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Romans graphiques


Ferris

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Des collègues ont-ils créé un fonds spécifiques de romans graphiques et si oui, pourraient-ils m'indiquer les techniques utilisées pour le valoriser, où le positionner (en Bd, en jeunesse, en fonds adultes ?), le public-cible défini au départ et le public réel à l'arrivée, les problèmes rencontrés, les sources spécifiques pour les acquisitions, le nombre souhaitable pour donner une visibilité suffisante au fonds etc... Merci de vos réponses. 


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Chez nous, point de rangement spécifique aux romans graphiques, ils sont rangés dans les bacs à BD.


Mise en valeur : nous les mettons très souvent sur des présentoirs à côté des revues pour les rendre plus visibles. Et lors des animations régulières auprès des adultes (type club de lecture), j'en sors toujours au moins un de mon chapeau, même (et surtout) si la séance n'est pas spécialisée BD.


Le public cible : adultes adeptes de la littérature et non allergiques au récit dessiné. On en trouve assez facilement, finalement, car ils savent qu'il existe de la BD dite sérieuse.


Source spécifique : mon librairie BD. Je l'aime. Il est génial. Mais comme je ne suis pas partageuse, je ne vous dirai pas son nom. :tongue:


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Bonjour, 


chez nous les romans graphiques sont rangés à part des séries BD avec une côte différente, dans des bacs et classés par auteur (scénariste ou illustrateur), contrairement aux séries bd qui chez nous sont classés justement au nom de la série. 


Au début les romans graphiques étaient rangés à la suite des séries et j'ai inversé en mettant d'abord les romans graphiques, ce qui les as rendu beaucoup plus visibles et aujourd'hui le nombre de prêt a vraiment augmenté.


Il est vrai aussi qu'ayant repris ce fond en charge il y a 3 ans, j'ai beaucoup renouvelé le fond qui était un peu vieillissant et j'essaie d'être assez réactive avec les nouveautés et l'actualité.


Pour la mise en valeur : tables de présentations, soit uniquement romans graphiques soit avec d'autres documents de la bibliothèque sur un thème précis, et puis la discussion avec le lecteur, tout le temps.....


Pour le public cible, est ce qu'on peut parler d'un public cible pour les romans graphiques, des gros lecteurs de BD, qui lisent à la fois des séries et des romans graphiques, chez nous, ce public là est assez varié, hommes, femmes, jeunes adultes et moins jeunes.


Pour les acquisitions, je m'adresse surtout à mon libraire, et puis internet, les sélections de la cité de la BD d'Angoulême, la presse spécialisée, mais surtout mon libraire qui organise des rencontres mensuelles avec tous les bibliothécaires bd des environs, ce qui permet beaucoup d'échanges entre nous aussi.


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Merci à toutes les deux. Je vois que vous avez la chance d'avoir de très bons libraires et que la médiation reste fondamentale (animations pour Bouille, discussions avec le lecteur pour Mariecapgras). On reste  topographiquement situé en fonds BD, clairement. Mais je note la possibilité d'une mise en valeur thématique avec d'autres types de documents. 


Donc, Mariecapgras : clairement on se situe en espace jeunesse bien que tu ne définisses pas de public-cible ? Cela ne crée pas de handicap à la visibilité du fonds ? Et le nombre (à la louche) de documents (du fonds) pour que ça marche ?


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Pardon pour le manque de précision, les romans graphiques se trouvent en secteur adulte, même rayon que les BD adultes, qui lui même se trouve à côté de la presse adulte, à l'entrée de la bibliothèque, donc même si il n'y a pas d'espace Bd clairement identifié, les romans graphiques sont ce qu'on voit en premier dans le coin BD chez nous, ça aide quand même pour la visibilité du fonds !


 


Pour le nombre de documents, je dirais vraiment à la louche que cela correspond peut être à 25% du fond total des BD adultes (on doit avoir dans les 2500 bd et mangas adultes), et pour les achats je ne me fixe pas vraiment de quotas à acquérir, je fais un suivi dans les séries et en ce qui concerne les romans graphiques, je fais en fonction de la production, de l'actualité.


Pour le public, je précise aussi que la population chez nous est grosso modo issue de classes moyennes et classes moyennes supérieures, est ce que ça ne fait pas une différence avec un public plus populaire ?


 


PS c'est vrai que les libraires avec lesquels je travaille sont très dynamiques, impliqués et de très bons conseils.....;-)


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Ouh la bonne question que voilà, Ferris ! J'avoue que moi aussi, je m'interroge depuis un certain temps sur les romans graphiques. Pour l'instant, la plupart sont avec les BD pour la production adulte, et en jeunesse on en a en BD, en roman, en "albums pour grands" (nous avons 2 bacs à albums destinés aux CM et collégiens... et adultes, qui aiment aussi venir y fouiller !). En fait, le classement dépend beaucoup du format (bah oui, tout bêtement !).


 


J'aurais voulu créer une indication dans nos données locales sur le catalogue, pour qu'au moins on puisse les retrouver, mais mes collègues sont partagées sur l'idée. Du coup, pour l'instant, c'est en stand-by. En jeunesse, je sais de quels documents il s'agit (c'est moi qui les achète la plupart du temps !), mais en adulte, ça semble plus compliqué. Déjà, rien que la définition du roman graphique pose problème : où ça commence et où ça s'arrête ? Will Eisner, ok, mais à part ça ?


 


Bref, je suis très curieuse et intéressée par ce qui se fait dans d'autres bib sur le sujet !!!


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  • 11 months later...

Le Roman graphique c'est de la bande dessinée, on peut dire que c'est un genre à l'intérieur du médium bande dessinée. Historiquement il est issu du terme "Graphic Novel" utilisé par Wil Eisner comme stratégie éditoriale pour son ouvrage "A contract with God". En effet aux USA les "comics" (équivalent de notre terme "bande dessinée") avaient jusqu'à il y a peu de temps et encore pas mal aujourd'hui une acceptation assez restreinte, avec un public spécifique: là bas les comics se diffusent surtout dans la presse ou en fascicules à suivre, d'où l'expression "comic books" qui désigne les receuils de ces fascicules qui permettent d'avoir un récit complet. Will Eisner ne se reconnaissait plus dans ces "comic books" et voulait aussi se démarquer des "comix" (BD underground touchant un public assez confidentiel), il a donc choisi "graphic novel" afin de pouvoir figurer sur les tables des libraires généralistes (rappelons que aux USA et dans les pays anglo-saxons les libraires généralistes n'ont pas de rayon BD contrairement à ici).


Ce terme a été ensuite repris pour désigner un nouveau genre de bande dessinée caractérisée par ce format susceptible de toucher un public plus littéraire: "un récit clos, en bande dessinée, généralement publié dans un format non régulier s’apparentant au livre, et d’une longueur d’au moins une centaine de pages" (http://www.kinephanos.ca/2011/romans-graphiques/).


Cette définition reste à mes yeux insuffisante, je pense que le roman graphique comporte aussi certaines particularités narratives.


Toujours est-il que le roman graphique est un récit en BD, Art Spiegelman l'auteur de Maus le revendique, tout comme Marjane Satrapi ou de nombreux autres auteurs.


Si vous êtes gênés par l'appellation "bande dessinée", si pour vous elle a une connotation enfantine, ou si le mot "bande" vous gêne (tout comme certains américains sont gênés par le mot "comics"), je vous répondrais que le terme a aujourd'hui acquis une acceptation bien plus large que le concept de "bande" et le "44 cc" (album de 44p cartonné en couleurs). Si malgré tout ça ne vous satisfait pas, alors vous pouvez utiliser le concept d'Harry Morgan qui parle de "littératures dessinées" incluant les albums jeunesse, les livres illustrés, voire certains tableaux.


 


Concernant la délimitation de ce regrouperait le rayon "roman graphique" dans une bibliothèque, je ne vois guère que les considérations de format évoquées ci-dessus. De fait les BD en série sont plus faciles à identifier et à isoler que les romans graphiques qui peuvent toucher à tout un tas de formes différentes (one shot, découpage en tomes, carnets et journeaux...etc.).


Modifié par Pigranelle
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Désolée Ferris de te contredire mais moi aussi je souhaite apporter un élément à ce débat ! ;)


 


Pour les distinguer dans notre catalogue, nous avons une cote 3 "Comics" et physiquement, la cote est verte pour les distinguer des autres BD (en blanc) ...


 


J'ai un gros travail à faire aussi pour qu'on puisse utiliser les "genres" sur tous nos documents. Pour le moment, des notices autorités existent mais c'est un chantier que je n'ai pas eu le temps de commencer, il faut tout nettoyer et faire en sorte que ce soit un thesaurus cohérent ... Dans tous les cas, c'est l'objectif parce que ce champs-là est recherchable par les usagers ...


 


voilà !


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Tu as raison bldine. Ma réflexion sur "ce qui clôt definitivement le sujet" était une ironie marquée vis à vis de l'avis très tranché de Pigranelle. Aucun débat n'est clôt, bien évidemment, et par ailleurs je ne vois pas ce qui m'autoriserait à le clore.


 


D'ailleurs depuis que j'ai lancé ce topic, nous avons progressé dans ma bib et bien identifié comics et mangas, comme toi, mais aussi les romans graphiques. Hors des définitions intellectuelles, il se trouve que je privilégie toujours l'attitude des lecteurs : Ayant constaté que le lectorat "ados" ne marchait pas du tout en roman graphique, nous l'avons marqué et déplacé en entrée de secteur de façon à ce que le lectorat adulte puisse y accéder. Idem sur le catalogue. Il fut même question un moment de les placer en secteur romans adultes. :)


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Désolée, loin de moi l'idée de clore le débat :blush:


C'est juste que quand j'entends dire que les romans graphiques c'est pas de la bd ça me met en rogne, c'est comme si on essayait de séparer au sein du medium ce qui lui a permis d'acquérir sa légitimité et ses titres de noblesse (un peu comme si on disait que le cinéma dit "d'auteur" n'est pas du cinéma parce que le cinéma est un média populaire, sauf que les mentalités ont beaucoup évolué depuis les débuts du cinéma, ce qui n'est pas tout à fait le cas pour la bd...).


Bien sur il s'agit là de considérations intellectuelles qui ne sont pas directement liées aux problématiques des bibliothèques qui font avant tout en fonction de leur public et pas des définitions des spécialistes, mais ça n'empêche de s'y intéresser et d'y réfléchir.


Bref Ferris, quand on me cherche sur la BD, on me trouve! :ninja:

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Bien sûr chère Pigranelle. On te trouve. Reste que l'on continue à donner deux noms différents au même "produit", y compris chez les editeurs, ce qui reste étrange, surtout s'il ne s'agit que d'une question de format de d'épaisseur. Ce n'est pas le format qui fait la définition d'un document ou d'un genre littéraire. Voir pour les romans-albums en jeunesse par exemple, qui sont considérés comme des romans jeunesse malgré leur aspect physique totalement albums.


 


Et puis chacun voit midi à sa porte. J'ai un collègue qui classe les Max et Lili, les Tom-Tom et Nana etc...en "premieres Bd", au rayon Bd. On en pensera ce qu'on voudra. Chaque bibliothèque fait ses choix dans ce domaine, par ailleurs très peu "normalisé". Le lien principal que j'avais donné montrait tout l'intérêt de l'aspect historique des choses (et on ne remontait pas à Mathusalem ou au cinema muet). Graphic Novel et Bd furent bien considérés comme deux choses bien différentes, notamment pour se différencier au départ des comics, car nous sommes dans un contexte essentiellement americain au départ, jusque dans les années 80, puis 2000. Par les editeurs (casterman, les Humanos et Flammarion au début) pas par les auteurs ni les publics. Ensuite l'amalgame est fait, en Europe, et malgré l'appellation qui subsiste, ce n'est effectivement plus qu'une question de format etc...Mais Il s'agit là de pure politique éditoriale, c'est tout, pas de contenu.


 


Il n'en reste pas moins que, de nos jours encore : "Jan Baetens fait remarquer que les Américains considèrent le graphic novel comme un genre littéraire : « un roman, fait non pas de mots, mais d’images, de dialogues et de récitatifs. Dans ‘graphic novel’, le mot important est ‘novel’, pas ‘graphic’. » Tandis que dans la sphère d’influence francophone, « l’accent est davantage placé sur le mot ‘graphique’ » (2001 : 8).


 


A chacun de voir ce qu'il fait de tout cela. Rappelons que l'aspect historique est important. Les amateurs de comics qui veulent créer un fonds de reference le savent notamment très bien.


 


Ne soyons donc pas si péremptoires, c'est tout. Et il s'agit de répondre à des interrogations légitimes de collègues qui "voient bien" qu'il s'agit d'un produit différent de la Bd, mais s'interrogent sur la place à leur donner. Et c'est pour cela, me posant des questions moi-même, que j'avais lancé ce topic. :wink: 


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Certes, mais si on résonne en terme de pratiques comme tu nous y invite, il me semble que les publics, que ce soit en bibliothèque ou en librairie, vont chercher les "comics" ou les "romans graphiques" au sein ou à côté du rayon du BD parce que dans leur tête (et dans la mienne aussi) même s'il y a des différences, ça appartient à la sphère BD. Et cela n'empêche d'ailleurs nullement d'en faire des rayonnages séparés qui sont tout à fait justifiés (mais à mes yeux la justification n'est pas dans le fait que ce ne soit pas de la bande dessinée). De la même façon on sépare les romans policiers ou la science-fiction mais pour autant on ne dit pas qu'il ne s'agit pas de romans.


 



 


Ce n'est pas le format qui fait la définition d'un document ou d'un genre littéraire



"Genre" n'est peut-être pas le bon terme, cela dit par exemple c'est bien le format qui définit la nouvelle par rapport au roman, et on pourrait aussi dire que c'est la forme qui définit le théâtre (écrit) ou la poésie, et ce n'est pas parce qu'ils ont des formats différents qu'ils n'appartiennent pas à la sphère Littérature...


 


Maintenant je suis désolée et je m'arrête parce qu'effectivement je m'attaque ici à des considérations théoriques et non pratiques ou professionnelles, je vais aller poster mes commentaires sur le blog de Finkielkraut :wink:  (pour l'allusion voir http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/05/23/repliques-unebdpourfinkie-liste-de-lectures-pour-alain-finkielkraut/)


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On est en train (en traiiiiiiiiiinnnnn, parce qu'on s'en occupe pas tout'suite-là-maintenant-actuellement-dans-l'immédiat) de créer une caisse "romans graphiques", pour en regrouper quelques uns parmi les meilleurs/les classiques avec des idées d'activités/mise en valeur auprès du public. Chez nous, les romans graphiques, aka les-petits-formats-très-épais ne sortent pas du tout, et font l'objet d'une forte discrimination de la part des bibliothécaires, qui elles-même n'arrivent pas ou peu à les faire sortir.


Dans notre cas, c'est vraiment une question de format : BD format traditionnel, tu sors, BD format autre, tu sors pas ; t'as des tongs avec une marguerite dessus tu rentres, t'as des baskets, tu rentres pas.


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Même si c'est des romans graphiques érotiques ? Le grand format racontant l'histoire de la petite Lulinette se faisant défoncer par un pot de rhubarbe, ça marche pas non plus ? :D


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on n'a pas encore proposé...mais on pense inscrire cette épreuve en final de notre grand concours "le meilleur médiateur de France", bientôt diffusé sur M6, dans la catégorie "je fais de la médiation auprès des bénévoles du 8e âge sur la pluralité des collections"


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Une idée pour les faire sortir:  les découper afin de former plusieurs tomes peu épais + refaire la couverture en coloriant celles en noir et blanc par exemple, éventuellement agrandir au format A4, rajouter un bandeau "par l'auteur de..." (au choix Astérix, Tintin, Spirou, Lanfeust, Largo Winch, Thorgal, Blake et Mortimer).


Sinon vous avez identifié pourquoi ça sort pas? C'est quoi votre public-type pour les BD traditionnelles?


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  • 3 years later...

Bonjour tous le monde,

 

Je déterre ce sujet, (créé par l'illustre Ferris un 25 mai 2013, ouahouu !), car nous nous lançons dans la création d'un fonds comics (actuellement, nous avons : Séries, One shot, Comics). Sauf que nous avons du mal à trouver des caractéristiques objectives du roman graphique, pour que nous ne tergiversions pas trop à la réception d'un livre (vous savez, le rêve du en un seul coup d'oeil, je sais si je le mets en one shot ou en roman graphique).

 

Si je résume les caractéristiques émergeant dans cette discussion, partant du principe que le roman graphique est une catégorie d'un type de BD :

  • un récit clos (one shot donc)
  • format non régulier s’apparentant au livre
  • une longueur d’au moins une centaine de pages

Je rajoute ce qui fait débat chez nous : noir et blanc uniquement ou couleur ? Une BD grand format est-elle nécessairement exclue des romans graphiques (= one shot) ? La centaine de pages là, si on en a 60 c'est insuffisant pour prétendre être un roman graphique ? Et... un format atypique en BD + grand nombre de pages = roman graphique (ça ne nous parait franchement pas suffisant mais... ?).

 

En gros, qu'est-ce qui vous pousse à mettre telle BD en roman graphique et telle autre en one shot ? Quels sont vos critères (en ai-je oublié) ?

 

Epsy.

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Merci de déterrer ce sujet. Mais je me rends compte aujourd'hui que de s'interroger sur les formats, la longueur, la classification, pour finir par en faire une sorte de super-bd one shot, ne fait pas avancer le bouchon. Une fois de plus on cherche de la recette pratique. En réalité, chez nous, ce genre marche finalement très mal et on a eu beau le changer de catégorie, rien n'y a fait. Au fond, il faut se rendre à l'evidence : ce genre n'a pas réellement trouvé son public. Et c'est la première question qu'on aurait du se poser. On achète ça pour qui ? Aujourd'hui ces achats sont rares et pesés, car ils coûtent cher et il vaut mieux ne pas se planter. Et ils sont concurrencés par une extension importante des différents genres mangas ados/adultes, même si le contenu n'a rien à voir.

 

J'ai trouvé la question que j'aurais du me poser à l'époque : Que recherche-t-on dans un roman graphique ? Que recherchent les lecteurs dans un roman graphique, par rapport à une bande dessinée classique, une série ? Parmi les personnes interrogées, certaines personnes y recherchent autre chose qu’un récit de genre : l’humour ou l’aventure peuvent bien-sûr s’y retrouver, mais c’est souvent le récit de vie qui attirent les lecteurs, et surtout la façon de le raconter, de le mettre en scène. Pour Elisa Laget, « Généralement, « roman graphique », ça évoque pour moi des œuvres comme Persepolis, La guerre d’Alan, Maus, et puis l’œuvre de David B, L’ascension du Haut Mal. Ou bien Lapinot, voilà, je m’attends un peu plus à des récits axés peut-être plus sur l’autobiographie, peut-être le reportage, des récits plus personnels, des récits plus intimistes. En fait, je m’attends à trouver des histoires qui trouvent un écho plus grand avec mes propres états d’âmes, et peut-être des récits… », tandis que pour Gilles Ciment, « Comme dans un roman, comme dans un film, je cherche à être impressionné par une démarche artistique, par l’expression d’un auteur". C'est dans mémoire de l'ENSSIB.http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/56772-le-roman-graphique-une-bande-dessinee-prescriptrice-de-legitimation-culturelle.pdf

Bref, il y a une ambition littéraire la-dedans qui est absente de la Bd. Donc il y a un public-cible différent. Et donc, pour nous, l a nécessite d'une mise en valeur différente. Il  viendrait à l'idée de personne de faire une soirée ou un café littéraire autour d'une BD ou d'un manga. Par contre c'est tout a fait possible pour Eisner ou Spiegelman. Parce qu'il y a un fond qui n'existe pas ailleurs, sinon dans le roman ou l'autobiographie.

Si javais lu ce mémoire, qui pose les bonnes questions (sans oublier les questions de forme bien entendu), ça m'aurait évité de raconter autant de conneries en 2013.

 

Mais à l'époque j'étais jeune (et beau)....Et un peu con probablement.:wink:

 

J'aime bien cette formule : C'est un genre de bande dessinée faite pour les auteurs qui ne souhaitent pas faire de la bande dessinée.

(a lire sur un petit blog https://romangraphique.jimdo.com/nos-revues/revue-1/le-roman-graphique-de-vie/ ).

 

Quant à la couleur ce n'est plus un problème, on fait les deux maintenant. 

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Merci Ferris pour ta réponse (même si ce que je retiendrai c'est "Mais à l'époque j'étais jeune (et beau)....Et un peu con probablement" :D).

 

Faudra que je signale ce mémoire au chef BD. Mais en même temps, tu dis bien que le public cible est différent. Ce serait donc légitime de les mettre à part, non ? Entre les romans et la BD ?

 

Epsy.

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Il y a 3 heures, Epsy a dit :

Ce serait donc légitime de les mettre à part, non ? Entre les romans et la BD ?

 

 

Mon avis de tout plus que Ferris, surtout le troisième : tout est légitime... du moment que le public s'y retrouve, et emprunte. :wink:

 

C'est le public qui va déterminer la légitimité de ton expérience.

Ma question serait plutôt : pourquoi voulez-vous les séparer ?

Pour leur donner plus de visibilité ?

Pour augmenter leurs prêts ?

Pour faire de la place au fonds comics ?

 

Dans ma structure, on mélange tout.

D'abord par manque de place, ensuite pour que le public fouille un peu, et aussi pour le côté "choc" sur les présentoirs.

Ensuite, pas sûr que mon public fasse le distinguo entre les différents genres. Pour beaucoup, une BD ça reste une BD.

 

Vous avez essayé de squatter quelques présentoirs romans avec des romans graphiques ?

Pour voir s'ils sortent.

 

Maintenant, si vous trouvez le secret pour faire sortir ce genre de gros romans graphiques, merci d'en faire part. :wink:

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Il y a 9 heures, Epsy a dit :

Ce serait donc légitime de les mettre à part, non ? Entre les romans et la BD ?

 

Sans doute. Ce que je sais c'est que le public-Bd ado/adulte n'en veut pas. (quelle que soit la visibilité qu'on leur donne). Les intégrer aux romans parait inefficace. Je pencherais donc pour un espace ou bloc totalement à part, avec des présentoirs incorporés, et un bon renouvellement. Et une possibilité de lecture sur place. Et une bonne présence des classiques du genre. Ensuite on observe une bonne année si un public-cible se crée. Et sinon on arrête et on redisperse. Un bon nombre pourraient aller en histoire, d'autres en biographies (pense à Olympe de Gouges par exemple) certains en romans, etc...

 

D'un autre côté, si tes comics marchent bien, tu peux taper dans le roman graphique en comic  US, plutôt que dans le franco-belge. Tu as une sélection très très américaine sur https://www.bdfugue.com/comics/romans-graphiques. Tu y retrouves les classiques des comics Bd comme Moore, Franck Miller (Sin city...), ou Adlard (celui qui a illustré The Walking Dead) . Evidemment c'est assez particulier et assez chaud, souvent moins épais que le graphique européen, mais l'essentiel c'est de trouver un public qui est déja familier de ce type de contenu.

Modifié par Ferris
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Il y a 21 heures, B. Majour a dit :

Ma question serait plutôt : pourquoi voulez-vous les séparer ?

Pour leur donner plus de visibilité ?

Pour augmenter leurs prêts ?

Pour faire de la place au fonds comics ?

 

Pour faire de la place dans les one shot, pour plus de visibilité, parce qu'on nous a déjà demandé - à plusieurs reprises - de pouvoir les retrouver plus facilement / créer un fonds spécifique pour les romans graphiques.

 

Il y a 21 heures, Ferris a dit :

D'un autre côté, si tes comics marchent bien, tu peux taper dans le roman graphique en comic  US

 

On se retrouve en plein dans ma question de départ ici : nous avons un rayon comics, séparé des BD (mais toujours dans le secteur BD). Les titres qu'on trouve via le liens que tu m'as donné, pour ceux que nous avons acheté, se trouvent soit en comics soit en one shot. D'ailleurs, pour nous, les séries comme Walking dead ou Sin city relèvent plutôt d'abord du comics que du roman graphique, et resteront sans doute dans le rayon comics. Pour les comics en un seul tome, ça a tendance à se compliquer... comics ou roman graphique ? Telle est la question ;-)

 

Epsy.

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Il y a 4 heures, Epsy a dit :

comics ou roman graphique ? Telle est la question ;-)

 

Il ne te reste que le classement en one shot, mais là, question visibilité, c'est un enterrement de première classe. En plus de l'incohérence : les comics séries en comics et les comics one shot en one shot.

 

Bon, je te propose de ressortir le sujet vers 2020/2021, histoire de conserver la cadence.:drool:

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