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Des bénévoles en bibliothèque


Bouille

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@ Ferris

Mais pourquoi n'y sont-ils pas restés, bon sang ?

Euh, tu obtiens un concours... et la seule place disponible est en BDP.
Tu refuses ?

Tu changes de région, et le seul endroit où tu es pris, c'est une BDP.
Tu refuses ?

Tu as eu de mauvaises expériences avec les usagers (obligation de leur téléphoner parce qu'ils sont en retard, et parce qu'il faut que les livres reviennent), tu n'as pas pu être sympas avec les gens, tu en as marre de te sentir inefficace et tu penses que travailler avec des professionnels (et des bénévoles, oups ! engagés ouf !) ça va te faciliter la vie... Autant de réponses possibles à un poste en BDP.

Quant à savoir s'ils sont toujours dans leurs bureaux.
Le nombre de fois où j'ai été à la BDP (pour récupérer des documents) et où j'ai vu les bureaux vides, c'est impressionnant.

Ils sont plus souvent en relais ou sur les routes, ou en réunions qu'au bureau.
Quand ils n'assurent pas les formations.

Je les croise souvent aux relais. Où il y a de vraies bibliothèques, avec des fonds à ranger comme dans les vraies bibliothèques, et ça arrive par paquets de 150 bouquins * 2 (puisque nous sommes souvent deux bibliothèques à venir sur le même créneau. D'après une affiche nous sommes 260 bibliothèques sur le département).

La seule différence avec les vraies bibliothèques ?
Le nombre de clients.
Mais en charge de travail, c'est du kif-kif par rapport à une bibliothèque de terrain. Et il faut prévoir, ce que nous, lecteurs bibliothécaires, allons choisir.

Quant aux heures sup, ils en font, eux aussi.
Je le vois à leurs mails (l'heure y est indiquée).

Ok, c'est peut-être que ma BDP est spéciale (et qu'il y a plein de monde de l'ABF qui y travaillent), mais quand même, ils sont souvent sur le terrain.


Tenir un discours unificateur sur les BU, les BM, les BDP...jusqu'aux dépôts, parce que nous oeuvrons tous pour la même cause relève de la profession de foi, mais c'est tout.

N'oublie pas les documentalistes, les archivistes... !  :)

Mais c'est plus qu'une profession de foi, c'est un rêve.

Ce rêve existe déjà dans le monde informatique. On ne se sent jamais tout seul dans ce milieu. Grâce à Internet, on est dans une sorte d'intelligence collective.

Et ce serait impossible dans le monde des bibliothécaires ?

Biblio.fr m'a prouvé le contraire.
Agorabib est le signe que c'est possible.
Ça j'y crois, entre gens de bonne volonté, on va s'entraider.
Et si je te vois participer un peu partout, c'est bien que tu y crois aussi.  :wink:

Je ne suis pas une victime, je suis l'acteur de mes convictions.
Et tant pis si ça prend du temps, ça en vaut le coût.

Bien cordialement
  B. Majour
 

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Bonjour à tous,

 

Je souhaiterais juste dire un mot ou deux sur le sujet toujours tiré de ma propre expérience.

 

J'ai été embauché, il y 7 ans dans une petite commune. Mon contrat de 25 heures me convenait (j'avais un bébé en bas age à ce moment là... Ah ! la fameuse vie privée qui prend parfois le pas sur le non moins fameux service public ...;-). Financièrement je pouvais me le permettre et je prenais la tête d'une bibliothèque, ce que je n'avais jamais fait auparavant. J'y allais piano, piano...

 

Je prenais la place d'un agent (cat. C) qui avait été titularisé après une longue période de bénévolat et qui prenait sa retraite. La bibliothèque comptait 80 abonnés (sans compter les enfants des écoles). Pas l'ombre d'un bénévole alors que la bibliothèque avait été constituée par des bénévoles 15 ans plus tôt.

J'ai remis sur pied cette bibliothèque (je suis passée de 80 à 700 abonnés en 7 ans... Et voui, dans certaine commune, ça bouge ;-)) seule, et aujourd'hui, une personne s'est spontanément présentée pour m'aider. Le bénévole ne cours pas les rues ces temps-ci dans ma commune...

 

Comme je suis assez pénible et que je considère le bénévolat non pas comme de l'esclavage volontaire comme certains élus mais comme un complément pour les petites structures, je prépare la venue de "ma bénévole" (et je vais utiliser la Charte... merci pour le lien !) car je veux qu'elle ait du plaisir à venir et à accomplir son travail (comme moi...). Je veux qu'elle sache que je considère son travail et je veux aussi qu'elle respecte le mien, qu'elle respecte la bibliothèque, ses lecteurs et le service public qu'elle s'engage à tenir à mes côtés. Car oui, nous tenterons d'abord le binome avant que je la lache seule face aux lecteurs.... histoire de la mettre en confiance. Ensuite seulement, je pense me décharger d'une partie de mon travail sur ses épaules...

 

Dans les communes avoisinantes, j'ai les exemples les plus divers  (point lectures avec uniquement des bénévoles, bibliothèque avec un agent associé à plusieurs bénévoles,). Nous communiquons entre nous car j'ai réussi à établir des liens avec chaque responsable (la culture n'étant pas intégrée à l'intercommunalité, nous faisons sans élus référent). Je ne suis jamais méprisante. Par contre, j'estime avoir plus d'expertise dans certains domaines du fait de ma formation professionnelle et de mon passage dans plusieurs structures différentes. De fait, je n'ai jamais eu à le faire remarquer, elles l'ont reconnu par elle-même dès nos premiers contacts.

 

 

Je vais leur renvoyer la balle en m'appuyant sur leur expertise pour gérer "ma bénévole" car de ce point de vue là, c'est moi la novice.

 

Je crois que la bonne entente entre bénévoles et pro ne se pose qu'en terme de relation humaine. Parfois, ça fonctionne direct. Parfois, ça renacle un peu (voire beaucoup pour certains manifestement). Le tout est de s'expliquer et de montrer d'autres points de vue en exemple.

 

Par contre, il faudrait revoir sérieusement l'image de notre métier, et en premier lieu vis à vis des élus . Je suis tout à fait d'accord avec ce que dit B. Majour

 

les gens n'ont aucune idée du travail d'un bibliothécaire. Mais vraiment aucune.
Je ne compte pas le nombre de fois où on me dit, où on m'a dit : "Vous ne vous ennuyez pas ?"
Vous savez pourtant tous que nous, bibliothécaires, sommes à la bibliothèque pour lire. Et qu'on se tourne les pouces en attendant le client. :angel:
Allez, c'est bien l'image que donne les professionnels. Le nez dans un bouquin ou alors à regarder le client arriver pour lui dire bonjour.
Voilà ce que les gens retiennent de nous. On ne fout rien.
C'est la vie cool... Des bénévoles peuvent le faire.

 

Souvent le problème du manque de professionnel dans une petite commune vient du manque de considération de notre métier par les élus. L'engagement d'un pro est purement une question de choix politique (à part dans les toutes petites communes). La mienne ne fait que 3400 habitants et la structure en place ne vivait plus quand je suis arrivée. M'engager était un pari... gagné, je l'espère ;-))

 

J'ai la chance d'être tombée sur des élus qui reconnaissent la valeur de mon travail  que je m'applique à leur expliquer depuis 7 ans avec force documents à l'appui (pour ceux qui aurait la curiosité de me lire... On peut rêver... mais parfois cela arrive... si ! si ! Je vous assure !). Etant bien comprise (du moins c'est ainsi que je vis mes relations avec ma tutelle), j'espère faire de même avec "ma bénévole".

 

Le problème réside donc dans cette question : Comment considérer le travail d'un bénévole en bibliothèque quand le professionnel lui-même sent que son travail n'est pas considéré par sa tutelle ? Ah ! Ah ! Ah ! Question piège !

On en revient encore à la professionnalisation non reconnue de notre métier !

 

 

En attendant une réponse nationale qui ne viendra probablement jamais (Mais où est donc passée la Direction du livre et de la lecture ?), je compte bien faire découvrir le "monde magique" des bibliothèques à "ma bénévole", en espérant, grâce à elle, améliorer encore le service que l'établissement offre aux habitants de la commune. C'est ça le but, non ?

 

à bientôt

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@Bernard : Au besoin, dans l'article 4, tu élimines les mot "et un devoir" La formation professionnelle est un droit "et un devoir" du bibliothécaire volontaire.

 

Et moi, en tant qu'élu , je n'ai plus de contrepartie et je ne signe pas. Cette charte peut certes être remaniée mais sa base reste du donnant-donnant. Et puis ça rend caduc le remboursement des frais de déplacement ou des pertes de salaire pour faits de stages
 

La formation est un plus, pour celles qui le désirent, et elle peut rentrer dans le cadre de projets. Ce n'est pas non plus une obligation absolue : rappel, elle ne l'est pas pour les professionnels ! Si, elle est obligatoire !

 

L'obligation de formation

Le fonctionnaire a le devoir de s'adapter au service public et de mettre ses connaissances à jour régulièrement. Le manquement à cette obligation constitue une faute. ( loi n°83-634 du 13 juillet 1983) Et ça se traduit par le DIF d'au moins 20 heures annuelles. Il existe obligatoirement un plan de formation dans chaque collectivité.

 

Eh ben, Bernard, c'est la grande braderie, on fait sa révolution, c'est le premier mai ? :D

 

Bon muguet quand mème !

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"Et moi, en tant qu'élu , je n'ai plus de contrepartie et je ne signe pas."


 


Plus de contrepartie ???


 


Des bénévoles qui t'assurent un service gratos. Tu appelles ça, plus de contrepartie ?  :tongue:


 


Je regarde les autres associations autour de la nôtre, il n'y a pas de Charte, pas de formation obligatoire, et les élus signent les subventions sans hésiter. (pas grosse les subventions, encore que pour l'école de musique, mais il faut payer les profs)


 


C'est l'article 7 qui va les empêcher de signer, oui.


Parce qu'il y a engagement et budget annuel à prévoir.


 


Pas le reste.


 


Rappelle-toi le côté économique des bénévoles.


 


 


Quant au Dif, il faut encore trouver des formations diffables.


C'est ce que me demande ma DGS. Diffable ?


 


Alors en diffable, on avait la prévention incendie.  :D


Je l'ai faite. Super.


 


Tiens, en diffable, j'aimerais bien savoir ce qui existe en bibliothèque.


Parce que le plan de formation existe, mais côté bib, c'est du plutôt néant.


 


C'était quoi tes dernières formations diffables ?


20 heures annuelles, tu dois bien avoir des souvenirs.  :shifty:


 


Moi, j'ai suivi la formation Sapiens (Blog, recherche d'info sur Internet, Web, EPN), sur les lundis


12 jours... mais pas diffable. N'empêche, c'est l'équivalent de 4 années diffables.


 


Bon muguet à toi aussi,


J'en ai juste sous ma fenêtre, et ils sont très beaux.


  Bernard

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Je n'ai plus aucune contrepartie de formation, donc de qualitatif potentiellement augmenté.. Le donnant-donnant disparait ou devient aléatoire. Certes il reste la "gratuité" du bénévolat en elle-mème, mais ça, par définition, ça n'a pas à être remboursé. Non, là Bernard, tu tires trop sur les ficelles. Cette charte est un document contractuel entre un maire et une bénévole donnée. Elle est très équilibrée entre droits et devoirs pour les deux parties. Si tu touches à un truc l'équilibre est rompu.


Par contre d'accord pour rajouter la protection juridique ( pas sûr que ça ne pose pas de problèmes administratifs, une collectivité ne pouvant apporter cette protection qu'à un agent de la fonction publique ou sous contrat de droit privé. Est-ce que la charte a une valeur contractuelle suffisante, je ne sais pas, ça devient compliqué ) et un article sur la durée de l'engagement. Cela renforce encore la valeur d'engagement de part et d'autre.


 


 


On a un problème de contexte apparemment. Tu es dans un cadre associatif subventionné ? Si c'est le cas, je ne connais pas ce contexte du tout. Je sais que ça doit poser des problèmes car je me souviens qu'une année une petite structure de village avait proposé de passer en statut associatif et que la BDP s'y était fermement opposé, mais je n'ai jamais compris pourquoi.


 


Mes formations ? DIF ou non, on a tout le catalogue CNFPT à notre disposition, formations filière culturelle ou non. Plus les formations BDP (pas d'ABF chez nous au fait) gratuites ou à 46 euros si intervenant exterieur.


 


Ma dernière formation, oui chef : La Bande dessinée adulte ", CNFPT, formation prise en compte au titre de la formation de professionnalisation pour une durée validée à hauteur de 3 jours. La durée de la formation entre dans le cadre statutaire de formation définie par le decret n° 2008-512 du 29 mai 2008 pour l'ensemble des filières " (c'est ce qui est écrit sur mon attestation de stage, je recopie, rien que pour toi, bénévolement :angel:  )


 


 


Salut à toi.


Pas de muguet dans mon jardin cette année, j'avais un beau carré l'an passé, mais avec la flotte, la mousse s'est installée partout, (je pense que c'est ça ...). C'est une année à mousse, y a pas !

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Ferris, je crois que tu mérites la palme du meilleur bénévole en cette fête du travail. Personne n'a autant posté que toi aujourd'hui sur ce forum.


 


:flowers:  ça ne remplace pas le vrai muguet mais le coeur y est !

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Le problème réside donc dans cette question : Comment considérer le travail d'un bénévole en bibliothèque quand le professionnel lui-même sent que son travail n'est pas considéré par sa tutelle ? Ah ! Ah ! Ah ! Question piège !

On en revient encore à la professionnalisation non reconnue de notre métier !

 

Candice exprime mieux que moi ce que je voulais dire lors de ma première intervention sur ce post : le problème vient du fait que des bénévoles faisant peu ou prou le même travail que les professionnels, cela contribue à décrédibiliser les professionnels aux yeux des élus - surtout quand lesdits professionnels sont (beaucoup plus) jeunes (que les élus).

 

On revient finalement à un sujet abordé ailleurs : l'image du métier dans l'imaginaire collectif. Qui est certainement le truc qui me provoquera un cancer ou un ulcère d'estomac à terme, tellement je n'en peux plus de me faire prendre pour une gentille fifille à lunettes, bonne élève à l'école, qui connaît bien son alphabet - indispensable pour bien ranger les livres - et qui, dinosaure qu'elle est, lit des livres dans le silence compassé dans de grandes salles où l'on entend les araignées tisser leurs toiles.

Moi, ça me sort par les yeux. Même si j'ai des lunettes*.

 

Pour en revenir à la Charte du bénévolat en bibliothèque, je suis d'accord avec une intervention disant que cette Charte devait d'abord être rédigée à l'attention des élus, pas à celle des bénévoles. Ils savent ce qu'ils font dans une bib, eux, alors que les élus, pas forcément.

En tout cas, c'est comme cela que je "vendais" la charte aux bénévoles réticents. Je leur expliquais que cela ne les engageait à rien de plus que ce qu'ils faisaient déjà, mais que en revanche, cela engageait la mairie à reconnaître leur travail.

 

* et je ne porte des lunettes que parce que Dame Nature est une vraie peau de vache avec moi : je ne peux pratiquement pas porter de lentilles de contact.

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Cette charte est un document contractuel entre un maire et une bénévole donnée. Elle est très équilibrée entre droits et devoirs pour les deux parties. Si tu touches à un truc l'équilibre est rompu.

Pas si équilibrée que ça.

Regardons un peu ce que ça donne.

Article 3
Le bibliothécaire volontaire collabore avec les bibliothécaires professionnels, dans un esprit de complémentarité au service des usagers actuels, potentiels et futurs de la bibliothèque. Il accepte d'être encadré par ces professionnels. Il a droit à recevoir les responsabilités correspondant à ses compétences.


Ça veut dire quoi au juste.
Quand tu suis la formation BDP, ça signifie que tu es capable d'assumer, seul, toute la charge d'une bibliothèque.

Tu crois vraiment qu'un professionnel va te laisser assumer seul toute la charge de la bibliothèque ?
Quelle part va-t-il se réserver ? (les tâches nobles et les tâches ingrates pourraient vite revenir sur le devant de la scène ;-) )

Autant l'arrivée d'un ou d'une professionnel dans une équipe totalement non formée est un plus pour l'équipe, autant quand tu arrives sur des bénévoles formés, qui ont de l'expérience, qu'est-ce que le professionnel apporte en plus ?

A part récupérer la part intéressante (achat = gestion de la collection = faire plaisir aux amies et se faire plaisir), pour te renvoyer aux tâches basiques de catégorie C (couverture, rangement, accueil), le professionnel est plutôt un intrus indésirable.

Il accepte d'être encadré par ces professionnels. (Quelqu'un pourrait te dire : il accepte les chaînes de l'encadrement professionnel)
Seuls maîtres à bord, les bénévoles n'ont aucune raison de voir l'arrivée du professionnel comme une bénédiction, sauf différence de formation.

Donc, tu vois, pour moi, tu as un gros déséquilibre entre "Il a droit à recevoir les responsabilités correspondant à ses compétences." Et il a un droit et un devoir de se former.

Le premier est un droit potentiel... sous les ordres du professionnel.
Le deuxième est une obligation, un nouvel ordre... dont on ne sait pas bien si le professionnel acceptera de céder du mou.

Là aussi, c'est un point à prendre en compte avec le professionnel.
Si on est formé, il accepte de lâcher combien du budget, combien sur le chapitre acquisition pour qu'on puisse exercer nos "compétences" fraîchement acquises.

Le revers de la formation, il est là.
Face aux gens formés, le professionnel va lâcher quoi ?

Pas besoin d'être formé en BDP pour ranger ou même pour couvrir un document.
On l'apprend sur site. (autre façon de comprendre le mot formation)

Le malaise, il apparaît à l'identique pour le professionnel. Si le supérieur hiérarchique t'envoie en formation acquisition de BD ou gestion d'un budget supérieur à 15 000 € (MAPA)... et qu'à aucun moment il ne te donne un tel budget, qu'à aucun moment il ne te laisse toucher aux BD, tu vas penser quoi de ton supérieur ?... Quoi de cette Charte ?

Oui, sous le mot "devoir", se cachent aussi les obligations du professionnel vis-à-vis des bénévoles !
Ce n'est pas neutre.

Si je te dis que tu as juste un droit d'aller aux formations BD ou budget MAPA, ça n'ouvre aucune obligation par la suite, juste des opportunités.

 

Là, attention au piège pour le professionnel.
Surtout s'il m'oblige, moi bénévole, à signer la Charte. (m'obliger = c'est un ordre là aussi)

Un ordre = des devoirs !
Le professionnel a des devoirs envers les bénévoles.
S'il exige qu'ils se forment, il va devoir offrir des compensations.

La Charte n'est pas juste un éclaircissement élus / bénévoles.
Le professionnel est impliqué lui aussi.

Et il va falloir s'entendre sur ce que recoupe le mot "formation".
Tout le monde n'a peut-être pas besoin d'aller à la BDP pour tout apprendre.

Attention bis au frein que "l'obligation de se former" représente pour recruter de nouveaux bénévoles.
Surtout s'il n'y a aucune embauche en vue.


Pour le côté juridique, je pense qu'il est caché là
"L'autorité publique reconnaît le bibliothécaire volontaire comme concourant au service public."

Mais le rajouter ne mange pas de pain.
Histoire de vérifier si le cas est prévu par la commune. Même s'il y a plus de chances que ce soit le contrat d'assurance de l'association qui entre en ligne de compte. (Là, ça pourrait justifier un léger surplus de subvention pour payer cette clause, ou vérifier qu'elle existe dans le contrat souscrit par l'association)

Tu noteras, que se cache dans la même phrase le droit pour le bénévole de prendre des congés.
Eh oui. Ça paraît idiot peut-être, mais les bénévoles aussi ont droit aux congés, et au droit de ne pas être tout le temps là. Comme toute personne qui concoure au service public.

Mais, comme la Charte a été établie par des professionnels esclavagistes :D , ce n'est pas mentionné.

Le problème est bien que c'est un peu trop cryptique.

 


Un contrat de travail écrit de cette façon, tu voudrais savoir ce qu'il y a derrière les mots.
Cette Charte, ça ressemble un peu, beaucoup à un contrat de travail.
L'obligation de la signer renchérit l'affaire.

Et, en général, quand on fait signer des contrats, c'est qu'il y a un manque de confiance entre les parties. Les hommes et les femmes d'honneur respectent leurs engagements.

A moins que ce ne soit pour se couvrir vis-à-vis de tiers extérieurs au tandem, comme dans les mariages. Dans ce cas, attention aux équilibres triparties.

Quand c'est formalisé, attention aux interprétations des uns et des autres.
 

Bien cordialement
  B. Majour
 

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Donc, tu vois, pour moi, tu as un gros déséquilibre entre "Il a droit à recevoir les responsabilités correspondant à ses compétences." Et il a un droit et un devoir de se former.


 


Justement non, il y a sans doute là la plus grande cohérence entre deux articles. La présence du professionnel est, je te le rappelle, aléatoire. Moi, si je me situe dans le contexte associatif ou petites structures  en régie mais entièrement bénévoles (souvent 10 ou 12), je considère que celle qui a signé et a reçu une formation qualifiante (celles de l'ABF le sont, celles des BDP je ne sais pas) aura de fait des responsabilités plus importantes dans la structure. Recontextualisons. Dans les structures hybrides, évidemment, il y a de fortes chances pour que le salarié lui refile les tâches non-nobles, effectivement.


 


"Et, en général, quand on fait signer des contrats, c'est qu'il y a un manque de confiance entre les parties. Les hommes et les femmes d'honneur respectent leurs engagements.".


 


Alors là, Bernard, ce sera sans doute notre plus gros désaccord de fonds, in et hors bibliothèques. La confiance, c'est comme l'amour, ça n'existe pas à l'état brut, ça ne se cueille pas au bord des chemins. Un diamant ça se taille. La confiance n'existe pas. Ce sont les preuves de confiance qui existent. Et être capable de passer un contrat, c'est un comportement social intelligent et un signe de liberté. L'honneur, c'est très beau dans les livres et les histoires de Pierre Bellemare. Et c'est une soumission à un ordre moral. Le contrat est l'acte volontaire de deux individus libres. S'il a une valeur légale en sus, je ne vois pas en quoi leur honneur en serait sali !


Parles-en effectivement aux imbéciles qui n'ont pas fait de contrat de mariage "parce que ça fait moche", et qui se retrouvent à poil après un divorce. 


 


 


 


 


 


 


 


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Oliburuzainak

Je ne connais pas l'univers de la "Territoriale"  :poke: , et à peine l'univers des bibliothèques associatives du réseau hospitalier ...mais ça fait plusieurs fois que je me pose la question : dans ces bénévoles, est-ce que vous avez beaucoup d'anciens professionnels qui se présentent, de bibliothécaires à la retraite ?


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Heu, il y en a (j'en ai connu...).


Mais on y rencontre aussi beaucoup d'enseignants à la retraite. Ou pas à la retraite d'ailleurs dans des bibliothèques de communes rurales (je vais éviter la mention "point lecture" ou "dépôt", quoique certaines ressemblent autant à des bibliothèques qu'un dépôt de pain à une boulangerie-pâtisserie, mais bon, bref), dans des bibliothèques donc, qui ont débuté à côté de l'école sur la (bonne) volonté d'instituteurs, pardon, "professeurs des écoles" qui y trouvent un autre moyen de militer pour maintenir de la vie au village.


Ils auraient pu monter un club d'astronomie ou une amicale des goûteurs de tomme de nos montagnes mais voilà, pour une raison mystérieuse c'est autour du livre qu'ils ont voulu se rassembler, va comprendre...


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Alors, pour en revenir sur les approximations de mes bénévoles et la Charte...


 


Pour les approximations il s'agit de tout un tas de petites choses qu'elles refusent de changer sous prétexte que "on est une petite association", "nous sommes des bénévoles donc tu ne peux pas avoir les mêmes exigences qu'avec des pros". Je n'ai pas encore déterminé ce qui était important ou non mais voici quelques exemples :


  • absence de procédure : rien n'est demandé à l'inscription (on rempli directement la fiche sur le SIGB, elle n'est jamais vérifiée lors de la réinscription), pas de reçu en échange de la perception des droits d'inscription, prêts sans carte majoritaire. ... C'est plus convivial !
  • Grosses incohérences dans la saisie des ouvrages, incohérence dans le rangement et la cotation (quand il y en a car oui, des livres ont été mis en rayon sans cote... ) ... le rangement et la recherche des livres est une horreur, notamment en jeunesse.
  • Approximation avec les horaires d'ouvertures quand elles sont en autonomie... (c'est rare mais elles se le permettent justement au prétexte que c'est rare...).

 


Bref, pour moi faire signer la charte ce n'est pas qu'une reconnaissance au niveau des élus c'est aussi pour moi un moyen :


  • de leur imposer (si ce n'est aux anciennes de toujours, au moins aux nouvelles) une formation de base.
  • de leur faire reconnaitre (ou connaitre tout court) un certain nombre d'obligations de service public (continuité, neutralité)...
  • faire signer la charte c'est l'occasion d'un débat justement autour des valeurs qu'on est censé porter et des devoirs qu'on a vis à vis de la collectivité au sein du service "bibliothèque".
  • de toute façon, à terme, il faudra que l'association reconnaissent l'autorité publique et accepte l'idée qu'elles ne pourront plus faire ce qu'elles veulent mais devront faire en fonction des priorités qui nous auront été fixées à la mairie.

Cela dit j'aime assez l'idée d'adapter la charte qui, telle qu'elle est sonne un peu comme un texte de loi. J'ai d'ailleurs retrouvé aujourd'hui un exemple de charte disant grosso modo la même chose mais de manière plus conviviale et plus claire.


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  • absence de procédure : rien n'est demandé à l'inscription (on rempli directement la fiche sur le SIGB, elle n'est jamais vérifiée lors de la réinscription), pas de reçu en échange de la perception des droits d'inscription, prêts sans carte majoritaire. ... C'est plus convivial !

"pas de reçu en échange de la perception des droits d'inscription" : perçus au nom de qui/quoi ces droits ? Si c'est une recette pour la commune, c'est pour le trésor public, on est bien d'accord ?

Ce qui implique (et c'est règlementaire, on ne négocie pas avec le percepteur) que les personnes qui encaissent doivent avoir été déclarées par arrêté municipal en tant que "préposées".

Par contre il n'est pas obligatoire de délivrer un reçu. Il est obligatoire d'enregistrer chaque somme perçue (cf ensuite pour le dépôt des recettes au TP), le reçu doit pouvoir être délivré si l'usager le demande.

 

Par contre, si les droits sont versés à l'association, les règles sont sans doute différentes, même si la rigueur comptable est à mon avis aussi de mise.

 

Le problème n'est pas d'exiger des bénévoles qu'ils aient toutes les connaissances et compétences attendues d'un professionnel, c'est qu'ils reconnaissent qu'en pratiquant une activité au sein d'une bibliothèque dite publique, ils entrent dans la sphère du service public. Ce qui implique certaines règles et normes. Leur faire prendre conscience de cet environnement particulier est une première étape, essentielle pour établir la relation de confiance qui vous permettra ensuite de bien fonctionner ensemble.

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Bonjour


 


@Isalabib


Non, ce n'est pas obligatoirement au Trésor Public. Tout dépend si la bibliothèque fonctionne au travers de l'association ou pas.


 


Dans notre cas, nous avons une bibliothèque municipale associative... avec un budget municipal pour l'acquisition et maintenant un emploi rémunéré fourni par la mairie. Les cotisations sont donc perçues par l'association, mais en compensation la mairie ne nous fournit aucunes petites fournitures, ni timbres, ni autres services.


 


Comme je l'explique aux usagers, les cotisations servent à acheter d'autres livres.


 


@Michmaa


 


Mais nous fournissons un reçu, pour éviter les erreurs de double rappel ou pour réclamer le reçu si les personnes contestent.


Et aussi pour que certains se fassent rembourser par leur CE. Reçu + Inscription sur un cahier + inscription à l'ordinateur.


Au niveau de l'association, c'est également obligatoire d'avoir une tenue des comptes. Le trésorier et le président de l'association en sont redevables devant la loi, sous peine d'être accusé de détournements de fonds.


Le reçu prend alors toute son importance pour l'encaissement des chèques.


 


 


Obligatoirement, il y a une signature sur la feuille d'inscription.


Les gens s'engagent à avoir lu le règlement (sinon il ne leur est pas opposable), ils peuvent aussi noter leur droit de rectification des données conformément à la CNIL. (Traitement informatique de leurs données, la déclaration à la CNIL est obligatoire)


 


Prêts sans carte majoritaire ? (ça peut avoir plusieurs sens, donc je ne sais pas)


 


Pour le reste, oui, il y a fatalement des erreurs qui vont être à rectifier.


Livre sans cote = livre introuvable ou livre inclassable.


 


Pour le rangement dans la doc enfants, à regarder comment ça sort avec les enfants.


Simplifier les cotes peut être une excellente chose. Mélanger la doc adulte et enfant, une autre excellente chose. (Meilleure sortie des deux, rangement simplifié, meilleure organisation... nous avons testé. Livres pour adultes non lus par les enfants, mais livres pour enfants empruntés par les adultes, soit pour eux, soit pour leurs enfants).


 


Après, les retards, oui ça arrive. Gênant quand il y a du monde à la porte, gênant autrement ?


Si oui, essaye de te positionner sur le créneau. Si non ou si tu ne peux pas, eh bien tu n'as pas le choix.


 


 


Pour la neutralité, il vaut mieux parler d'accueil.


La continuité, c'est le professionnel qui l'assure.


 


Pour ce qui est des conditions fixées par la mairie, ça me semble évident, mais comme tu le dis à termes. Si jamais ça vient. :wink:


 


La discussion me semble particulièrement intéressante à déclencher, rien que pour voir les réactions des uns et des autres.


Et si tu as le lien vers la Charte plus claire et plus agréable.


Je suis preneur, je pense que d'autres aussi.


 


En tout cas, c'est chouette, tu as quelques chantiers à mettre en place.


Allez, à la rentrée, chaque bénévole doit ramener cinq livres sans cote... et trouver leur cote.


La formation, ça commence ici.


 


Bien cordialement


  B. Majour

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@ Ferris

 

Donc, tu vois, pour moi, tu as un gros déséquilibre entre "Il a droit à recevoir les responsabilités correspondant à ses compétences." Et il a un droit et un devoir de se former.

Justement non, il y a sans doute là la plus grande cohérence entre deux articles. La présence du professionnel est, je te le rappelle, aléatoire. Moi, si je me situe dans le contexte associatif ou petites structures  en régie mais entièrement bénévoles (souvent 10 ou 12), je considère que celle qui a signé et a reçu une formation qualifiante (celles de l'ABF le sont, celles des BDP je ne sais pas) aura de fait des responsabilités plus importantes dans la structure. Recontextualisons. Dans les structures hybrides, évidemment, il y a de fortes chances pour que le salarié lui refile les tâches non-nobles, effectivement.


Ah mais, tout à fait d'accord.
Sauf que dans la Charte, on suppose un professionnel. Article 3.

Dans un contexte pure associatif, tu auras le même niveau de relation : celui qui sait face à celui qui ne sait pas ou qui n'a pas suivi la formation.

Même si j'ai appris sur le tas, et par mes propres moyens, j'ai appris de personnes qui avaient suivi la formation.

Dans un contexte purement associatif, de toute façon, les règles de la Charte ne s'appliquent pas. C'est le bureau qui dirige. Une autre raison qui ne nous a pas fait signer une telle Charte, puisque nous avons déjà un bureau. Et le bureau est responsable devant le maire et les élus.
 
Est-ce que le bureau est plus impliqué que les autres bénévoles ?
La réponse est oui. Et sans doute deux fois oui. (le président peut-être poursuivi en justice et redevable sur ses biens propres, en cas de malversation ou de problèmes graves. Il faut faire très attention avant de devenir président d'association.)

"Et, en général, quand on fait signer des contrats, c'est qu'il y a un manque de confiance entre les parties. Les hommes et les femmes d'honneur respectent leurs engagements.".

Alors là, Bernard, ce sera sans doute notre plus gros désaccord de fonds, in et hors bibliothèques. La confiance, c'est comme l'amour, ça n'existe pas à l'état brut, ça ne se cueille pas au bord des chemins.

Si ça existe... mais tu as raison, ça peut se déliter au cours du temps.
C'est bien pourquoi il y a des contrats

Par contre, dans le cas de bénévoles, si la confiance se délite, rien ne les retiendra. La Charte n'engage que ceux qui y croient. :tongue: Comme pour l'amour que l'on croit éternel, et pour les courts moments où on s'est juré fidélité éternelle, avec toute une palanquée de signatures pour le prouver. De signatures, on a les mêmes sur les papiers du divorce.

Bref, si un professionnel essayait de me retenir avec une telle Charte alors que la confiance est rompue entre nous, il pourrait toujours aller se torcher avec sa Charte.
C'est un peu ça qui me fait rire avec ce type de document. Même signé, sa valeur contractuelle est nulle en ce qui concerne le bénévole. Il peut partir quand il veut.

Un bénévole, c'est pas un pigeon.
S'il se sent insulté ou méprisé, le bénévole peut décider de fermer la boutique ou de tout laisser en plan. Sur l'instant.

Tu comprends pourquoi c'est une question de confiance.
Idem dans un couple. Sauf que dans le couple tu auras toujours une question monétaire ou de biens dans l'escarcelle. Et encore, même dans les couples, si un des deux n'en a rien à faire de tout perdre, du jour au lendemain, c'est Tchao la grosse ou Tchao connard.

Le bénévole, lui, n'a rien à perdre à s'en aller.
Sauf le respect de ses engagements et de son honneur (vis-à-vis des autres bénévoles ou de la population).


C'est pour ça que je dis et je martèle : attention, cette Charte n'a pas beaucoup de valeur pour les bénévoles. Ça se passe à un autre niveau.

Par contre, pour les élus, oui.
Cette Charte est une reconnaissance du travail des bénévoles, et du respect qu'on doit à leur engagement, avec toute la protection nécessaire et le remboursement des frais de formation. (pour ceux et celles qui le désirent)

En plus...

Allez, je vais te dire.
Supposons un instant que je fasse signer cette Charte à mes bénévoles, et que deux d'entre elles aillent suivre la formation BDP. Elles vont apprendre à faire plein de choses, dont la cotation.

Et je vais répondre quoi à leur retour : désolé les filles, je télécharge les notices depuis plus de trois ans. Vous avez passé une journée sur la Dewey, mince, ça ne va pas vous servir à grand chose. La couverture ? vous saviez déjà faire. Bien sûr !

Ah, on vous a parlé des albums, et pas beaucoup du terroir (pourtant votre dada), encore une journée de perdue ? Non, vous savez reconnaître un bon livre d'un moins bon. Super. Pourquoi j'en ai des moins bons ? Parce qu'il faut bien que les gens reconnaissent quelques livres (qu'ils ont acheté) avant d'aborder ceux que les bibliothécaires estiment comme étant bons. Mais ça, c'est l'expérience qui vous l'enseigne et les demandes des lecteurs.

Là, si je suis cohérent, je dois me poser la question :
Est-ce utile d'envoyer mes bénévoles, par devoir, sur ce genre de formation ?

Si elles le souhaitent, oui, bien sûr.
Mais les forcer à perdre trois à cinq jours de leur vie pour continuer à faire ce qu'elles font déjà ?

Attention, à ne pas pousser le bouchon trop loin.
Ni à chercher le conflit sur un papier sans valeur. Ça n'en vaut pas le coup.

Tout conflit est germe d'une perte de confiance.
Quand deux personnes s'accrochent, c'est toute l'équipe qui ripent.

 

Là aussi, l'intérêt va plus être dans la discussion que dans la finalité d'une signature.

Et peut-être à montrer qu'il existe des formations susceptibles d'intéresser les unes ou les autres.

Bien cordialement
  B. Majour
 

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100% d'accord avec Michmaa. La charte, celle-là ou une autre, est d'abord une occasion de signifier qu'on entre dans la sphère du service public et de ses valeurs et pratiques. Et que bénévolat ne rime pas avec dilettantisme. Je confirme ton exemple des négligences au niveau des inscriptions, pas tant sur la perception (nous sommes un réseau entierement gratuit) que sur la collecte des renseignements sur les personnes. On a constaté que l'informatisation du fichier lecteurs nécéssiterait une reprise complète de toutes les données. Et c'est précisément la convivialité qui génère ce laisser aller : on reçoit ou inscrit sa voisine de palier, sa tante ou sa petite nièce. Pas ou peu d'inconnus dans les villages.


Pour les cotations et rangement, il y a aussi des incohérences, mais qui sont dûes à un décalage entre le fonds BDP, coté BNF arrangée, et leur fonds propre qu'elles tentent de cataloguer en direct par mimétisme. Sur les rayonnages il y a une constance en visuel, mais les contenus ne correspondent pas aux cotes. Tu retrouves par exemple du documentaire en fiction (particulièrement pour les récits de voyage, le récit vécu, les bios).


Le gros inconvénient des bénévoles c'est leur nombre. Elles ne sont jamais présentes ensemble (le local serait trop petit de toutes façons...) et elles ne se passent pas forcément le relais en "s'auto-formant" et informant les unes les autres. Pour les inscriptions c'est madame untel qui sait faire, pour autre chose c'est plutôt madame untel mais elle n'est pas là aujourd'hui, etc..Elles n'ont pas de réunions hors temps public et donc pas ou peu de temps pour se passer les savoirs et les infos. Chacune a sa petite façon de faire ceci ou cela. Donc tout peut varier selon les 2 ou 3 qui assureront l'ouverture tel ou tel jour, et qui ne seront pas les mèmes que la fois d'après etc...


Pour la BDP elles sont tenues par convention de tenir des stats mensuelles puis annuelles. Mais elles n'en voient pas vraiment l'intérêt. Du coup c'est un peu la galère pour rassembler tout ça.


C'est dommage car elles ont fini par perdre toute crédibilité, au niveau des statistiques. Le réseau a cessé de prendre en compte leurs chiffres d'inscrits et de fonds depuis 2008; Pour les prêts on en tient encore compte mais sans illusion .


 


Contexte : je parle de bibs entièrement bénévoles, non encadrées, non associatives.


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@Bernard. On est d'accord. La Charte ne sera jamais une garantie de fidélisation. Ce n'est pas une fin c'est un début. Un possible. Après....c'est comme le coup de foudre, comme tu le dis. Une fois passé l'orage, la nature reprend ses droits.


 


Mais tu sais, les formations, et c'est valable pour les nôtres aussi, c'est rarement utile en réalité. Je me souviens de bien peu de choses apprises en stage qui ont pu me servir dans ma pratique quotidienne en réalité. A part des trucs très techniques style stage Unimarc ou Rameau. En général quand je dis ça, tout le monde me fait la gueule, les DRH en particulier, accrochés à leurs plans de formation comme une moule au rocher. Un stage CNFPT de 2 ou 3 jours ne sauvera jamais personne de l'insuffisance professionnelle ni ne creera de motivation là où il n'y en a pas. Ce peut mème être un alibi pour flinguer hypocritement les agents : Je ne comprends pas, vous avez pourtant "suivi des formations", ! Tu parles Charles...Une vraie formation c'est des semaines, voire des mois. Et là, pas question de payer.


 


Beaucoup d'agents partent en stage pour se changer les idées et voir des têtes nouvelles. Peu en parlent à leur retour.



C'est un pied à l'étrier pour ceux qui voudront (ou pourront) creuser par la suite, mais en soi...


 


Et la sectorisation des tâches ne joue pas en bien. J'ai connu fin des années 90 une fille qui faisait du secrétariat en Mairie, qui m'avait dit avec un air dégoûté qu'elle n'utilisait mème pas 10% de ce qu'elle avait appris (il s'agissait de traitement de texte, des trucs comme ça) et qu'elle était en train d'oublier le reste, ça lui foutait le bourdon.



Par contre pour les bénévoles, d'abord les BDP choisissent des contenus réellement utilisables de suite, et ensuite, la formation est valorisante en elle-mème. Psychologiquement c'est très différent. Le stage est une reconnaissance, une plus-value, quel que soit son contenu.


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  • 6 months later...

Quand je lis vos posts sur le thème des bénévoles en bibliotheques, je me rend compte de ma chance. J'ai deux expériences en bibliotheques dans des communes d'un peu plus de 2000 hab. Ces bibliotheques étaient gérées uniquement par des bénévoles qui avaient plus ou moins suivies la formation initiale proposée par la BDP. Elles ont réussi, après présentation de leur bilan et appuyée par leur référent BDP, elles ont réussi à générer la création d'un poste. Tout n'a pas été facile avec l'arrivée d'un "professionnel" (je mets des guillemets car c'était ma première expérience en Bib) qui bouleverse le fonctionnement rien que par sa présence. La bénévole qui s'était occupée d'informatiser la bibliothèque (et oui les élus ne doutent de rien) a démissionné car on lui prenait son "bébé". Elle a vu que je n'étais pas un monstre alors elle est revenue.

Dans chaque structure, j'ai proposé la Charte du bibliothécaire volontaire sans succès. L'impression d'avoir un fil à la patte les dérangeait et elles souhaitaient vraiment la professionnalisation de la bibliothèque. Malgré l'absence de Charte, j'ai réussi à démontrer l'importance de leur rôle mais les limites aussi. Ainsi, je prends mes vacances et vais en formation sereinement car remplacée par une collègue pro qui finira par être recrutée prochainement.

Je propose aux bénévoles de mon équipe actuelle le catalogue des formations BDP mais la plupart du temps elles cantonnent leur action au prêt et au conseil. Ce qui tombe bien car elles sont complémentaires dans leurs goûts de lecture.

Modifié par Feecara
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J'espère bien mais je pense quand même qu'il y a plusieurs facteurs favorables.

Quand je vois certaines situations : ouverture de médiathèques rutilantes gérées par des bénévoles dont le mari de la présidente gère la comptabilité, 25 bénévoles qui interviennent dans le catalogage sans formation préalable et le top du top des annonces de recrutement pour des bénévoles dans le journal local... On sait qu'il y a de tout dans les petites structures mais quand on voit la motivation de certains (ou certaines comme Kathlyn), c'est rageant.

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Oui, c'est rageant. C'est pour ça que, quoi qu'on dise, le bénévolat en tant que principe, c'est une catastrophe. Même avec des bénévoles super-top. Regarde en Angleterre ce qu'ils font : ils ferment des bibs par centaines et forment des jeunes à être bénévoles !http://prod.livreshebdo.fr/article/la-grande-bretagne-lance-un-plan-pour-recruter-de-jeunes-benevoles-en-bibliotheque. Une réflexion plus en profondeur amène des gens comme Bertrand Calenge (l'initiateur de la charte du bibliothécaire volontaire, entre autres contributions) à trouver que cette réappropriation de la bibliothèque par le citoyen "en direct", n'est pas une si mauvaise chose que cela dans le contexte actuel. L'article mérite d'être lu en tous les cas : http://bccn.wordpress.com/2012/12/14/bibliotheque-benevoles-et-volontaires-seuls-remedes-aux-fermetures/. Je dois reconnaître que là, j'ai du mal à suivre...


Modifié par Ferris
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Je n'étais pas au courant du système de compensation à l'anglaise : trouvons des jeunes motivés pour parer à nos manquements. On n'a pas fait les bons choix économiques, on assume pas.... Ils font pareils avec leur police : formation expresse de bénévoles (adultes cette fois-ci) qui sont ensuite lâchés armés en binôme dans les rues de Londres.

Quant à l'article de Bertrand Calenge, on ne comprend pas vraiment sa position. Ils posent des questions étonnamment provoc :

"Est-il possible décemment d’imaginer des bibliothèques contributives sans introduire les contributeurs dans le système bibliothèque ?

Est-il imaginable de fermer un service adopté par des milliers de personnes, au prétexte qu’il n’y aurait plus assez de professionnels salariés (si la population prend le relais) ?

sait-on politiquement définir la valeur ajoutée du professionnel salarié dans le service attendu ?

Mesure-t-on réellement la part contributive du citoyen, telle qu’elle est espérée et revendiquée ? Vouloir donner la parole n’est-il pas au fond donner effectivement du pouvoir ?"

pour conclure :" Je suis bien sûr persuadé que des professionnels compétents et motivés sont LA valeur sûre pour offrir le meilleur service à une population, et je me battrai contre les mesures d’économie qui méconnaitraient l’utilité sociale, culturelle et éducative de cet outil de qualité. Mais si les budgets connaissent une contraction sans précédent, arrive un moment où ce discours volontariste n’est plus audible…"

Nous ne faisons pas que des discours, nous agissons au quotidien pour défendre un service public. Le contexte de la crise a bon dos pour expliquer le désengagement de la part de certaines collectivités. Je sais bien que les collectivités doivent faire des choix mais si les citoyens se montrent si enthousiastes auprès de nos structures, c'est qu'elles méritent une prise en compte : sociale, culturelle, éducative et économique.

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Ouais. D'habitude j'aime bien Calenge, il bouscule pas mal de trucs, mine de rien. Mais là j'ai l'impression du technocrate intello qui rebondit sur tout avec facilité. Au fond c'est un discours de résigné assez classique facile à résumer : vaut mieux ça que rien. Bon, d'accord pour le discours "réaliste", mais n'empêche... :no:


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