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les bibliothèques: jusqu'où aller?


Louve

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Ci-après l'article de Libé  sur la question de la fracture numérique.

http://www.liberation.fr/france/2018/09/13/en-tant-que-bibliothecaire-on-n-a-pas-un-rapport-administratif-aux-gens_1678224

 

Chez moi, nous avons le même souci, je dis même que l'espace multimédia reçoit systématiquement les personnes les plus éloignées, les plus en difficulté.

Ces personnes chez nous parce que l'on prend le temps, parce que l'on est attentif mais aussi parce qu'elles se sentent protégées, à l'abri.

Aller au CCAS, au "bureau des indigents", dans une asso dédiée à "l'aide aux plus démunis", c'est différent. Là , ils profitent de nos services comme n'importe qui.

Sans oublier les demandeurs d'asile, les prises de rendez-vous pour le renouvellement de titres de séjour. Aller à la sous-préf ce n'est pas la même chose que d'aller à la bib et de le prendre rendez-vous en ligne, pour tout un tas de raisons.

Dernièrement une mamie est venu nous voir envoyée par SFR, un monsieur pour son chèque énergie (l'assistante sociale avait zappé qu'il n'y a plus d'agence dans notre ville et que ce monsieur n'avait pas internet...). 

Bref, c'est un véritable service que nous rendons mais je suis bien consciente que parfois cela nous dépasse 

 

Nous avons mis en place des session de formation à l'outil informatique, du basique ( boîte mail, envoi de mail, de pièce-jointe...) afin de rendre les publics plus autonomes. 

 

 

 

Modifié par Louve
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Il y a 1 heure, Louve a dit :

 

Chez moi, nous avons le même souci, je dis même que l'espace multimédia reçoit systématiquement les personnes les plus éloignées, les plus en difficulté.

 

Eh bien, oui, forcément. Où pourraient-elles aller si ce n'est dans le seul endroit qui offre la "formation" pour le faire ?

 

Par contre, le fait de donner son propre numéro de portable (comme dans l'article), là, ça va trop loin.

Celui d'astreinte de la collectivité :whistle:, à la rigueur, mais le sien non. (Enfin, il faudrait en créer un spécial pour ça, en conciliation avec le CCAS, parce que tout le monde n'a pas un téléphone portable. Et il est anormal d'en exiger un sur un site Internet administratif. Question d'égalité de traitement entre tous les citoyens.)

 

En plus, qui est responsable en cas de problème. Genre déclaration des travaux payés au noir pour les impôts, ou si on abîme un matériel pour aider une personne avec son téléphone portable par exemple, etc.

Il me semble que le chef de service devrait être clair sur le sujet : aider l'usager, jusqu'à quel point ?

Et qui en prend la responsabilité ?

 

La réponse en fin de l'article est intéressante.

La situation est insatisfaisante, car ce n’est pas dans nos missions. On n’est ni chargés d’insertion ni travailleurs sociaux. On bricole, et parfois on fait des bêtises.

 

Les missions peuvent évoluer... mais alors il s'agit de ne plus bricoler.

Il faudrait se former à cette problématique.

 

Et toute la vraie question est ici

Un bibliothécaire fournit un service culturel, pas un service social.

 

A fournir un accès Internet, reste-t-on un service culturel... ou devient-on autre chose ?

 

Un chef de service a le choix entre répondre à ces divers besoins hors culture. Ou pas.

 

 

Donc, pour répondre à ta question Louve : jusqu'où aller ?

Jusqu'aux choix du chef de service.

A lui de définir clairement son périmètre d'actions (plurielles) et de prendre les mesures nécessaires pour ses agents.

 

En suivant l'évolution et les besoins de sa communauté.

Un projet à part entière, il me semble.

Toujours en sachant qu'on n'est pas tout seul.

 

Il y a 2 heures, Louve a dit :

Dernièrement une mamie est venu nous voir envoyée par SFR

 

Et tu n'as pas envoyé de facture à SFR ?

Perso, j'aurais tarifé à 50 euros. :wink:

 

 

 

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Une question présente à la Médiathèque entre Dore et Allier également. Nous avons fait remonter le problème aux élus de la collectivité. Des premières discussions entre élus, il est ressorti que ce ne serait pas dans nos missions d'accompagner les citoyens dans les démarches administratives (en tout cas nos élus ne le souhaitent pas). Mais ils sont également conscients que sur le territoire, aucune structure ne peut répondre à ces besoins. Depuis, les élus réfléchissent à la mise en place d'une Maison de Services au public - MSAP- (sur le site de la Médiathèque ou ailleurs dans la commune), en collaboration avec le Conseil départemental. Un projet qui prendra peut-être forme en 2019 et qui serait, à mon avis, une réponse pertinente face à la croissance des demandes et des limites de nos compétences, dans le respect de l'intimité des personnes. https://www.maisondeservicesaupublic.fr/. Par ailleurs, 3 agents de notre équipe vont participer à une formation proposée par la MD63 sur "l'accompagnement du citoyen dans les démarches administratives".

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Nous avons également une MSAP et offrons une aide (recherches informatiques et photocopies) sur les périodes de fermeture de la MSAP. Une complémentarité existe de fait. 

 

Pour ce qui est du rôle social des bibliothèques, la question est quasiment tranchée, dans son principe, depuis longtemps. Lutter contre les inégalités parait une expression assez claire. Et dans ces inégalités la fracture numérique arrive en bonne place. L' ABF parle même de  lutte contre l'illettrisme et l'illectronisme. Cela fait longtemps que l’évaluation des services au public, et la formation des usagers sont devenus aussi importants que la politique documentaire. Impensable par exemple de concevoir un espace numérique qui n’intégrerait pas formation et auto-formation. Et comment imaginer aider quelqu'un a trouver un site et cesser notre médiation pour ce qui est de l'utilisation des infos que donne ce site ? Car là l’illettrisme rejoint la fracture numerique evidemment. Je suis sur le bon site mais je ne comprends rien à ce qu'ils racontent. Bon, je fais quoi, moi, le cultureux ? Ben j'aide, evidemment...

 

L'évolution des publics le montre aussi (d'où l’interêt d'une évaluation régulière des services rendus) Les classes sociales traditionnellement absentes des bibliothèques ont continué à l’être : les agriculteurs, les artisans, prioritairement et dans les tranches d'âge les plus âgées (montée en charge avec la démographie).

 

La bibliothèque, qui a joué par le passé, notamment au dix-neuvième siècle, un rôle majeur dans la formation des adultes, en lien avec l’éducation populaire, pourrait réinvestir le champ éducatif, tant en matière de formation initiale que de formation continue, en partenariat avec les mouvements d’éducation populaire contemporains. Leur alliance dans une perspective d’accès de tous à l’éducation, dans un environnement administratif et économique de plus en plus complexe, ne peut s’opérer sans impulsion nationale. Des initiatives locales existent aujourd’hui, mais qui ne s’intègrent que trop peu dans les réseaux professionnels et les cadres réglementaires en vigueur pour être toujours efficaces.http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/48221-le-role-social-des-bibliotheques.pdf

 

Autant nous n'avons pas à nous substituer à des institutions existantes, autant notre rôle social de médiation et de réduction des inégalités est reconnu, non quantifiable certes , ou ne peut être limité qu'en fonction d'environnements locaux particuliers. Là encore c'est à l'élu local de trancher, et au chef de service de quantifier les besoins.

 

Des solutions locales peuvent aller assez loin, comme celle évoquée par Geraldine Par ailleurs, 3 agents de notre équipe vont participer à une formation proposée par la MD63 sur "l'accompagnement du citoyen dans les démarches administratives". Du coup ce type d'initiative pourrait fonctionner comme une jurisprudence et rendre cet accompagnement administratif légitime....voire un jour comme faisant autant partie de nos missions que les opérations d'animation par exemple.

 

Dans tous les cas la formulation "Un bibliothécaire fournit un service culturel, pas un service social." est déja largement obsolète, particulièrement dans les environnements sociaux difficiles.

 

Il assez amusant de penser que seule l'absence de lois sur les bibliothèques permet ces avancées, locales toutefois, alors que nous réclamons cette loi. On peut espérer que lorsqu'elle arrivera elle intégrera largement notre rôle social, y compris même jusqu'à des partenariats avec des personnels formés.

 

Modifié par Ferris
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Il y a 4 heures, B. Majour a dit :

Donc, pour répondre à ta question Louve : jusqu'où aller ?

Jusqu'aux choix du chef de service.

A lui de définir clairement son périmètre d'actions (plurielles) et de prendre les mesures nécessaires pour ses agents.

 

En suivant l'évolution et les besoins de sa communauté.

Un projet à part entière, il me semble.

Toujours en sachant qu'on n'est pas tout seul.

 

Entendons-nous bien: je pense que cet accompagnement social fait partie de notre mission, de notre rôe.

Comme le dit Ferris, on ne va pas laisser la personne se démerder devant son écran sans rien faire.

 

C'est d''ailleurs bien pour répondre à cette question que nous avons mis en place des sessions de formation, certaines en partenariat avec des structure de la ville. Nous avons aussi mis en place des rendez-vous personnalisés: la personne prend rendez-vous avec un bibliothécaire, elle l'a pour elle toute seule pendant 2h et peut venir avec son propre matériel. Ca permet de débloquer nombre de situation et on rend un service.

 

Ce qu j'ai pu observer, remarquer c'est aussi la volonté de paraître anonyme pour certains publics, de se fondre dans une masse "normale", "ordinaire" et en venant à la bib, ils trouvent cet anonymat. Je pense que nous devons le prendre en compte mais le directeur, le chef de service doit en être convaincu pour convaincre les élus et les équipes.   

 

Il y a 4 heures, B. Majour a dit :

Et tu n'as pas envoyé de facture à SFR ?

Perso, j'aurais tarifé à 50 euros. :wink:

 

 

la mamie avait pris un abonnement RED, évidemment pas traité en boutique et elle ne savait pas comment bloquer pour que son petit-fils ne dépasse pas le forfait. 

A la boutique, le gars n'a pas cherché à comprendre: il suffit de le faire sur Internet, c'est simple. Y'a Internet à la médiathèque...

 

Comme quoi un service public, ça a des avantages...

La dématérialisation à outrance a ses limites, je suis persuadée que nombre de nos élus (enfin pas chez moi ) n'ont jamais vu de près une personne en difficulté, n'imaginent pas ce que cela peut être. 

 

Nous avons très bonne réputation, les gens se refilent l'info: dernièrement à, à la poste, un monsieur a conseillé à une dame de venir chez nous "ils sont gentils et puis si c'est pas possible ou si ils peuvent pas, ils disent où aller".

 

 

 

 

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Il y a 1 heure, Louve a dit :

Nous avons aussi mis en place des rendez-vous personnalisés: la personne prend rendez-vous avec un bibliothécaire, elle l'a pour elle toute seule pendant 2h et peut venir avec son propre matériel

 

Belle démarche mais bien peu de bibliothèques peuvent se permettre cela, faute de personnel la plupart du temps, voire de créneaux horaires. Mais aussi faute de formation, non pas informatique mais administrative. D'où l’intérêt de partenariats avec les autres services existants, type CCAS ou MSAP.

 

Pour de simples formations de base à l'informatique nous avons pu remarquer que les personnes délaissaient les cours collectifs au profit d'interventions personnalisées d'une heure trente. D'où une difficile planification, la nécessité d'un lieu particulier etc..Cette crainte du regard des autres est légitime et à prendre en compte (encore plus sur des sujets délicats) mais matériellement nous n'étions pas prêts à faire face à une telle demande. Apres quelques années, nous avons fini par renvoyer les personnes vers le Cybercentre, à 35 euros l’inscription et des formations collectives.

 

Le résultat a été catastrophique. Cette année le Cybercentre a fermé, ses postes ont été dispersés vers d'autres institutions (Foyers de jeunes travailleurs etc...). Par contre le responsable est parti....

 

Il y a 1 heure, Louve a dit :

Comme quoi un service public, ça a des avantages...

 

Bien sur chère madame,  et il restera service public desservi par des agents publics de droit public.:tongue:

 

A condition toutefois d'avoir les moyens de ses missions. Et que la réponse apportée soit la même pour tous sur les territoires. Ce qui est loin d'être le cas. Il ne suffit pas de se dire service public, il faut en avoir les moyens. La réduction des inégalités est également territoriale. Les élus ruraux en savent quelque chose. Car il existe aussi une désertification administrative, tout aussi préjudiciable que la désertification médicale et autres. Mais on n'en parle trop peu.

Modifié par Ferris
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il y a 1 minute, Ferris a dit :

Belle démarche mais bien peu de bibliothèques peuvent se permettre cela, faute de personnel la plupart du temps, voire de créneaux horaires. Mais aussi faute de formation, non pas informatique mais administrative. D'où l’intérêt de partenariats avec les autres services existants, type CCAS ou MSAP.

 

 

Nous sommes bien d'accord.

Il y a des limites, et comme l'a très justement compris un de nos habitués, quand cela nous dépasse, nous les réorientons. Pas simplement en leur disant où aller mais en décrochant le téléphone. 

Nous avons acquis une légitimité auprès des collègues de la ville.

Pour le moment, nous pouvons le faire et tant mieux mais cela ne s'est pas fait aisément. Pour tout dire certains agents étaient bien contents d'être peu sollicités, cachés derrière un écran et finalement pas si mécontents que cela de voir la fréquentation baisser.

 

il y a 6 minutes, Ferris a dit :

Bien sur, et il le restera. A condition toutefois d'avoir les moyens de ses missions. Et que la réponse apportée soit la même pour tous sur les territoires. Ce qui est loin d'être le cas.

 

Encore d'accord.

Il nous faut insister sur ce point et dire et redire ce qu'est la bib mais aussi ce que sont nos concitoyens et ça le rapport Orsenna et notre ministre de la culture ne sont pas seulement  passés à côté mais l'ont nié. Ce qui ne m'étonne pas.

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Il y a 2 heures, Louve a dit :

Pour tout dire certains agents étaient bien contents d'être peu sollicités, cachés derrière un écran et finalement pas si mécontents que cela de voir la fréquentation baisser.

 

Cela devrait changer en même temps que le statut....:P

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Le 13/09/2018 à 20:39, Louve a dit :

Pour tout dire certains agents étaient bien contents d'être peu sollicités, cachés derrière un écran et finalement pas si mécontents que cela de voir la fréquentation baisser.

Alors ce sont des agents qui ne sont pas fait pour le service public.

 

Le 13/09/2018 à 18:30, Louve a dit :

Nous avons aussi mis en place des rendez-vous personnalisés: la personne prend rendez-vous avec un bibliothécaire, elle l'a pour elle toute seule pendant 2h et peut venir avec son propre matériel.

C'est le système "J'emprunte un bibliothécaire" ? Grâce à ça, j'ai fait des ateliers personnalisés avec des personnes âgées qui voulaient apprendre à utiliser leur smartphone. Elles l'avaient acheté en boutique en pensant que le vendeur allait leur expliquer ensuite. Mais une fois la vente achevée, il leur a conseillé de télécharger le mode d'emploi sur Internet. Conseil inutile quand il est donné à des personnes qui n'ont pas Internet chez elle et qui ne savent pas (encore) comment l’utiliser sur leur smartphone... Elles se sont senties abandonnées et ce sont donc tournées vers la médiathèque. Apparemment, ce service leur a plu car les personnes qui en ont bénéficié se sont passées le mot.

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Il y a 1 heure, E.D a dit :

Alors ce sont des agents qui ne sont pas fait pour le service public.

 

Non? Sans blague? :hyper:

Mais bouger, tirer des agents qui ont pris des habitudes depuis des années sans que personne ne les remette en cause n'est pas chose aisée. Nous avançons, plus souvent à petits pas qu'à grandes foulées mais nous avançons.

J'ai un équipage de 50 à emmener, alors tu sais, parfois le navire avance moins vite? Enfin, pour le moment nous avons surmonté les gros grains, voire certaines tempêtes mais j'ai hâte que certains débarquent à terre...

 

Il y a 1 heure, E.D a dit :

C'est le système "J'emprunte un bibliothécaire" ? Grâce à ça, j'ai fait des ateliers personnalisés avec des personnes âgées qui voulaient apprendre à utiliser leur smartphone. Elles l'avaient acheté en boutique en pensant que le vendeur allait leur expliquer ensuite. Mais une fois la vente achevée, il leur a conseillé de télécharger le mode d'emploi sur Internet. Conseil inutile quand il est donné à des personnes qui n'ont pas Internet chez elle et qui ne savent pas (encore) comment l’utiliser sur leur smartphone... Elles se sont senties abandonnées et ce sont donc tournées vers la médiathèque. Apparemment, ce service leur a plu car les personnes qui en ont bénéficié se sont passées le mot.

 

Tout à fait.

Le succès est plus qu'au rendez-vous! Le bouche à oreille a fonctionné bien mieux que notre com, mais surtout les usagers en parlent à leur entourage, la fameuse théorie du 1 personne qui en parle à 10 autour d'elle plus efficace qu'un flyer, une affiche... L'engouement s'est régulé mais à un moment, nous avions mis en place des files d'attente!

 

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Le 13/09/2018 à 20:39, Louve a dit :

Il nous faut insister sur ce point et dire et redire ce qu'est la bib mais aussi ce que sont nos concitoyens et ça le rapport Orsenna et notre ministre de la culture ne sont pas seulement  passés à côté mais l'ont nié. Ce qui ne m'étonne pas.

 

Normal, ils ne sont pas en difficultés. Ils font partie de la couche joyeuse de la société où tout est facile et lisse.

Quand ils ne savent pas faire, ils le font faire par d'autres... et ils payent.

 

Ils ne nient pas les choses, ils ne les voient pas.

 

On en a la preuve quand on leur demande le prix du croissant ou du pain. Ils ne savent pas, puisqu'il envoie un employé l'acheter pour eux.

 

Alors comment pourraient-ils savoir qu'une bibliothèque c'est un lieu de formation au quotidien ?

Et on devrait bénéficier de toutes les exceptions pédagogiques et bien plus encore.

 

Le 13/09/2018 à 18:30, Louve a dit :

Entendons-nous bien: je pense que cet accompagnement social fait partie de notre mission, de notre rôle.

 

Et là, il est une chose évidente : plus on fera de social, moins les bénévoles se sentiront partant(e)s.

Ce qui devrait faire plaisir à une de nos connaissances communes. :drool:

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Il y a 2 heures, B. Majour a dit :

plus on fera de social, moins les bénévoles se sentiront partant(e)s

 

Dommage et probablement faux, car accueillir des bénévoles c'est déja faire du social, c'est notre première action de réinsertion,  car cela leur permet de recréer du lien social autour d'elles et de se sentir ainsi mieux insérées dans une société qui, reconnaissons-le est très inégalitaire vis à vis des vieux. Leur bien-être est important. Par ailleurs les publics les plus touchés par le manque de lien social sont precisément les personnes âgées, et pas seulement les fracturés du numérique. Ot quoi de mieux qu'un vieux pour parler à des vieux ?

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il y a 3 minutes, Ferris a dit :

Ot quoi de mieux qu'un vieux pour parler à des vieux ?

 

nan, nan, nan, @Ferris tu oublies les vieux qui sont content de fréquenter la jeunesse! :hyper:

Un de mes agents a un succès monstre auprès des petites vieilles: elles sont prêtes à attendre qu'il ait un créneau libre juste pour être avec lui! 

 

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nan, nan, nan, ça ne marche que dans les deux sens, or tu oublies que les jeunes, majoritairement (on oubliera gentiment les gérontophiles) n'aiment pas fréquenter les vieux. même les leurs quelquefois.

 

Plus sérieusement, je lisais un article très interessant de 2017 qui faisait le point sur le benévolat. En fait le bénévole actuel est un peu comme le fonctionnaire à vie. Il ne lâche prise qu'arrivé au cimetière.

 

Or l'article dit qu'il faut passer passer du bénévolat – plus flou et moins encadré juridiquement – au volontariat qui est « un engagement d’une durée limitée assorti de droits et de devoirs beaucoup plus structurés que le bénévolat est l’une des solutions pour assurer une bonne qualité de services pour toutes les bibliothèques où les bénévoles sont majoritaires. Ce terme de « volontaire », utilisé dans la Charte du bibliothécaire volontaire signifie qu’à l’engagement bénévole initial s’ajoutent un engagement plus poussé et une relation « quasi-contractuelle », qui passe donc par la formalisation de ce même engagement. Bref, en fait on nous parle à mots couverts de bénévoles en CDI.

 

Et de citer Calenge « Le bénévolat reste le bienvenu dans la gestion des très petites bibliothèques (avec l’appui des professionnels locaux ou de ceux de la BDP), pourvu qu’il passe le cap d’une qualification acquise, et s’affirme alors en « volontariat »

 

Lire https://mondedulivre.hypotheses.org/6327 et particulièrement le chapitre intitulé "Une formalisation de l’engagement"

 

Chez nous, comme je l'ai souvent signalé les bénévoles répugnent à se former et aucune n'a accepté de signer la Charte en question. La BDP, censée porter la chose, a elle-même abandonné cette quête depuis longtemps. L'informatisation des structures mixtes en a fait dégager quelques unes. Mais il y a fort à parier que cette contractualisation dont parle l'article, si elle devenait la règle (à partir de 2000h ) en laissera encore davantage sur la route.

 

Il nous restera alors les meilleures.

 

Comme pour les agents.

 

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Le 15/09/2018 à 12:07, Louve a dit :

Mais bouger, tirer des agents qui ont pris des habitudes depuis des années sans que personne ne les remette en cause n'est pas chose aisée.

C'est justement le fait que personne ne les remette en cause qui n'est pas normal. Ça fait partie des missions du chef de service de motiver son équipe. Et les entretiens professionnels en fin d'année sont un bon moyen pour rappeler leur rôle aux agents.

 

Le 15/09/2018 à 17:20, Ferris a dit :

Il nous restera alors les meilleures.

 

Comme pour les agents.

:thumbsup:

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Le 15/09/2018 à 17:20, Ferris a dit :

Et de citer Calenge « Le bénévolat reste le bienvenu dans la gestion des très petites bibliothèques (avec l’appui des professionnels locaux ou de ceux de la BDP), pourvu qu’il passe le cap d’une qualification acquise, et s’affirme alors en « volontariat »

 

Et Bertrand a raison.

 

Regarde chez les pompiers... bénévoles devenus volontaires. C'est entraînement obligatoire tous les samedis matin.

(les bibliothécaires pourraient avoir des Mooc)

 

Ce sera comme pour l'informatique, plus on demandera de compétences "sociales" ou de formateurs... moins les bénévoles mal/peu formés se sentiront à la hauteur.

 

S'il faut commencer à remplir les feuilles d'impôt des autres, ou faire des demandes CMU, ou dépanner le téléphone de la voisine... ils ne seront pas nombreux à pouvoir/vouloir le faire.

 

Demain, tous les bibliothécaires pros seront avant tout des dépatouilleurs informationnels de haut vol.

Trouver le mode d'emploi d'un appareil téléphonique ou la réponse une question sur le cheval blanc d'Henri IV, c'est pareil que d'aider à remplir une feuille d'impôt avec un guide.

 

Là, seuls quelques bénévoles seront capables de suivre.

 

 

 

 

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Il y a 4 heures, E.D a dit :

C'est justement le fait que personne ne les remette en cause qui n'est pas normal. Ça fait partie des missions du chef de service de motiver son équipe. Et les entretiens professionnels en fin d'année sont un bon moyen pour rappeler leur rôle aux agents.

 

Il y a la théorie, la recette donnée et ce qu'on en fait selon les équipes et les territoires.

Il est très rare aujourd'hui de partir de zéro, d'avoir une page vierge, on hérite d'un établissement avec ses règles, ses habitudes. On évolue au sein d'une collectivité, ne pas en tenir compte serait une  erreur fatale.

Motiver, expliquer, éduquer, je le fais. J'ai aussi expliqué que non, non, non, l'évaluation ne consiste pas à augmenter l'évaluation d'une année sur l'autre, que rester "excellent" toute sa carrière est peu crédible, que les habitudes se changent.

Et ça ne se fait pas en claquant des doigts. C'est un travail de longue haleine.

 

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Ce n'est pas faux, mais le coup de l'héritage ne suffit pas. Personnellement je jugerais une équipe à sa capacité à absorber, digérer, s'impliquer dans les changements, tous les changements, qu'il s'agisse des personnes nouvelles, des projets nouveaux, des évolutions de service. Plasticité.

 

Par ailleurs, du coup, comme les changements impliquent plusieurs personnes, l’évaluation individuelle n'est qu'une partie de la vérité, car de fait on travaille en sous-groupes, en secteurs, en binômes etc....

 

Pour moi l'expression "manière de servir", notion très forte de l'évaluation mais très contestée aussi, c'est d'abord la manière de se mettre au service d'un projet et d'une équipe.

Modifié par Ferris
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il y a 5 minutes, Ferris a dit :

Ce n'est pas faux, mais le coup de l'héritage ne suffit pas. Personnellement je jugerais une équipe à sa capacité à absorber, digérer, s'impliquer dans les changements, tous les changements, qu'il s'agisse des personnes nouvelles, des projets nouveaux, des évolutions de service. Plasticité.

 

Toute équipe n'est pas plastique!

 

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Non, mais dans toute équipe tu as des leaderships qui font que, dans la globalité, l'équipe ou les sous-groupes, vont s'adapter. Certains par motivation d'autre par suivisme ou obeissance. Par contre avec des leaders rigides, c'est foutu. Et cela dépasse les grades et les missions. Le charisme négatif d'un traîne-savate est ravageur.

C'est encore plus évident des les réseaux ou plusieurs bibliothèques sont censées fonctionner ensemble, mais peuvent très bien augmenter la proportion de moments ou de sujets de "non-collaboration" avec les autres. Chez nous on fait comme ça....

La plasticité c'est tout simplement la capacité d'adaptation à une situation nouvelle.

Un simple changement d'horaires (publi ou internes) et tu vois tout de suite avec qui tu bosses....

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Il y a 8 heures, Ferris a dit :

La plasticité c'est tout simplement la capacité d'adaptation à une situation nouvelle.

Un simple changement d'horaires (publi ou internes) et tu vois tout de suite avec qui tu bosses....

 

Oui, oui, c'est une évidence.

Tout comme il est une évidence qu'il suffit d'un chieur, d'une râleuse pour te dézinguer un fonctionnement.

 

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Il y a 3 heures, Louve a dit :

Tout comme il est une évidence qu'il suffit d'un chieur, d'une râleuse pour te dézinguer un fonctionnement.

 

Pas si tu as de l'autorité sur le chieur .:shifty:

 

Et c'est là qu'on revient aux propos de E.D

 

Le 17/09/2018 à 10:54, E.D a dit :

C'est justement le fait que personne ne les remette en cause qui n'est pas normal. Ça fait partie des missions du chef de service de motiver son équipe. Et les entretiens professionnels en fin d'année sont un bon moyen pour rappeler leur rôle aux agents.

 

La compétence sans autorité est aussi impuissante que l'autorité sans compétence.

(Hier et Demain de Gustave Le Bon)

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Il y a 1 heure, Ferris a dit :

Pas si tu as de l'autorité sur le chieur .:shifty:

 

 

Ferris! Voyons, tu commence à  me connaître! 

Tu te doutes bien que la chieuse, le boulet, je ne le laisse pas faire!

N'empêche que ce n'est pas si simple. Ca ne me dérange pas, j'aime encadrer et diriger. 

Mais je sais aussi quelles sont les personnes qui pourront me mettre un bordel pas possible, et en essayant en plus de se défiler pour que ça ne retombe pas sur eux.

 

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Tiens, un bon test La troisième édition de la Nuit de la Lecture aura lieu samedi 19 janvier 2019.

https://www.actualitte.com/article/culture-arts-lettres/nuit-de-la-lecture-2019-bibliotheques-et-librairies-feront-nuit-blanche/89014

Tu leur annonces maintenant et tu vas voir les stratégies individuelles se développer en douce pendant trois mois.:yes:

 

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Le 13/09/2018 à 20:28, Ferris a dit :

Belle démarche mais bien peu de bibliothèques peuvent se permettre cela, faute de personnel la plupart du temps, voire de créneaux horaires. Mais aussi faute de formation, non pas informatique mais administrative. D'où l’intérêt de partenariats avec les autres services existants, type CCAS ou MSAP. 

 

Pour palier le manque de personnel, nous avons un service civique dédié sur ce type de mission, d'aide sur ordinateurs (plus large que l'administratif). C'est une réelle aide, même s'ils ne sont pas toujours au fait des mécanismes administratifs et doivent souvent se former avec nous ou... sur le tas. Ca permet aussi d'avoir toujours quelqu'un, sur des créneaux bien identifiés, ce que nous ne pouvons pas faire avec le reste de l'équipe (plus ou moins à l'aise avec le numérique en général d'ailleurs).

 

Pas toujours facile de trouver sa place, malgré notre bonne volonté, pour les aider efficacement, sans commettre de boulettes, tout en devant rester disponible pour orienter un usager sur une recherche par exemple : un vrai travail d'équilibriste ! Et personnellement, je suis toujours un peu mal à l'aise avec toutes ces données personnelles que les usagers nous communiquent allégrement, afin de monter tel ou tel dossier.

 

Epsy.

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