ce fonds on été emprunté
  • de faire augmenter mes inscritpions : après l'intervention de Sharon et sa promesse de revenir, au moins 20% de l'auditoire non-inscrit a pris sa carte
  • de faire venir Sharon chez moi : au moins 90% des bouteilles prévues pour l'occasion ont été vidées.

Du coup, à la fin de la soirée, mon évaluation consistera à compter le nombre de personnes qui sont venues, à faire la part de la population masculine, et le lendemain, voir si Sharon a, ou pas, passé la nuit à la maison. ça aurait été différent si mes objectifs avaient été faire plaisir à JC, de la mairie, le cousin de Sharon, faire un coup de pub pour la bib en faisant venir au moins 3 journaux people etc...


 


Deuxième exemple : nous, on a une fiche type qu'on donne à la fin de chaque animation, la fiche n'est pas pensée en fonction de l'animation, qui elle-même n'a pas été pensée en terme d'objectifs à atteindre. On répond à des besoins, et ensuite, on demande aux gens : avez-vous satisfait votre besoin. Ca ressemble à de l'évaluation, mais pour moi, ça n'en n'est pas vraiment. Ca ressemble plus à une enquête de satisfaction, et, différence essentielle, pour moi, c'est qu'on peut avoir de l'insatisfaction et des objectifs atteinds quand même. Par exemple, on  pose toujours la questions des locaux : est-ce qu'ils étaient adapté ou pas. Ce qui est ridicule, parce qu'ils ne sont pas adapté, on le sait, mais on ne peut pas les changer, ni faire nos formations ailleurs...donc, on a de l'insatisfaction, mais ça ne nous informe en rien sur un objectif éventuellement atteind. Attention, ça ne veut pas dire qu'il est ridicule d'évaluer les locaux, c'est un critère d'évaluation qui peut-être tout à fait pertinent (notament si on veut négocier avec la mairie, pouvoir leur dire : voilà, sur toutes nos animations, un seul point noir: les locaux.) 


Tout dépend aussi, ensuite, de la prise en compte de l'évaluation...


 


Tu trouveras des documents intéressants là :


http://formationmdl.free.fr/Files/action_culturelle_en_bibliotheque.pdf


http://www.adbdp.asso.fr/IMG/pdf_Evaluerlactiviteenbibliotheque.pdf


http://mediatheque77.fr/definition-d-un-projet


Modifié par Lul
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Merci pour toutes ces pistes, avec exemples à la clé !


 


On trouve beaucoup de documents qui expliquent comment évaluer les bibliothèques et leur activité, mais spécifiquement sur l'action culturelle en bibliothèque, pas grand chose... D'ailleurs dans le document pdf de l'ADBDP on trouve, sur l'action culturelle :


"On évalue régulièrement le nombre d'animations, et éventuellement le budget qui y est consacré. Mais il est rare que l'on évalue les résultats, l'impact de ces actions."


 


Par contre je trouve très bien fait le document de la médiathèque départementale de Seine-et-Marne, qui explique comment conduire un projet culturel pas à pas. Et qui propose, à l'heure du bilan : "Faire l’évaluation du projet : rappeler les critères d’évaluation, mesurer les écarts et analyser les causes, les difficultés rencontrées, les solutions trouvées, les succès, les innovations, les enseignements tirés, les bonnes pratiques..."


 


Et c'est vrai qu'on retrouve un peu partout, pour l'évaluation, la reprise des objectifs "SMART".


 


On commence à avoir pas mal d'éléments ! :)


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Merci Lul pour ce rappel des fondamentaux, notamment l'intégration des objectifs dans le projet (et y intégrer les résultats d'une enquête de satisfaction, je prends ! :) ).


 


Toutefois très concrètement, il peut y avoir un problème d'outils de mesure et un certain danger dans la fixation de résultats chiffrés. Par ailleurs un bilan est à proposer aux élus, qui n'auront pas forcement la même interprétation des résultats que nous.  


 


1) Si je fixe un public cible dans mes objectifs, et que j'en touche finalement un autre, quelle conclusion en tirer ? Echec ou réussite ? Ce type de résultat est très fréquent. Nous avons renoncé à ce type d'objectif annoncé, notre mission étant la desserte du tout-public, pour ne conserver que les cibles adultes/enfants.


 


2) Si je me base sur mes capacités d'accueil : j'ai 40 places par exemple. Est-ce que mon objectif est de remplir la salle ou est-ce que je considérerais qu'un remplissage aux deux tiers est l'objectif à atteindre ? Et un critère vient se joindre aussitôt à celui ci : le critère de rentabilité : le coût total de l'action culturelle menée est à diviser par le nombre de personnes présentes. Pour les élus par exemple, plus le nombre de personnes touchées est important et donc le coût par personne plus faible, plus le succès est évident. Les retombées annexes dans le temps (fidelisation d'un public, inscriptions, prêt augmenté de documents) sont très difficiles à évaluer et de toutes façons peu prises en compte par les élus.


 


3) Pour évaluer l'impact public il est indispensable de faire des animations avec inscription nominative préalable. Ce qui permet, en fin d'animation : de voir si l'on a touché un public d'inscrits ou de non inscrits, de voir dans le temps si cette proportion évolue, de voir si les non-inscrits de telle soirée ont fini par s'inscrire comme lecteurs. Et c'est l'évolution de ces proportions qui prendra une valeur dans la longue durée. En cas de réseau, on peut même mesurer l'impact géographique : on a majoritairement touché des gens de la commune ou des gens d'autres communes. Cela permet par exemple de se poser la question de savoir si l'on peut faire "tourner" l'animation sur d'autres lieux ou non.


Un des inconvénients de ce recensement nominatif est d'arriver à la conclusion que ce sont toujours les mêmes publics qui assistent à ces soirée par exemple : Nous avons constaté cela chez nous : il y a des "habitués" des animations. Le constat peut être perçu comme très négatif par les élus : notre offre culturelle est utilisée par une infime minorité, et récurrente en plus, du public. Souvent cette réalité est cachée aux élus...(je refuse la langue de bois : c'est constaté dans mon réseau)


 


Autre conclusion : le public touché est majoritairement deja inscrit dans la structure : on peut alors se poser des questions sur la qualité de notre communication/information par exemple.


Enfin autre conséquence d'un recensement nominatif : faire apparaitre qu'une bonne partie du public est constitué des professionnels de tout le réseau, de leurs conjoints et enfants, des bénévoles etc...tous mobilisés systematiquement pour "faire nombre". Là encore cette réalité est cachée aux élus (c'est du vécu constaté : pas de langue de bois)


 


Il appartiendra donc à chacun de juger s'il effectue ce travail d'inscription, de pointage et de suivi des publics-animations, indispensable à une réelle évaluation, ou s'il préférera éviter les risques qu'il comporte. :wink:


 


4) Fixer comme un des objectifs l'inscription de nouveaux lecteurs est assez dangereux car on a prouvé, et les chiffres d'inscrits generaux le montrent de toutes façons, que ce type de résultat n'est pas souvent au rendez-vous : on fait de plus en plus d'animations et les lectorats chutent. Si l'impact des animations était l'inscription, cela se saurait. Il peut en être tiré des conclusions négatives au niveau des élus. Nous ne fixons donc plus ce type d'objectif, du moins de façon chiffrée mais comme une retombée éventuelle : ce n'est plus LE critère de réussite.


 


Par ailleurs la bibliotheque se pose de plus en plus comme un des acteurs d'une politique culturelle globale d'un territoire. Ainsi, notre action culturelle n'a plus à se mesurer en tant que "bibliothèque" avec des objectifs bibliothéconomiques, mais doit être ramenée à une vision plus large. Une animation pourra ainsi être jugée réussie, comme prestation culturelle sur le territoire, sans pour autant avoir amené de nouveaux lecteurs. 


 


5) Une action prend évidemment place dans un projet annuel (annuel parce que le budget est annuel, même si nous savons bien que certains objectifs sont en réalité pluri-annuels) fait de différents évènements. Il nous faut donc démontrer que ces évènements sont complémentaires (sinon je refais du Sharon Stone tous les mois ou un équivalent parce que ça a marché...) et forment une offre culturelle globale cohérente (1 evènement musical, 1 recit de voyage, 1 soirée histoire locale, etc...d'ou l'intérêt d'avoir une typologie des animations à proposer aux élus, ainsi qu'une periodicité minimale : 1 par mois par exemple chez nous, et une variabilité équilibrée des cibles : tant d'animations enfantines, tant pour adultes).


Par ailleurs l'impact financier sera ainsi non pas mesuré à l'aune des résultats de chaque animation mais sur l'ensemble : une animation "chère" étant épongée par des animations "pas chères".


 


Un débat a deja eu lieu sur le forum sur les contenus des animations dans http://www.agorabib.fr/index.php/topic/1545-le-public-et-les-animations/


Sur la typologie des actions et l'état des lieux, des choses intéressantes sur  http://abfrhonealpes.midiblogs.com/archive/2009/04/30/l-action-culturelle-en-bibliotheque.html


Et sur la finalité de l'action culturelle en bib, un excellent article de reflexion, qui peut donner pas mal d'éléments pour construire un argumentaire pour les élus : http://www.blogrepauly.net/2013/07/laction-culturelle-en-bibliotheque.html


Modifié par Ferris
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Interessant, je trouve, la dissection de ces objectifs "bateaux", que j'avais mis au pif, mais, je suppose qu'inconsciemment ils sont ancrés commes les objectifs number One de l'action culturelle en bib. Tu montres bien à quel point il est, justement, vraiment necessaire de se pencher sur cette question, sans se contenter de poser ces objectifs au final, pas forcément pertinent. MAIS, j'aimerai revenir sur un point : Sharone Stone. Elle aussi, je l'avais choisie au hasard. Or, dans la soirée, alors que je regardais Question pour un Champion, tombe cette question "quelle actice blabalbal" ? La réponse ? En mille mon cher Julien : Sharone Stone. Coincidence ? Je ne crois pas. De fait, j'annonce : Si l'on veut sauver l'action culturelle en bibliothèque, il faut :


  • faire les choses dans l'ordre, et se préoccuper d'abord d'avoir des objectifs superpertinants (ou plutôt überpertinants, comme on dirait dans les magasines people, preuve, s'il en est, de l'influence toujours grandissante de l'Allemagne dans nos affaires intérieures) afin que l'évaluation découlant naturellement de la volonté d'atteinte de ces objectifs soit au moins aussi-pertinante.
  • inviter Sharone Stone : elle seule pourra désormais nous sauver
Modifié par Lul
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...alors que je regardais Question pour un Champion...

Lul, un conseil : voilà une référence que je te conseille de réserver au forum où aucun mauvais esprit ne te vilipendera publiquement pour ton renvoi à Julien Lepers, même si ça en titille certains. A proscrire dans une copie de concours, on est d'accord ?

 

PS : ton nouvel avatar est une super référence à mes yeux d'ancienne bib jeunesse. Plus qu'excellent choix, je te pardonne définitivement ton égarement vers Lepers. Marcel rattrape Julien, ouf !

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oh, mais j'adôôôre les mauvais esprits (et bon, j'étais obligée parce que c'était la pub à la fois pour les Reines du Shopping ma chérie ET les anges de la télé-réalité)  :)


Modifié par Lul
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