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De l'(in)utilité des cartes de lecteur


Thalie

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Il y a beaucoup d'annexes de quartier où il existe aussi une certaine convivialité. Mais au moins, les gens savent se tenir, c'est tout :cool:

 

Ils ne se font pas de bisous ? :cry:

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Alors çà  dépend des quartiers mais c'est très rare et si ça arrive c'est uniquement entre eux et de la même ethnie. Une fois une toute petite asiatique adoptée m'a embrassée et j'ai eu de la morve dans la barbe toute la matinée. C'est fou ce que ça colle ces trucs là quand tu as de la barbe. 


 


Je peux pas te le faire avec les accents, forcément, mais moi qui ai vécu pas mal en région parisienne, je peux te dire que ça compte beaucoup, l'accent. Tu as le "Salut Enculé de ta Race "accompagné une bonne tape sur l'épaule et un bon sourire entre voisins de palier qu'ont fait un casse ensemble cette nuit et qui viennent te voler le dernier CD de leurs rappeurs favoris. Ce sont des habitués, on les aime bien, ils nous amènent le bon air de la vraie vie du quartier. Chez eux pas d'hypocrisie ni de ragôts , c'est la franchise à l'état brut. Ils ont leur carte parce qu'ils ne veulent pas se faire remarquer...On n'embrasse pas et la conversation est limitée par la faiblesse du vocabulaire utilisé. Entre garçons ils ne se bisouillent pas et il est TRES déconseillé de bisouiller leur petite sœur, ils ont tendance à très mal le prendre. Charme des traditions locales.


 


Bien sûr on a nos vieillards. Qui se donnent des nouvelles de leurs morts. Pas d'embrassades non plus. Ils n'ont pas été à l'école ensemble, vu que sur Paris banlieue ceux qui viennent de partout croisent ceux qui viennent d'ailleurs, sans compter ceux qui viennent de nulle-part. Evidemment le vécu commun se limite aux promos de chez Leclerc et au cimetière.


 


Et puis tu as vers les heures de sortie d'école 4 ou 5 mamas en jolis boubous colorés qui débarquent avec une douzaine d'enfants qui vont rapidement découvrir les lieux à leur façon pendant que les mamas te déposent une vingtaine de cartes et des kilos de bouquins d'un coup sur le bureau comme on dépose 50 kgs de patates dans son coffre. Très très conviviales, elles te disent beaucoup de choses mais tu n'as pas le temps de répondre vu qu'elles ont débit très rapide émaillé d'expressions inconnues. Elles me connaissent un peu parce que certaines viennent aux soirées d'alphabétisation. Elle ne bisouillent pas on plus ni ne serrent la main mais t'invitent à prendre le thé chez elles.


 


Et puis pleins d'autres comme ça. J'aime bien mon village. Il s'appelle la France. Parfois je le regrette.


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Bernard, tes propos entérinent définitivement le fait qu'il y a bien en France deux sortes de bibliothèques, et pour toujours.

C'est sûr. (enfin, peut-être)

Il y a le mode campagnard, semi campagnard, et le mode pressé de la ville où il faut que ça bouge. :frantics:

Question de nombres aussi.

Une bibliothèque avec 500 usagers, ce n'est pas une bibliothèque avec 5 000, ou même 50 000. Là, tu ne peux pas connaître tout le monde.

Avec le nombre, il faut un moyen pour se souvenir de la personne, et ce moyen c'est une carte   :wink:  (pour rester dans le sujet)


 "Eh bien, dans une petite commune, tu es toujours en représentation".

Non, il ne s'agit pas du coucou dans la rue ou du gamin qui te reconnait etc...tu sais très bien ce que je veux dire. Il ne s'agit pas de ton image personnelle, mais de ton image symbolique : tu représentes le service public, et ta collectivité.


Oui, je vois ce que tu veux dire... sauf que les gens ne me connaissent pas par mon nom, ou par mon prénom, mais par ma fonction. Il disent : c'est le bibliothécaire.

Je continue à représenter le service public, et la collectivité, partout où je suis.
Au point que parfois certains me demandent de prolonger leurs livres, ou encore ils me disent qu'ils passeront bientôt... en plein pot de nouvel an, ou lorsque je suis au supermarché. C'est déjà arrivé. Ça arrivera encore.


L'inconvénient majeur de ton système, outre qu'il peut créer un sentiment de gêne et d'exclusion chez certains (je ne fais pas partie de la famille), c'est que c'est un système qui n'a potentiellement plus de règles. Tout est possible, tout peut s'arranger etc...

Ce n'est pas mon système. :D
C'est un fait de vie dans une petite commune où les gens se connaissent.
Où une certaine forme de "re"connaissance existe encore, où on peut dire bonjour aux gens sans qu'ils se sentent agressés ou sans qu'ils se demandent : "mais qu'est-ce qu'il me veut encore celui-là ?"

Je voudrais que ce soit clichés, comme tu dis, mais c'est ce que je vois quand je vais en ville.
Ce n'était pas vrai du temps de mon grand-père limougeaud, où il saluait même les inconnus, qui lui rendaient son bonjour en soulevant eux aussi leur chapeau.

Attention, je ne dis pas que tous les citoyens de ma commune soient aimables au point de dire bonjour à tour de bras ou de me faire une grande accolade à l'italienne, le contact est juste plus facile.

C'est comme le coup des embrassades à la bibliothèque. Si j'embrasse 1 à 2 personnes sur cent, c'est bien le bout du monde. Et si je refuse le bisou aux mamies, je vais avoir droit aux réflexions : T'es malade ? Tu vas pas bien ? ou Tu fais la gueule, pitchoune ?

Tu le fais à la mairie, chez le boucher, à l'église, en grande surface... et pas en bib, alors que des fois les gens viennent "te" voir avant la collection ?

Pour certains, ne pas avoir ce signe de reconnaissance, ce serait une insulte.

Tiens, à la réflexion.
Ne pas avoir de carte. Ne pas avoir de preuves qu'on est bien inscrit, qu'on peut le revendiquer, est-ce que c'est une insulte ?

Qu'est-ce qui prouve qu'on est bien inscrit ?
La carte.

Qu'est-ce qui prouve qu'on s'apprécie ?
Le geste de reconnaissance.
La main serrée.
Le bonjour ou le sourire.

Dans mon accueil, je traite tout le monde pareil.
Je donne le "bon" jour.


Tu fais l'apologie du terroir et des bisounours. en refusant de voir l'aspect négatif. Normal, tu as le nez dans le guidon et tu t'y sens bien, je comprends très bien ça.

Je ne vois pas d'aspect négatif dans l'un ou l'autre cas.
Je ne mets pas de barrière à une certaine convivialité. Rien n'empêche les "exclus" de me serrer la main, si tel est leur désir. De me retourner le bonjour, ou de continuer à faire la gueule. C'est leur choix.

Tu sais, je ne suis pas bisounours non plus.
Je reste lucide.

Comme je suis quasi le seul en banque d'accueil, (sauf le lundi), j'ai une situation privilégiée d'accueil (comme tous les bibliothécaires solo). Ce ne serait pas le cas si j'avais un ou plusieurs autres collègues professionnels, (c'est vrai également avec les bénévoles), les usagers seraient obligés de composer avec la personne présente.

Avantages et inconvénients de chacun.
J'aime celui-là, j'aime pas l'autre plus strict, plus sévère sur le bruit, donc moins accueillant.
Aspects négatifs d'un côté, aspects positifs de l'autre.

Je sais fort bien qu'en grosse bibliothèque, on ne peut pas connaître tout le monde.
En particulier si on travaille par créneau de deux heures.

D'où l'utilité de la carte pour les bénévoles, et pour les autres professionnels (en particulier les nouveaux arrivés : usagers ou professionnels, ou professionnels remplaçant un congé maladie/maternité). C'est plus simple à gérer.
Sans aucune suspicion. (Est-ce bien lui ou pas ?)

Dans le cas de plusieurs professionnels, c'est plus facile de ne pas être le/l'unique bibliothécaire référent. (donc d'avoir le retenue dont tu parles) On ne connaît pas tout le monde, on ne s'occupe pas de tout le monde, école, école, maternelle, halte-garderie, centre de loisirs, etc.

Dans le cadre des petites communes.
Là, forcément, on connaît plus ou moins tout le monde. Par obligation de service.
Ne pas saluer, ni dire bonjour, c'est être froid... ou malade.

Voilà la vraie différence entre une bibliothèque de ville et une bibliothèque de campagne : la taille de l'équipe, et de la personne la plus présente partout.

Quand j'étais juste un bénévole parmi d'autres, j'étais moins connu, et le roulement par samedi limitait/espaçait, de beaucoup - 5 semaines, les éventuels bisous et serrement de mains.

Et puis tu sais, la grande ville froide et anonyme etc...c'est bourré de clichés. Il y a beaucoup d'annexes de quartier où il existe aussi une certaine convivialité. Mais au moins, les gens savent se tenir, c'est tout.

une certaine convivialité ?
Juste une certaine ? :wink:


Pour le reste, c'est malheureusement ce que je constate chaque fois que je me déplace dans la grande ville d'à côté, ou dans la Communauté Urbaine ! On est dans la foule.
Le regard des gens est souvent fuyant (que les enfants pour te regarder)

Je ne jette pas la pierre à la ville. La promiscuité des transports en commun, ça n'aide pas.
Mais ça m'amuse toujours de voir que deux personnes qui se disent bonjour et s'embrassent, ça fait spectacle dans un tram ! Comme si c'était anormal.
  Bernard

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"Comme je suis quasi le seul en banque d'accueil, (sauf le lundi), j'ai une situation privilégiée d'accueil (comme tous les bibliothécaires solo). Ce ne serait pas le cas si j'avais un ou plusieurs autres collègues professionnels, (c'est vrai également avec les bénévoles), les usagers seraient obligés de composer avec la personne présente."


 


Eh bien voilà ! il suffisait de le dire. J'ai connu cette solitude dans ma première année professionnelle (et sans bénévoles) et c'est vrai que j'avais installé une "convivialité maison" totalement liée à ma personne. J'en ai plutôt un bon souvenir d'ailleurs. Mais depuis je n'ai jamais rencontré de situation de ce genre.


 


Même dans mon réseau actuel, des petits villages ont soit un pro fixe ou circulant + des bénévoles (qui se partagent l'accueil) ou uniquement des bénévoles (qui se passent aussi le relais). Donc le public a régulièrement affaire à des gens différents. D'où la nécessité d'avoir des règles communes, y compris dans les attitudes et pas seulement dans l'application des aspects réglementaires.


 


J'ai remarqué que les "bavures"  rapportées par les professionnels (prolongations de prêts hors de toutes limites, dépassement des quotas de nombre de documents prêtables, pénalités de retard non appliquées, mise de côté d'un ouvrage sans procédure de réservation - c'est pour madame untel, je la connais bien- etc..) sont proportionnelles au nombre de personnes se relayant à l'accueil, quel que soit leur statut.


 


A ce moment là, ça devient difficile à vivre pour les gens qui appliquent les règles de non-copinage (souvent des professionnels en mobilité-réseau donc moins intégrés à une vie locale spécifique) : ils passent automatiquement pour des pisse-froids. En général, ils finissent par se fondre dans le paysage pour éviter les problèmes. (Surtout quand tu as des élues locales dans l'équipe de bénévoles, et ces dignes représentantes du Peuple souverain ne se gênent pas pour bafouer toutes les règles !).


 


A la fin du jeu, tout le monde triche. En fait ce n'est pas une seule sorte de bibliothèque-ruralo-convivialo-villageoise qui existe, c'est autant qu'il y a de communautés ! Ce n'est plus une question de cartes ou de bisous, ça se sont des outils et des symboles, c'est bien une question de respect et d'égalité. Non seulement vis à vis d'un lectorat de village mais, dans un réseau, d'équité de traitement d'un village à l'autre.


 


En fait on ne devrait pas parler de convivialité (définition du Larousse : Capacité d'une société à favoriser la tolérance et les échanges réciproques des personnes et des groupes qui la composent.), on devrait parler...de communautarisme. Eh si ! Si, si, j'insiste. Le mot ne vaut pas que pour les banlieues chaudes, mais aussi pour la France rurale. 


 


Je défie une bénévole d'aller travailler dans un autre village que le sien et de s'y trouver bien (ce qui ne risque pas d'arriver bien sûr, mais qui arrive aux professionnels en rotation ) .


 


Rappel des règles du statut de la fonction publique : le fonctionnaire est neutre dans la façon d'accomplir ses fonctions et impartial à l'égard des usagers du service public. On devrait y rajouter que les bénévoles, chargés par délegation d'une mission de service public, ont le droit de faire tout le contraire !


 


Dans certains villages, aujourd'hui, on commente, au bistrot comme à la bib, le fait que tel ou tel ne se représentera pas aux élections (car tout le monde le sait déja !), comme on fait des comparaisons entre tel boulanger et tel autre - moi, je vais plus chez eux parce que leur pain est etc..-." Quand il y a quelqu'un de malade dans l'équipe tout le monde sait très vite de quoi il souffre. Le médecin est astreint au secret médical. Le village, non.  S'il est absent pour assister à un enterrement, tu as droit à toute l'histoire du décédé et de sa famille etc...et pas que des gentillesses ! Les potins, c'est chouette. D'ailleurs que serait la convivialité sans les potins ? De quoi s'alimenterait-elle ? La vie privée, s'il t'en reste une, achète du barbelé...blalbl.gif


 


Potin, potiner, c'est mignon, ça sonne bien, ça fait vie du quartier. Mais tu connais les synonymes : cancans, commérages, racontars, ragots, rumeurs, médisances. On peut tuer, avec la rumeur...4disentdumal.gif


 


Le bistrot est un lieu de rencontre et de convivialité, souvent le seul. Et on doit les défendre et les aider à ne pas fermer. Mais on ne lui demande pas d'être un lieu citoyen. Y a-t-il une différence entre le bistrot et la bibliothèque ? Oui, mais...et c'est le "mais" qui me gêne.


 


Tu devrais lire ça, ça va te plaire ! Quoique...


 


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Salut pitchoune !


 


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C'est amusant de constater que des questions qu'on ne se pose jamais dans sa bibliothèque peuvent être source d'autant de discussion... Chez nous, (bon en BU c'est peut-être pour ça que c'est différent), on demande la carte de lecteur (= carte d'étudiant) aux lecteurs sauf quant on les connait (souvent pour les enseignants) et ceux sont eux qui nous demandent en général : Vous avez besoin de ma carte ? Si on les connait, on dit non merci, si on a oublié leur nom, on leur dit : je veux bien oui. Et personne ne s'est encore vexé...


Si les étudiants ont oublié leur carte, on ne les prive pas non plus de prêt, on leur demande s'ils ont une pièce d'identité, ou leur nom et leur date de naissance pour vérifier que c'est bien eux.


Quant à la convivialité... et bien si on connait le lecteur, on lui fait parfois la bise, on lui donne parfois une poignée de mains et quand on ne le connait pas on lui dit juste bonjour avec le sourire. Et ils ne se sentent pas rejetés... ils reviennent !


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"Si les étudiants ont oublié leur carte, on ne les prive pas non plus de prêt"


 


Je te rassure, dans les BM je ne pense pas qu'on en soit là non plus, même les plus tatillonnes  :) 


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Détrompe-toi.


 


Je suis inscrite dans la bibliothèque de la grosse ville pas trop loin de chez moi, et sans carte, on peut pas emprunter.


 


Ca m'est arrivé samedi dernier. J'habite à 20 bonnes minutes là. Carte oubliée. Je suis connue là-bas en tant que "collègue". Bin j'ai pas pu emprunter.


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C'est des z'horribles ! La honte de la profession. Mais surtout des feignants, qui ne veulent pas se donner la peine de s'organiser. J'explique :


 


Tu sais que sur tous les SIGB il y a une zone "message", tant pour les documents que pour les lecteurs. Pour les docs ça te permet de mettre que la page 165 est tachée etc...avec la date, de façon à ne pas accuser prochainement un lecteur d'avoir taché la dite page.. Pour le lecteur cela permet de mettre plein de choses secrètes, comme le fait que le petit untel ramène toujours ses livres dégueulassés etc...d'où vérification systématique de ses ouvrages page par page au retour par exemple.


 


Et ça permet aussi de mettre que madame untel "oublie" systématiquement sa carte, tout en nous faisant le coup du "c'est la première fois que..." ou du "j'y penserai la prochaine fois". En fait elle s'en fout comme de l'an quarante et ne fera jamais l'effort de la mettre dans son porte-carte. Au bout de trois fois (= 3 dates) par exemple, et quelle que soit la personne qui est à l'accueil (parce que beaucoup de lecteurs jouent aussi cette carte là : la dame qui était là l'autre fois m'a dit que c'était pas grave etc...), on peut lui dire que ça ne marche plus et lui citer trois ou quatre dates de suite où elle s'est foutue de nous !


 


Soit tu te donnes les moyens de "punir" les vrais coupables, ceux qui exagèrent, ceux qui ne respectent rien, ceux qui donc se croient au dessus des règles communes, soit tu punis tout le monde, bêtement. Tu vois, chez nous, on t'aurait prêté les livres et on t'aurait discrètement mis une première date en message, c'est tout.


 


Seulement tout ça c'est du boulot, ça exige un suivi et une motivation de toute l'équipe, des règles sur la façon de rédiger les messages etc...bref faut y croire. Et il suffit qu'une seule personne dans l'équipe ne joue pas le jeu pour tout fiche en l'air. Alors évidemment...


 


Alors tu vois, il n'y a pas les petites et les grosses bibliothèques, les rurales et les urbaines,  il y a les conviviales je m'en foutistes qui autorisent tout et laissent aller la barque, et les pas conviviales je m'en foutistes qui traitent tout le monde à la même sauce, par simple feignasserie. Les premières te disent que c'est pas la peine de rien parce qu'on a peu de lecteurs et qu'on les connait tous, les secondes te disent que c'est pas la peine parce qu'on a trop de lecteurs et qu'on les connait pas. Leur point commun : le je m'en foutisme.


 


Tu sais, comme l'instit qui, plutôt que de se faire sa petite enquête, punissait toute la classe systématiquement. Punition collective. Comme ça on est tranquille.


 


Ne sanctionner que ceux qui exagèrent, pas l'oublieux d'un jour mais le récidiviste notoire,  ça parait simple. Eh bien non...tout le monde pareil. C'est des coups à vider les bibliothèques, ça... :ermm:

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Ne sanctionner que ceux qui exagèrent, pas l'oublieux d'un jour mais le récidiviste notoire,  ça parait simple. Eh bien non...tout le monde pareil. C'est des coups à vider les bibliothèques, ça... :ermm:

 

Ben oui Ferris, mais là on reboucle avec la question des procédures. et crois moi, j'ai parfois entendu les mêmes arguments dans mon petit village et dans ma très grande bib de très grande ville => ah bas les procédures, vive la simplification pour les usagers.

Il y a une raison d'être pour les procédures mais souvent toutes bonnes qu'elles soient, elles doivent s'incliner devant un espèce de bon sens que je trouve finalement plutôt délétère à long terme mais difficile à faire comprendre sur le coup.

 

ok cette phrase n'est pas claire alors j'essaie de m'expliquer.

 

On ne prête que s'il y a carte = égalité de traitement pour tous

Dès qu'on commence à faire des exceptions il y a un début d'inégalité : untel va le faire mais pas tel autre.

parfois on essaie de limiter ces exceptions : "ok mais il faut justifier de son identité"

et voilà la naissance de nouvelles exceptions : "A mais oui c'est bon ! je vous connais"

et son cortège de conflits :"mais votre collègue me l'a fait la dernière fois pourtant !"

jusqu'au jour ou il y a une erreur : "je m'appelle bien Martin Dupont mais je vous assure que je n'ai jamais emprunté ces livres"...

Le problème, c'est que les grosses erreurs sont toujours une successions de petites erreurs et d'approximation qui sont en général passées dans les mains de plusieurs personnes...

plus souvent dans les grosses équipes en général : quelqu'un qui a prêté sans carte et sans vérifier l'identité de la personne (ben oui sinon il aurait bien mis les trucs sur la carte de M DuponD, et n'a pas vérifié la date de naissance (ben oui parce que sinon il aurait bien vu que M. DuponD a 20 ans et M. DuponT 93 ans ...).

je dis pas que je ne fais jamais d'exception mais je sais que certains collègues ne prennent pas toutes les précautions et donc, je préfère l'interdiction absolue qui fera pratiquer l'exception avec un maximum de précautions et de parcimonie ("mais c'est vraiment exceptionnel, hein !).

Il y a toujours des moyens de faire des entorses au règlement et toujours d'excellentes raisons de le faire mais on n'oublie parfois que le règlement ce n'est pas juste la dictature du fonctionnaire sur le pauvre lecteur, c'est aussi en théorie un truc qui protège le lecteur contre la dictature du fonctionnaire (j'ai une carte à jour = j'ai le droit d'emprunter) et les usagers entre eux...

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le règlement ce n'est pas juste la dictature du fonctionnaire sur le pauvre lecteur, c'est aussi en théorie un truc qui protège le lecteur contre la dictature du fonctionnaire (j'ai une carte à jour = j'ai le droit d'emprunter) et les usagers entre eux...

 

Très bien résumé ! Même bienveillante la dictature du fonctionnaire reste un facteur d'inégalité entre les lecteurs. Qu'une procédure paraisse trop rigide ou stupide n'est pas la question. On peut toujours revoir le Règlement intérieur (mais c'est vrai que c'est du boulot; des habitudes à revoir, un SIGB a reprogrammer, un texte à faire re-signer par les élus etc...), l'essentiel est que cela soit clair, public (le règlement doit être affiché "en bonne place" dans les locaux, c'est la loi) et respecté. Et nous sommes là autant pour l'appliquer que le faire appliquer.

 

Quand j'entends dire que de toutes façons ces "exceptions" ne concerneront jamais beaucoup de monde, je réponds que ce n'est pas la question du nombre qui importe. Le principe même de l'exception, érigé en "mode accessoire" de fonctionnement, signifie le début de la fin, le règne du fonctionnaire tout-puissant et des règles appliquées à la tête du client. Donc  la fin de la citoyenneté. On me répond souvent sur le mode compassionnel ou moralisateur comme s'il n'était question que de bibliothécaires gentils et compréhensifs versus des bibliothécaires rigides et froids comme des robots. La vertu n'est pas d'adapter la règle pour chacun, c'est de l'appliquer pour tous. Un "régime d'exception", des "lois d'exception", des "tribunaux d'exception", on connaît...

 

Battons-nous pour rendre plus intelligents des règlements stupides, mais en attendant respectons-les tels qu'ils sont.

 

Imagine t-on d'ouvrir la bibliothèque un peu plus tôt parce qu'un lecteur "qu'on connait bien" piétine dehors ? Boaf, petite exception sans gravité, me dira-t-on d'un air bonasse, et puis il commençait à pleuvoir, alors tu comprends...Oh que oui, je comprends. Je vois même une contradiction hypocrite : on le fera si le "copain" est SEUL, pas s'il y a dix personnes qui piétinent. Ou on ouvrira aux dix, mais là ça risque d'être beaucoup plus rare... parce que que les "gentils" sentent aussi très bien le risque de trop montrer que l'on fait des exceptions. Après, pour les lecteurs, la règle sera : de toutes façons ils ouvrent dès qu'ils nous voient...Et là tout le monde sera dans une merde noire. En plus, légalement, s'il arrive un pépin sur une heure où la bibliothèque est censée être fermée au public, je te dis pas le caca nerveux du DGS !

 

J'imagine mal le gars qui fait rentrer le copain et laisse les neuf autres dehors... :D Et pourtant, celui-là irait jusqu'au bout de sa logique d'exception! Respect, finalement. Sauf qu'après il peut préparer son sac à dos...

 

La carte c'est une extension, le bras armé, du Règlement. Dans le train tu montes si tu as ton "titre de transport". Et c'est un monsieur avec une casquette officielle qui te le demande. Nous on n'a ni casquette ni uniforme... 

 

Je suis méchant.

 

Mais républicain !  :)

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La bibliothèque où je travaille était gérée par des bénévoles et associative donc les cartes sont classées alphabétiquement dans un beau casier sur la banque de prêt. Elles ne sont pas transmises aux lecteurs pour les différentes raisons qu'on a pu lire plus haut ("on va pas les embêter avec ça, on connaît bien nos lecteurs..."). J'ai senti le risque de tension avec les bénévoles si je m'attaquais tout de suite à ce dossier. Évidemment avec 620 inscrits, on les connaît mais encore une fois pour toutes les raisons citées plus haut, elle est nécessaire.


Je les ai préparé au changement qui approche : ouverture d'une nouvelle structure. :hyper:  Les lecteurs auront leur carte car c'est une preuve de leur inscription, qu'ils pourront gérer leur compte à distance via internet etc. Mais il faut aussi préparer Me Michu et Mr Dupont numéro 1, 2 et toute la clique.


On leur prêtera quand même des livres s'ils n'ont pas leur carte avec eux car la taille de la commune et de la structure permet une certaine souplesse.


Et je suis d'accord avec Ferris, vive les messages internes grâce au SIGB. :yes: 


Bien que les bénévoles n'y fassent pas toujours attention... :wink: (pour conforter Islampunk)


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Ton post et bien d'autres sur les bénévoles dans différents rubriques, m'amènent à regretter tout de même quelque chose qui semble évident à tous : les manœuvres d'approche, la diplomatie, les précautions de toutes sortes, dont il faut faire preuve pour arriver à modifier, améliorer, dynamiser une bibliothèque, ralentissent considérablement le processus. Sans compter l'obligation d'arriver dans certains cas à des "consensus mous" de type coupons la poire en deux ,ou plus vicieux et non-dits de type "fais ce que tu veux, mais nous on fera des pieds et des mains pour que ça soit comme avant".


 


A la réflexion c'est ce qui au final me semble le plus handicapant. On peut toujours former un bénévole à telle ou telle technique, et certains se révèlent excellents à ce niveau, ou les "partenariser" sur certaines tâches d'animation par exemple, et là encore les résultats sont souvent positifs. Mais tirer un trait sur des années d'habitudes et d'un certain confort, sécurisant, c'est vraiment difficile. Et les arguments "citoyens" donnés plus hauts font partie d'un discours théorique qui a de fortes chances de ne pas être perçu pour ce qu'il est.


 


Dans certains cas, cela peut condamner une bibliothèque à ne jamais évoluer. L'immobilisme dominera toujours. Un exemple : on met des postes internet dans une structure. Les bénévoles y sont opposées. Et finalement bien décidées à ne pas s'en occuper. On les forme (allumer/éteindre, taper le code) .Quelques années après (je dis bien années), on constate que les trois-quarts du temps elles ne les allument même pas. Certaines vont même jusqu'à déclarer à des jeunes "qu'ils sont en panne". L'image de marque s'en ressent, l'investissement tombe à l'eau. Encore un projet avorté. Sans compter le retour dans l'oreille des élus locaux qui s'informent parfois (oh, personne ne s'en sert, m'sieur le maire...)


 


Lent pourrissement....


Modifié par Ferris
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J'imagine qu'encadrer une équipe de bénévoles ne doit pas être facile tous les jours! Surtout lorsque les habitudes sont installées depuis longtemps...


Cependant, la bibliothèque est gérée par un ou deux salariés, directement sous l'autorité d'un directeur des services culturels ou d'un directeur des services, il existe des chartes de bénévolat, un règlement intérieur... Toutes sortes de choses pour asseoir, il me semble, l'autorité d'un responsable sur la marche de la bibliothèque.


Pourquoi cela poserait-il plus de problèmes (et j'imagine bien qu'il en existe) que dans une structure entièrement professionnalisée? À moins que la bibliothèque soit gérée par une association et un adjoint du patrimoine (il y a eu des exemples sur ce forum), les décisions, les pratiques... sont le seul fait du responsable, et non des bénévoles.


Évidemment je ne suis pas (encore) en situation pour pouvoir en discuter; ma pratique du bénévolat s'exprime en un échange de services, d'idées, de propositions... rien de plus, mais c'est déjà un peu de temps...

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Salut Fanch,


 


Pour répondre au pourquoi :


Souvent le professionnel arrive dans une équipe de bénévoles déjà constituée et qui a pris des habitudes. On ne peut pas arriver et imposer une nouvelle manière de faire sous prétexte que "c'est comme ça", ni même avec des arguments plus rationnels. Au demeurant, c'est pareil avec une équipe de professionnel qu'on risque de démotiver si on ne reconnait pas (et que donc, implicitement, on critique) leur manière de faire. Ici le risque, ce n'est pas juste de démotiver un agent, c'est de voir tout bonnement les bénévoles claquer la porte.


D'autant qu'une des motivations du bénévolat est la reconnaissance et, de fait, on peut leur être reconnaissant d'avoir fait fonctionner la bibliothèque avant nous et de continuer à nous y aider. Si on arrive pour tout changer elles sentiront leur travail mis en cause et donc elles, personnellement.


Les bénévoles ont souvent un certain age et une image de la bibliothèque du même âge (mais pas toute heureusement). C'est donc délicat en terme de conduite du changement.


Bref, il faut du temps et du tact pour voir frémir les choses.


Le temps aussi de renouveler l'équipe en faisant attention aux nouvelles recrues...


Le management participatif, c'est à mon sens, la seule chose qui permet d'avancer sur les sujets. Quitte à imposer en dernier ressort, il vaut mieux que l'équipe aie eu l'occasion de donner son avis et de faire d'autres proposition et le temps d'intégrer les objectifs, ce qui va être mis en place et pourquoi.


 


mais là où tu n'as pas tort, c'est que le problème peut tout à fait se poser aussi avec une équipe de professionnel en terme de reconnaissance de leur travail, conduite du changement, participation à la prise de décision,etc... En fait si je caricature ton propos et le place dans le monde du travail, c'est un peu comme si tu disais "ben quoi, y a un chef, les autres ils doivent obéir"...


Modifié par michmaa
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Fanch, au sein d'une équipe professionnelle, il ne peut pas y avoir de genre de problèmes, parce que nous sommes tous fonctionnaires et que nous dépendons tous du même système, le système hiérarchique. En cas de problèmes, le système prévoit des échelons de decision, des échelons de responsabilité etc...

Dans une équipe mixte, cette solution hierarchique n'est pas applicable. Et les bénévoles font peu de cas , trop peu sans doute, de ce système.

Et de lourds problèmes peuvent exister si nous opposons une décision hierarchique à un choix des bénévoles. D'autant plus que les bénévoles, quand ils ne sont pas eux-mêmes élus ou femmes d'élus, sont très très proches des élus locaux et de la population. Et ils peuvent en jouer. Ne nous voilons pas la face : les bénévoles sont le plus souvent parfaitement conscientes de leur pouvoir. Et les élus cherchent surtout à les préserver car elles sont économiquement au moins, indispensables. Le fonctionnaire, face à cela est bien faible.

Ce voisinage de deux systèmes est en soi une énormité. Ils ne sont pas compatibles. Mais c'est clair : nous sommes contraints de jouer la carte du dialogue permanent, et, le cas échéant, de céder aux pressions ou à l'immobilisme.

J'ai eu une jeune collègue, dans la région de Bordeaux, qui s'est faite "virer", il n'y a pas d'autre mot malheureusement, par une équipe de bénévoles qui avait fini par lui dire en face qu'elles n'avaient pas besoin d'elle. Les relations et les pressions ont fait le reste. La collègue, contractuelle pourtant recrutée par la mairie, a fait ses bagages. Finalement ce sont les élus dans ce cas qui ont changé d'avis et préféré sacrifier la professionnelle pour conserver les bénévoles. Cas extrême ? Peut-être, en tous cas il demontre bien cet incroyable pouvoir des "gens du cru" sur leurs élus et encore plus sur les fonctionnaires...

Modifié par Ferris
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Il faut aussi distinguer deux types de fonctionnement :


 


- bibliothèque municipale avec un salarié et une équipe de bénévole, où la responsabilité de la structure est dévolue au salarié, qui gère l'équipe, la structure et la poldoc.


 


- bibliothèque associative avec un employé municipal et une équipe de bénévoles. Là, c'est plus délicat encore : la structure est sous la responsabilité du président de l'association, ainsi que du bureau. Le salarié pourra dire ce qu'il voudra, c'est l'asso qui a le dernier mot.

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Oui je comprends ma naïveté face à de tels systèmes de pression (et ce que ma réaction avait de caricatural). On peut voir à travers la récurrence de certaines offres d'emploi qu'il est parfois difficile de rester en place...


Mais ces cas de gestions conflictuels sont peut-être le résultat d'une gouvernance partagée entre une association et un adjoint du patrimoine, c'est-à-dire d'une municipalisation inachevée, la mairie recrutant un agent de bibliothèque pour une structure ayant toujours fonctionné sur le mode associatif. À moyen terme, je ne vois pas où cela peut mener, et c'est là que je comprends certaines réactions concernant les bénévoles. C'est le mélange des genres qui est motif de blocage ou de conflit.


Pour ma part, si je peux faire quelques remarques (sur certains rangements, par exemple) ou travailler à une animation ou à la mise en valeur d'une collection, jamais il ne me viendrait à l'idée de vouloir imposer tel ou tel type de fonctionnement. J'ai d'ailleurs été bien étonné que l'on propose, un jour, d'aller prendre ce que je veux à la librairie...

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Fanch, d'accord avec toi sur le mélange des genres. C'est bien le noeud du problème, bien plus que l'âge des bénévoles (dont on fait parfois tout un fromage comme si c'était un handicap ) ou des aspects techniques. Il y a des bénévoles plus dynamiques et imaginatifs que bien des jeunes ajoints de la fonction publique. Mais parcours aussi le sujet sur le bénévolat, il y a du grain à moudre...http://www.agorabib.fr/index.php/topic/336-des-b%C3%A9n%C3%A9voles-en-biblioth%C3%A8que/


 


Giss, sur l'aspect associatif + salarié, Bernard pourrait te répondre mieux que moi car je crois qu'il est dans cette situation, mais je ne retrouve pas ses explications sur ce point précis. Il est vrai que l'on a parlé du bénévolat dans tellement de rubriques que ça devient difficile de tout retrouver. D'ailleurs c'est encore ce qu'on fait ici...On aurait dû en faire une rubrique à part entière.


Modifié par Ferris
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Ferris, B Majour est effectivement dans cette situation et ça se passe très bien apparemment. Le sujet dont tu parles, c'est moi qui l'avais initié il y a longtemps. Je suis aussi dans ce cas depuis peu.


 


En fait, j'ai travaillé dans plusieurs structures avec des équipes de bénévoles, ça se passait très bien. Apparemment, de ce que j'ai entendu dans les différentes structures (et que je confirme dans mon poste actuel), le plus délicat est le moment où un salarié arrive dans une équipe jusque là associative. Comme le fait remarquer Feecara, c'est plus facile de changer les habitudes et de s'imposer quand l'embauche se fait lors de la création d'une nouvelle structure. Peut-être aussi lors de l'informatisation ?


 


C'est vrai qu'on s'éloigne du sujet du départ, mais les bénévoles font tellement partie du quotidien d'une partie d'entre-nous, qu'on en parle forcément partout, comme des publics.


 


 


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La limite du mélange des genres (decidement l'expression me plait bien), c'est que, le plus souvent, le fonctionnaire qui est embauché dans ces cadres institutionnels différents, l'est avec une mission. Tu n'es pas embauchée simplement pour "mettre un peu de professionnalisme dans tout ça". Ta fiche de poste précise ces missions. Et ton évaluation les reprendra une par une. Et ta titularisation peut en dépendre.


 


Et, comme tu le signales, cela peut-être l'informatisation. Énorme chantier. (Et qui deviendra encore plus lourd à gerer prochainement avec les Réseaux qui imposeront un système unique et un calendrier unique à respecter par toutes les bibs). Si tu foires ta mission pour cause de benevoles récalcitrants, tu tombes sous le coup du système fonction publique : recrutée pour telle mission, tu n'as pas pu l'assurer. Point barre. Et dans le pire des cas, si tu es contractuelle, c'est fin du contrat et au revoir Simone.


 


Il faudrait que les bénévoles comprennent ça : Nous sommes "contraints" de réussir nos missions et, plus généralement d'assurer et d'améliorer nos missions de service public. Et contraints par ailleurs de s'entendre avec les bénévoles, plus encore, de les intégrer largement aux nouvelles missions. Dont certaines seront perçues comme contraignantes. Triple contrainte. Et un seul bouc émissaire au bout, si ça rates : toi, seule.


 


Que tu n'arrives pas à les faire changer de façon d'équiper ou de ranger etc...reste un inconvénient mineur. Et tu donneras l'exemple, chaque jour. A force, ça peut créer un mouvement d'entrainement. Mais si tu veux imposer une ouverture plus large le samedi ça devient autre chose. A moins d'assurer le samedi seule. Si tu veux modifier de fond en comble la politique d'acquisition et pratiquer un désherbage massif, faut t'attendre à des réticences assez fortes. Même modifier la signalétique (j'ai un collègue dans ce cas actuellement) peut provoquer des désaccords profonds. Proposer à la bénévole chargée depuis toujours des accueils crêche, de faire une petite formation (gratuite et défrayée) parce que tu as discrètement remarqué qu'elle n'était pas au top à ce niveau, même avec des gants, elle peut mal le prendre, comme une remise en cause de ses compétences. Etc...


 


Pour le bénévole "de base", il y a trois problèmes :


1) Sa légitimité est évidente, elle ne se discute pas : il est là parce qu'il est "du village" et qu'il "connait" tout le monde. Et qu'il est soutenu par le Maire etc....


2) Ses compétences sont tout aussi évidentes car légitimées par "le temps". Cela fait dix ans qu'il fait ça, donc ça marche très bien et il n'y a rien à changer. Sinon "on" lui aurait dit depuis longtemps...


3) Tu es bien jeune pour parler si haut, et en plus tu n'es pas d'ici. Tu n'a été à l'école primaire avec personne du village, tu connais mal les commerçants, tu n'es pas la marraine du petit untel, ton arrière grand-mère ne repose pas dans le cimetière du village


 


J'ajouterai en bonus le fait (que nous constatons actuellement sur le Réseau) que les bénévoles restent ancrées dans une optique Ma Commune + mon Maire, qui n'a plus cours. C'est l'intercommunalité qui decide, c'est à dire des dizaines de maires et de conseillers, et c'est le Réseau de bibs qui va faire appliquer une politique générale. Et ça, ça sera bientôt la soupe commune en France, et nos bénévoles ne sont pas prêtes ni à le comprendre ni à l'accepter (certains élus non plus d'ailleurs.) L'achèvement de la carte intercommunale devra être réalisé cette année. Sinon, ce sont les prefets qui l'imposeront. Certes, certaines communes pourront choisir de conserver la compétence lecture publique, mais ce sera au détriment des moyens. Je parie que les Réseaux seront le prochain gros sujet du Forum...


 


Hors tout cela est imparable. C'est VRAI. Rien à dire. Alors je veux bien croire qu'avec des talents de negociateur dignes du Quai d'Orsay, tu puisses  arriver à quelque chose, mais plus je lis ici et entends dans mon réseau d'expériences vécues au quotidien par des gens qui, comme toi et moi, ne sont pas des superman/woman, plus je crois que ce mélange des genres est souvent une redoutable épine dans le pied. Sauf bien sur pour ceux qui souhaiterait simplement se couler dans le moule.


 


Certes il y aura toujours des Bernard Majour (et c'est un hommage sincère que je lui rends et non une critique déguisée) pour réussir le Débarquement en Normandie et enfoncer les lignes allemandes, pour prendre une métaphore militaire. Mais je doute que nous soyons légion. Tout dépend aussi de la mission (creation de structure, informatisation, reprise de fonds...) et du soutien effectif dont tu pourras bénéficier en cas de difficultés de la part de ta hiérarchie et de ta tutelle.


 


Bernard a réussi l’opération Overlord, mais aurait-il été aussi bon contre Rommel en Afrique du Nord ? Va savoir...La encore les expériences diffèrent beaucoup : il y a ceux qui, comme toi, ont vécu plusieurs situations différentes dans ce genre là et ceux qui ont réussi un truc en restant au même endroit. La perspective n'est pas la même. Le temps aide aussi.


 


Bon appétit Giss  :)


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Merci. C'est trop tard pour te souhaiter bon appétit, alors bonne sieste ! :)


 


Non, tu fais pas la sieste ?


 


Alors tant pis.


 


 


 


J'avais failli parler des fiches de poste dans un précédent message, mais je ne trouvais pas les mots pour m'exprimer dessus. Tu l'as fait à ma place, ça me fait du travail en moins. :whistle:  Je ne m'étendrai pas sur ma situation actuelle, ce n'est pas facile d'écrire avec les mains dans le cambouis jusqu'au coude. Mon problème (?) : j'ai tendance à vouloir mettre la charrue avant les bœufs. Je n'ai pas de fiche de poste, mais mes missions sont clairement : l'animation et l'accueil. Ayant travaillé en tant que responsable de site, je vois des choses qui seraient à changer améliorer. Je peux le dire (si je sens que la présidente peut l'entendre), mais ils font ce qu'ils veulent. Puis elle m'a bien fait sentir que je peux demander des livres si j'en ai besoin, mais bon, c'est elle qui décide des achats. Donc accueil de classes OK, mais leur faire découvrir un fond documentaire jeunesse vieillissant et pas assez développé, c'est pas top. Mais là on sort du cadre animation-accueil, pour aller vers la poldoc. Comme tu dis (je le souhaite en tout cas) : le temps aide.


 


Finalement, je me suis un peu étendu sur ma situation ...


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Quand tu dis que tes missions sont clairement animation et accueil, mais que c'est la présidente qui choisit les livres, je ne trouve pas ça clair du tout. Tu n'as pas de fiche de poste, car une vraie fiche de poste précise non seulement les missions mais aussi les moyens de les réaliser. Et faire de l'animation sans maîtriser les achats des documents qui vont permettre de faire ces animations, c'est contestable, même en CAP. Si on te donne une mission sans moyens adéquats, tu peux contester la mission et évidemment l'évaluation de ton travail. Bon, vu ton statut de salariée associative, d'après ce que j'ai compris, c'est évidemment pas les mêmes règles que celles qui s'appliquent aux fonctionnaires. Mais là c'est un autre problème...


 


Sincèrement bonne chance Giss


 express3.gif


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Je suis salariée municipale détachée à la bibliothèque associative de la commune (une convention existe entre eux deux). Le but du jeu est de passer en bibliothèque municipale. Reste à savoir quand (ceci est un autre débat) ... Ce qui a décidé le recrutement (hésitation depuis plusieurs années), c'est le passage aux 4 jours 1/2 et le besoin de personnes pour les TAP. Le changement arrive par le besoin d'animation, pas par une construction, une informatisation ... donc les habitudes des bénévoles n'ont pas de raison de changer.


 


Quand j'ai besoin de documents pour les animations, on me les achète, rassure-toi. Mais on m'a fait comprendre à ma dernière demande que faut pas que j'en demande trop parce qu'ils ont dépensé beaucoup de sous en achats le mois dernier (pas ma faute si ils dépensent le tiers des achats annuels en une fois !). J'ai également déjà fait une sélection d'albums qui ont été achetés pour le prêt. Mais au-delà de ça, pour ce qui est des achats courants, je n'ai pas la main dessus. Je peux suggérer.


 


 


Merci pour le soutien Ferris  :blush: et bon appétit !


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Giss, ta situation est malheureusement courante dans l'équation bibliothèque associative+ personnel municipal.

La mairie t'a rattachée à ce service pour remplir des missions qui doivent rentrées dans une fiche de poste. Je n'en avais pas a mon arrivée, je l'ai faite et revue et corrigée avec mon référent à la mairie et le DGS afin d'officialiser les fonctions qui me sont attribuées et qu'elles soient claires pour tous.

Cette fiche de poste permet d'avoir des armes face à une présidente difficile, ce qui a l'air d'être ton cas... Elle ne fait pas cas de ton expérience et te reproches des demandes coûteuses que tu ne peux anticiper car tu n'est pas intégrée à la gestion des acquisitions. Difficile de lui faire comprendre même avec diplomatie et tu as l'épine dans le pied dont parlais ferris. Attendre des changements tels l'informatisation ou le passage à la gestion municipale peut paraître très long dans ces situations.

Si la présidente à des relations avec les élus tu ne peux pas attendre grand chose avec l'équipe municipale qui ne prendra pas le risque de froisser... Les élections approchent, les rapports peuvent changer pendant cette période...

Modifié par Feecara
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