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le public et les animations


zibook

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Travaillant dans une petite médiathèque d'une ville de 7000 habitants en milieu rural, nous avons mis en place un "super" projet autour du roman policier à destination des adultes :


  • 2 auteurs
  • un atelier d'écriture
  • des gendarmes,
  • un film en partenariat avec le cinéma local
  • un bookcrossing spécial polar
  • 2 lectures à voix haute
  • une plaquette pour annoncer le tout
  • une conférence de presse pour annoncer le projet avec des bons relais dans la presse

résultat des course très décevant avec une participation très, très faible voire nulle pour la majorité de ces actions.


 


comment attirer le public adulte à nos animations ?


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Ignatius Kaltenbrunner

Surtout en ne vous décourageant pas ! En sachant que c'est le début d'une longue, longue aventure pour faire participer le public à nos actions culturelles ...


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Pistes 1 et 2 (copyright Ferris !)


ne pas oublier le public enfant, souvent clé d'entrée vers les + grands


ne pas oublier la mangeaille !!!


Piste 3


identifier les bons créneaux horaires, qui conviendront à votre public, pas forcément ceux où il y a d'habitude le + de monde au prêt (ça peut être la fausse bonne idée : les familles pressées passent juste emprunter et ne sont pas toujours disponibles pour autre chose)


ne pas se concurrencer avec une autre offre le même jour (on ne le découvre parfois que trop tard !)


Piste 4


intégrer en amont du programme ouvert à tous des actions avec des publics dits "captifs" (dans le contexte le terme tombe bien !). Par ex. animer un club lecture sur le thème retenu (mois précédents), réserver un atelier d'écriture à une classe de collège ou à une association de retraités (la semaine précédente), présenter une expo en lien avec votre sujet à toutes les classes accueillies à la bibliothèque (semaines précédentes) etc


 


ce qui veut dire que les partenariats ne doivent pas se concevoir uniquement avec des structures qui amènent du "contenu" à vos animations mais aussi avec des partenaires qui pourront amener du public. Donc des vrais partenariats, pas juste la sollicitation de tel ou tel à participer à "votre" animation.


 


Le temps joue dans la réussite :


le temps de connaissance et d'identification des "bons" partenaires, le temps d'élaboration des projets avec eux,


le temps de reconnaissance et d'appropriation de votre offre par le public,


le temps de déroulement des projets (c'est la piste 2), qui fidélise et attire plus que des programmes d'ordre plutôt "événementiel"


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La communication est très importante et pour la faire, il faut se poser les bonnes questions : ne pas oublier d'informations, ne pas en mettre trop non plus, la distribuer au bon moment, faire en sorte qu'elle soit distribuée aux endroits stratégiques.


Penser à la comm numérique bien sûr mais là encore, tout dépend de vos moyens...


l'idéal étant, bien sûr de confier ça à des pros tout en suivant bien l'ensemble et surtout, surtout, de relire à plusieurs avant impression !


 


Le partenariat aussi, je suis d'accord : il faut continuer comme ça!


 


pour le public captif, la mangeaille, c'est bien mais attention à ne pas prendre du public en otage (j'entends par là des gens qui viennent pour te faire plaisir). Mais c'est vrai que boire un coup à la fin d'une rencontre, favorise la séance de dédicace.


 


Enfin, comme dit plus haut, c'est vraiment un travail de longue haleine mais quand le public aura identifié la bib comme un lieu vivant où il se passe des choses intéressantes et parfois surprenantes, il y aura comme une habitude de prise et certainement plus de succès..


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Ah les animations dans les petites villes!! vaste débat!!! Pour en avoir fait les frais il y a quelques temps déjà, il n'y a pas de clefs de réussite que la persévérance : en effet, proposer des rdv réguliers ça marche mieux qu'une série d'animations ponctuelles; exemple : nous avons cette année mis en place un speed-booking : beaucoup de gens intrigués, intéressés... et le résultats de la 1ere fois : 3 personnes dont 2 captifs venus pour nous faire plaisir!mais enchantés! la 2e édition : comm' interne plus intense, public ressource (les intéressés de la 1ere fois qui ne sont pas venus) et travail "au corps" en amont pour que les gens n'oublient pas + un petit coup de fil dans la journée aux inscrits.. Bref, là on a fait le plein de lecteurs ravis (et avec un coup à boire et quelques amuse-bouche bien entendu! ça aide!)... Gageons que pour la suite, ce sera plus facile.... et qu'au bout de la 10e année (;-) on refusera du monde!!! (je plaisante)


Autre cas de figure pour une animation ponctuelle cette fois : une quinzaine thématique sur les abeilles et la biodiversité : tendance donc porteur : on a associé tous les services municipaux concernés (espaces verts - cuisine - ferme pédagogique etc) ainsi que les écoles et les associations + une comm' relais par le biais des réseaux sociaux (ça ne coûte rien!) en plus de la comm' habituelle.... Eh bien sans relais de presse locale (abonné absent sur ce coup:!!) on a fait plus que le plein, une véritable réussite! mais c'est vrai que cela demande beaucoup d'énergie et de préparation carrée! Mais tous les acteurs sollicités sont autant de chance d'accueillir un plus grand nombre : si le président d'une asso environnementale intervient, il y a des chances pour que les adhérents soient présents... et découvrent alors qu'une bibliothèque n'est pas forcément un lieu poussièreux!! Et associer les collègues des autres services permet de mieux se connaitre et donc s'apprécier!


Je pense qu'il ne faut pas rester dans nos prérogatives littéraires pour attirer du monde; une animation en bibliothèque sert à dynamiser le lieu, à faire venir les habitants et surtout à leur donner voix : l'interactivité, la participation sont des plus... Toujours définir en amont les objectifs de notre animation : pourquoi et pour qui on le fait et ce qu'on en attend... Bref, se poser des questions et se remettre en question....


On fait quand même un métier fabuleux, nan?


 


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Ouais, un super-projet ! Tout ce qui est dit ci-dessus est profondément vrai. Objectivement incontournable. Et pourtant ça ne marche pas. Il se trouve que je suis aussi dans une ville de 7000 en milieu rural. Tu as choisi une animation de type littéraire et pour adultes. Le plus difficile, quoi . Mais le plus honorable aussi car il faut bien le dire, nombre de nos collègues ont laissé tomber ça parce que ça ne paye pas ! Et je le dis bien haut !

 

 

 

 

Il ne faut pas se décourager mais ne pas non plus placer le curseur trop haut. Certaines animations sont réellement une réussite avec 5 personnes, il faut se rentrer ça dans le crâne, sinon on va vers la déprime rapidos. D'autres (avec boustifaille et gamins enchainés) ont le curseur à 25 ou 30. Mais il ne faut pas aligner le curseur au même niveau pour tout. Une soirée poésie à 5 c'est génial.

 

 

 

 

 

Ta déconvenue est aussi à la mesure des moyens que tu as mis en place, et je te comprends. Tu as mis le paquet, en partenariats, en communication, en diversité, tout. Même des gendarmes ! Tu aurais fait, comme nous, une petite soirée cosy sur la présentation des différents genres littéraires en matière de polars, entre 20h et 22h, t'aurais eu autant de monde. Et pour pas un rond. On se fait des petites "soirées littéraires" comme ça, à peu de frais, mais régulièrement (important, ça la régularité). On a ainsi présenté le slam, les haïkus, la nouvelle (axée sur Annie Saumont : On est passé de 8 prêts à 22 prêts dans les 2 semaines qui ont suivi la soirée). On fera la même chose pour la Scandinavie et l'Irlande prochainement.

 

 

 

 

 

Personnellement, pour les animations littéraires, je ne crois plus qu'à ce type de petite soirée. Même la venue d'auteurs est souvent décevante. Ca t'amène du badaud qui veut voir un auteur en vrai, pour un peu ils demanderaient à le toucher, pour voir. Et y en a pas un qui a lu son œuvre. T'as intérêt à meubler, je te le dis. Et puis, financièrement on n'est plus dans les clous.

 

 

 

 

 

Les gros machins, c'est bien, pour les trucs où tu est sûr d'avoir un public. Pour le reste, on fait parfois un boulot plus efficace dans la discrétion. Mais avec régularité. Y en a qui font ça en matinée, avec des croissants, "des matinées lecture". Chacun son truc. Et puis il y aurait beaucoup à dire sur la course aux partenariats : c'est pas une garantie de réussite, pas plus que la dispersion d'une animation sur plusieurs lieux dans la ville : tu mets un fil rouge, ils ne le voient pas.

 

 

 

 

 

C'est pas pour te décourager, au contraire, mais si tu fais une soirée science-fiction, ça sera pareil. Même avec des vrais extra-terrestres, y viendront pas. Pas de recettes mais des méthodes adaptées à chaque type d'animation et chaque public-cible.

 

 

 

 

 

Seuls ceux qui ne s'attendaient à rien ne seront jamais déçus, disait chaiplusqui.

 

 

 

 

 

Le gosse de pauvre, qu'était archi-certain de rien avoir à noël, et qui avait une orange, il était content. Fais pareil :)

 

Modifié par Ferris
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Amandine Jacquet

 Une soirée poésie à 5 c'est génial.

 

Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation. Premièrement parce que la bibliothèque publique a vocation à s'adresser à tous et pas seulement à une élite culturelle. Deuxièment, parce que nos salaires et les moyens qui nous sont alloués pour faire fonctionner la bibliothèque (et donc faire des animations) sont financés par de l'argent public. Or l'argent public, tout comme la bibliothèque, est un bien commun qui doit servir à tous.

 

Sans tomber dans le travers du clientélisme, il doit être possible de faire des animations qui touchent un plus large public et surtout qui permettent d'entrer en contact avec des non-usagers.

 

J'ai lu plein de bons conseils ci-dessus. Je me permets d'en ajouter un : plus les publics sont actifs pendant les animations, plus cela fonctionne. De manière générale, un atelier ou une scène ouverte déplacent plus de monde qu'une conférence.

 

Enfin, d'une manière générale, une animation qui est porteuse de sens mobilise mieux les publics. Par exemple, si l'animation s'inscrit dans la politique de la ville ou de la bibliothèque, ou si elle est basée sur des valeurs humanistes comme le partage, la solidarité, etc.

Modifié par Amandine Jacquet
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Merci pour la leçon de morale, l'argent public et les valeurs humanistes. Je retiens deux choses: d'une part, une soirée poésie, pour vous c'est élitiste (!), et les conférences, ça paye pas . D'autre part il s'agit bien d'attirer un maximum de monde. Autrement dit, sous un discours vertueux, vous pronez finalement la recherche du chiffre par les méthodes les plus adéquates.


 


Nous faisons aussi des ateliers. Mais l'intervenant limite de lui-mème le nombre de participants à une dizaine, pour mieux pouvoir s'occuper de  chacun. Par ailleurs nous avons fait le plein avec des conférences, notamment un récit de voyage à pied dans le maghreb et une présentation de la harpe celtique. Comme quoi...


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Amandine, je suis désolé mais ce que tu dis est un catalogue de bonnes intentions et de formules toutes faites .

Je passe sur l 'argent public car vois -tu on est au courant et pour ma part depuis longtemps !!!!

J'ai organisé des conférences, des concerts ( de harpe celtique aussi...) , des ateliers etc etc etc ... Avec pour chaque animation plus ou moins de publics. Quand il y a 5 personnes c'est peu mais c'est 5 personnes ravies. Quand il y en a 100 idem .

Touchez un plus large public oui bien évidemment ! Mais ne méprisons pas les 5 ... Ou 6 personnes qui méritent notre attention et notre respect .

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Merci pour toutes vos réponses et continuons le débat :D


Des arguments à apporter à ma hiérarchie et à l'élue chargée de la culture, je vous tiendrais au courant.


Mon constat dans les actions qui ont fonctionné pour les adultes dans notre projet polar :


  • la lecture à voix haute par une compagnie pro
  • l'atelier d'écriture avec d'autres demandes pour renouveler cette action.

Je partage les points de vue de Ferris et Marcel mais difficile de se justifier auprès d'élus "comptables" et risque de démotivation.


 


C'est une question d'équilibre comme le chante Francis


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Bonsoir,


 


J'arrive après un peu la bataille mais je voudrais revenir sur ce que dit Mme Jacquet. Il me semble que le propos de Ferris "une soirée poésie à 5" était lié à une question de rentabilité dans le sens où : quitte à être 5, mieux vaut avoir fait dans la simplicité.


 


En tout cas, personnellement je me pause beaucoup la question du rapport investissement / résultat pour les animations. depuis 6 mois, je propose des animations régulières à destination des enfants parce que c'était la demande explicite du public et de la mairie. En théorie, ce sont des animations qui ne nécessite pas des trésors de communications mais dans les faits, au bout de 6 mois je peux dire que j'ai d'une part refusé du monde à une des première séance de lecture "faite maison" et au contraire eu très honte d'accueillir une conteuse pour clore la saison avec très peu de monde pour l'écouter... parce qu'il faisait beau. Pourtant j'avais mis le paquet pour la dernière séance de l'année, en prévoyant un goûter, en posant des affiches où je n'en avait encore jamais posé. De même, le jour où j'ai décidé de relever la tranche d'âge : "flop".


 


Quand je vois le temps que cela prend de monter ne serait-ce qu'une séance de lecture (relativement à mon temps partiel, en plus) franchement il m'arrive de me demander si ce temps ne serait pas mieux investi ailleurs. Mais je continue, d'une part parce que cela permet de communiquer régulièrement autour de la bibliothèque (lieu vivant, il s'y passe des choses, etc...) et d'autre part parce que cela permet de partager certains documents avec les lecteurs.


 


Toutefois, j'avoue qu'il m'arrive d'avoir envie de baisser les bras et/ou de me contenter de travailler sur un public "acquis" (3-6 ans), avec des séances de lectures toutes simples, maitrisée. 


 


Et pour conclure, totalement d'accord avec la notion de partenariat, et sur la nécessité de prévoir, pour les plus grosses opérations, un public captif... si ce n'est que ce travail en partenariat est également extrêmement chronophage.


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Michmaa a raison. En fait toutes nos réflexions sur ce sujet devraient prendre place dans la rubrique évaluation. Parce que c'est le sujet de fonds qui se cache derrière.


 


Il est clair que face à des élus "comptables" (financièrement mais aussi en termes d'image de marque pour la Ville), tu pourras te permettre d'autant plus de "petites animations" (littéraires, peu couteuses , avec ou sans intervenant) que tu auras "garanti" par ailleurs du chiffre avec des trucs bling bling axés sur des publics captifs, du gros partenariat etc.... C'est une questions de vases communicants, d'équilibre.


 


Mes cinq passionnés de poésie sont conditionnés par un certain taux de remplissage annuel sur d'autres thématiques, c'est clair.


 


"le jour où j'ai décidé de relever la tranche d'âge : "flop". On a tous connu ça, je crois. La question est de savoir si on peut continuer à assumer des "flops", et dans quelles proportions.


 


Et c'est un sacré sujet, car au delà du chiffre, ça pose bien la question des contenus.


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  • 1 month later...

Et si on inversait le propos : quelles animations seraient réellement souhaitées par le public ??


 


Tout ça pour vous refiler ma veille internet de retour de vacances : http://www.actualitte.com/international/etats-unis-une-bibliotheque-se-transforme-en-plateau-de-jeu-geant-43895.htm


 


Je sais, je pourrais créer un sujet "participation du public à la programmation des animations", peut-être même dans une rubrique innovation allez savoir. Mais j'ai une flemme de retour de vacances, voyez... :cool:


 


En tout cas, la culture anglo-saxonne de la participation des usagers (ici avec un conseil consultatif d'ados) me semble encore peu développée par chez nous, à creuser, non ?


Modifié par Isalabib
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Ferris, la différence avec nous c'est qu'ici ce sont les ados eux-mêmes qui proposent l'animation dont ils ont envie et non les adultes bibliothécaires qui devinent/projètent/imaginent ce qui pourrait plaire à ce public (et tombent donc parfois à côté et s'en désolent !).


Je ne dis pas que c'est un modèle à suivre mais une question sur laquelle réfléchir (la prescription/la collaboration), pour les ados comme pour les seniors et touts les autres off course. Les comités de lecteurs pour les acquisitions existent en France, mais il me semble que ça reste en deça de ce que font les "ricains" et autres anglo-saxons avec leurs publics.


 


Parler avec ses usagers avant de faire quelque chose (à part acheter des docs), j'attends tes nombreux exemples "depuis lulure" en France, car ce ne sont pas les animations ados en elles-mêmes qui sont nouvelles, là-dessus on est d'accord.


 


Je n'appelle ça ni prostitution ni racolage, juste un axe de réflexion...


Modifié par Isalabib
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