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démarche collaborative pour creation de navette reseau


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bonjour à vous,

je souhaiterai engager pour la création de notre navette interco au sein de notre réseau une démarche collaborative. vous allez me dire qui dit réseau dit forcement collaboration ! certes mais pour le moment je dirai que la collaboration se borne un peu à : ce que je propose es ce validé ou non par les différentes équipes du réseau; j'aimerai qu'elles mettent un peu plus "les mains dans le cambouis". Pour rappel je coordonne un réseau de 12 bibliothèques avec une très grande majorité d'équipes de bénévoles en autonomie et j'ai l'impression depuis quelques temps que je suis en train de devenir une sorte de chef du reseau et ce n'est pas du tout mon ambition ! je souhaiterai donc savoir si certains d'entre vous ont ce genre d'expériences  et si oui si vous auriez des conseils à me donner?

Merci bien d'avance

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Créer un réseau c'est d'abord poser un projet de service. Sur cinq ans au moins. Et si un projet de navette en fait partie, il définit les obligations de chacune structure, les coûts inhérents et l'investissement personnel des agents de la Centrale et de la BDP (dont l'apport en livres, expos etc... va aussi passer ensuite en navette locale, il ne faut pas l'oublier.). Cela définit un calendrier et des heures de passages adaptés à chacun. Nous avons opté pour un passage hebdomadaire du mercredi  matin car il incluait ainsi les petites structures type point-lecture ouvertes le mercredi et samedi. Les horaires sont précis. Départ de la Centrale à 9h30, passage à 10h15 chez untel etc...( 11 structures en tout) et retour à la Centrale vers 12h30. C'est contractualisé, pas question de dépassements horaires.

Récemment l'interco a décidé de remplacer la navette interne (conduite par une bibliothécaire) par le recours à un prestataire de service. Le calcul est simple : entre le coût du temps de travail (y compris préparation) d'un agent et le coût prestation d'un chauffeur, c'est le prestataire qui a gagné.

Par contre pas question pour les structures desservies de ne pas être au rendez-vous à l'heure dite. Inconvénient notamment pour les structures bénévoles dont la conception des horaires est parfois un peu flottante.

Autre inconvénient, que je trouve majeur : un bibliothécaire pouvait lors de ses passages transporter de l'information, se tenir au courant des problèmes des uns et des autres, apporter des réponse etc...Bref il était le "fil rouge" du réseau, un lien essentiel. Aujourd'hui, nous avons affaire à un chauffeur, bonjour/au revoir, c'est tout. C'est à mon avis une très très grosse erreur que des "réunions" mensuelles ou autres ne peuvent remplacer.

 

Oui, tu es de fait chef de réseau. Et tu le seras, que tu le veuilles ou non. A toi de savoir limiter ou encadrer cette notion d'autonomie qui est héritée de temps anciens et qui n'est plus de mise. C'est une des choses les plus difficiles à faire passer. Tu bouleverses des habitudes, tu crées de fait, tu essaies de faire comprendre du moins, qu'il y a désormais une interdépendance indispensable entre les uns et les autres, qu'il est devenu impensable de ne pas savoir ce qui se passe ailleurs et que, oui, il y a, pour faire tenir tout ça, un coordinateur, dont la voix est décisive. Ceci dit tu peux confier cette tâche à une de tes agents, mais choisis-la bien car son "relationnel" sera décisif.

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Merci Ferris pour ces infos , je note bien le projet de service  il a déjà bien avancé, mais mon idée était surtout qu'en faisant travailler concrètement les équipes sur l'organisation de la navette, les contraintes seraient peut être mieux comprises (jour fixe ou pas...)et donc mieux assimilées... et puis plusieurs cerveaux valent souvent mieux qu'un seul !  Pour votre navette c'est de l’efficacité car en trois heures pour desservir 11 bibliothèques, c'est rapide. ici le contexte géographique ne le permettra pas je pense...par contre on espère pouvoir confier ça à un agent qui connait les bibliothèques et pourra jouer ce rôle de fil rouge, pas forcément toutes les semaines mais le plus régulièrement possible en tout cas.

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Il y a 2 heures, RLP a dit :

Pour votre navette c'est de l’efficacité car en trois heures pour desservir 11 bibliothèques, c'est rapide.

 

Oui, c'est aussi des économies. Mais le contexte géographique n'est pas très important (moyenne entre communes par rapport à la Centrale, environ entre 6 et 15 km), ce qui est important, et tu le soulignes très bien, c'est que tout le travail est fait en amont par les structures. Le chauffeur ne passe pas plus de 5 mn dans chacune, il amène une caisse et repart avec une autre qui est prête.

C'est cette préparation (sortir les réservations des rayonnages, ce qui est parfois long car les albums par exemple ne sont pas classés par auteur et souvent mélangés par les enfants etc...) qui permet que ça marche et constitue l'essentiel du boulot, le cambouis comme tu le dis.. En fait le travail de préparation des caisses-navette va du mardi au mardi, pour un passage le mercredi. Pour les structures peu ouvertes, il faut simplement commencer plus tôt le mercredi et en faire une partie le samedi, ce qui peut être lourd.

 

Il en va de l'image de marque du Réseau. Une structure qui "oublie" certaines réservations un peu trop systématiquement, ou veut "garder ses nouveautés pour ses lecteurs" et supporte mal qu'un (infâme) lecteur d'une ( infâme) autre bib la demande ("ils n'ont qu'à demander à leur bib de l'acheter") cause du tort à tout le système. Il faut absolument éradiquer ces vieux réflexes "communaux" et patrimoniaux.

 

Le système hebdomadaire tient au fait que la BDP passe à la Centrale (et uniquement, elle ne passe plus dans les autres structures depuis longtemps) tous les vendredis. Or elle amène des livres réservés par toutes les structures. Il va donc falloir que la Centrale les intègre au fonds, et les répartisse dans les caisses. Après réception le mercredi matin, l'après-midi chaque structure envoie des mails  personnels aux lecteurs réservataires pour les informer que leur ouvrage est arrivé et qu'ils ont 15 jours pour venir le chercher.

 

Globalement ça fonctionne. Mais trop peu de lecteurs utilisent la réservation directe par internet via le site. En général c'est nous qui passons la résa à l'accueil après recherche sur le catalogue du Réseau ET sur celui de la BDP, ce qui représente parfois un gros boulot, les demandes des lecteurs étant parfois assez floues. Et les modules de recherche pas toujours au top...

 

Un des derniers Aurélie Valognes m'a été décrit comme "un livre avec comme une nappe genre pique-nique sur la couverture". Heureusement je connaissais la bête et j'ai fait le rapprochement tout de suite.

 

EDIT: Tu as une réponse ENSSIB de 2018 assez complète sur http://www.enssib.fr/content/navette-au-sein-dun-reseau-de-bibliotheques

 

La Charte Réseau de http://www.mediatheques-loire-authion.fr/userfiles/file/Charte_Reseau_bibliotheque-Avril_2015.pdf  est assez complète mais les navettes représentent peu (page 8)

Tous les documents constitutifs du catalogue collectif sont empruntables et réservables par tous les lecteurs inscrits, selon les règles de prêt et de réservation communes aux bibliothèques et quelle que soit la bibliothèque d’inscription des lecteurs. Cette mise en circulation des documents implique la définition des modalités de traitement des réservations, des retours délocalisés, du prêt de sélections bibliographiques entre bibliothèques et des prêts effectués par le BiblioPôle (Bibliothèque Départementale de Prêt du Maine-et-Loire).

Modifié par Ferris
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Je pense que tout a été dit, mais je rajouterais ceci : ton rôle en tant que chef/coordinateur de réseau, c'est aussi d'être présent. De profiter d'une réservation qui met un peu de temps à venir pour visiter la bibliothèque la plus éloignée, s'assurer régulièrement que tout se passe bien, sentir et susciter les motivations parfois fragiles de bénévoles... 

 

J'ai occupé ce rôle pendant quatre ans, et si la BDP était essentielle pour le transport des documents (elle passait systématiquement dans chacune de nos bibliothèques). La personne chargée de cette tâche déposait rapidement la caisse de livres, et repartait. Ce rôle de "fil rouge" est essentiel. A l'exception de quelques fortes personnalités, et aussi car l'agrandissement du fonds documentaire était sensible pour eux, les bibliothécaires et bénévoles ont accueilli très favorablement ce réseau, que je tentais, d'une certaine manière, d'incarner. Quitte à recevoir les appels en panique de bénévoles à 18h le samedi...

 

Quand le réseau sera plus solide, tu pourras réfléchir à des animations itinérantes. Globalement, n'oublie pas qu'une bibliothèque, et c'est ainsi que le perçoivent les gens du "terrain" (et c'est la base de ma réflexion sur mon nouveau poste) s'adresse avant tout à ses lecteurs, aux "locaux". Le réseau peut vite être perçu comme une chimère, un truc un peu flou et franchement peu concret, et puis bon, qu'est-qu'elle nous emmerde la communauté de communes. En étant présent, tu incarneras ce "plus" du réseau, et cet appui essentiel.

 

Enfin, j'espère que vous vous dotés d'un portail numérique pas trop moche et facilement accessible. A ma grande surprise, ça avait beaucoup marché.

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il y a 9 minutes, Kader a dit :

Le réseau peut vite être perçu comme une chimère, un truc un peu flou et franchement peu concret, et puis bon, qu'est-qu'elle nous emmerde la communauté de communes

 

C'est très vrai, et les bénévoles ont ainsi le soutien des populations locales...dont elles font partie. Chez nous par exemple, un lecteur en retard reçoit automatiquement un mail très sec et très administratif. Le problème c'est qu'il émane de la Centrale.

Alors les gens se défoulent sur l'interco, nous prenant même à témoin, ce qui est très gênant. Il y a souvent un contexte historique assez négatif derrière : la bib centrale est située dans la commune la plus grande, (donc la mieux dotée)qui est aussi le siège de l'interco (qui décide de tout pour nous)..C'est vrai qu'elle fait parfois peu de cas des petites villes ou villages. A nous de ne pas transposer dans le réseau ces querelles, parfois très anciennes, entre la "grosse ville qui bouffe tout et que nous on n'a que les miettes et que c'est pas nouveau".

La moindre bavure (equité budgétaire non respectée, durée d'une expo différente selon la commune, passage de navette "oublié" un jour, etc...) peut devenir un véritable handicap et la machine à se défouler se met en marche. Il est bon aussi d'apprendre aux bénévoles qu'il existait des réseaux et des modes de cooperation avant les fusions et les intercos, que des bibliothèques qui coopèrent c'est leur affaire, et que taper sur l'interco ne sert à rien.

Le Réseau sera ce que nous en ferons collectivement, mais si vous voulez la jouer "local" on sera tous perdants.

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@Kader, je réfléchis moi aussi sur cette notion de s'adresser à son propre public, celui que l'on côtoie régulièrement en accueil public, et qui a une bibliothèque "préférée" et d'autant plus chez nous car les élus souhaitent que nous ayons une acquisition partagée. Personnellement travaillant avec des équipes essentiellement bénévoles cet aspect là  me parait très délicat car effectivement la construction de fonds documentaires et difficile à mettre en œuvre sur un territoire vaste et dont les usages ne sont pas les mêmes partout. Je suis assez persuadé que les relations que nous entretenons au quotidien avec notre public jouent grandement dans l'acquisition que nous menons tous même si du coté de certains bénévoles et des professionnels un recul pour offrir plus d'universalité, de proposition et de choix s'opèrent grâce à notre formation initiale.  Par ailleurs le fait d'incarner le réseau ne me pose pas en soi vraiment de problème et je souhaite vraiment que le réseau, pour chaque bibliothèque, permette d'en retirer du bon et soit tirée vers le haut mais être passif et effectivement taper sur la comcom quand ça va pas comme le dit @Ferris est toujours plus facile.  C'est donc pour cela que j'espérais pouvoir les pousser à s'investir d'avantage sur ce qui va les toucher de près que cela soit adapté à leur réalité quotidienne...d'autant plus que ce sont des expériences qu'elles ont déjà puisque la bdp dépose une fois par mois dans les bibliothèques les réservations et qu'elle peuvent avoir un avis critique intéressant pour avoir un service de qualité  au niveau réseau.

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La solution est connue, mais assez lourde a mettre en place, c'est la rotation massive des fonds. Je prend 50 romans du terroir chez A, le les porte pour un an chez B, l'en prends 50 chez B etc....

Si A,B, C etc...ont acquis majoritairement les mêmes livres, ceux demandés par leurs publics, il te restera  une petite marge de manœuvre mais tu auras là un argument massue pour mettre en place une acquisition commune des fonds tenant compte de cette rotation. En gros, je simplifie : Les filles, n'achetez pas les mêmes livres que B, vous les aurez l'année prochaine ! Attention à bien préparer ta réponse à celui qui te dira : mais alors, je ne récupérerai MES livres que dans 12 ans ! La réponse est claire : pendant 12 ans tu auras benéficié gratos des nouveautés des autres, plus les tiennes, et tout ce qui te préoccupe c'est de récupérer tes casseroles ?

 

Si tu as trop de structures pour établir un plan de rotation, ce qui peut être ton cas, tu fais venir les fonds destinés à "rouler" à la Centrale et le dispatching se fait là. Et peut transiter avec les navettes des résas individuelles. Je l'ai pratiqué avec 400 documents, uniquement polars et SF. 400 sur 11 structures c'est tout petit. Mais c'était un début.

Mais le Réseau a finalement préféré passer à un système de commande unique (une personne achète pour tout le monde dans un domaine, suit ce domaine donc évite les doublons etc....). Simple et efficace. Mais finies les acquisitions partagées. Les personnels des petites bibs reçoivent leurs livres de la Centrale mais ne les choisissent plus....donc font la gueule. Logique. Par contre dans les cas où il faudrait peut-être doublonner ou plus, on ne le fait pas, parce qu'on en fait un principe. Ce qui évite de s'interroger sur la pertinence d'acheter 3 Bourdin pour 12 structures. Or un seul Bourdin dans une structure, ça crée des jalousies et surtout ça favorise les lecteurs sachant rechercher et réserver sur Internet de chez eux et pénalise les autres évidemment.

 

L'important, si tu choisis la rotation,  c'est de bien conserver sur l'exemplaire l'origine de l'exemplaire (bib A) pour ne pas refourguer ses propres livres à la même bib evidemment. Tu as donc la bib d'origine et la bib destinataire (ou bib actuelle) qui vont être tes deux marqueurs principaux.

La solution ultime c'est d'arriver à dépersonnaliser tous les fonds. Ce qui veut dire qu'à terme tes mentions Bib A, Bib B etc..vont devenir Bibs annexes (par exemple)

 

Ou alors tu as le système dit des "fonds flottants", c'est à dire qu'un livre arrive en réservation (ou en rotation) dans une bib, mais au lieu de repartir ensuite vers sa bib d'origine il reste dans la bib destinataire jusqu'à ce que quelqu'un le demande ailleurs.

 

le sujet a été pas mal developpé sur http://www.agorabib.fr/topic/2530-fonds-flottants/

 

Il te faut dans tous les cas l'équivalent d'un poste plein temps pour gérer tout ça, de la place en Centrale et un logiciel très clair sur la zone exemplaire.

 

 

 

Modifié par Ferris
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merci ferris , effectivement on va surement envisager sur certains fonds , bd adultes par exemple ou gros caractères de faire des rotations longue idem peut être pour les dvd, en ce qui concerne le reste ça prendra du temps et on restera à mon avis sur une solution hybride car de toute façon je ne suis pas sûr d'avoir vraiment à terme les moyens de gérer au niveau communautaire les acquisitions du reseau entier...

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Tu as raison c'est du lourd à mettre en place. Mais, pédagogiquement parlant, il s'agit de faire comprendre, notamment aux bénévoles des petites structures, que si le Réseau achète 200 polars, leur public local n'en bénéficiera que de 20 (par exemple), ce qui est dommage. Et que le système des réservations individuelles/navette ne permettra pas à tous de profiter de cet apport dans la mesure où une réservation reste individuelle et repart de suite. Les seuls gagnants sont ceux qui font une utilisation massive du système de réservation sur toutes les structures. Et ils ne sont pas nombreux, fracture numérique oblige.

Seul le partage, par la rotation des fonds et/ou une politique d'acquisition concertée par domaines, plus l'apport BDP éventuellement , permettra aux petites structures un peu frileuses de comprendre que leur intérêt n'est pas d'avoir une conception patrimoniale de leurs fonds mais de s'ouvrir au fonds global du réseau.

Effectivement, pour les gros caractères, où la demande est assez forte dans les petites structures bénévoles, c'est un très bon ballon d'essai.

 

Dans tous les cas laisse une petite autonomie d'acquisitions purement locales et non concertées avec le reste du réseau, à tes petites équipes. Sinon la grogne s'installera vite.

 

Bonne chance à toi et tiens-nous au courant car c'est une question récurrente dans tous les réseaux.

Modifié par Ferris
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merci pour ces arguments de poids!! et effectivement je comptais bien leur laisser un part de gestion autonome du budget pour qu'elles s'éclatent!:ahappy:parce que déjà qu'on traine quelques casseroles elles vont finir par me les jetter à la figure !!:hyper::thumbsup:

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