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Fonds de (Dark) Romance


grisbi

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Bonjour à tous,

 

Nous souhaiterions nous emparer de la question de la Dark Romance au sein de notre bibliothèque - je suppose que le sujet fut déjà abordé mais je n'arrive pas à en trouver trace en remontant maladroitement dans les archives du forum que j'explore peu à peu.

Ainsi nous sommes plusieurs collègues à composer un premier vademecum d'abord à usage interne sur le sujet, qui sera idéalement constitué de nombreuses pages en compilant plusieurs canaux de recherches. Nous tentons de lire sur le sujet des articles, conférences, colloques, tant les interviews que les déclarations universitaires (certaines personnes sont  déjà positionnés sur le sujet comme des références incontournables comme Mme. Magali Bigey).

 

Nous aimerions avoir le retour de différentes structures sur le sujet et recherchons ainsi des témoignages

- achetez-vous ce genre de livres ou des livres s'approchant des thématiques romances ou romantasy ?

- intégrez-vous ces livres dans les rayons fictions adultes de manière à ce qu'ils soient noyés dans la masse OU avez-vous fait une valorisation quelconque, une disposition particulière, une cote, un pictogramme (là mes collègues ont beaucoup d'idées très explicites...) ? une sorte de violençomètre ?

- avez-vous un stop concernant les achats en n'acquérant pas certains de ces ouvrages ?

- avez-vous une médiation ou une politique de médiation au top concernant ces livres, ou un projet relatif à ces derniers (on n'arrive pas toujours à atteindre l'idéal) ?

 

Et si vous avez des recommandations de titres critiques ou de bibli à visiter en ile-de-france ou des sites de bibli à la pointe dans ce domaine nous sommes preneurs !!

 

Merci à tous !

 

 

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Pour l'instant ils restent noyés dans la masse, mais comme pour d'autres styles (feelgood etc..) il nous faudra un certain temps avant de décider d'une mise en valeur particulière. Et avoir un fonds suffisant bien entendu. Il faut distinguer l'effet de mode et la durabilité d'un genre. Et pour cela il faut du temps. Ensuite il faut mesurer l'intérêt du public pour tel ou tel genre...Ensuite seulement décider d'y affecter une part budgétaire régulière. En ce moment chez nous, c'est le "post apocalyptique" qui est très demandé.

 

Tout cela a commencé il y a bien longtemps avec les "romans du terroir". Et il faut reconnaitre, avec le temps que la sélection Babelio (plus de 900 livres) était plus que pertinente.

https://www.babelio.com/livres-/roman-du-terroir/2407

 

Pour les choix, nous avons toujours recours à Babelio en première démarche.

https://www.babelio.com/livres-/dark-romance/242458

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Nous en avons discuté dans ma bibliothèque et nous avons un problème avec ce sous-genre.

Pour la New Romance, pas de problème... mais la Dark Romance pose pas mal de questions : 

- les adolescents qui empruntent

- la positionnement de la femme

- la glamourisation des relations malsaines

...

Alors pour le moment on botte en touche et on réoriente nos lecteurs vers d'autres bibliothèques de notre réseau.

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C'est vrai aussi, mais la new romance est aussi parfois assez erotique. Un article du BF fait le point sur la romance, new ou dark, sur  le BBF :https://bbf.enssib.fr/matieres-a-penser/serie-new-romance-et-bibliotheques-no-1-les-professionnels-du-livre-et-la-new-romance-entre-valorisation-reticences-et-rejet_72685

 

(Extraits) les livres de New Romance deviennent de plus en plus souvent des best-sellers et suscitent un engouement inédit de la part de nombreuses jeunes filles qui dépensent leur pass Culture en les achetant [Syndicat de la librairie française, 2023] . Si certains se réjouissent de cet enthousiasme renouvelé pour la lecture, d’autres s’inquiètent de la teneur de ces livres, souvent érotiques, et plus particulièrement de la Dark Romance, mettant en scène des filles dominées, humiliées, parfois violées ou torturées.

 

 

Quand un rayon « Romans d’amour » existe, la New Romance adulte, parfois ado, peut y trouver sa place. Quand un rayon « Littérature érotique » est présent, le choix est souvent fait d’y classer certains titres, particulièrement de Dark Romance.

 

« Il y a certains romans de Dark Romance qui peuvent aussi être rangés dans le fonds X. Par exemple, les Anna Todd, After, ma collègue les avait mis en fonds X avant la création du fonds Young Adult et je les ai laissés là. Je me suis posé la question, j’ai lu des passages. J’avais décidé de les laisser en X mais je pense qu’ils sortiraient encore plus en Young Adult. Je peux encore les changer de place » (Émilie, médiathécaire).

C’est ainsi que dans une grande librairie généraliste, Captive (roman de Dark Romance pour adultes écrit par Sarah Rivens, paru en 2022) côtoie Sade et les romans édités par la Musardine.

 

« Les ados ou jeunes adultes ont donc la possibilité de télécharger des romans de Dark Romance s’ils sont présents au catalogue via [la plateforme], comme aucun contrôle n’est effectué ; contrairement aux collections physiques où nous avons choisi de mettre les ouvrages de Dark Romance dans notre fonds de littérature érotique, empruntable seulement à partir de 18 ans. »

 

 

Pour un certain nombre de professionnels mais aussi de chercheurs [Illouz, 2014], cette littérature, y compris dans ses publications les plus dures, assurerait un rôle positif pour ses lectrices.

Il pourrait s’agir de l’expression d’une forme de pornographie féminine qui permettrait à la fois aux jeunes filles de découvrir et tester leur sexualité et aux lectrices plus âgées de passer un bon moment. Certains des professionnels rencontrés mettent en avant cet aspect.

« On remarque que les lectrices ont plus du tout honte. Ça ne les gêne pas d’acheter un livre avec un mec torse nu sur la couverture. Je pense que les femmes vivent mieux leurs fantasmes. Elles cherchent à être des femmes plus autonomes, qui décident » (Natalia, bibliothécaire en bibliothèque départementale).

 

« L’explosion de la romance est liée au fait qu’il y a une libération chez les filles, les femmes même, depuis MeToo. Un vrai déblocage sur le droit de parler, de dire, mais aussi de fantasmer, d’avoir une libido. […] Beaucoup de féministes disent que la Dark Romance c’est de l’anti-féminisme, mais en fait non, c’est le résultat d’une libération. […] On découvre après 2020 que les filles ne sont pas différentes des garçons, qu’elles fonctionnent pareil, qu’elles ont des désirs, des tabous étranges, des curseurs de fantasmes à des endroits où on ne les imaginait pas » (Thierry, propriétaire d’une librairie spécialisée en New Romance).

 

L’aspect cathartique est pour eux bien présent notamment dans la Dark Romance. Le viol, les mauvais traitements, les humiliations, l’amour rédempteur seraient autant de fantasmes féminins que les lectrices n’entendraient pas vivre dans la réalité, bien au contraire. Pour un libraire spécialisé dans le genre, cela pourrait même permettre aux plus jeunes d’apprendre à identifier des relations toxiques pour mieux les fuir. Pour lui, ces ouvrages montrent à quel point la rédemption est une impasse, un échec annoncé. Ce point de vue est également celui qui est défendu par les représentants de l’éditeur Hugo Romance. Pourtant, l’histoire finit presque toujours par un mariage entre l’héroïne et son tourmenteur.

 

Bref, les avis sont très partagés. En fait, à mon avis, on a mis les pieds dans tout cela quand on a créé des fonds "young adult". Aujourd'hui, il devient difficile de savoir ce qu'on va y mettre, notamment ces sous-catégories qui se multiplient. Il faut voir au coup par coup, et c'est pour cela que je ne pense pas souhaitable, ni possible, de créer des fonds particuliers, ou des espaces et une signalétique dédiée, pour ces sous-genres.

 

L'approche "féministe" est un point de vue personnel, qui condamne finalement ce genre. Mais les publics concernés ne sont pas d'accord. Or nous sommes au service de nos publics. Et cela me fait un peut rire de voir qu'on a passé des années à essayer de rameuter les "ados" vers les bibs, fonds young adult" à l'appui. Et que maintenant, on ferait machine arrière ? 

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