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Ἕκτωρ

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Des pauvres à la bibliothèque : enquête au Centre Pompidou

Serge Paugam, Camila Giorgetti

PUF, collection "Le lien sociel", sorti le 27/03/2013, 22 euros

 

Cet ouvrage repose sur une enquête réalisée auprès des publics en difficulté (pauvres, chômeurs, sans-abris…) qui fréquentent la Bibliothèque publique d’information du centre Georges Pompidou. L’accès au savoir et à la culture au sein de cet espace public est pour tous, sans restriction, sans distinction de classes ou de catégories. La bibliothèque du centre Pompidou est à la fois un espace de sociabilité et un espace d’apprentissage de la citoyenneté ; mais elle est aussi le théâtre de tensions plus ou moins fortes entre différents publics qui ne partagent pas forcément les mêmes aspirations, les mêmes goûts et les mêmes valeurs.
Une hiérarchie s’instaure entre les usagers selon leur plus ou moins grande conformité aux pratiques jugées légitimes dans ce type de lieu public. Or, cette hiérarchie implicite est au fondement non seulement de la distinction entre les populations pauvres et celles qui le sont pas, mais aussi de la distinction entre les populations pauvres elles mêmes. L’enquête à la base de cet ouvrage part de l’hypothèse que les publics en difficulté de la bibliothèque du Centre Pompidou peuvent être définis à partir des trois phases de processus de disqualification sociale : la fragilité, la dépendance et la rupture. 
De façon générale, la bibliothèque du Centre Pompidou est pour les pauvres un espace de constitution et de renforcement des liens sociaux. Elle permet réellement de conjurer la disqualification sociale.

 

A lire : http://www.lemonde.fr/livres/article/2013/04/04/serge-paugam-a-la-bibliotheque-des-erudits-qui-vivent-d-un-revenu-minimum_3153606_3260.html

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A lire, c'est certain. Mais si je suis l'article du Monde, le propos est trop ciblé sur Paris et la BPI, ce qui fait que le sujet, très large à priori, en devient un peu anecdotique. Au delà de l'enquête elle-mème, l'intention des auteurs est trop évidente : nous décrire une galaxie-Cour des Miracles regroupant tous les types d'exclusion sociale, dont beaucoup très spécifiques à Paris, ville d'artistes et d'étudiants, et présenter le lieu comme une solution inattendue de requalification sociale par l'accès égalitaire qu'il propose à la culture , lieu  où " Un brillant universitaire ne compte pas plus qu'un chômeur en fin de droits. On peut parler en ce sens d'un apprentissage de la citoyenneté ", tout en reconnaissant que des hierarchies s'instaurent vite entre les exclus eux-mèmes.


 


Paris n'est pas la France et la BPI ne saurait donner une image de ce que sont les bibliothèques. Le sujet nous renvoie tout de mème à nos propres lieux et expériences, tous différents évidemment. Je crains que la mème enquête effectuée sur les bibliothèques moyennes de la totalité du territoire n'eût donné une image beaucoup plus uniforme, moins citoyenne, et quelque part moins porteuse d'espoir que ce que véhicule cette phrase de l'auteur dans l'interview " :  "La découverte des nombreux usages possibles d'une bibliothèque, de l'accès à Internet pour retrouver du travail aux radiateurs pour se réchauffer".


 


Troisième lieu ? En tous cas ce ne sera pas la première étude sur le rôle social des bibliothèques, la réinsertion, la reduction de la fracture numerique par l'accès à internet etc..


 


L'article de Regards.fr  http://www.regards.fr/web/quand-les-pauvres-investissent-une,6445 élargit le propos à d'autres lieux (musées, parcs..) beaucoup moins accueillants et nous renvoie du coup à nos pratiques diverses , ce qui peut -être facteur de débat ici : " Le règlement pourrait pourtant permettre de tenir à distance les indésirables "Il stipule en effet que « les personnes en état d’ébriété ou celles dont l’hygiène ou le comportement sont susceptibles d’être une gêne pour les usagers ou pour le personnel ne sont pas autorisées à accéder à la bibliothèque ». C'est donc bien le choix des bibliothécaires, fidèles à la philosophie première du lieu BPI, qui fait que. Quid de nos règlements et de notre façon de les appliquer ?


 


Cette phrase citée ferme quelque part le sujet en limitant la portée exemplaire de la démonstration : « Tant qu’ils sont définis par leur statut d’assistés, les pauvres, comme le disait Simmel, restent pauvres et rien que pauvres. ».


 


Autrefois les pauvres se réfugiaient dans les églises, seuls lieux dans la ville dont la philosophie comportait également cette obligation d'accueil. On appelait ça la charité. Le bol de soupe et la paillasse remplaçaient le radiateur et internet. Seule manquait l'illusion...

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Pour ceux et celles qui habitent en région Auvergne, le CRI  (Centre Ressources Illettrisme) invite Serge Paugam - à l'occasion de la sortie de l'ouvrage cité ci-dessus  - à animer une conférence sur le thème : Les pauvres et l'accès à la culture : comment surmonter les obstacles ? le mercredi 15 mai 2013 à 14h00 à Clermont-Ferrand - Entrée gratuite sur réservation.


 


 


Pour en savoir plus et réserver.


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