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Adolescents séjourneurs et insolent


elzab

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Bonjour,

 

J'aurai voulu savoir si vous aviez des solution à nous proposer pour gérer nos chers petits adolescents. Je vous explique notre situation. Les adolescents ont entre 12 et 16 ans, viennent en groupe (parfois nous nous retrouvons avec une soixantaine d'adolescents), ils occupent toutes les places assises, font du bruit. Nous nous déplaçons régulièrement pour leur demander de faire moins de bruit et ils leurs arrivent très régulièrement d'être insolent voir de nous insulter. Le seul moyen de pression que nous ayons est de les exclure pour la journée voir le lendemain. 
Nous avons perdu beaucoup d'abonnée à cause de ce brouhaha et de nombreuses personnes s'en plaignent. Auriez vous des solutions à nous proposer ?

 

Je tiens à préciser que nous ne sommes pas assez nombreux pour leur proposer des activités et n'avons pas non plus de budget. De toute manière , ils ne viennent que parce qu'il fait chaud et qu'il y a de la lumière ^^ 

Merci pour vos réponses =)

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Les adolescents ont toujours eu une utilisation bien à eux de la bibliothèque, comme de n'importe quel lieu mis à la disposition de tous.  D'abord ils en font toujours un usage collectif et un lieu de sociabilité interne, les deux étant liés évidemment. Tu ne te sociabilises pas tout seul en te tirant sur la nouille dans ton coin...Forcement ce mode d'utilisation essentiellement collectif va percuter de plein fouet les usages traditionnels du lieu et les habitudes des autres publics. En fait les pubères de fraiche date créent de nouvelles normes d'utilisation du lieu. Qui par là-même devient un peu indifférencié.

 

C'est un lieu propice aux phénomènes de groupes, où l'on vient rencontrer des amis. Il y a de la place et des places assises en nombre suffisant, c'est confortable : pourquoi ne pas les utiliser ? Il fait chaud et il y a de la lumière ? Et alors, les SDF aussi utilisent les bibliothèques de cette façon, détournant eux aussi le lieu de sa mission initiale, créant donc finalement leurs propres normes d'utilisation. Et on y applaudit bien fort, faut voir l'auto-congratulation de la profession à ce sujet... Bon, les ados gueulent, ricanent, s'agitent, et se déplacent tout le temps. les autres sentent mauvais, rotent, pètent et s'étalent. Ils ont effectivement en commun le fait de monopoliser les places assises.

 

Là où l'ado est un peu à part, c'est qu'il cherche d'abord un lieu de sociabilité qui échappe aux adultes. Son troisième lieu à lui finalement. (Je me demande parfois si la vraie bib 3° lieu ne sera pas celle qui résoudra la question des ados....) Et le silence, la discrétion, les chuchotis, sont des comportements totalement en porte à faux avec la recherche de sociabilité, faut reconnaître...Or, pas de pôt, le lieu a été prioritairement pensé par et pour des adultes et leur progéniture en laisse. Donc ça va pas. Alors la meute en phase de sociabilité colonise le lieu en en détournant simplement les usages. T'as jamais été au cinoche rien que pour peloter ta copine, l'un et l'autre n'en ayant rien à battre du film ? Moi j'ai été une fois dans un bar minable et cher, avec des zamis chiants, simplement parce que c'était une soirée topless. Décevant d'ailleurs...

 

Et il est poussé à y venir parce qu'il sent bien, l'ado, qu'on cherche sa présence. Quel bibliothécaire n'a pas fait des pieds et des mains (et des zânimations !) pour attirer ce public rare et difficile. Ou au moins fait semblant, histoire d'avoir un projet de service équilibré... Et le boutonneux ne l'ignore pas du tout. On le veut, on le drague ouvertement. Il faut que ce petit couillon figure absolument sur nos stats de fréquentation, on y met un point d'honneur ! Bon, il n'emprunte pas, ce dégénéré, mais il pourrait au moins venir y faire ses devoirs, tranquillement. Ben non.  Mais qu'il s'avise de draguer bruyamment sa copine ou de brâmer des incongruités devant son iphone, et on ne veut plus de lui. Il dérange.

 

Il devient au fond un déviant, comme tant d'ouvrage de SF pour ados en montrent souvent. Marrant comme comparaison...

 

La plupart du temps ça ne marche donc pas, car cela s'appuie sur des activités bien précises, type ateliers vidéo, clubs de lecture pour bons élèves, atelier manga, etc...la liste n'en finirait pas, les bibliothécaires sortant leur panoplie d'activités spécial-ados pour l'occasion. Mais ce sont tous des trucs encadrés, à mission clairement culturo-sociologico-air du temps, des trucs pensés pour eux par les adultes soucieux de leur avenir culturel mais bien peu de leurs besoins bien particuliers de sociabilité. Donc ça ne marche pas, ou pour une petite frange et sur des créneaux horaires bien ciblés. La plupart du temps les bibliothécaires s'en contenteront. Mais ils seront passés à côté de l'essentiel de la cible. En toute bonne foi bien entendu. Par exemple personne ne dira qu'au fond une majorité de ces fréquentant ne voient dans la bibliothèque qu'une alternative au désœuvrement. Forcément, parce que là, on n'a rien à proposer. Activité organisation du désœuvrement de 16 à 17 ? remplissage du vide ? Bistrot, moto, biblio ?

 

Le problème c'est qu'en lui faisant finalement comprendre, par nos réactions, que ce lieu n'est pas pour lui, bien que l'on continue à affirmer bien haut le contraire, on le marque à la culotte (merde, c'est l'heure des ados...), on le discrimine, comme on dit maintenant. Et il y est assez habitué de toutes façons. Alors il réagit, parfois violemment. La bibliothèque citoyenne ?


Le jour où un adolescent s’aperçoit qu’il est marqué, que les autres le voient avec une étiquette au front – sa classe, sa religion, éventuellement sa race, le métier de son père, son vocabulaire – et que tout le monde ne porte pas la même étiquette, il prend acte de l’existence de la société et de la place où il s’inscrit dans cette société. C’est son premier geste politique, et parfois le dernier. Geste passif. Il ne choisit pas, il apprend qu’il a été choisi, et dans la géographie de la société, il repère sommairement sa position, ses amis, ses adversaires. (Françoise Giroud).

 

Alors évidemment on tombe dans le piège ultime : on réaménage les locaux (si on peut) pour créer un espace rien que pour eux, entendez-par là un endroit où ils ne dérangeront personne, mais faut pas le dire. Et là on enfonce le clou définitivement. On réinvente le ghetto. Et pourtant, quelle bonne idée ! On ne peut pas dire qu'on ne les bichonne pas ces petits crétins ! Sauf que, comme disait Deligny, Trop se pencher sur eux, c'est la meilleure position pour recevoir un coup de pied au derrière.

Pour l'action, rassure-toi Elzab, je fais comme toi : je les vire, mon Règlement intérieur dans une main et mon Respect d'autrui dans l'autre, histoire de conserver une bonne image de moi-même et du Service public que j'incarne...:tongue:

 

 

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Bonjour,

Le service Questions Réponses de l'Enssib a récemment répondu à une question sur la cohabitation des publics en bibliothèque ; il signale notamment :

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  • 11 months later...

Les ados ont des tailles variées, certains grandissent trop vite, d'autres restent petits longtemps. On a donc vite fait de choisir lequel on prend pour taper sur l'autre. :tongue:

Vivre en société, ça s'apprend, comme de respecter les autres. C'est bien beau de vouloir attirer les ados, mais si ça fait fuir les autres, qu'ils s'en aillent!

Mon expérience avec les ados m'a prouvé que certains peuvent être vraiment odieux. Il faut se dire que quelqu'un doit leur poser des limites. Les parents ne le font pas, certains chefs d'établissement et professeurs non plus... Si le bibliothécaire doit le faire, qu'il le fasse!

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Il y a 12 heures, Babarette a dit :

mais si ça fait fuir les autres, qu'ils s'en aillent!

 

Non, on ne peut pas raisonner comme ça. Ou pas longtemps. Pourquoi?  parce qu'on l'a déjà vécu avec les vieux, en quelque sorte. En tous cas chez nous. Et qu'on voit très vite où ça nous amènerait. Si on suivait leur désir de silence et d'appropriation des lieux (très fort chez eux aussi ne l'oublions pas) des seniors dont certains passent la journée à lire (gratuitement) le quotidien local, on aurait fichu tous les autres à la porte, enfants, assistantes maternelles et leurs bébés lecteurs, ados etc..et bien sur les animations et tout l’événementiel un peu bruyant.J'ai vécu de plein fouet ce refus des autres de la part des seniors et une appropriation parfois délirante des lieux (ma chaise, ma table, mon journal...)

 

Créer des espaces cloisonnés pour chacun ? A l'heure des espaces intergénérationnels décloisonnés, on aurait l'air fins...Multiplier les activités ciblées sur des tranches d'âges ? On réinvente vite le ghetto.

 

A sa façon le senior rural (chez moi c'est rural  aigri, solitaire (mais qui s'arrange pour venir aux heures de bonne fréquentation), ayant souvent des problèmes auditifs, et trimbalant peut-être aussi une vieille conception des bibliothèques feutrées assez datée, voire pas de conception du tout car les bibliothèques sont pour certains d'entre eux des endroits récents qu'ils ont du mal à définir, pose le même problème que les ados, même si le problème parait inversé.

Et il nous pose la question de notre capacité à accueillir, telles qu'elles sont, des minorités. Comme certaines bibliothèques comme la BPI ont pu accueillir des SDF etc..http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/48190-les-publics-sans-abri-en-bibliotheque-publique.pdf

 

Les solutions ne sont jamais simples. Et se conforter par un discours "citoyen" que l'on finit nous-même par ânonner sans y croire, sur le "vivre ensemble", le respect des autres etc...ou par un discours rigide, Règlement intérieur en main qui se résume effectivement à dire que ceux (minoritaires bien sûr..) qui font chier les autres (les majoritaires, qui sont dans l'air du temps, eux...)sont priés d'aller se faire voir ailleurs et d'y rester, tout ça n'est pas viable. Babarette, c'est là que ton expérience des "mono-publics", en milieu scolaire ou plus tard peut-être en BU, trouvera ses limites en BM. Gérer des questions d'ados dans un milieu homogène de type classe ou CDI (donc en plus des endroits "obligés") restera beaucoup plus aisé que de créer des conditions communes du vivre ensemble pour des "tout-public.".

 

Le "dégagisme", pour utiliser un néologisme à la mode, n'est pas compatible avec le rôle citoyen des bibliothèques.

 

Bien sûr que le les vire aussi. Mais je ne me satisfait pas de cette solution.

 

Modifié par Ferris
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il y a une heure, Ferris a dit :

on aurait fichu tous les autres à la porte, enfants, assistantes maternelles et leurs bébés lecteurs, ados

Plus le bibliothécaire qui répond au téléphone, ou qui laisse sonner le téléphone parce qu'il s'occupe de quelqu'un d'autre.

 

Oui, certains lecteurs peuvent être pénibles (quel que soit l'âge, il ne faut pas croire que les ados sont pires que d'autres), surtout quand ils cherchent à vivre par la confrontation.

Souvent, c'est une posture pour être remarqué. Quel intérêt d'être grincheux/insolent quand il n'y a pas de spectateurs ?

Le bibliothécaire prévoyant utilisera sa boîte à bouchons anti-bruit/boule quiès... comme il aura toujours un stock de kleenex.

Je ne cache pas qu'offrir une sucette à un grincheux, ou à un petit insolent, doit avoir son charme. Au moins pour leur clouer le bec. :wink:

Mais le dégagisme n'est qu'une solution de facilité. Une réflexion à court terme. Gamin chiant aujourd'hui, maire ou élu demain. C'est aussi une preuve d'incapacité à satisfaire la population ou sa communauté dans son ensemble. Une défaillance à comprendre les vrais besoins de ceux qui viennent.

Même si certains peuvent avoir besoin d'un bon coup de pied au cul... oups, d'un rappel ferme et direct au règlement intérieur. :D

Avec l'art et la manière, bien sûr.

  Bernard
 

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J'ai remarqué qu'il y avait très peu d'ados mâles et beaucoup d'ados femelles. Et que mon charme naturel, mon look baba, et ma capacité à singer les modes du "parler jeune" (des années de théâtre amateur et la fréquentation assidue du blabla immonde de mes petites nièces, ça aide) permettaient d'apaiser assez facilement les conflits naissants avec la variété femelle.

 

Dommage que la profession soit aussi féminine, ce serait peut-être une solution. La citoyenneté par le charme. Récemment je leur ai acheté des bouquins de blogueuses à la mode, type Natoo. Elles ont adoré. Je suis un type chouette. L'adote m'a adopté comme une curiosité fréquentable, un peu à part du monde des adultes responsables et chiants. C'est fou ce que je passe comme temps sur le Net à repérer les bouquins écrits par ces blogueuses. La plupart concerne la façon de se coiffer, de décorer ses ongles etc...passionnant. Surtout que la Bdp n'e achète pas, évidemment. Récemment j'ai acheté un bouquin sur comment se débarrasser de ses boutons.

 

Mais finalement, en faisant ça, la paix règne à peu près dans mon temple de la culture mais  je suis aussi devenu une vieille pute, forcément.:tongue:

 

Modifié par Ferris
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Le 14/06/2017 à 12:34, Ferris a dit :

 

Non, on ne peut pas raisonner comme ça. Ou pas longtemps. Pourquoi?  parce qu'on l'a déjà vécu avec les vieux, en quelque sorte. En tous cas chez nous. Et qu'on voit très vite où ça nous amènerait. Si on suivait leur désir de silence et d'appropriation des lieux (très fort chez eux aussi ne l'oublions pas) des seniors dont certains passent la journée à lire (gratuitement) le quotidien local, on aurait fichu tous les autres à la porte, enfants, assistantes maternelles et leurs bébés lecteurs, ados etc..et bien sur les animations et tout l’événementiel un peu bruyant.J'ai vécu de plein fouet ce refus des autres de la part des seniors et une appropriation parfois délirante des lieux (ma chaise, ma table, mon journal...)

 

Créer des espaces cloisonnés pour chacun ? A l'heure des espaces intergénérationnels décloisonnés, on aurait l'air fins...Multiplier les activités ciblées sur des tranches d'âges ? On réinvente vite le ghetto.

 

(...)

 

Le "dégagisme", pour utiliser un néologisme à la mode, n'est pas compatible avec le rôle citoyen des bibliothèques.

 

Bien sûr que le les vire aussi. Mais je ne me satisfait pas de cette solution.

 

 

 

Bien sûr, je ne parlais pas de les virer définitivement à coups de pieds aux fesses et sans sommation. Mais il y a un comportement à adopter. Une bibliothèque, ça doit être ouvert à tous, mais préserver le respect de chacun. Parler à voix basse, oui, mais pas pendant des heures dans la salle de travail. Un chuchotis incessant, c'est insupportable quand on essaie de travailler ou de lire. Ou alors, on ne fait pas de salle de travail, on renvoie tous les étudiants à la BU et on remplace les tables par des canapés, pourquoi pas. 

 

Peut-être pas des espaces par publics, mais par usage. Pour bavarder, c'est ailleurs que dans la salle de travail et, pour le travail en groupe où on a besoin de bavarder, on peut aller squatter l'espace jeunesse. 

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Bonjour Babarette

 

Là, tu touches du doigt toute la difficulté du vivre ensemble... prévu et finalisé par le responsable de l'établissement.

Responsable qui est souvent un cadre A ou B, quand il y a une surface permettant des espaces dédiés aux usages diversifiés.

 

Pour le chuchotis constant, c'est peut-être moins gênant que les grands éclats de rire, ou les rappels tonitruants des bibliothécaires réclamant le silence.

C'est une question de bruit de fond. C'est valable en BU.

En BM, tu as plutôt les sonneries de téléphone, puis l'agitation pour le retrouver pour :

- soit le mettre en mode vibreur,

- soit vite le décrocher pour répondre et dire : "je ne peux pas te répondre, je suis à la bibliothèque".  :tongue:

 

A noter que squatter l'espace jeunesse, pour faire du bruit, ce n'est pas logique si on veut, par la suite, des lecteurs respectueux des espaces. Les jeunes aussi ont besoin de lire dans le calme, et de prendre cette habitude. Si ça ne suffit pas, compte sur les bibliothécaires pour rappeler que le hall est là pour la machine à café (très sonores) et les discussions plus bruyantes. Sinon, il y a aussi le vigile (dans la grosse bibliothèque), ou alors des espaces de réunion fermés et isolés phoniquement.

 

Voilà pourquoi nous avons des halls dans les bibliothèques. Ce n'est pas juste pour les paillassons.  :D

 

En jeunesse, pareil, on réclame le silence. Et les enfants le réclament à la place du bibliothécaire si ce dernier est occupé.

Essaie de discuter, et tu verras si les enfants ne savent pas faire respecter leurs droits. Chuuuuut !

 

Après, pour les bavards, tu as la punition du caramel mou et bien bien collant. Silence garanti !

  Bernard

 

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Une bibliothèque, ça doit être ouvert à tous, mais préserver le respect de chacun.

 

Voui, voui. On a tous tenu ces propos idéalistes et propres à rassurer les jurys. Mais la réalité s'impose vite à nous, et les questions de bon sens nous viennent à l'esprit assez vite. Parfois, quand après des années tu relis ton règlement intérieur, ta Bible, souvent écrite par toi-même, et que tu fais le compte de ce que laisses passer au fil des ans, au point que ce règlement n'est plus qu'un torchon qu'il faudrait refaire chaque année, là, tu mesures un peu les choses.

 

Tiens, je vois trois adotes qui sortent de cours et ont une envie folle de papoter/pouffer pour se détendre avant de prendre leur car. Premier geste : on pose son portable à portée de mains. Cinq minutes après ça pouffe un maxi et une adote montre aux  deux autres un sms stupide qu'elle vient de recevoir. Elles répondent. 5 minutes après le mec au sms leur telephone (bruits variés), repouffages collectifs etc...

 

Alors je me dis qu'on est en 2017, qu'on ne cesse de parler de Troisième lieu, qu'on ne dispose pas d'espaces spéciaux pour ces comportements et d'autres, qu'une bib c'est devenu aussi un lieu de convivialité où l'on a du plaisir à venir, que je pourrai, Règlement en main, leur dire, en mettant mon chignon et mes lunettes, "mesdemoiselles, je vous rappelle que l'usage des téléphones portables est interdit dans les locaux". Mais bon. Non. A la limite si ça devient hysterique je me lève, je m'approche d'une dont je connais le prénom (important ça, pour le contact) et je lui chuchote gentiment à l'oreille:

Marjorie, tu me gonfles avec ton smartphone..

 

Et Marjorie va mettre la pédale douce. Pas pour obéir au Règlement, qu'elle ne lira jamais du reste, et dont elle se fout comme de l'an 40. Non, simplement pour me faire plaisir. Ils sont comme ça les ados.

Comme nos bibliothèques, ils s'adaptent mais en douceur.

 

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Ah, selon mon expérience de lectrice, le chuchotis constant est insupportable justement parce qu'il est constant. 

 

Les halls, c'est très bien. J'ai connu une bibliothèque où il était interdit de téléphoner dans le hall, mais où les bibliothécaires bavardaient dans la salle de travail (paie ta logique).

 

Un ado fonctionne effectivement beaucoup à l'affect. C'est autant un problème qu'une bonne chose. 

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il y a 9 minutes, Babarette a dit :

Un ado fonctionne effectivement beaucoup à l'affect. C'est autant un problème qu'une bonne chose. 

 

Tu as raison. Ce système a ses limites. L'une d'entre elles est l'environnement "les structures dites à dimension humaine" et les autres. Au delà d'une certaine taille, nombre d'espaces, nombre de places assises, cloisonnements, et surtout de fréquentation générale à l'heure et la fréquentation de type "groupe", cela ne fonctionne plus. Beaucoup de BM moyennes n'ont pas de "hall" de type BU. On entre tout de suite au cœur de la structure et on se trouve face au bureau d'accueil.

A chacun de savoir dans quel type de structure il souhaite travailler. C'est valable aussi pour les conversations entre nous et les lecteurs, qui enrichissent la qualité de l'accueil. Adultes ou enfants, je n'ai jamais connu de bibliothèque où spontanément les gens baissent la voix pour me parler. Le "chuchotis", je ne connais pas. C'est un procédé de grosses structures.

J'ai fait mon choix depuis longtemps. Et j'en mesure chaque jour l'importance et la valeur. Le contact individuel reste fondamental. Passé un certain stade j'appelle ça une usine, pas une bibliothèque.

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Je parlais plutôt du chuchotis constant des gens qui viennent dans la salle de travail pour faire semblant de travailler. En général, la borne d'accueil n'est pas dans la salle de travail. 

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Je n'ai jamais eu de "salle de travail" ni de "borne d'accueil". J'ai l'impression qu'il est temps que tu passes de l'autre côté du miroir...tu vas faire des découvertes.:)

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J'ai fait deux stages, dont l'un en BM et dans cette BM, comme dans plusieurs autres que j'ai visitées, il y a un espace accueil. Et parfois des salles (ou espaces) de travail. 

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J'ai lu une partie des messages pas tous, j'avoue... Moi aussi il m'arrive de virer des jeunes, quand je suis déjà passée 4 fois leur demander de parler plus bas. En fait, ce sont les élèves de 6è / 5è (12 ans) que je trouve les plus pénibles. Ils découvrent la liberté d'être en groupe, sans les parents et c'est un peu excitant au début forcément, donc, ils en profitent. Pas de conflit par contre. les plus grands squattaient le hall où les voix résonnent donc les gens se plaignent et râlent sur ces jeunes qui écoutent de la musique, parlent fort, gnagnagna, gnagnagna. D'accord avec Ferris, les vieux sont aussi bruyants et même nous, bibliothécaires : on bipe, on répond au téléphone etc, Finalement, je leur ai proposé (aux jeunes du hall, 17 / 18 ans) de s'installer plutôt à la bibliothèque, dans un espace sympa où ils peuvent continuer à manger (mais je leur envoie une poubelle) et peuvent écouter la musique, à un volume assez bas : des compromis de part et d'autre. Franchement, ça fonctionne bien. Pas de préjugés d'un côté ou de l'autre, on se fiche une paix royale et de temps en temps on échange 3 mots. Après, il faut dire que je n'en ai jamais une soixantaine à la fois !

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"Je leur envoie une poubelle" ... Sympa comme technique de médiation !

 

t'as essayé ça ?

 

Ils feraient pas la même pour un désherbage en autonomie dans certains rayonnages de bibliothèques pleins de déchets en puissance ? Parce que ça m'intéresserait !

 

bon, par contre faudrait lui couper le son à cette poubelle, sinon j'en connais qui vont râler :devil:

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c'est simplement pour illustrer le donnant / donnant : ils peuvent manger et boire mais laissent un endroit propre. Une fois les principes de base établis, la médiation peut commencer

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Il y a 14 heures, fabula a dit :

J'ai lu une partie des messages pas tous, j'avoue... Moi aussi il m'arrive de virer des jeunes, quand je suis déjà passée 4 fois leur demander de parler plus bas. En fait, ce sont les élèves de 6è / 5è (12 ans) que je trouve les plus pénibles. Ils découvrent la liberté d'être en groupe, sans les parents et c'est un peu excitant au début forcément, donc, ils en profitent. Pas de conflit par contre. les plus grands squattaient le hall où les voix résonnent donc les gens se plaignent et râlent sur ces jeunes qui écoutent de la musique, parlent fort, gnagnagna, gnagnagna. D'accord avec Ferris, les vieux sont aussi bruyants et même nous, bibliothécaires : on bipe, on répond au téléphone etc, Finalement, je leur ai proposé (aux jeunes du hall, 17 / 18 ans) de s'installer plutôt à la bibliothèque, dans un espace sympa où ils peuvent continuer à manger (mais je leur envoie une poubelle) et peuvent écouter la musique, à un volume assez bas : des compromis de part et d'autre. Franchement, ça fonctionne bien. Pas de préjugés d'un côté ou de l'autre, on se fiche une paix royale et de temps en temps on échange 3 mots. Après, il faut dire que je n'en ai jamais une soixantaine à la fois !

 

La question à se poser (à leur poser), c'est : pourquoi aller à la bibliothèque? S'ils veulent faire les fous, pourquoi ne pas aller au parc ou au centre commercial? Je me suis posé cette question pour une BU que j'ai fréquentée, qui est loin de tout et où des lycéens viennent faire du bruit: ils doivent forcément, quelque part, rechercher quelque chose de particulier dans une bibliothèque. Sinon, ils ne viendraient pas. 

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Ils ne recherchent souvent rien qui soit spécifique aux bibliothèques.

Ils recherchent le rapport aux adultes, même s'ils sont en mode opposition. Ils cherchent des règles à bousculer. C'est un mode de socialisation classique à cet âge : recherche du groupe de pairs (effet bandes), besoin d'investir l'espace public, se frotter un peu à beaucoup aux règles etc. Ce que tu appelles "faire les fous".

la bibliothèque n'est qu'un espace public parmi d'autres qu'ils vont investir. Lumière, chaleur, des toilettes, des plus petits à chahuter, des adultes à faire tourner en bourrique, des prises pour recharger son portable etc. le rêve !

Chacun ses stratégies pour arriver à intégrer ces usages de la bibliothèque comme lieu, en fonction de son contexte et de ses moyens. 

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