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De l'(in)utilité des cartes de lecteur


Thalie

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Bien le bonjour,


 


Je viens de commencer un nouveau poste sur un projet de construction de médiathèque dans une commune de 4500 habitants en périphérie urbaine.


En discutant avec mon responsable de la future mise en place de nos services, la question de la véritable utilité des cartes de lecteur s'est posée. Après tout, si on part du principe qu'on accepte le prêt à un usager qui n'a pas sa carte, pourquoi en avoir une ? Il lui suffit de donner son nom pour qu'on puisse accéder à son compte et inscrire ses emprunts.


Le débat est lancé, je suis curieuse de lire vos avis.


 


Merci :)


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Arguments pour conserver la carte :


 


- pour la fiabilité et la rapidité de la transaction


saisir manuellement un nom, puis sélectionner la bonne personne si nom commun à plusieurs individus : c'est + long (il y a parfois la queue au prêt...), et le risque d'erreur est plus important car la saisie est humaine et l'erreur aussi ! et enregistrer les 15 docs de la mère Michel sur le compte de Monsieur Michele, ça peut être gênant...


 


- pour l'utilisation du n° emprunteur et non du nom dans les fonctions réservations (sur place ou à distance sur un portail)


pour l'usager elles se font en général avec son N° d'emprunteur, qu'il trouve sur sa carte


 


- pour garder ouverte la possibilité de passer un jour aux automates de prêt


qui fonctionnent avec lecteur de code-barre


 


- parce que les usagers de bibliothèques y sont habitués


ben oui, ils y tiennent à leur bout de plastique, et c'est la seule preuve matérielle qu'ils sont inscrits chez toi. C'est symbolique, certes, mais après tout les symboles peuvent avoir leur importance !


 


- parce que tu peux en faire un support de com pour ta bibli


la carte lecteur est un des supports de l'identité visuelle de la bibliothèque, si tu as le budget pour bien sûr.


 


Arguments contre ? je laisse faire les suivants :tongue:


Modifié par Isalabib
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Invité Islampunk

Si le lecteur que tu ne connais pas donne un nom d'emprunt, lorsque retard il y a ou tout simplement vol (j'imagine que tu ne demandes pas les pièces d'identité) comment vas-tu le facturer au trésor (mon) public ?


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Bonjour,

 

je me fais l'avocat du diable car l'équipe de bénévoles que j'ai intégrée il y a tout juste un an refuse de demander leur carte aux lecteurs (mais leur en fait une à l'inscription, hein ... à 3 euros la carte). et franchement, si je pouvais contrer leurs arguments.

 

- C'est plus convivial

- On connait bien nos lecteurs, on ne va pas les embêter avec ça
- il faut qu'ils aient un minimum de démarche à accomplir

- On peut faire autrement

- les vols, fausses déclaration, tout ça, ça n'arrive jamais chez nous...

Inutile de préciser qu'on ne remplace pas les cartes perdues du coup. Les lecteurs ont leur numéro de carte pour toute la vie.

 

Pour moi le principaux arguments sont :

- la rapidité et la sécurité

- Le problème de l'égalité de traitement

 

Je précise que chez nous il n'y a pas de justificatif d'identité ni de papiers à remplir... le lecteur donne oralement son nom et son adresse et yippee, il est inscrit. Alors au point où on en est ...

 

Mais c'est difficile de rebrousser chemin car beaucoup lecteurs habitués sont outrés qu'on ose leur demander leur carte. Certain connaissent leur numéro et le donnent.

Thalie tu as une chance : la construction d'une nouvelle médiathèque. A ce moment là tu peux poser les règles clairement quitte à arrondir un peu les angles en rejettant la faute sur le nouveau SIGB ("vous comprenez Mme il ne comprend que le numéro de lecteur et il y a 18 chiffres alors si on peut scanner la carte ...").

 

isalabib, sur l'aspect symbolique de la carte. Oui, certains en sont fier, notamment les enfants. a l'inverse j'ai une dame qui ma signalé qu'elle ne gardait jamais aucune "carte de fidélité" dans son portefeuille. "Mais ce n'est pas une carte de fidélité Mme, c'est une carte d'emprunt".

 

Bon, je suis un cas particulier où l'emprunt avec carte est loin d'être une habitude. Mais quand c'est la règle il y a toujours la question de tolérer ou pas l'emprunt sans carte et sous quelles conditions... urgence à juger au cas par cas ? possibilité de justifier de son identité ?

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Bonjour,


 


Pour éviter les erreurs humaines lorsqu'un usager nous donne son nom, on lui demande également le nom de sa rue, (ou toute autre information), afin de faire une double vérification.


 


La seule chose qui me gêne dans cette méthode est que les informations sont données à l'oral, et que nous n'avons pas de "limite de confidentialité", (vous savez, la petite bande jaune à ne pas dépasser dans certaines administrations...). Du coup, si les usagers n'ont pas de carte, n'importe qui peut entendre les informations transmises, et il n'y a plus aucune confidentialité liée au prêt. Il s'oppose alors, peut-être, les notions de convivialité ("Bonjour Madame Michu, comment va votre mari aujourd'hui ?"), et les notions de confidentialité/distance sociale ("Bonjour Madame, vous avez votre carte ?"). Même si l'un n'empêche pas forcément l'autre, je pense que certains usagers seront davantage du côté convivialité, (à la recherche du contact humain) tandis que d'autres viendront d'abord pour les documents, (le sourire du bibliothécaire, c'est juste du bonus). La carte lecteur est donc d'abord un moyen de garantie de la confidentialité de la transaction.


 


Epsy.


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Cécile Gaultier

Bonjour à tous,


Je rejoins les arguments pour la carte. Le plus gros problème de suppression de la carte est selon moi, comme le dit michmaa, l'égalité de traitement. Si on est supposé connaître tous les usagers par leur nom, cela floute la limite perso/public, notamment dans le zones rurales. cela peut mettre mal à l'aise des gens qui viennent peu souvent (on leur demande leur nom, voir de l'épeler, alors qu'aux autres usagers on ne leur demande rien).


Si je retiens le nom de Mme Michu, je vais peut-être retenir aussi qu'elle a emprunté des livres sur le divorce, la cuisine italienne et un CD d'André Rieu, et du coup ça pose la question du respect de la vie privée des usagers (je me fiche que Mme Michu ait des problèmes de couple, mange de pâtes et écoute de la soupe).


A l'argument "c'est plus convivial", je dirais "levez vos fesses de vos banques d'accueil, vous verrez que conseiller des livres en rayon c'est plus convivial que demander son nom de famille à quelqu'un!!!!"


La carte est un outil, ni plus ni moins, cela évite des erreurs, permet de traiter tout le monde pareil, et permet de se concentrer sur nos vraies missions!


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Cela facilite et uniformise les pratiques professionnelles  entre tous les collaborateurs de la bibliothèque qui ne connaissent pas tous Mme Michu

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Invité Islampunk

C'est l'occasion de l'imposer (ou de poser la question aux élus et ainsi de réaliser une charte d'utilisation)... pis d'abord c'est toi la pro alors les vieux croûtons de bénévoles du vent... oui je hais les bénévoles (un boulot c'est un boulot, point final !).... demander donc aux urgences un bénévole pour vous opérer du cancer du bras droit...


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La question de la convivialité bénévolesque dans les petits bleds où chacun connait la couleur des chaussettes de son voisin, est une vraie question. Le bénévole rejette tout ce qui peut s'apparenter à de l'anonymat. Il y en a qui tutoient, appellent les lectrices par leurs prénoms et leur font la bise : Je l'ai vu ! Alors l'anonymat comme garantie des droits individuels des personnes (et de l'égalité de traitement entre les lecteurs), ça leur passera toujours au dessus. On peut comprendre car il y a un contexte local qui pousse à cela. Tu ne peux pas demander à un bénévole de traiter comme une anonyme sa voisine de palier ou sa bouchère. Lui demander une "carte", c'est presque une grossièreté, c'est faire "comme si" on se connaissait pas, tu imagines! Et ça peut aller assez loin dans la mesure où même pour l'inscription on ne demande rien comme justificatif. Michmaa a cent fois raison de soulever ce problème Et cela concerne sans doute beaucoup de gens.


 


Mais là où ça ne va plus c'est quand cette convivialité déborde sur une différence de traitement ! Car figurez-vous que dans les village la petite bib est aussi  le reflet des tensions locales. Et que tout le monde n'est pas reçu de la même façon non plus. Et que si madame Michu, une vieille copine, se verra proposer une petite prolongation en plus ou un livre en plus, ou des "c'est pas bien grave, je vais t'arranger ça" comme s'il en pleuvait, et qu'à trois mètre il y a un pauvre pelé, qui n'est pas un copain, et qui entend ça...ça ne va plus ! Et c'est d'autant plus grave que plusieurs bénévoles se succèdent au poste de prêt dans la semaine, voire dans la même journée ! Et que chacune a ses copines et ses pas-copines.


 


Les lois de la République s'arrêtent à la porte du village? Et le Règlement intérieur sert de papier-cul dans nos villages ?


 


En plus les bénévoles sont souvent âgées et connaissent tout le monde...sauf ceux qu'elles ne connaissent pas ou celles qu'elles n'aiment pas.


 


Donc imposer la carte et la présentation de la carte (qui est personnelle, comme le stipulent les règlements intérieur) c'est un facteur d'égalité. C'est faire entrer la République à la bibliothèque. C'est un symbole, comme dit Isalabib, mais un symbole de citoyenneté. Elle signifie cette putain de carte que j'ai le droit d'être traité de la même façon par Claudette qui trône derrière son écran, fière de son pouvoir sur son petit monde, agitant sa scanette comme un sceptre impérial, que sa copine Michu "que j'ai été à l'école avec elle, vous vous rendez pas compte, M'sieur Ferris !". Si Claudette, on se rend bien compte, mais t'es plus à la récré, t'as plus 6 ans, t'es une citoyenne de 70 berges et tu fais du service public !


 


Alors fais pas chier, Claudette, et demande sa carte à la madame-copine ! Ou on va te remplacer par un automate de prêt, ça te pend au nez comme ta moustache mal épilée , je te le dis Claudette ! (Finalement c'est sans doute en campagne qu'ils seraient les plus utiles ces engins !)


 


Ou alors fais aussi la bise au boutonneux qui vient d'entrer et que tu peux pas sacquer vu que sa sœur a mauvais genre et qu'il parait qu'on dit que ....


 


Ceci dit, je désapprouve fortement les propos de monsieur Islampunk, citoyen français, qui traite les bénévoles de vieux croûtons .


 


D'ailleurs je mets toujours des vieux croûtons dans ma soupe de legumes...


Modifié par Ferris
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La carte de bibliothèque dans une commune péri-urbaine : je dirais obligatoire, mais pas indispensable.


 


Explication : On ne connait pas tout le monde, et une carte permet de donner un côté "officiel" à l'inscription. De plus, comme l'a dit Epsy, certains viennent chercher la convivialité, d'autres juste des documents. A ces premiers, le fait de dire au moment de l'emprunt avant qu'elle ne dégaine sa carte "Vous êtes Mme Michu, c'est bien ça ? Augustine ?" si on ne la connait pas bien encore (on aura pris soin de vérifier le nom au moment du retour) et bien Mme Augustine Michu va être enchantée ! Par contre, M. Martin qui présente sa carte en arrivant sans chercher de contact, tu scannes la carte avec un beau sourire et voilà. Bon, ceci n'est valable que dans des structures de petite taille, pas dans des communes de 100 000 habitants.


 


Je n'ai travaillé que dans des communes rurales de 3000 habitants maximum. Forcément, les habitués on les connait au bout d'un moment. Et leur demander leur carte serait un affront pour eux ! Et attendre qu'ils cherchent leur portefeuille au fond du sac, qu'ils cherchent leur carte au milieu de toutes les autres cartes de leur portefeuille alors que l'on connait leur nom, franchement, non, ça n'est pas plus rapide.


 


La convivialité se passe dans les rayons, mais aussi à la banque de prêt ! Certaines personnes restent là pour discuter, sachant la personne disponible, alors qu'elle aurait peur de déranger une personne qui range dans les rayons (Je ne vais pas la déranger pendant qu'elle travaille !) Et connaître le nom des usagers ne signifie pas faire de traitements de faveurs par ailleurs, si Mme Augustine Michu peut prolonger son livre, M. Dupont doit pouvoir faire de même. Et si M. Dupont ne peut pas réserver tel document pour X raison, il n'y a pas de raison pour que ce soit possible pour Mme Michu non plus. Même si on n'aime pas M. Dupont et que Mme Michu est une copine depuis l'école primaire. C'est à nous d'agir en professionnel du service public, et bien faire comprendre aux bénévoles qu'ils ont une mission de service public et qu'il n'y a pas de traitement de faveur à faire.


 


 


 


Islampunk, être bénévole ne veut pas dire être incompétent. Effectivement, quand tu en vois certaines, t'as envie de te mettre au yoga (zen attitude ! Restons calmes !), mais ce n'est pas général. J'ai découvert l'envers de la banque de prêt en tant que bénévole. Depuis je suis devenue professionnelle. Et je cherche tous les jours à faire en sorte d'être une bonne professionnelle, même si je n'ai pas fais les études ad hoc. Et je ne suis pas un vieux crouton, d'abord !

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Invité Islampunk

Punaise le scoop, Ferris mange des vieux... :hyper:


 


le bénévolat en temps de crise constitue la protection la plus efficace du travail précarisé. Combien suivent des formations, études et stages pour se voir refuser un poste car bénévole il y a ! A compétence égale salaire égal, donc tous les agents de catégories C et autres ne devraient même pas être payés ! Sans compter (enfin si), le nombre de personne à qui l'on prétend qu'après une longue période de bénévolat c'est l'emploi assuré...


 


Je ne compte plus en outre les médiathèques gérées en bénévolat où le lien de parenté avec le ou la maire est légion.


 


Alors oui les lois de la République sont bafouées et le plus souvent par ceux qui en sont garants (élus) pour satisfaire l'appétit de Mme Michu, en bonne dame patronesse, d'étaler sa science et sa bile sur l'autre, le jeune, le voisin, etc. Le système du bénévolat c'est la cooptation à tous les étages... donc je suis contre et pire ça me fout la :sick: .


 


 


 


 


 


 


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Giss, nous sommes d'accord sur l'essentiel, mais il faut faire accepter l'idée que la convivialité ne PEUT pas exonérer de tout sous prétexte qu'on est dans une petite commune. Car il y aura toujours des exclus. Il faut laisser croire que la carte est indispensable POUR TOUS et non pas seulement pour les inconnus. C'est pas difficile de dire à la lectrice, t'as pas ta carte, Michèle, parce que le logiciel me la réclame, tu sais ce que c'est.... Je ne pense pas que Michèle va prendre ça comme une offense énorme. Et puis elle s'habituera. Un bénévole ça se forme. Et leur donner les clés pour jouer ce rôle citoyen, c'est plutôt valorisant.


 


Moi je vais dans la seule pharmacie de mon village. Ils me connaissent par cœur, nom prénom, adresse etc...Mais tu me vois dire que je n'ai pas ma carte vitale mais que "c'est pas grave, vous me connaissez..."


 


Nous sommes une administration, un service public, avec des règles, des modes de fonctionnement. Ce n'est quand même pas un monde de faire passer cette idée, non ?


 


Le débitant de boissons PEUT faire crédit à untel et pas à tel autre, voire même refuser de le servir, car il est chez lui et fait ce qu'il veut. Il a un certain droit à la discrimination. Nous non. Citoyenneté. Dont nous serions en plus les écoles...


 


on fiche pas la république en l'air simplement pour éviter à une dame d'avoir la peine de farfouiller au fond de son sac, quand même !


 


@Islampunk


Au lieu de proférer des énormités pas franchement rigolotes, tu ferais bien d'aller sur la sous-rubrique bénévoles http://www.agorabib.fr/index.php/topic/336-des-b%C3%A9n%C3%A9voles-en-biblioth%C3%A8que/?hl=benevoles,,où tu apprendras beaucoup de choses. Moi-même, grâce à ces échanges, j'ai mis beaucoup d'eau dans mon vin à ce sujet. Rien n'est simple et les imprécations économico-politicardes ne suffisent jamais...Le bénévolat est un fait. Il faut donc faire avec et voir aussi le positif. Cela n'empêche pas une dose d'humour, mais...


Modifié par Ferris
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Invité Islampunk

Ferris,


 


pour ma part la gestion d'une équipe de bénévole je connais... je l'ai pratiquée 5 ans. Je suis farouchement opposé à ce système lorsqu'il pénètre la sphère publique. Bénévoles ok mais tu restes dans une structure bénévole et non soutenue par des fonds publics... je suis peut-être hussard sur les bords mais les finances et l'emploi ne seraientt pas ce qu'ils sont et notre image non plus si au lieu de confier des postes à des bénévoles on les confiait à des pros...


 


 


Rien ne me fera changer d'avis.


 


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Bonjour

Alors voyons pourquoi je continue à établir des cartes de bibliothèque.

D'abord, parce que sur la nôtre, nous marquons la date de retour prévue et le nombre de documents empruntés.

Ensuite, parce qu'au-dessus de 1000-1500 lecteurs, connaître le nom de chacun et chacune, ça commence à devenir chaud au niveau de la mémoire. Surtout quand les personnes passent trois fois l'an. Ou s'inscrivent une année sur deux.

On a aussi les papis et mamies qui passent à la place de leurs enfants (heureusement, avec les petits enfants et en rapportant des livres la plupart du temps)

Comme le dit Islampunk, si se présenter en donnant juste son nom suffit, rien n'empêche d'utiliser/d'usurper celui d'une personne pas ou peu connue du bibliothécaire en place.

Une carte, ça permet aussi de la réclamer en cas de doute.

Si c'est le fils ou le mari que vous n'avez jamais vus, et qui vient soudain emprunter, on fait quoi ? On prête à l'aveuglette ?
Même s'il n'y a aucun retour ?

On vexe la personne ? (carte d'identité)
On prend le risque d'inscrire des livres en prêt sur une personne sans être 95 % sûr ?


4500 personnes, c'est la taille du village où je travaille... Je ne connais pas tout le monde, loin s'en faut. Et certainement pas les noms de familles de chacun.

Sans oublier les gamins qui deviennent adolescents puis adultes, bref, qui changent de morphologie au cours des années.


Certes, les habitués, on finit par bien les connaître. Et la carte, c'est effectivement plus pour eux (appartenance au club bibliothèque) que pour le bibliothécaire ou pour le logiciel.

Donc, oui, elle n'est pas indispensable pour emprunter des livres.
Elle peut être indispensable pour autre chose.

Par exemple, pour signifier la date de renouvellement de l'abonnement. En cas de gratuité, pas de problème. En cas de paiement, on évite un contestation possible : c'est marqué sur la carte. (ou sur le reçu de paiement qu'il faut aller chercher dans les papiers administratifs).

Pour avoir le nombre de livres à ramener, ou pour avoir son code usager Internet.

Ou pour faciliter la vie du bibliothécaire. Avec un code-barre sur la carte, on scanne la carte et hop, on passe les prêts. Aucune erreur possible ! (contrairement à la saisie manuelle, où il faut faire attention, en particulier dans les cas d'homonymie... même nom, mais pas même famille. Argh !)

Il y a aussi les fétichistes ou collectionneurs de cartes. Ceux qui sont fiers de montrer la carte de bibliothèque des années 1980, puis 1981, etc. :)

Préparer la carte, ça aide aussi à retenir (un peu) le nom de la personne, avec la saisie sur l'ordinateur, c'est le deuxième rappel mémoire. Même si, comme je l'ai dit, au bout de 1000-1500 lecteurs actifs, on commence à saturer et avoir des blancs.
Et de réciter l'alphabet dans sa tête, en espérant que le nom ressorte au passage de la lettre ;-)


Comme le précise également Ferris, une carte, ça permet à un automate de fonctionner.
Toujours le problème de la fiabilité à 100 %

Une carte a vraiment beaucoup d'intérêt, et je ne pense pas m'en séparer de sitôt.

Même si j'embrasse certaines mamies qui passent depuis des années, ou que je serre les mains de la plupart des messieurs.

Mais oui Ferris, ça fait partie de l'accueil :wink:  (Ferris : Il y en a qui tutoient, appellent les lectrices par leurs prénoms et leur font la bise : Je l'ai vu !)
Bref, ça ne m'empêche pas de préférer la carte pour les nouveaux abonnés, que je ne connais pas encore... surtout que ma commune a une croissance annuelle de +5 % de population depuis quelques années.

Ferris : "Et ça peut aller assez loin dans la mesure où même pour l'inscription on ne demande rien comme justificatif."
Mais réclamer un justificatif, c'est illégal, Ferris ! (loi de la simplification administrative : Dans un souci de simplification administrative, le décret du 26 décembre 2000 qui a supprimé les fiches d'état civil a également interdit aux administrations de demander des justificatifs de domicile pour les démarches les plus courantes : délivrance de carte grise, inscription au permis de conduire, inscription en crèche, ouverture de droits dans les caisses d'allocation familiale...)

Et des justificatifs, je peux t'en imprimer autant que tu en veux avec un scanner et logiciel de retouche d'image. Ou changer de crémerie téléphonique/Internet sans t'en avertir.
Alors ?
Valeur du justificatif : nulle.


@ Islampunk : "Je ne compte plus en outre les médiathèques gérées en bénévolat où le lien de parenté avec le ou la maire est légion."

Il faudra nous fournir la liste, mais tu auras aussi droit de rajouter lien de parenté avec un élu.
Là, tu toucheras sans doute plus juste.

En même temps, si je regarde le cas de ma propre bibliothèque au moment de sa création, c'était tout à fait l'inverse. Antagonisme de l'équipe municipale en place face à des bénévoles sur liste d'opposition, avec la forte envie de voir échouer l'association bibliothèque... ce qui n'a pas empêché les élus d'accorder subventions et bâtiment correct pour monter la bibliothèque.

Pendant que tu feras la liste des médiathèques gérées en bénévolat avec lien de parenté, je regarderai - de mon côté - les bibliothèques gérées par des bénévoles dans leurs débuts qui sont devenues 1) municipales 2) avec des professionnels à bord.

Dans ma région, les bibliothèques sorties de terre ex-nihilo avec professionnels inclus sont très très rares. Chez moi, 98 % ont démarré sur un terreau bénévole.

Et je connais aussi des endroits où pas de terreau bénévole = pas de bibliothèque non plus !

Oui, c'est long d'obtenir un poste professionnel... et les finances y sont pour beaucoup dans ma commune (enfin, dans celle où je travaille).
Dans ma propre commune, ce sont encore des bénévoles qui s'occupent de la bibliothèque. Avec l'équation simple : pas de bénévoles = pas de bibliothèque.

A noter.
Tu oublies un maillon essentiel dans ta démarche "haine des bénévoles". La volonté politique.
Et la pression des citoyens.

Tous un peu, beaucoup lâches dans l'affaire. On veut des choses (et des professionnels), mais on attend que ce soit les autres qui poussent la charrue.

Bien cordialement
  B. Majour
 

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"Je suis farouchement opposé à ce système lorsqu'il pénètre la sphère publique"


 


Politiquement, nous aussi. Mais au delà d'un système, les bénévoles sont des gens. Ils existent. Ils sont globalement utiles là où ils sont, surtout dans les villages. Ils ont le droit de ne pas être traités de croûtons. Et si on leur coupe toute subvention, je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire. Dans nos 36500 communes, chiffres à la mode actuellement, et même si une loi vient un jour encadrer tout ça, il n'y aura jamais uniquement des professionnels, surtout des les villes de moins de 2000 hab (seuil administratif où une commune est considérée comme rurale je crois). C'est précisément une harmonie, notamment de nombre, entre bénévoles et professionnels qui permet au bénévolat de rester une plus-value dans les villages. Ne fonçons donc pas sabre au clair sur ces personnes mais battons pour qu'elles soient encadrées et formées.


 


Il y a des régions où sans les bénévoles il n'y a plus de lecture publique, et ce n'est pas qu'une façon de parler !


 


Alors faut avoir ce qu'on veut !


Modifié par Ferris
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@ Bernard


 


Nos mails se sont croisés pendant que je répondais au hussard.


 


"Même si j'embrasse certaines mamies qui passent depuis des années, ou que je serre les mains de la plupart des messieurs.


Mais oui Ferris, ça fait partie de l'accueil  :wink:  (Ferris : Il y en a qui tutoient, appellent les lectrices par leurs prénoms et leur font la bise : Je l'ai vu !)"


 


Non, non et non ! Tu fais ce que tu veux. Mais ériger ça en dogme d'une nécessaire convivialité de proximité, c'est plus de l'accueil, c'est de l'exclusion institutionnalisée. Et ceux qui n'ont droit ni à la bise, ni à la poignée de mains, ni au tutoiement ?


Tu me fais penser à ces bistrots de quartier où il n'y a que les "habitués" qui ont droit de cité. Quand je rentre, j'ai à peine droit à un bonjour, et si je me mets au comptoir on ne m'adresse pas la parole. Si je me mets à une table, là je m'exclue carrément.


 


La République des Habitués ! Merci bien. Rien ne t'empêche d'embrasser tes amis dans la rue ou ailleurs, mais quand tu es en fonction, tu représentes autre chose. Et ils doivent le comprendre. Un anonymat discret, gage d'égalité de traitement,  n'empêche pas un accueil chaleureux et souriant. Facile à faire pour tous. Pourquoi tomber dans les familiarités, les bisouillages et autres comportements discriminatoires ?


 


Je vais te raconter une histoire vécue. J'étais invité un soir dans une petite bib à une soirée de présentation de premiers romans. Bon. Très peu de personnes, essentiellement des "copines du village", toujours les mêmes, m'a t-on confié plus tard. Sauf deux. D'un village voisin. Pour les unes embrassades, anecdotes etc...(du coup on a commencé en retard), pour les deux autres un bonsoir poli. J'ai l’œil à tout. Eh bien, comme par hasard, les deux en question n'ont pas décroché un mot de la soirée. Je ne crois pas trop au hasard.


 


Alors je te renvoie la baballe : Attention à l'accueil, Bernard, quand le côté "clubbing" est trop présent...la qualité de l'accueil s'en ressent. Car il s'agit bien de ressenti, non ?


Modifié par Ferris
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En tous cas, respect des dispositions réglementaires (le Règlement intérieur) voté par le CM et validé en préfecture.  (...) le prêt de documents etc....sur présentation de sa carte de lecteur". Par ailleurs nous la demandons aussi pour les personnes voulant se connecter à internet ou réaliser des photocopies (gratuites mais "réservées aux lecteurs inscrits, sur présentation de leur carte de lecteur" )


 


Par contre il pourrait être stipulé dans un article annexe : les bisous sont obligatoires sur simple présentation de la joue du lecteur à l'agent chargé de l'accueilvil2_amoureux.gif


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Je retiens donc pour le prochain Congrès :


physionomiste ne fait pas partie de l'éventail des métiers exercés en bibliothèque.


"parce qu'au-dessus de 1000-1500 lecteurs, connaître le nom de chacun et chacune, ça commence à devenir chaud au niveau de la mémoire".


detective.gif

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Le bisouillage est une pratique courante, à partir du moment où l'on connait (trop bien ?) les usagers.


Pour conserver l'égalité de traitement envers tous les usagers, peut-être faudrait-il fonctionner comme dans la gendarmerie : changer de bibliothèque tous les 5 ans, afin de ne pas encourager le copinage.


Je ne plaisante pas : je commence à trop bien connaître les lecteurs de la médiathèque, et depuis un an, je me laisse aller aux bisous et aux tutoiements avec certains d'entre eux. Je suis conscience de l'exclusion que cela engendre pour les autres.


Par contre, les cartes, je les demande à tous. Je pense que c'est indispensable justement pour compenser les inévitables "débordements" par ailleurs.


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Bouille, la mobilité forcée va peut-être bien nous tomber dessus, Calire nous l'avait signalé :


http://www.agorabib.fr/index.php/topic/1549-conditions-de-recrutement-fonction-publique-territoriale/?p=6858


 


sauf si le rapport a été enterré depuis, ça je n'en sais rien.


 


Gendarme en bibliothèque : policedetecteur.gif

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La carte ça sert aussi pour tout ce qui est service à distance (consultation du catalogue, accès aux documents en ligne, accès à l'autoformation...etc.), que peut-être vous ou la BDP qui vous épaule décideront de mettre en place un jour ou l'autre (parce que les Mamies allergiques à l'informatique vont laisser place aux vieux geeks un jour). Non?


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Ferris : "Rien ne t'empêche d'embrasser tes amis dans la rue ou ailleurs, mais quand tu es en fonction, tu représentes autre chose."

Eh bien, dans une petite commune, tu es toujours en représentation.
Tu es le bibliothécaire, et les enfants - les adultes aussi - te reconnaissent... partout !

Partout et longtemps.
Même quand ils ont vingt ans et plus, et t'abordent dans une grande surface. (Diable, mais qui est donc ce grand gaillard !)

Alors je te renvoie la baballe : Attention à l'accueil, Bernard, quand le côté "clubbing" est trop présent...la qualité de l'accueil s'en ressent. Car il s'agit bien de ressenti, non ?

Heureusement, je n'embrasse pas tout le monde, hein !

Uniquement ceux qui le souhaitent, idem pour les serre-paluches.

C'est d'autant plus surprenant quand un tout petit échappe à ses parents pour venir m'embrasser, parce qu'il est content de la bibliothèque.


Pour le côté clubbing, je n'y crois pas trop. Bien des gens se reconnaissent et s'embrassent dans ma bibliothèque. Petite ville, activités communes dans les associations. Le règlement n'interdit pas aux usagers de s'embrasser, ou de se saluer lorsqu'ils se rencontrent.
Ça fait partie de la vie.

Certes, en ville plus importante, l'ambiance n'est pas la même, et on ressent bien le côté "l'autre = danger". On croise les gens, il vaut mieux les ignorer.  Chacun reste confiné dans sa propre bulle.

C'est pour ça que j'aime bien mon village, et que je ne suis pas d'accord pour en partir au bout de cinq ans. (comme le propose Bouille. :) ) Les gendarmes ont l'obligation de verbaliser les contrevenants, même les amis, raison majeure pour laquelle ils sont mutés avec régularité : ils ne doivent pas s'attacher. Et la mutation permet aussi de sanctionner les éléments récalcitrants, ou pénibles/trop efficaces.

Nous n'avons pas ce genre de problématique en bibliothèque, et ce serait même préjudiciable à notre fonction. Beaucoup de partenariats sont longs à mettre en place, et encore plus longs à porter leurs fruits. Sans parler de la cohérence des collections.

Ok, Ferris n'a pas tort, le côté pur clubbing peut exister, et il existe comme dans toute activité humaine, services privés compris... mais c'est ce qui nous distingue du privé : nous traitons tout le monde à égalité... en ce qui concerne le travail. (dans le cadre de nos missions.)

Je ne sais pas si la carte de bibliothèque renferme tout ça.
Mais une chose est sûre, elle n'offre pas plus de privilèges aux uns ou aux autres.


"Par contre il pourrait être stipulé dans un article annexe : les bisous sont obligatoires sur simple présentation de la joue du lecteur à l'agent chargé de l'accueil "

Tout dépend de la taille et de la jalousie du ou de la partenaire de la personne embrassée...
vil2_halteres.gif
 

 

Bien cordialement
  B. Majour
 

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Invité Islampunk

"Je suis farouchement opposé à ce système lorsqu'il pénètre la sphère publique"

 

Politiquement, nous aussi. Mais au delà d'un système, les bénévoles sont des gens. Ils existent. Ils sont globalement utiles là où ils sont, surtout dans les villages. Ils ont le droit de ne pas être traités de croûtons. Et si on leur coupe toute subvention, je ne vois pas ce qu'ils pourraient faire. Dans nos 36500 communes, chiffres à la mode actuellement, et même si une loi vient un jour encadrer tout ça, il n'y aura jamais uniquement des professionnels, surtout des les villes de moins de 2000 hab (seuil administratif où une commune est considérée comme rurale je crois). C'est précisément une harmonie, notamment de nombre, entre bénévoles et professionnels qui permet au bénévolat de rester une plus-value dans les villages. Ne fonçons donc pas sabre au clair sur ces personnes mais battons pour qu'elles soient encadrées et formées.

 

Il y a des régions où sans les bénévoles il n'y a plus de lecture publique, et ce n'est pas qu'une façon de parler !

 

Alors faut avoir ce qu'on veut !

Cher Ferris,

 

que pensez alors des regroupements de commune que souhaitent les élus ???

 

1 pro pour 10 bénévoles partout, ouah génial et si on détruit ce qui fait une équipe de pros (avec ses acquis et sa force en tant que groupe), génial aussi, la RH va enfin pouvoir diviser pour mieux régner... formidable.

 

et que dire de la courbe du chômage... trop bien comme disent les djeuns...

 

et j'oubliais (j'ai lu quelques propos féministes) et toi qui parle de réalité sociologique (cf le post sur le boulot et les heures d'ouverture), il y en a une que tu sembles oublier : le fait qu'une femme seule avec enfants est souvent la pro de service ou le "jeune"... voir aussi travailler le dimanche, etc.

 

La lecture quand elle est publique doit l'être au titre du service et donc être soumise (comme tu le faisais savoir) à des règles (cartes, professionnalisme...), tu vois bien que le fait du bénévolat constitue des freins au bon fonctionnement dudit service (sens du premier message). Qui donne les moyens ? Qui a une responsabilité devant le public ? Qui recrute ou pas ? Je te le disais le bénévolat constitue pour moi et en période de crise la pire réponse à nos problèmes et surout à la précarisation du travail ! 

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Bernard, tes propos entérinent définitivement le fait qu'il y a bien en France deux sortes de bibliothèques, et pour toujours. Les conviviales de proximité (j'aime bien mon village) et les anonymes par excès de public (où l'autre = danger). Leur fonctionnement n'y sera bien évidemment pas le même, l'application des règles communes non plus.

"Eh bien, dans une petite commune, tu es toujours en représentation".

 

Non, il ne s'agit pas du coucou dans la rue ou du gamin qui te reconnait etc...tu sais très bien ce que je veux dire. Il ne s'agit pas de ton image personnelle, mais de ton image symbolique : tu représentes le service public, et ta collectivité.

 

L'inconvénient majeur de ton système, outre qu'il peut créer un sentiment de gêne et d'exclusion chez certains (je ne fais pas partie de la famille), c'est que c'est un système qui n'a potentiellement plus de règles. Tout est possible, tout peut s'arranger etc...

 

Tu fais l'apologie du terroir et des bisounours. en refusant de voir l'aspect négatif. Normal, tu as le nez dans le guidon et tu t'y sens bien, je comprends très bien ça.

 

Et puis tu sais, la grande ville froide et anonyme etc...c'est bourré de clichés. Il y a beaucoup d'annexes de quartier où il existe aussi une certaine convivialité. Mais au moins, les gens savent se tenir, c'est tout :cool:

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