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Budgets en baisse


Anne Verneuil

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Bonjour,


La baisse des budgets est devenue majoritaire pour les collectivités territoriales. Comment cela se passe-t-il dans vos bibliothèques ? Avez-vous une feuille de route qui détermine clairement le montant de la baisse, ou cela se fait-il au coup par coup, ou au cours de la négociation ?


quel impact sur vos activités, avez-vous dû réduire horaires, services, etc... ?


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batmanwillneverdie

Bonjour,


pour nous, la baisse du budget impacte très fortement notre service. D'un point de vue RH nous avons perdu des postes (non remplacement). Ensuite le budget d'acquisition est en baisse d'environ 50 % par rapport à 2012. Nous avons connu une première baisse très importante en 2013 (de plus de 30%) puis une nouvelle baisse cette année.


Concrètement cela se traduit par le gel de certaines acquisitions (Livres à écouter, certains secteurs documentaires...),  la perte d'abonnements de périodiques, la fin de l'abonnement à Electre, une baisse des animations...


Des choix drastiques ont donc dû être faits et chaque jour dans notre travail nous subissons cette baisse budgétaire. Il devient compliqué de choisir entre 2 documents qui nous semblent tous deux intéressants. Il est vrai que parfois ce choix se fait presque de façon arbitraire (exemple : entre deux titres qui sont tous les deux des suites de séries BD, qui ont toutes les deux de forts taux de rotation... Comment choisir ? ). De plus, notre rôle consistant à proposer des découvertes littéraires, cinématographiques, musicales... devient de plus en plus compliquer à assumer. (je reprends l'exemple des BD, je n'ai déjà pas de quoi acheter toutes les suites de séries alors comment proposer des nouveautés, des découvertes de maisons d'édition indépendantes etc etc.) Alors nous nous adaptons. Nous faisons preuve d'ingéniosité, nous restons aussi positifs (pas tous les jours mais presque :-)  ).


Cette baisse aura forcément d'importantes répercussions à court (je viens d'en présenter une partie) / moyen (vieillissement du fonds, baisse du choix) / moyen long terme (baisse de la fréquentation) (jusque où allons nous aller)... Je n'aborde pas ici la baisse de motivation des équipes... La situation n'est pas loin d'être catastrophique donc mais je ne pense pas qu'elle soit aussi grave partout.


L'utilisation du budget est la traduction d'une politique : pour certains élus la médiathèque reste une vitrine importante de la commune, pour d'autres non. Certains élus pensent que les médiathèques sont des piliers essentiels du développement de la culture et de la citoyenneté au niveau local.


Je n'ose pas encore penser à ce qui s'est passé notamment en Grande Bretagne et dans les réseaux de bibliothèques de certaines villes là-bas... :-(

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Baisse calculée globalement à la source par les élus, et répartie ensuite par le service dans les différents domaines selon les priorités définies par le service. La baisse globale du budget de fonctionnement est de 10% et est annoncée comme étant de 10% chaque année sur les 5 ans à venir.


 


3 postes impactés cette année : les transports scolaires (objectif diminuer par deux les passages de classes), les abonnements, les acquisitions ( -8% seulement). Chaque année verra d'autres priorités émerger. Il est quasi certain que a baisse des acquisitions, quasiment indolore cette année (8% ce n'est rien, pour ceux qui se souviennent de l'époque du passage à des remises de 25% au plafonnement à 9%...) se posera de façon récurrente.


 


Nous considérons que nous avons la chance d'avoir des élus qui nous laissent encore le choix de la répartition de la pénurie. D'un autre côté, tous les choix n'ont pas le même sens : certains, comme tout l’événementiel (classes, animations etc...) s'inscrivent immédiatement dans la durée, d'autres, comme les acquisitions nécessitent des recentrages progressifs de la poldoc par exemple et nécessitent donc du temps. Un travail sur les séries en bandes dessinées a été commencé : diminution des achats nouveaux, maintien des séries en cours, et rotation dans les bibs du réseau par "demi-séries", limitation à 2 exemplaires des achats d'incontournables en romans (pour un réseau de 11 structures...) etc...


 


Des situations de "panique" parfois totalement injustifiées font prendre des décisions sans intérêt voire davantage : n'acheter en romans que des ouvrages de l'année en cours, par exemple... :blink: 


 


Inconvénient sensible au niveau des équipes : la volonté de "garder un peu de tout" et de ne pas proceder à des coupes claires. Qui arriveront à un moment ou à un autre. Des débats surréalistes parfois, chacun prêchant pour sa paroisse.


 


Par contrecoup, un avis personnel : les élus testent aussi notre capacité à faire des choix internes. Et à nous inscrire dans une rigueur à long terme. Pas sur qu'ils le feront longtemps si nous réagissons de cette façon....


 


Pas de baisse d'horaires ou de postes de prévus. Mais quelques réflexions inquiétantes "en off" sur l'éventuelle fermeture de petites structures bénévoles "non rentables". Le mot d'ordre 2014 a manifestement été de ne pas trop "inquieter les services". Ensuite....


Modifié par Ferris
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Depuis 4 ans baisse de 2% tous les ans. Au niveau global, baisse exigée de 7 %. Autant dire que ça va être chaud au niveau négociation dans les semaines à venir....


 


Actuellement cela se traduit à la bib de la manière suivante:


  • non remplacement des départs qu'elles qu'en soient les raisons (soit un peu plus de 2% de perte pour le moment, plus les prochains départs en retraite à venir en 2015 et 2016 soit encore 2%)
  • plus d'investissement
  • baisse du fonctionnement de 3%

Il faut gérer la pénurie ce qui demande des trésors d'imagination!

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Ici la baisse a eu lieu en 2011 : -60 % de budget d'acquisition d'un seul coup, et non annoncé, ça nous est tombé dessus en avril.


Depuis, le budget se maintient tant bien que mal mais doit comprendre les achats de fourniture, les dépenses d'exposition ... en plus des acquisitions de documents.


Depuis, je  négocie chaque année la prise en charge par le budget municipal d'une ou deux interventions de conteurs, j'ai pu avoir le remplacement des deux ordinateurs de service (bureau + prêt) mais parce qu'ils avaient rendu l'âme. Changer la box pour proposer un service wifi convenable est à l'étude ...


 


Du coup, le moral en berne et des lecteurs mécontents de ne plus trouver autant de choix qu'auparavant. Les choix pour moi sont difficiles : acheter la grosse cavalerie, qui bien sûr va sortir souvent, mais bon, ou bien consacrer une partie du pas grand chose que nous avons en  perles à faire découvrir ...

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A lire les chiffres (impressionnants) annoncés par les uns et les autres, je pense qu'il serait bon de situer ces budgets dans leur contexte, notamment les acquisitions.


 


1) En situation de réseau dans le cadre d'un EPCI à fiscalité propre l'impact sur les publics est amorti par la possibilité de circulation des fonds, ce qui n'est pas le cas d'une bibliothèque unique. Cette possibilité n'est qu'une temporisation mais elle permet de redéfinir une politique d'acquisition, une charte des acquisitions et de transformer des objectifs annuels en objectifs pluriannuels. 


 


2) L'aide des BDP peut localement avoir un impact très important, d'une part pour maintenir l'offre documentaire à un niveau acceptable par les publics, d'autre part, dans des soutiens ponctuels (au numérique par exemple), éviter de balancer totalement certains projets à la poubelle ou procéder au gel total de certaines acquisitions.


 


3) Concernant des choix structurels comme le non-remplacement des postes, quel sera ou quel est déja, l'impact sur l'accueil, la répartition des tâches public/interne, l'investissement en temps de travail sur toutes les opérations événementielles etc...


 


 


"Il devient compliqué de choisir entre 2 documents qui nous semblent tous deux intéressants " : Nous avons toujours été amenés à faire ce genre de choix. A la limite c'est une des définitions du métier : savoir choisir. En situation de contrainte budgétaire, le slogan "acheter moins mais acheter mieux", n'est pas nouveau mais prend son sens. Clairement cela veut dire se rapprocher davantage de la demande publique et diminuer clairement notre rôle de prescripteurs. Donc privilégier "la grosse cavalerie", pour maintenir l'offre genrée à un niveau acceptable par les publics, au détriment des "découvertes". L'acceptons-nous ?


 


Est-ce que la vraie question n'est pas : A partir de quel niveau de contrainte budgétaire sera-t-on amené à repenser les missions de la bibliothèque ? A le mettre par écrit, et à mettre les élus devant cette réalité, en leur demandant par exemple de valider une nouvelle charte des collections, sans attendre que le mécontentement des publics leur parvienne aux oreilles...et nous soit imputé ?


 


Pour reprendre la formulation d'Anne : avons-nous une feuille de route ou restons-nous dans une situation de "débrouille" personnelle en faisant preuve d'ingéniosité, d'imagination, négociation etc...pratiquement au jour le jour, donc sans cap ?


Modifié par Ferris
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Les efforts financiers sont demandes, me semble-t-il, à tous les services, pas seulement les bibliothèques (heureusement). Les baisses répétées conduisent à des arbitrages drastiques, comme la suppression d'actions (le CLSH des vacances de Noël chez nous).

Pour les bibliothèques, la poldoc reste entre nos mains mais effectivement doit être revue et comme le dit Ferris, pas toujours de réseau pour mutualiser, ou même de BDP pour aider (et il y en a aussi qui sont déjà fauchées).

Il faudra certainement supprimer des choses à l'avenir. Rude coup... nos collègues grecs et espagnols sont passes par là, dans des proportions bien plus sévères, et ont taché de remettre en question leurs pratiques, de surmonter la crise et d'en faire une opportunité. Par delà le traumatisme, questionner le fonctionnement et rebondir. On a intérêt à en prendre de la graine, vu ce qui nous attend.

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batmanwillneverdie

Alors pour contextualiser :


Ville de 25000 hab (pas de BDP donc), perte d'1 ETP sur une équipe de 20 personnes, nous augmentons notre présence en service public (mais ça c'est plutôt une bonne chose), budget d'acquisition passant sous la barre des 2€ par habitant, 1 seule médiathèque sans annexe dans la commune... + parc informatique vieillissant avec seulement 7 postes informatiques proposés au public sous Vista... 1 est tombé en panne les autres le seront bientôt :-)


 


"Il devient compliqué de choisir entre 2 documents qui nous semblent tous deux intéressants "  : j'aurais plutôt dû dire 2 documents indispensables ou qui nous auraient paru indispensables il y a de ça 2 ans. Bien sûr notre travail est de faire un choix mais dans la pénurie il n'y a parfois plus aucun choix possible... Il nous faut en effet beaucoup mais alors beaucoup d'imagination. Bientôt les usagers devront imaginer les documents :-)


On tente de se rapprocher effectivement de la demande du public en sortant du rôle de prescripteur mais nous ne pouvons finalement plus vraiment y répondre.


 


De plus, une baisse très violente d'un budget (j'ai lu -60% d'un coup !!!) provoque une situation d'urgence difficile à gérer, surtout si on ne l'a pas vu venir. Nous ne sommes pas complètement naïfs sur la situation mais lorsque la baisse est trop soudaine on se retrouve dans une situation un peu complexe tout de même.


 


Bon on ne va pas être complètement défaitiste, nous proposons encore de belles animations, le public est heureux d'y participer. Nous proposons encore un choix de documents assez attractifs et l'équipe reste motivée...


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Merci pour ces précisions. D'accord avec toi sur le fait que gérer une baisse brutale de 60% du pouvoir d'achat comme ecrilire, (j'ai vu aussi 40% chez quelqu'un d'autre..) est impensable. Effectivement, à ce niveau là, et sans apport annexe, ce n'est pas gérable en termes de poldoc. On vivote un moment sur les acquis (le fonds), on augmente des opérations événementielles (mais qui sont sans rapport direct avec la masse des emprunteurs adultes), et puis c'est la chute. D'abord l'image de marque, puis la fréquentation, enfin les prêts, et en dernier les inscrits actifs, toujours dans cet ordre là.


 


J'ai connu il y a longtemps une collègue en région parisienne qui n'avait effectivement même pas la possibilité d'acquérir les incontournables. Elle n'était plus prescriptrice de rien du tout et n'avait aucun projet. Je me souviens de la réflexion qu'elle m'avait faite : tu te rends compte que je ne peux même pas acheter le dernier Sulitzer (à l'époque Sulitzer faisait partie des incontournables, impossible de passer à côté).


 


Pourtant pas de pénurie à l'époque, c'était les années fric, les années "Lang". Mais localement, elle était dans une bib de type "alibi culturel" (une catégorie qui n'est pas dans la typologie ADBDP, tiens...). Donc elle pouvait crever.

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Chez nous, ville-centre au milieu de nulle part ou presque; bibliothèque bien dotée par le passé mais depuis 10 ans, baisse continue mais modérée des budgets (10% chaque année, en moyenne).


Résultat : un budget de fonctionnement divisé par deux en 5 ans, -20% de personnel. Le summum fut atteint en 2014, année électorale, avec réduction drastique des budgets (notamment un investissement à 0) et baisse en cours d'année de 20% sur toutes les lignes. Nous en sommes au point de devoir négocier bon de commande par bon de commande. Bonjour la sérénité et l'anticipation dont j'ai appris autrefois qu'elle était la qualité des managers. Tout est bloqué en mairie sur le bureau de l'adjoint aux Finances. Et dire que l'Etat croit que les collectivités locales sont riches et dépensières...


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Chez nous (bibliothèque sans réseau, ville de - 10 000 hab, 8 ETP dont la moitié en reclassement) :


- 50% de budget d'un seul coup, sans préavis. Aggravé par le fait que le montant exact de l'argent disponible sur nos lignes budgétaires étaient encore flou... la semaine dernière (problème technique qui court depuis plusieurs mois dans la gestion des finances de la collectivité)


- doublé du départ d'un responsable de secteur, dont le non remplacement n'a été réellement affirmé que 5 mois après le départ de la personne.



 


Bilan : Confusion dans l'équipe, qui, n'ayant pas été prévenue et n'ayant pas eu de feuille de route, s'adapte pour le moment très mal à la situation.


Impossible d'établir une politique d'acquisition qui tienne la route quand on perd 70% de sa capacité d'achat (comme c'est mon cas) et qu'on ne sait pas jusqu'au 10e mois de l'année de combien on dispose réellement.


L'avenir du secteur sans responsable est au mieux, fragilisé, alors que c'est celui qui génère le plus de trafic de documents et beaucoup de sollicitations du public, tant en termes d'animations que d'achats.



 


L'année prochaine ? Je démissionne des bibliothèques. Si je trouve autre chose à faire. Ou je fais un gosse (quelle excellente raison de faire un môme, tiens...)


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Tu mets l'accent sur un point non encore évoqué qui est la date plus que tardive à laquelle les budgets sont connus. Chez nous aucune acquisition avant mai-juin. Et en supplément l'attente et les bruits catastrophistes qui courent, génèrent anxiété et démotivation. Résultat des courses : des achats tardifs dont le public ne bénéficie finalement que sur le dernier semestre (qui ressemble plus à un trimestre si l'on enlève les vacances). Pas évident de recentrer une politique d'acquisition avec des délais aussi courts, ni de rester attractifs sur la moitié de l'année. L'année budgétaire devient une peau de chagrin. Probable que le budget 2015 va ressembler à 2014 à ce niveau. En plus, comme dit Anne, les autres services sont impactés aussi, notamment les services techniques, dont les délais en termes de planification de travaux ne peuvent pas se réduire comme ça. Pour refaire un trottoir il faut le temps qu'il faut et savoir où on va.


 


Plus inquiétant à la limite est le manque d'investissements. Si les communes n'ont pas le droit d'emprunter pour financer leurs dépenses de fonctionnement, elles peuvent le faire pour l'investissement. Et elles continuent d'y être incitées par l'Etat. Heureusement sinon c'est l'écroulement du tissu économique local, par défaut de commande publique....


 


Je crois que les élus, nouveaux en plus, paniquent aussi....


 


Bouille, j'ai toujours su que les gens ne faisaient des mômes que par désœuvrement. Toi tu vas en faire par vengeance en plus...Ceci dit, femme au foyer, je t'imagine pas bien non plus... :tongue:


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femme au foyer, je t'imagine pas bien non plus


 


Moi, non plus !


 


Alors, elle va devenir écrivain... comme elle sera toujours dans les bibliothèques.  :wink:


 


Sinon, grosse question :


Comment pratique-t-on quand on ne sait pas de quel budget on dispose avant 10 mois ?


On sélectionne durant l'année et on passe quelques achats groupés ?


 Bernard


Modifié par B. Majour
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Ben oui, on fait comme ça. C'est à dire qu'on fait comme si... :D


 


Ca t'évite de faire tes paniers de commande au dernier moment, en oubliant que le tome 5 de la série Machin est paru en janvier, le 6 en juin etc...Moi je fais mes paniers sur Electre au fur et à mesure que je note les parutions, strictement comme d'habitude,quitte au dernier moment à supprimer ou à reporter sur un panier prévu pour l'année d'après. Au total pas plus de boulot que d'habitude, on suit l'actu littéraire tout pareil, et on fait juste un petit (ou un gros) ajustement avant la "grosse" commande, quand on a enfin le budget. Moralement, le fait de "faire comme si on avait le même budget que l'année d'avant" (ça reste la référence) est assez réconfortant. Par contre quand tu as tous tes bouquins qui arrivent en bloc, ça fait un peu bizarre. Mais c'est pareil, la masse est réconfortante aussi.


 


Faut être croyant ET pratiquant.


Ou faire des gosses....


 


​En fait la "grosse question" comme tu dis, c'est surtout de savoir si tu respectes tes équilibres budgétaires internes ou si tu ne peux plus le faire. D'habitude, quand on a le budget, la première chose qu'on fait c'est d'affecter x% à tel secteur, support etc...en tenant compte du prix moyen du document, c'est à dire en préservant le pouvoir d'achat global de chaque secteur, sur la base des années antérieures. Sur une baisse pas trop sensible, même du 10 ou 20%, tu vas pouvoir répercuter ta baisse sur tous les secteurs en conservant tes équilibres. Mais sur une baisse forte, brutale, tardivement connue, et surtout annoncée comme récurrente (parce que là on est manifestement parti pour du weigth watcher à perpète) tu ne peux plus le faire. C'est pour ça que je pose toujours la question : a partir de quel moment tu dois changer radicalement ta politique documentaire, donc tes équilibres. Quitte à sacrifier un secteur, un support etc...et donc leur attractivité pour les publics concernés.


 


Sans attendre que les publics en question manifestent leur mécontentement.


 


Et là on peut être amenés à faire des trucs assez moches. Au fond, pour caricaturer, la question n'est pas tant de savoir si on préserve le suivi de 3 séries Bd au détriment de l'achat d'une nouvelle série. C'est plutôt : j'achète une série manga parce que c'est beaucoup moins cher que la Bd classique. Et ce raisonnement là je l'entends déja.


 


Mais si on pousse ce type de logique, on n'entend plus grand-chose, parce que ça ne se dit pas, des trucs comme ça : Pour les DVD par exemple, c'est de savoir si on continue d'acheter des DVD à 70 euros, qui deviendront quasi invisibles faute de nombre, ou si on y intègre un fort pourcentage de DVD à 20 euros ou moins, des films de kung fu, de zombies, des nanars série z pas possibles (mais qui trouveront leur public, nous le savons bien), de façon à conserver l'effet de nombre, auquel le public reste très sensible. Après, la question est de savoir combien de temps on peut jouer à ça avant de passer à l'étape tronçonneuse. Probablement pas très longtemps. Au fond on repousse les échéances, c'est tout.


 


 Je t'avais dit que c'était moche... :sick:


Modifié par Ferris
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Sinon, grosse question :

Comment pratique-t-on quand on ne sait pas de quel budget on dispose avant 10 mois ?

On sélectionne durant l'année et on passe quelques achats groupés ?

 

1. On panique.

2. On navigue à vue.

3. On tente une ébauche de politique d'acquisition dans le noir complet.

4. On fait deux commandes groupées, bientôt trois, à partir de sélections mémorisées tout au long de l'année, en pleurant toutes les larmes de son corps sur leur ténuité.

Ferris, c'est vrai que ce problème de connaissance tardive du budget est aigu et déroutant. C'était la première fois que je me retrouvais dans un brouillard pareil, il y a de quoi en être malade.

Difficile, pour n'importe quel service, que de faire son travail dans ces conditions. L'impact sur les activités est pernicieux, parce que les lecteurs découvrent progressivement, en même temps que les bibliothécaires quasiment, le non renouvellement des fonds ou l'absence de programmation culturelle. Les demandes de lecteurs non satisfaites, des animations qui ne se font pas : l'impact est réel, puissant, mais pas spectaculaire. Il ne se mesure qu'avec le temps : plusieurs mois, une année.

Nous constatons tout de même déjà, avec cette rentrée, la désaffection de nos usagers habituels. Certains, plus proches, nous confient qu'ils viennent parce qu'ils "nous aiment bien" mais qu'ils vont voir ailleurs pour trouver ce dont ils ont besoin ou envie.

 

 

Ceci dit, femme au foyer, je t'imagine pas bien non plus... :tongue:

 

C'est pas parce qu'on fait un gosse qu'on devient femme au foyer.

Ça permet juste de ne pas mettre les pieds à son boulot pendant plusieurs mois, histoire de prendre du recul, des coups de pied dans les côtes et des nuits blanches.

Mouais, bon, d'accord, c'est peut­ être pas une si bonne idée que ça. :getlost:

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1. On panique.

2. On navigue à vue.

3. On tente une ébauche de politique d'acquisition dans le noir complet.

4. On fait deux commandes groupées, bientôt trois, à partir de sélections mémorisées tout au long de l'année, en pleurant toutes les larmes de son corps sur leur ténuité.

 

 

Oui, donc comme moi avec mon petit budget. La panique en moins, nettement moins.  :wink:

Politique d'acquisition au cours de l'année, achat groupé sur le dernier trimestre. (avec deux petits fournisseurs sur l'année).

 

L'avantage d'être petite bib, c'est la BDP (Vive la BDP !) et les dons, qui permettent un renouvellement régulier. Malgré tout. 

 

La situation de non renouvellement doit être difficile à vivre dans une bibliothèque de plus grande importance, surtout s'il n'y a pas d'échanges avec d'autres communes. Histoire d'avoir du sang neuf ! pour tous ces lecteurs vampires.

 

Sans BDP, je monterais un échange de ce type. J'ai déjà un échange de dons avec une autre bibliothèque, la différence n'est pas énorme. A voir, toutefois, si les élus n'en profitent pas pour diminuer encore le budget. 

 

Mais bon, la pénurie de moyens j'ai appris à gérer.

Et puis, sans livre, j'attaquerai les ressources du Web... rien que dans le libre, il y a du boulot !

 

Bon courage

  Bernard

 

 

@Bouille, 

Oui, un enfant, c'est quand même un investissement sur 20 ans. (voire plus !)

C'est pas juste les nuits blanches du début, ou neuf mois de galère avec big bouée ventrale. 

Tu as tout le reste : couches, garderie, créche, école, maladies enfantines, maladies juvéniles, gamin hyperactif, devoirs à faire (ok, ça maintient le cerveau en activité) collège, lycée, fac/grandes écoles (quoi t'es larguée ? :sweat: ) + les vacances à prévoir. Et ils y tiennent à leurs vacances, ces gamins survoltés !

 

Pour éviter quelques mois de boulot au début, tu te prévois quelques années d'occupations.

Saines occupations, c'est vrai. En plus, tu pourras les lâcher dans les bibliothèques... :hyper:

Que du bonheur !

 

Mais lance quand même une pièce avant de te décider sur le sujet !

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Nous constatons tout de même déjà, avec cette rentrée, la désaffection de nos usagers habituels. Certains, plus proches, nous confient qu'ils viennent parce qu'ils "nous aiment bien" mais qu'ils vont voir ailleurs pour trouver ce dont ils ont besoin ou envie.

 

Oui, comme je le disais c'est l'image de marque qui s'écroule le plus vite avec la fréquentation, et ensuite les autres indicateurs suivent : baisse des prêts, baisse des inscrits nouveaux, baisse des inscrits actifs tout court.

 

Le problème c'est que ces derniers indicateurs sont parfois longs à venir, du moins suffisamment pour être statistiquement repérables. Or, tant les élus que les bibliothécaires attendent souvent que ces indicateurs soient suffisamment "significatifs" pour s'inquiéter. Or il est déja trop tard.

 

Modifié par Ferris
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C'est pas parce qu'on fait un gosse qu'on devient femme au foyer. Ça permet juste de ne pas mettre les pieds à son boulot pendant plusieurs mois, histoire de prendre du recul, des coups de pied dans les côtes et des nuits blanches.

 

Profiter du Statut pour prendre du recul en faisant un môme et en faisant eventuellement 3 ans d'élevage après le congé maternité = perte du salaire, non prise en compte de la période dans le calcul retraite (sauf conditions particulières), formations non indemnisées.... De plus l'administration peut contrôler l'agent pour s'assurer qu'il se consacre réellement à son enfant. Dans le cas contraire, elle peut mettre fin au congé après que l'agent ait présenté ses observations. L'exercice d'une activité professionnelle est donc interdit pendant le congé. Donc c'est bien femme au foyer, et le conjoint qui subvient aux besoins du ménage. Projet professionnel : couches-culottes

 

Par ailleurs tu n'es pas propriétaire de ton poste mais uniquement de ton grade. Rien n'indique que tu retrouveras ton lieu de travail et tes missions à ton retour. Particulièrement dans l'ambiance "mobilité" actuelle.

 

Par ailleurs faire un enfant à 37 ans passés, faut faire gaffe ...Comme disait Lunalithe  "un enfant moche et qui pue c'est vite arrivé" :D 

 

Plus sérieusement, je ne crois pas que l'on puisse se dégoûter du métier uniquement pour des raisons budgétaires, en principe conjoncturelles (et qui peuvent même constituer un challenge intéressant pour certains). Tu as d'autres raisons, plus structurelles, que tu as exposées sur ton blog. Et là je comprends beaucoup mieux la notion de dégoût... :heart: 

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le budget de la bibliothèque a subit une coupe de 60%, il y a quelques années - après la période de panique, on s'est adapté.


 


Je joue sur plusieurs tableaux, déjà quel est le public de la bib ? chez nous petite enfance primaire et adulte - ni collége, ni lycée en ville mais dans d'autres villes et pas à côté - nous avons donc privilégié la tranche scolaire et petite enfance pour les achats jeunesse, et les adultes.


 


Coté doc, pareil, je privilégie les achats sur les rayons qui sortent beaucoup, et la BDP pour le reste - c'est très pratique aussi pour tester une collection, documentaire ou autre. J'ai fais l'impasse sur l'achat de CD - uniquement BDP, d'une part car avec la réduction de budget, il a fallu faire des coupes et d'autres part avec la réduction de personnel (50 %) de l'équipe en moins. Il n'y avait plus personne pour s'en occuper.


 


Pour le fonds, je ruse aussi - je faisais tourner le fonds bd adulte avec la réserve (série en réserve 2 ans puis ressorti plus tard, d'autres prenant sa place) sauf que dans nos nouveaux locaux, plus de réserve....


 


Pour les albums, nous inversons le sens de rangement tout les deux ans, les usagers ont l'impression qu'il y a plein de nouveauté, ce sont des exemples. Bien sur ce n'est pas parfait, mais ça nous amené à réfléchir aussi sur la gestion du fonds en se basant sur les sorties et les usages du public. 


 


Cette année il y a une réduction de budget mais une somme plafond à ne pas dépasser à nous ensuite de choisir où raboter, ce qui permet la discussion ....

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Ça correspond à quoi concrètement "inverser le sens de rangement " ?

 Nos bacs sont albums ont des lettres tout comme les albums - ils se répartissent dans l'espace - par exemple les A sont actuellement non loin de l'accueil et des places assises et les z tout au fond de l'espace jeunesse - on inverse ce rangement - les z vont venir prêt de nous et les A au fonds - c'est l'occasion de faire un petit désherbage mais surtout ce la ressort des albums qui peuvent être moins visible car moins sur le passage des enfants. Ca bouscule aussi les habitudes des gens (et nos automatismes de rangement quelques semaines....).

 

Avoir moins de budget, nous à obligé à réfléchir sur la façon de mettre en valeur le peut que l'on a. Mais aussi que beaucoup de documents effraie parfois les usagers, qui ne savent plus quoi prendre car il y a trop de choix (j'ai entendu ça plusieurs fois et nous n'avons pas un énorme fonds ....)

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 Avoir moins de budget  nous a obligé à réfléchir sur la façon de mettre en valeur le peu que l'on a. 

 

Super-réponse, je plussoie à fond !

 

Intéressant aussi que tu cites le désherbage, dans ce contexte . Je me demande parfois si la pénurie ne va pas inciter certains à conserver, pour garder un "effet de masse" visuel. Déja qu'on n'est pas très portés la-dessus...

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Bonjour,


 


Je suis un cas d'exception puisque le budget de la bibliothèque est passé cette année à 2€ par habitant( contre plutôt 0.5 ou 0.7 avant... ) dans le cadre d'une construction.


Mais je partage votre inquiétude car j'ai bien peur que les budgets de fonctionnement du nouvel établissement ne s'effondre totalement dès l'ouverture. Déjà qu'il n'est pas question de recruter...


Et si je râle beaucoup en mairie j'ai bien constaté que tous les services étaient touchés. Après, ce n'est pas tout à fait la même chose quand l'effectif et le budget était relativement confortable ou si c'était ric rac.


 


Enfin, tout de même, il y a parfois des priorités qui me semblent étranges et j'ai l'impression que les coupes dans les budgets ne sont pas forcément rationnels.


chez moi, le budget de la bibliothèque, ce n'est rien par rapport au logiciel que vient se payer la compta.


Un poste est supprimé ici mais un autre est créé là-bas.


 


Dès fois, je me demande tout de même s'il n'est pas possible d'argumenter un peu et quels sont les outils que nous avons à notre disposition pour mesurer l'impact de la bibliothèque dans la commune (ou au delà), pour mesurer son coût et puis, osons le dire, le comparer, par exemple, aux espaces verts...


 


Et puis bon c'est bien gentil toutes ces économies mais je vois pas trop comment on va relancer la croissance en mettant le peu de personnes qui ont encore du boulot en dépression pour raison professionnelles.

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La compta ça sert à tout le monde, dans les services. La bibliothèque non, ça sert qu'au public, donc à rien. La bibliothèque ne pourrait pas fonctionner sans la compta, la compta peut fonctionner sans bibliothèque. :)


 


En fait on a toujours, en cas de choix budgétaire, une tendance à lorgner d'un oeil jaloux, vers les services qui semblent bénéficier d'un bonus "prioritaire". Les services techniques encore, on admet, mais les services sportifs...


 


C'est une erreur. Toute comparaison est non fondée. Une bibliothèque ne peut se comparer qu'à une bibliothèque. Et, à la rigueur, aux services culturels, voire à l'associatif culturel.


 


J'ai remarqué que la comparaison pouvait se justifier quand il s'agit de services communs. On ne voit pas pourquoi on diminuerait les heures de ménage dans les bibs et pas ailleurs, d'autant plus qu'il s'agit d'ERP.  Heureusement cela n'arrive pas. Je dirai même que sur cet aspect on est plutôt prioritaires. Par contre quand on relance au niveau général un marché pour remplacer les postes du parc informatique et qu'on oublie la bibliothèque ou les écoles, là il y a quelque chose qui ne va pas.


 


Dans les pays sinistrés, les avions des organisations internationales balancent de la nourriture, des vêtements etc... C'est normal. Qu'est-ce qu'on dirait si le secours catholique leur balançait des bibles ?


 


T'as vu la réaction d'un SDF à qui tu donnes un album de Tchoupi ?


 


Félicitations pour tes deux euros, c'est Byzance ! :D 


Modifié par Ferris
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