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Prêt d'objet


PaulineB

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Bonjour à tous,

 

Que pensez vous du prêt d'objet en médiathèque ?

je pense aux moules à gâteaux qui sont prêtés à la médiathèque André Malraux de la Verpillière par exemple. 

Quels sont les arguments à avancer pour nos élus pour valider ce genre de prêts ? quels sens ? quels objectifs ?

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Excellente question ! En fait le sujet n'est pas nouveau et fait référence au prêt "d'objets non culturels" qui se sont développés ces dernières années (instruments de musique, outils, la question des artothèques etc...). Il y a un sujet sur les grainotheques sur le forum http://www.agorabib.fr/topic/3017-grainothèque/ dans l'esprit troc.

 

Tu as un blog qui fait le tour du sujet, mais tu connais surement : http://lrf-blog.com/2015/08/25/atypiques/

Il prend surtout des exemples dans les pays etrangers, (dont les graines d'ailleurs) mais la problématique est bien présentée  dans le paragraphe : « Quel est le rapport entre une canne à pêche et la mission des bibliothèques ? » : rematerialiser l'offre des bibliotheques, participer à une economie du partage, repondre aux besoins des nouveaux publics, prolonger les missions traditionnelles des bibliothèques etc...

 

En fait on va vers du Troisieme lieu avec intensification du rôle social.

Très bien fichu pour lancer un argumentaire pour les élus, mais à titre personnel je ne suis pas convaincu. Trouver un chemin viable, et balisé (car jusqu'où  peut-on aller en gardant une légitimité de bibliothèque?), entre l'épicerie de quartier et Disneyland, n'est pas chose aisée.

 

Par contre on peut devenir médiateur avec des associations qui font du prêt ciblé de ce genre. Il cite La Cravate solidaire (une association qui prête des costumes pour passer des entretiens d’embauche) . Là c'est une autre démarche, partenariale et sociale, qui se justifie plus aisément.

 

Question besoins des nouveaux publics, à  Sacramento un lecteur (?) a demandé de passer au prêt d'automobiles. Le pire ce n'est pas la question, c'est la réponse : on ne lui a pas refusé pour des raisons déontologiques ou autres, mais uniquement des raisons budgétaires !

 

A toi de voir où t'amèneraient des moules à gâteaux ...:blink:

 

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Il y a 2 heures, Ferris a dit :

Excellente question ! En fait le sujet n'est pas nouveau et fait référence au prêt "d'objets non culturels" qui se sont développés ces dernières années (instruments de musique, outils, la question des artothèques etc...). Il y a un sujet sur les grainotheques sur le forum http://www.agorabib.fr/topic/3017-grainothèque/ dans l'esprit troc.

 

 

Instruments de musique et œuvres d'art, des objets non culturels? 

 

Si on fait des grainothèques, pourquoi pas du prêt de moules à gâteau? La cuisine et le jardinage ont leur place dans les bibliothèques depuis un certain temps. 

J'y vois un inconvénient cependant: un moule, ça va au four et un document, ça se catalogue. Une puce RFID survit-elle à la chaleur? 

Modifié par Babarette
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@Babarette

 

Tu as la réponse ici

moulotheque1-5925a356f32e3.jpg

 

Le bibliothécaire est une espèce pleine de ruse. Si l'objet ne peut recevoir ni code-barre ni puce RFID, alors le bibliothécaire se sert d'un conteneur.  :D

 Bernard

 

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Tiens ! Je n'y ai pas pensé du tout ! 

Du coup, je ne vois plus rien qui puisse s'opposer à du prêt de moules à gâteau, à part le manque de place dans la bibliothèque. 

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On appellera " objet culturel ", le couple constitué par un objet matériel et par un fait social contextualisé (...) c est-à-dire qu' un objet culturel sera le couple constitué par un objet et par une interprétation .

 

Désormais c'est l'usager qui définit ses besoins. Autrefois nous, l'élite, définissions le service culturel que nous étions censés rendre, et donc ce qui était culturel ou non. Ce temps est terminé mais nombre d'entre nous refusent d'être rangés au rayon des fournisseurs de services à tout va et s'acharnent encore à coller des étiquettes sur des produits et services. Et pourtant, c'est l'avenir : notre legitimité deviendra une légitimité découlant d'une logique d'usages. Ou nous disparaîtrons.

 

Fondamentalement le lecteur de Sacramento a raison.

 

PS. Voir la question de Lili il y a quelques minutes  http://www.agorabib.fr/topic/3097-mise-en-place-dun-espace-détenterelaxation-en-bibliothèque/

 

Modifié par Ferris
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@Babarette

 

Ah, mais c'est normal.

Tu n'as pas encore emprunté de raconte-tapis. :wink:

Un raconte-tapis, c'est :

- un conte

- des tas de petits personnages à déplacer sur le tapis

- et un tapis.

 

Le tout logeant, soit dans un sac, soit dans un conteneur.

Evidemment, il faut compter et recompter (à l'arrivée et au retour) pour vérifier que tout est là.

 

Sinon, tu as aussi la balance (très utile dans les ludothèques) pour peser les conteneurs... ou les boîtes de jeux.

Si le poids est différent, alors il manque quelque chose, ou il y a du surplus.

 

Une balance, tu as peu de chance d'y penser naturellement. Et pourtant, c'est très utile dans ce genre de situation. Puisque ça t'évite de vérifier les jeux et tous les jetons, pièces ou figurines. Même si un coup d'oeil est nécessaire pour vérifier l'état général.

 

Sinon, on peut aussi prêter des outils : perceuses, marteau, tournevis, etc. Pas inutile en zone rurale, ou même en ville, surtout s'il y a des bricoleurs.

 

Ferris pose une question cruciale : peux-tu nous dire quelle sera la suite du programme ?

Eh bien, c'est évident : les préservatifs. Utiles, agréables, avec des motifs culturels si nécessaire pour la médiation.

Pour les sextoys, c'est trop intime, on les réservera à une exposition... coquine ? (Avec plein de références culturelles, parce que nous le valons bien. :tongue:)

 

La seule limite, c'est celle du bibliothécaire. Une fois le projet validé par sa tutelle, bien sûr ! :)

 

Pub : Partout où il y a des besoins, le bibliothécaire est sur le chemin.

 

Ce qui nous manque dans le numérique, c'est avant tout des objets à collectionner, sélectionner, conserver, et même prêter.

Si on veut se la jouer moderne, on commencera à constituer une collection de modèles pour imprimantes 3D.

On peut même envisager des collections de logiciels (qui sont des oeuvres culturelles et tout autant des outils)

 

Ce qui garantit la pérennité des bibliothèques, ce sont les collections (la mémoire), et la connaissance de ces collections.

Les bâtiments disparaîtront peut-être, les bibliothécaires collectionneurs non.

 

http://www.cultivonsnous.fr/proverbes-img/104267-un-vieux-qui-meurt-est-une-bibliotheque-qui-brule.jpg

Cultivons nos bibliothèques.

    Bernard

 

Modifié par B. Majour
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@ Bernard : Ah non, je ne connaissais pas le raconte tapis, mais ça me plait bien ! 

@Ferris : Oui, le "non culturel" m'a un peu heurtée, je l'avoue :)

 

Pour moi, le culturel, c'est ce qui aide à construire une pensée. A mon sens, les livres de développement personnel, ça n'est pas de la culture. Les diverses nuances de Grey non plus. C'est mon côté un peu réac, je ne considère pas que tout est culturel... sinon, rien n'est culturel. Je ne considère pas que quelqu'un qui n'a jamais ouvert un livre est cultivé parce qu'il connaît bien une série par exemple. Mais je sais que ce point de vue peut heurter, que je ne dois surtout pas dire ça à l'oral du concours.

 

Admettons que la cuisine soit culturelle, certes, mais quand je me fais une plâtrée de pâtes, je ne fais rien de culturel. La cuisine devient culturelle quand elle relève d'un réel savoir-faire. 

Or, un bouquin qui traite de la magie du rangement a sa place dans une bibliothèque, un livre de cuisine aussi, un DVD pour faire de la gym aussi. Donc, pourquoi pas accompagner cela d'objets appropriés? Tout ce qui est dans les bibliothèques n'est pas forcément culturel. 

 

Effectivement, la question peut se poser: où s'arrêter? Je ne peux pas apporter de réponse, surtout que je n'ai pas les billes pour ça. Mais je me dis que, si la bibliothèque sert à créer du lien social, on pourrait imaginer, par exemple, que les usagers proposent de prêter des objets qui leur appartiennent via la bibliothèque, ou proposent des services via la bibliothèque. Par exemple, on passerait par la bibliothèque pour faire un covoiturage avec Untel. 

 

 

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Tu as une définition très réduite de la culture. Mais, à mon tour d'être choqué : c'est toi qui la donne toujours et non les usagers. Or c'est précisément cela qui a changé. C'est l'usager qui décide, désormais et nous nous adaptons. Et tu pratiques l'exclusion à tours de bras: les ouvrages pratiques (car les livres de développement personnel en font partie), la littérature érotique, la cuisson des nouilles...Là, niveau concours, fais attention. Exclure la littérature érotique des bibliothèques va totalement ringardiser ton profil. Des BDP organisent des thématiques itinérantes de littérature érotique depuis des années.

Et tu fixes des "niveaux" : le grand chef italien qui fait des nouilles accomplit un geste culturel, le péquin moyen non ? Pourtant nous nous adressons à tous, non ? Pas à une élite. Donc le fast food est culturel.

 

Il faut sans doute sortir du mot "culture" et revenir à une définition plus "civilisationnelle" :

 

La culture est l'ensemble des connaissances, des savoir-faire, des traditions, des coutumes, propres à un groupe humain, à une civilisation. Elle se transmet socialement, de génération en génération et non par l'héritage génétique, et conditionne en grande partie les comportements individuels.
La culture englobe de très larges aspects de la vie en société : techniques utilisées, mœurs, morale, mode de vie, système de valeurs, croyances, rites religieux, organisation de la famille et des communautés villageoises, habillement, etc.…
Exemples : culture occidentale, culture d'entreprise.…
On distingue généralement trois grandes formes de manifestation de la culture: l'art, le langage et la technique.
Dans un sens plus large, le mot culture peut s'appliquer aux animaux sociaux et correspond aux savoirs et pratiques qui se transmettent et se partagent.
Au niveau individuel, la culture est l'ensemble des connaissances acquises par un être humain, son instruction, son savoir.

 

La pile de magazines féminins usagés que propose ma coiffeuse ou mon dentiste fait désormais d'eux des partenaires culturels potentiels. En tous cas ce sont déja des acteurs culturels dans la cité.

 

Maintenant je ne dis plus bonjour madame à ma coiffeuse, mais bonjour chère collègue, en lui proposant d'utiliser son salon pour une exposition sur l'art de la coiffure ou l'histoire du peigne à travers les âges. Et en échange elle viendra faire une soirée présentation de son art à la médiathèque. Et tout est joué.

Modifié par Ferris
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Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas proposer de littérature érotique ou de livres de développement personnel, au contraire. J'ai dit que ça n'avait rien de culturel. Encore que, entre un roman de Sade et Les Nuances de Gris, il y a un gouffre.

Non, je suis désolée, mais si tout est culturel, rien ne l'est. Un magazine pepole est un torchon qui sert à rendre les gens idiots, le film La Légende d'Hercule est un navet, ça n'est pas pour ça qu'ils n'ont pas leur place dans une bibliothèque. Mais il n'ont rien de culturel.

Quelqu'un qui est passionné de télé réalité n'est pas cultivé, c'est un ignorant. 

J'assume totalement le fait de penser que faire un plat de pâtes n'a rien de culturel. Est-ce que je fais avancer l'humanité en faisant des pâtes? Non. 

Il faut arrêter de voir dans tout quelque chose de culturel. Sinon, ma liste de course est culturelle aussi. 

 

Modifié par Babarette
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@Babarette

 

Pour moi, le culturel, c'est ce qui aide à construire une pensée.

Perso, pour moi, le culturel, c'est ce qui aide à construire une personne dans toutes ses nuances.

 

Je ne pense pas que tu aies une vision réduite de la culture, mais une vision élitiste.

Tout n'est pas de la culture, mais tout peut y mener. C'est là où se situe la bibliothèque, et le bibliothécaire. Mener les personnes vers la culture.

 

Je reçois beaucoup de professeurs, avec les classes, et bon nombre ne comprennent pas que je puisse avoir des "Dora" ou d'autres séries "faciles" ou noeud-noeud en romans jeunes, ou même des "romans" à l'eau de rose pour les adultes, voire de la SFF (là :angry:).

Sauf qu'ils ne comprennent pas un gros point de détail, pourtant essentiel en bibliothèque : si je ne me reconnais pas dans un lieu, si je n'y trouve pas quelque chose dont j'ai l'habitude, dont j'ai envie, alors je ne m'y sens pas bien. => Ce n'est pas pour moi !

 

C'est ce que te dit Ferris dans sa grande envolée tempétueuse... normal, par jour de grand vent. Les bibliothèques ne sont pas juste des lieux de culture, elles sont aussi des lieux de loisirs et d'apprentissage. Prêter des outils ou des moules à gâteaux, ça semble, en effet, hors de propos... si ce n'est pas accompagné.

Et toute la notion de médiation est là : dans l'accompagnement. On accompagne les Dora et autres séries noeud-noeud, d'autres choses, de découvertes potentielles, de surprises, d'autres points de vue. On ne reste pas dans le fast-food culinaire, on propose un tout autre menu... avec des produits d'appel, faciles.

Et tu le constateras quand tu travailleras en bibliothèque, les meilleurs médiateurs, ce ne sont pas les bibliothécaires, mais les lecteurs (usagers) eux-mêmes, lorsqu'ils se recommandent des livres ou autres. (cf. le pillage des chariots de retour) Rien de plus génial que de voir deux enfants se conseiller mutuellement un livre, ou même en attirer d'autres à la bibliothèque. Parce que tu sais que ton travaille de "médiation" a fonctionné.

 

Non, c'est vrai, les magazines peoples ne sont pas de la haute culture, mais ça permet d'attirer les gens vers le reste.

Si tu oublies cette donnée dans l'équation bibliothèque, alors tu limites ta fréquentation... par exclusion. Alors qu'il suffit parfois de peu pour attirer les gens vers la suite.

 

Crois-tu vraiment que prêter des moules à gâteaux soit l'essentiel de l'activité de nos collègues ?

 

Tu en comprendras vite la raison lorsque les élus te demanderont : alors qu'est-ce que vous allez faire cette année ? (sous-entendu avec tout l'argent qu'on vous donne)

Nouveauté, expérience, surprise, coup de pub dans les médias ou auprès de la population, il y a de ça aussi en bibliothèque.

Les boîtes à livres non entretenues, c'est quoi d'autres ?

 

Pour ta liste de course, tout dépend de ce qu'il y a inscrit dessus.

Ce n'est pas culturel si tu achètes toujours les mêmes pâtes, autrement... tu peux aussi te payer un livre sur le comment accommoder les pâtes dans plusieurs pays :wink:

https://www.amazon.fr/100-recettes-pâtes-Collectif/dp/2011713838/ref=sr_1_3?s=books&ie=UTF8&qid=1498742601&sr=1-3&keywords=les+pâtes+recettes

  Bernard (qui aime bien les pâtes, mais qui n'a pas d'abri-bus... et donc qui envie la connaissance poussée de Ferris sur les cimetières de préservatifs ! :tongue:)

 

 

 

 

 

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@Babarette

 

1) Exclure des livres, c'est exclure des gens (D. Lahary)

2) J'ai appris à lire avec Oui-oui, qui est loin d'être un sommet de la littérature enfantine.

3) Les bibliothèques ne doivent plus être pensées comme des lieux de "culture" mais des lieux calqués sur les usages et besoins du tout-public. Sinon, il déserte.

4) Les bibliothécaires actuels, j'ai pu le constater, retournent vers une conception élitiste et "cultureuse" de leur métier, à rebours de l'évolution qu'il a connu ces 40 dernières années. C'est effectivement "en réaction" au changement.

5) Coupés de cette représentativité ancienne (je suis bibliothécaire donc je sais reconnaître le culturel du reste et donc c'est moi qui choisit ce qui est bon pour vous, foules incultes) et encore mal à l'aise dans un rôle de médiateur d'un lieu qui leur appartient de moins en moins, où le public leur dicte ses besoins, ils ont simplement peur de disparaître .

 

Tu apprendras tout ça sur le tas. Avec le public, comme le dit très bien Bernard, pas sans lui ou contre lui. Pour l'instant tu manques de recul et ta culture BU pèse encore lourd. Quand tu verras le nombre, effarant sans doute pour toi, de linéaires consacrés dans les bibliothèques moyennes ou de proximité, aux livres pratiques, cuisine, jardinage, guides touristiques etc... aux activités manuelles (on appelle ça loisirs créatifs...), aux romans sentimentaux ou du terroir et j'en passe, aux revues féminines, et que tu admettras que ces fonds sont bien là, majoritaires, en réponse aux besoins exprimés du public, là on en rediscutera.

 

@Nanard

Il me semble que je n'ai pas été le premier ici à parler de préservatif, objet culturel ou non....:tongue: 

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"Vers une conception élitiste"

Sans doute les bibliothécaires veulent-ils retrouver le côté élitiste de la culture qui a apporté la gloire des bibliothèques, en leur temps.

Sauf que, maintenant, il y a un concurrent de taille, il s'appelle Internet.

 

La situation de monopole culturel s'est écroulée.

 

On a changé d'époque. Sans parler de l'augmentation massive des productions en tous genres. Trop de choix, tue le choix.

 

 

@Ferris

J'aurais pu te parler de

https://www.virginradio.fr/le-preservatif-pour-bouteille-de-vin-la-derniere-invention-wtf-a570061.html

mais j'ai surtout noté ceci

https://www.clicbienetre.com/couple-sexualite/contraception/made-in-love-des-preservatifs-de-luxe-facon-oeuvre-d-art-6360

Et je crois bien que l'on peut imprimer des préservatifs personnalisés et qu'un joyeux drille avait imprimé des oeuvres d'art libres de droit, et de proclamer : moi, je baise culturel.

La culture se loge partout, mais vraiment partout.

 

Il faut de tout pour faire un monde.

J'aime l'idée que la bibliothèque est un monde à découvrir. Que dis-je, un continent, même un univers.

 

T'inquiète pour Babarette, elle découvrira vite - comme tout bibliothécaire - que la Culture, avec un grand C, a un taux de rotation bien inférieur à des textes... disons...  plus "simples". Mais ne pas en avoir serait une faute.

  Bernard

 

Modifié par B. Majour
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Mais justement, je ne dis pas qu'il faut qu'une bibliothèque n'ait que des grands romans et des chefs d'oeuvre. Au contraire, sinon, on n'attire personne. Mais je considère que tout n'est pas culturel. Je sais bien que les romans de gare et les ouvrages qui expliquent comment bien ranger chez soi en jetant tout sont ceux qui sont les plus lus et que c'est ce que veut le public. Et qu'il faut que ça soit dans une bibliothèque. Il n'en reste pas moins que je n'appelle pas ça de la culture. 

 

Ceci dit, on s'éloigne peut-être un peu du prêt d'objet, non ? :)

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Est-ce qu'on s'éloigne du sujet ?

Oui et non.

 

Oui, chercher pourquoi on prête des objets ou des documents "non culturels", ça s'éloigne un peu du sujet "prêt d'objets".

Et en même temps, on est en plein dedans.

 

Pourquoi prêter des moules à gâteaux ?

Pourquoi prêter des scies, des marteaux, des tournevis, des perceuses... en bibliothèque ?

On prête aussi des bibliothécaires, voire des volontaires dans certains métiers, pour quelles raisons ?

 

C'est en plein dans la question de PaulineB :

Quels sont les arguments à avancer pour nos élus pour valider ce genre de prêts ? quels sens ? quels objectifs ?

 

On ne prête pas des moules à gâteaux par hasard, pas plus que des outils ou d'autres documents au petit bonheur.

On le fait parce que le terreau est fertile, et parce que le but est aussi (avant tout ?) d'attirer l'attention sur la bibliothèque.

Que ce soit à destination des élus (on souhaite lancer tel et tel projet, parce qu'on a identifié un besoin, ou une ressource locale) ou parce qu'un usager a proposé l'idée et on s'en est emparé. Une grainothèque, ça peut venir d'une demande. Sauf que ça ne s'installe pas d'un claquement de doigt, il faut préparer le terrain, prévoir une approche, prendre des contacts avec des associations qui développent ce principe ET accompagner l'activité avec des documents adéquats.

 

L'astuce, évidemment, c'est de préparer le terrain. Avec des expositions, des animations sur le sujet, ou même le prêt de quelques objets pour commencer et voir si le public est réceptif. Une envie ne naît pas de rien.

Un article dans le journal non plus. Et un article dans un journal, c'est toujours une occasion de parler de la ville, et de la bibliothèque. Et d'attirer les lecteurs dans les lieux, pour qu'ils découvrent le reste des collections.

 

Oui, c'est un système d'accroche. Dans les grands magasins, on utilise le système des promotions. En bibliothèque, on tape dans l'inédit, l'étrange. On cherche ainsi à bousculer les codes et les préjugés sur la bibliothèque.

La bibliothèque n'est pas seulement un lieu culturel, c'est un lieu utile. C'est un lieu de vie. C'est un lieu qui répond au citoyen et à ses préoccupations.

 

Si les bibliothèques se sont lancées dans la formation aux nouvelles technologies, à la découverte des Fablab avec imprimantes 3D, dans la présentation des tablettes, c'est parce qu'il y a un besoin identifié. Et une façon d'accrocher son public, de manifester que la bibliothèque ce n'est pas un vieux cimetière de livres.

La bibliothèque est utile à la communauté. Et elle le prouve par son écoute et ses propositions.

La bibliothèque est une ressource au coeur de la cité.

 

C'est pareil pour les collections culturelles, on lance des ballons d'essai, on reste à l'écoute des demandes... et on propose aussi autre chose, pour que le public ne se cantonne pas dans les stéréotypes classiques. On est "médiateur". Les best-sellers n'ont pas besoin de médiateurs, les autres documents, si.

C'est pour cette raison que nos collections forment un tout. Et les espaces qui les contiennent tout autant.

 

Pour un peu, j'en arrive à la question beaucoup plus profonde : la bibliothèque, quel sens et quels objectifs ?

Un site web de bibliothèque, quel sens et quels objectifs ?

Un site web, ou même une collection, ou carrément une bibliothèque ce n'est jamais qu'un outil. Pour quel sens et quels objectifs ?

 

Si tu connais le sens et les objectifs que tu veux apporter avec ta bibliothèque, alors introduire certains objets/documents non culturels, c'est porteur de sens... pour ta communauté. Ce peut être temporaire (dans le cadre d'une exposition, ou d'une animation) ou beaucoup plus long, dans l'organisation d'un système de prêt durable.

 

Le sens et l'objectif ? (pour aiguiller PaulineB)

Répondre à un besoin... ou se faire un coup de pub. Ce qui n'est jamais inutile.

D'après mes souvenirs, les animations se nomment "temps forts" en bibliothèque.

 

Sinon, c'est une proposition de projet pour les élus. Qui peuvent s'emparer du sujet à leur tour et irriguer la ville avec leurs propres idées.

Quand c'est le cas, la bibliothèque est bien un et au coeur de la ville. Et là, ça peps ! :thumbsup:

  Bernard

 

 

 

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Pauline B a tout ce qu''il lui faut pour construire un argumentaire sur le lien que je lui ai indiqué :

rematerialiser l'offre des bibliotheques, participer à une économie du partage, répondre aux besoins des nouveaux publics, prolonger les missions traditionnelles des bibliothèques etc...

 

Je vois laisse à vos (d)ébats sur culturel ou non culturel, j'ai l'impression de me retrouver dans les années 80...

 

Modifié par Ferris
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Il y a 2 heures, Ferris a dit :

Je vois laisse à vos (d)ébats sur culturel ou non culturel, j'ai l'impression de me retrouver dans les années 80...

 

Tout pareil....

Le syndrome du balancier sans doutes...

 

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Il y a 7 heures, B. Majour a dit :

...

La bibliothèque est utile à la communauté. Et elle le prouve par son écoute et ses propositions.

La bibliothèque est une ressource au coeur de la cité.

...

 

Bravo Bernard (je t'ai un peu coupé au montage, tu me pardonneras ? :wink: ), on se croirait en pays breton, là où les bibliothécaires mettent les habitants en relation avec des objets culturels, sans doute, avec des objets tout court pourquoi pas, mais aussi avec des gens. Une communauté comme tu dis :

http://www.mediatheque-languidic.net/cms/articleview/id/407

Et on est bien dans le sujet puisqu'il y est aussi question d'objets.

 

@Babarette

 

Pour renouveler ta vision de la culture et de la mission des bibliothèques envers les publics, fais donc un petit tour du côté de la Déclaration de Fribourg sur les Droits culturels.

En (très très) résumé :

Les droits culturels visent à garantir à chacun la liberté de vivre son identité culturelle, comprise comme « l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité » (Déclaration de Fribourg sur les droits culturels, 2007)

 

Lectures recommandées à tout aspirant -thécaire, fiches obligatoires pour une prépa concours :

Pour commencer tout doucement :

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Droits_culturels

 

Pour aller dans le vif du sujet :

http://droitsculturels.org/ressources/wp-content/uploads/sites/2/2012/07/DeclarationFribourg.pdf

 

Et pour compléter votre débat, article 2.a :

Le terme culture recouvre les valeurs, les croyances, les convictions, les langues, les savoirs et les arts, les traditions, institutions et modes de vie par lesquels une personne ou un groupe exprime son humanité et les significations qu’il donne à son existence et à son développement.

 

Des collectivités s'y mettent, savez-vous ?

Par ex http://www.manche.fr/culture/droits-culturels.aspx

 

La cuisson des pâtes, ça peut relever d'un mode de vie, d'une tradition, voire d'une conviction (al dente sinon rien !!!). La cuisson des pâtes, c'est culturel alors, peut-être :drool:

Ou alors tu peux rester dans les années 80. Accepter des objets papier que tu estimes non culturels dans les bibliothèques, ouf. Mais en te pinçant le nez quand tu en parles. Comme si ces pratiques (culturelles)-là puaient ?:sick:

Modifié par Isalabib
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Mais, je ne me pince pas le nez, ça a sa place dans une bibliothèque, comme je l'ai dit plusieurs fois, mais ça n'est pas culturel.

Il faut arrêter de voir du culturel dans tout et n'importe quoi. Si tout est culturel, rien ne l'est. 

Je ne considère pas que ma liste de courses donne du sens à mon existence, pas plus que ma façon de cuire mes pâtes. 

 

Ok, donc on admet que "Les droits culturels visent à garantir à chacun la liberté de vivre son identité culturelle, comprise comme « l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité »

Ranger sa maison ne fait pas, selon moi, partie d'une référence permettant d'être reconnu dans sa dignité. Cuire ses pâtes non plus. Faire sa liste de courses non plus. 

 

Si on a cette vision que tout est culturel, alors à quoi cela sert-il d'utiliser le mot "culturel" ? Si tout est culturel alors à quoi cela sert-il de dire "ceci est culturel"? 

Modifié par Babarette
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A rien. Ce n'est pas le sujet. On n'est pas là pour définir ce qui est ou pas culturel, si ?

En tout cas on n'est pas là pour défendre une définition personnelle de ce qui est culturel ou non. 

 

On est là pour parler de ce qui fait notre métier en 2017 et après. 

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Bonjour,

 

Merci pour toutes ces réponses constructives. Le débat sur ce qu'est le culturel ou non était ...intéressant. Cela me conforte dans l'idée que je fais ce métier aussi par passion pour la transmission et le partage et que l'innovation et l'expérimentation en font indéniablement partie.

 

Je vais pouvoir mettre en place mon dossier pour le prêt .... de matériel de sport !!!  sans blague ;) 

Nous avons un fonds bien être qui fonctionne plutôt très bien et les livres de remise en forme ont très largement trouvé leur public. Nous allons donc leur proposer une sélection de matériels : corde à sauter, poids, élastiques, tapis de yoga...

Nous nous inscrivons dans une logique de formation et de transmission de savoirs, l'objet étant indissociable de l'apprentissage. L'idée étant de proposer les livres, les objets, des sélections de vidéo trouvée sur le web, des listes d'associations locales pour pratiquer le sport en groupe. Il y a un travail de médiation très intéressant à réaliser sur ce genre de fonds.

Je monte un dossier pour mes responsables et mon élue et je vous ferai part des évolutions ! 

 

à suivre ... 

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  • 11 months later...

C'est chouette :twitch: ! Merci pour le retour.

 

Les magasins de sport alentours n'ont pas fait la grimace ? Quelles sont les conditions liées au prêt ?

 

Epsy

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Nous n'avons pas beaucoup de matériel, et la durée de prêt est limitée à 1 mois. Finalement cela permet au public de tester et si ça les intéresse et veulent continuer ils peuvent dans ce cas là aller les acheter. 

Nous avons envisager cette installation comme un outil de médiation du nouveau fonds bien être que nous avons créé il y a un an, et non comme un nouveau service à part entière. 

En tout cas ça fonctionne très bien et nous avons déjà prêté depuis le 11 janvier

- 7 cordes à sauter

- 9 fiches d'exercices faites maison

- 12 ballons

- 16 élastiques

soit en taux de rotation : 

Cordes à sauter 1,75

Fiches d'exercice 1,8

Ballons 2,4

Élastiques 3,2

 

Le mémoire de l'Enssib de Justine le Montagner portant sur le prêt d'objet en médiathèque traitera de cette question. 

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