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Voulons-nous des bibliothèques sous surveillance en France ?


Thomas Fourmeux

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Thomas Fourmeux
31 minutes ago, Zoé said:

La réponse juridique est intéressante et importante, mais à mon sens, votre réponse n’est pas que juridique car il y a plusieurs fois des interprétations de l’article d’Anna Marcuzzi en lui faisant prendre des positions (politiques et morales) qui n’apparaissent pas dans l’article.

Notre réponse s'appuie sur des éléments juridique et elle est aussi militante. Nous n'avons pas peur de ce qualificatif, nous le revendiquons même. Nous sommes attachés au titre de citoyens aux libertés civiques et aux droits fondamentaux qui sous-tendent une société démocratique. Mais nous le sommes également au titre de bibliothécaires. Les bibliothèques sont indispensables à toute société démocratique car elles participent à la construction du citoyen à travers les collections qu'elles mettent à disposition. Elles incarnent différents courant de penser nécessaires à la démocratie.  La mise à disposition d'une connexion internet participe de la même logique. Les usagers exercent leur droit à s'informer, à s'exprimer et à s'interroger en ayant accès à une connexion internet. Est-ce que vous seriez à l'aise de surveiller les historiques d'emprunt d'un usager ? Alors pourquoi surveiller son historique de navigation ? Le droit à l'intimité ne se résume pas aux documents physiques. Et pourtant si ça se trouve, vous avez des usagers qui empruntent des livres de physique-chimie pour apprendre à créer des bombes artisanales. Doit-on pour autant interdire ces manuels ? Evidemment que non.  

 

40 minutes ago, Zoé said:

La médiathèque dans laquelle je travaille se situe dans une ville dont plusieurs jeunes ont rejoint le radicalisme islamiste de Daech. Si un jeune qui fréquente régulièrement la médiathèque se met à changer d’attitude, à consulter régulièrement des sites qui paraissent prôner cette radicalisation, est-ce que vous ne vous poseriez pas des questions ? Car c’est de ça qu’il s’agit, non pas transmettre les données de tous les usagers, mais de signaler un cas qui pourrait être de la radicalisation.

 

Et que faire de la présomption d'innocence ? Savez-vous pourquoi un individu consulte ce genre de sites en regardant simplement sa tête ? Que faites-vous des individus qui seraient journalistes, avocat ou simple citoyen qui refuse de prendre pour argent content ce que raconte BFM  ? Bien évidemment que toutes ces questions nous impactent mais sommes-nous officiers de police judiciaire ?

 

"En tant que citoyenne, mais encore plus en tant que fonctionnaire," il est aussi de votre devoir de respecter la loi et de permettre aux usagers de bénéficier de l'article 9 du Code Civil qui dispose que "Chacun a droit au respect de sa vie privée."

 

Thomas

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Thomas Fourmeux
21 minutes ago, Ferris said:

Je ne comprends pas pourquoi nous serions obligés obligés de garder pendant un an des données de connexion si on (on, c'est la loi, pas nous) ne peut pas identifier les usagers connectés

 

C'est tout simplement la solution que le législateur a trouvé pour garantir un équilibre entre les droits fondamentaux des citoyens et sécurité. Les éléments conservés (données techniques de connexion) pourraient servir dans le cadre d'une enquête ou d'une requête judiciaire. 

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il y a 44 minutes, Louve a dit :

Quand Zoé affirme "En tant que citoyenne, mais encore plus en tant que fonctionnaire, il est de mon devoir de faire un signalement (qui ne conduira d’ailleurs pas la personne en prison, mais elle fera l’objet d’une enquête par une cellule de suivi)."

Elle part du postulat qu'il n'y aura pas de retombées malheureuses...

De la même manière, Louve, vous partez du postulat qu'il y aura des retombées malheureuses. Que savez-vous de la façon dont sont traités les signalement ? Les statistiques sur mon département montre que seulement 10% des cas signalés sont des radicalisations effectives, les autres personnes ne sont pas inquiétées. Et j'ai rencontré des personnes appartenant aux cellules de suivi qui suivent ces signalements et ce n'était pas que des fonctionnaires de police qui voulaient emprisonner des innocents... On peut aussi avoir parfois confiance dans le système, tout en conservant des gardes-fous pour que la liberté individuelle ne soit pas inquiétée, je suis bien d'accord avec vous.

 

il y a 38 minutes, Thomas Fourmeux a dit :

Et que faire de la présomption d'innocence ? Savez-vous pourquoi un individu consulte ce genre de sites en regardant simplement sa tête ? Que faites-vous des individus qui seraient journalistes, avocat ou simple citoyen qui refuse de prendre pour argent content ce que raconte BFM  ? Bien évidemment que toutes ces questions nous impactent mais sommes-nous officiers de police judiciaire ?

C'est là que j'ai l'impression que nous ne nous comprenons pas. C'est bien justement à cause de la présomption d'innocence, parce que tout le monde a le droit de consulter les sites d'informations que le bibliothécaire va se poser des questions avant d'agir. Je n'ai jamais eu à faire de signalement et je sais que si je devais en faire un, ce ne serait pas facile (même si faire un signalement n'est pas condamner quelqu'un, heureusement !) et c'est ce type de questionnement qui est relayé par Anna Marcuzzi et moi-même. . Se poser des questions dans ce genre de situation me semble plutôt sain.

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Le problème des réponses légalistes est qu'elles ne tiennent que tant que la loi ne change pas.

Je me rue donc avec délectation vers le point Godwin pour vous poser question chers érudits bibliothécaires : dénoncer un présumé terroriste ou dénoncer un présumé juif a-t-il la même valeur ?

La délation ne peut-elle être un acte positif ? 

Ce qui est légal est-il nécessairement juste  ? (et vice versa, etc...)

S'il fût injustement légal de dénoncer son collègue juif qui termina sa carrière en autodafe est-il pour autant moralement condamnable de dénoncer l'usager terroriste ou présumé tel (le séjour à Guantanamo sera moins expeditivement décidé que celui à Auschwitz si c'est ce qui vous inquiète, et les fichés S se balladent sans étoile...)

Pourquoi comparer l'incomparable me retorquerez-vous ? 

L' incomparable n'est-il pas le coeur du sujet ? Notre culpabilité inconsciente héritée des années d'occupation ne nous empêche-t-elle pas encore d'avoir ce type de débat ? Celle qui a osé n'est-elle pas sur le bûcher ?

L' incomparable pour moi sera toujours d' inverser bourreaux et victimes.

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Chloé Lailic
Il y a 15 heures, Benoit Vallauri a dit :

Mais sur ce point essentiel de la surveillance des usagers-citoyens, c'est le fond qui est primordial. Les ressentis me semblent bien dérisoires. 

 

De plus, en lisant les deux  articles initiaux sur le fond, je m'interroge sur le propos en terme d'équité (le second article semble être une réponse au premier : il aurait été communiqué en amont ?) et d'égalité (le "temps" d'expression est clairement inégal).

 

Est ce une impression, une coïncidence ?

Peut on avoir une réponse du comité sur ces constatations qui semblent partagées par d'autres ? Sur les règles du "jeu de la disputatio" ? 

Et sur le processus de gouvernance en place dans le comité de Bibliothèque(s) ?

(Par exemple le communiqué à t'il été discuté et voté par les membres du comité, et avec quelle répartition des votes ?) 

Je sais que le comité est bénévole et je saisie bien l'engagement que cela nécessite, par expérience, et que c'est vous qui Faites, mais merci pour vos réponses sur ce point. #Transparence 

 

Maintenant, comment on en sort ?

 

Puisqu'on parle de débat, pourquoi ne pas l'avoir clairement à l'occasion du congrès ? On l'improvise même si besoin. C'est important.

 

Je suis volontaire pour animer un tel débat, par exemple à la place de l'atelier que j'anime à Labenbib. Il existe des processus (Facilitation) permettant des échanges poussés et des débats d'idées vifs, et de faire apparaître des points de vues argumentés et divers.

 

Merci Benoît, tout à fait d'accord avec toi. Je comprends tout à fait qu'on s'arrête un moment sur la forme (et c'est là que l'équité dans la publication des 2 textes initiaux pose question, sur l'équilibre supposé du débat initial), mais le fond reste le plus important. Il faut pouvoir échanger nos idées, nos expériences. Il faut clarifier cette question, ce sujet est d'importance capitale pour notre profession.

 

Tout à fait d'accord aussi sur ce point :

Il y a 16 heures, Benoit Vallauri a dit :

Comprenez que lorsque l'on FAIT professionnellement des choses que l'on pense importante, et qui sont reconnues utiles par nos pairs et les publics, on apprécie peu les positions donnant le sentiment d'une forme de stigmatisation et ne tenant pas sur une connaissance et une pratique solide.  
 

Quand on est dans l'action, quand on forme des collègues à ces questions, quand cela fait plusieurs années que le sujet nous travaille, il est difficile de lire de telles attaques (idéologues, utopistes, pas aux prises avec les réalités du terrain, et j'en passe).

 

Pour toutes ces raisons, je suis totalement disposée à lancer la discussion et à prendre part aux débats dans la cadre du congrès la semaine prochaine. J'en profite pour indiquer la rencontre avec Alison Macrina du Library Freedom Project samedi en début d'après-midi (Bibliothécaire américaine, militante pour les libertés numériques en bibliothèques ainsi que pour le projet Tor, elle a formé des centaines de bibliothécaires aux questions de protection de la vie privée). Vous qui doutez, soyez les bienvenu.e.s à cette rencontre.

 

il y a 45 minutes, B. Majour a dit :

Supposition ou réalité ?

J'ai mesuré la longueur du texte.

55 cm de colonne pour Chloé

79 cm pour Anna.

 

Total 134 cm. Répartition : 41 % pour Chloé et 59 % pour Anna

Il faudrait compter en nombre de caractères pour être plus juste.

 

Si un auteur n'utilise pas tout l'espace qui lui est dédié, qui est responsable ?

 

Mais posons la question @Chloé Lailic pour lever le doute.

Combien de caractères avais-tu pour t'exprimer ? Les as-tu tous utilisés ?

 

Je disposais de 6000 signes maximum  (espaces compris). J'ai précisément utilisé 5963 signes. Donc oui, j'ai utilisé tous mes signes, et j'en aurai bien écrit beaucoup plus si j'en avais eu l'occasion.

 

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Thomas Fourmeux
12 minutes ago, Zoé said:

C'est bien justement à cause de la présomption d'innocence, parce que tout le monde a le droit de consulter les sites d'informations que le bibliothécaire va se poser des questions avant d'agir. Je n'ai jamais eu à faire de signalement et je sais que si je devais en faire un, ce ne serait pas facile (

Pour qu'il y ait signalement, il faut donc qu'il y ait surveillance des sites consultés. Et c'est là le problème. La consultation de sites n'est pas un délit. On ne peut donc pas s'appuyer sur cet élément, à mon sens, pour signaler une personne.

 

Thomas

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il y a 2 minutes, Thomas Fourmeux a dit :

Pour qu'il y ait signalement, il faut donc qu'il y ait surveillance des sites consultés. Et c'est là le problème. La consultation de sites n'est pas un délit. On ne peut donc pas s'appuyer sur cet élément, à mon sens, pour signaler une personne.

Non, pas nécessairement, je ne connais aucun bibliothécaire qui ferait un signalement uniquement pour consultation de sites (parce que comme cela a été répété, on ne sait pas pourquoi la personne consulte ces sites). Dans un cas dont j'ai eu connaissance, il y a eu une modification du comportement de la personne, qui venait souvent souvent à la médiathèque, qui tout à coup a été distant, renfermé et qui passait son temps sur internet, ce qui peut être une suspicion de radicalisation. Mais justement, le bibliothécaire ne savait pas quoi faire...C'est difficile car quelqu'un peut changer de comportement sans se radicaliser pour autant. A savoir, les bibliothécaires n'ont pas accès à la liste des sites consultés, c'est juste ce qu'on peut apercevoir "par dessus l'épaule" (et c'est d'autant plus difficile de se faire un avis correct).

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Thomas Fourmeux
10 minutes ago, Ferris said:

Et c'est un point fondamental, peut-être le seul à retenir pour comparaison avec les obligations des bibliothécaires actuels et la notion d'obligation de signalement.

 

Je pense qu'il faut être vigilant et ne pas risquer la confusion quand on parle d'obligation de signalement. Le statut du fonctionnaire précise que nous sommes contraints à une obligation de signalement qui se résume ainsi "Tout fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou délit doit en aviser sans délai le procureur de la République". Justement la consultation de sites terroristes n'a pas été retenu comme un délit.  Pour un usager qui consulte un site terroriste, cela ne donne pas lieu à signalement. 

Par ailleurs, "identifier un processus de radicalisation ne se fait pas sur la base d’un seul indice mais d'un faisceau d’indicateurs" et ce n'est pas moi qui le dis mais le site stop-djihadisme.gouv.fr  Il va même plus moins en ne mentionnant pas que la consultation d'un site terroriste constitue une base pour un signalement (normal, ce n'est pas un délit)

"Ces indicateurs n’ont, par ailleurs, pas tous la même valeur et seule la combinaison de plusieurs d’entre eux permet d’établir un constat. Ces signes sont parfois liés à la personnalité de l’individu, aux relations qu’il entretient avec son entourage, sa communauté et la société dans laquelle il vit. Ils peuvent être classés en 3 catégories : les ruptures, l’environnement personnel et les théories et discours."

 

Thomas

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Lorsqu'on est convaincue que la bibliothèque n'est pas un lieu de surveillance ni de collectes de certaines données, faire changer les choses est tout un parcours. Heureusement que des textes, des associations (la Quadrature par exemple) et des acteurs et actrices agissent pour rendre les infos accessibles, qui permettent d'être accompagné et d'avoir un peu de poids lorsqu'on argumente auprès de la hiérarchie. Merci !

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Smilodon fatalis

Les beautés du signalement

 

Après les attentats de Charlie Hebdo, certains enseignants ont joué les bons petits soldats responsables de la lutte contre le terrorisme et les sentinelles de la république , et dans certains cas police et justice ont emboîté le pas, plus ou moins.

A Villers Cotterêts (02), un garçon de 9 ans a été entendu dans le cadre d'une enquête pour apologie du terrorisme, il aurait crié Allah Akhbar à la cantine selon un autre enfant qui le dénonce après coup à sa mère qui est l'une des employées de la cantine, qui le dit à la personne qui encadre la cantine, qui le dit au directeur qui prive le môme de récré et appelle la gendarmerie, un signalement est rédigé, la gendarmerie intervient et procède à une audition en présence du père qui portera plainte. Le procureur le blanchit en janvier 2015 faute de preuve ! (Libération du 8 janvier 2015)

En janvier 2015 toujours, à Nice, Ahmed, 8 ans, déclare qu'il n'est pas Charlie parce qu'ils ont caricaturé le prophète et qu'il est avec le terroristes. Le directeur convoque le gamin, puis ses parents, et le signale au commissariat pour "apologie du terrorisme. L'enfant est entendu pendant deux heures au commissariat de Nice (Libération en ligne du 28 janvier 2015, La Croix du 29 janvier)

Il y a des dizaines d'exemples, la plupart n'ont pas dépassé le niveau de la presse locale.

 

Faire notre boulot sur la question ne consiste pas à céder à l'hystérie ambiante et à l'idéologie dominante en se faisant auxiliaires de police très amateurs mais à documenter la question par nos acquisition, et certainement pas à bazarder notre déontologie professionnelle et les libertés autant publiques qu'individuelles, que l'Etat nous l'impose ou que certains fassent du zèle.

Il y a une expression allemande et anglaise qui se traduit par le courage civil/civique. Cela désigne une objection morale personnelle à l'arbitraire, à l'inacceptable  et à l'injustice même légalisée. Elle s'applique particulièrement aux fonctionnaires. on devrait l'expliciter dans les formations.

 

Modifié par Smilodon fatalis
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Bonjour,

Je me suis enfin inscrit pour participer à ce débat. Il me semble qu'il y a une question fondamentale à se poser : quelle est notre fonction ? Au-delà de notre statut, à mes yeux, notre boulot, c'est de donner accès à toute forme d'information et de connaissance à tous ceux qui en font la demande. Sans discrimination ni sur l'information à laquelle nous permettons d'accéder, ni sur celleux qui y accèdent.

Une petite anecdote perso, lorsque je travaillais à l'Alcazar (BMVR Marseille). C'était quelques années avant l'arrestation que mentionnait Lionel (je crois). Un zélé collègue, du genre qui aime bien le travail, la famille et la patrie, est allé signaler un lecteur auprès d'un vigile, car celui-ci consultait un site… en arabe. Je précise que le collègue en question, lui, ne lit évidemment pas l'arabe. Notre lecteur était donc suspect d'office, car arabophone. Il n'y a pas eu de suite, bien entendu, mais c'est assez parlant sur les mentalités qui peuvent exister dans notre milieu (j'ai toutefois l'impression subjective que celles-ci sont minoritaires, espérons-le).

Si nous devenons surveillant, nous devenons censeur. Si nous devenons censeur, nous limitons de facto la liberté d'information et, par conséquent, celle d'expression. Soit l'inverse de ce que j'estime être notre mission. Autrement dit, dans ce cadre-là, que devient notre travail ? Prêter le dernier Musso, et basta ? Pour beaucoup, nous sommes la seule source d'information généraliste et globale à laquelle ont accès notamment les plus pauvres.

Il ne nous appartient pas de nous poser en surveillant, ce à quoi nous devons veiller, c'est à la liberté de nos lecteurs.

Quant à l'ABF, voilà bientôt 12 ans que je fais ce métier, et je n'y ai jamais adhéré. Je regrette juste que, régulièrement, elle me conforte dans ce choix.

 

Philippe

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Bonsoir.

Soyons professionnels et organisés : quel est le numéro de téléphone à utiliser pour signaler toute personne suspecte ?

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Smilodon fatalis
il y a 6 minutes, dbourrion a dit :

Bonsoir.

Soyons professionnels et organisés : quel est le numéro de téléphone à utiliser pour signaler toute personne suspecte ?

Et la prime est de combien ?

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Bonsoir,

J'ai une petite question. Lorsque l'on se rend dans une gare, dans un hôtel, dans un parc, à McDo, on peut disposer d'une connexion WiFi gratuite. Généralement, on nous demande de saisir une adresse mail valide, qui peut donc être tout et n'importe quoi (pour ma part, j'utilise une adresse mail "poubelle"). La SNCF, les municipalités, les hôteliers, McDo sont soumis à la même loi que les bibliothèques, non ? Pourquoi les bibliothèques ne pourraient-elles pas offrir ce genre d'accès au WiFi (dans la bibliothèque que je fréquente, je dois m'identifier avec mon compte lecteur) ? Et, si l'accès au WiFi est libre (accès avec une adresse mail bidon), pourquoi l'accès aux ordinateurs fixes ne l'est-il pas ? Je suis paumée... En BU, je peux "comprendre" que l'on veuille verrouiller les accès aux ressources électroniques dont le prix est calculé en fonction des FTE, mais cela ne justifie pas de verrouiller tout l'internet.

 

Pour revenir à de petites anecdotes de signalement abusif, je me souviens d'un étudiant qui était venu se plaindre qu'un lecteur regardait des films pornographiques à côté de lui, et qui me demandait de le mettre dehors. J'étais allée vérifier : il s'agissait d'un de nos SDF habitués de la bibliothèque, un monsieur qui avait un handicap mental, qui parlait tout seul et sentait fort (ce qui incommodait nos étudiants). Ce monsieur était en réalité en train de regarder de vieux clips de Madonna. Rien de pornographique, mais nos étudiants souhaitaient se débarrasser d'un voisin "indésirable". Je me méfie donc des signalements. Il est très difficile d'identifier ce que quelqu'un regarde en passant juste derrière lui, et de savoir pourquoi il le regarde.

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Il y a 8 heures, Julie Caron-Vanesse a dit :

J'assiste comme beaucoup d'entre nous avec ébahissement au "débat" qui agite ces derniers jours la profession. Surprise. Choc. Incompréhension. Honte. Voil

Il y a 8 heures, Julie Caron-Vanesse a dit :

J'assiste comme beaucoup d'entre nous avec ébahissement au "débat" qui agite ces derniers jours la profession. Surprise. Choc. Incompréhension. Honte. Voilà les mots qui caractérisent mon état d'esprit depuis mercredi.

L'ABF en créant dans sa revue un espace de débat mettant en regard deux points de vue antagonistes nous permettait de créer une voie médiane, de créer notre propre opinion… ou plutôt notre propre questionnement. Cette possibilité m'a été dérobée, par ce que j'ai vécu comme une attaque nominative d'une des contributrices du débat (et pas uniquement dans votre communiqué-réponse, il n’y a qu’à suivre toutes vos prises de position sur les différents canaux). Seules réactions possibles : la colère, l'indignation, la honte.

 

Vous vouliez un débat de fond ? Je crois que vous ne pouviez pas vous y prendre d'une pire manière ! Vous apportez une réponse strictement juridique à un questionnement (car oui, stop à la mauvaise foi, ça reste un questionnement) managérial. Une question managériale que beaucoup se posent dans les bibliothèques! Comment je réagis en tant que manager aux remontées de mes équipes sur les usages dévoyés d’internet ? Quel sens je peux donner, je peux construire, en tant que manager ?  Car, pour tout agent, il existe un conflit de valeurs ingérable quand on se bat pour le progrès de la société et qu’on s’aperçoit que les moyens qu’on met à disposition sont parfois utilisés à des fins de régression. Conflit de valeurs. Et oui, la réponse juridique existe. On en est tous conscients, et on est tous aussi conscients que vous en êtes les facilitateurs. Mais on sait également tous qu’elle ne constitue pas une réponse suffisante à ce conflit de valeurs.

Quid donc la réponse managériale? Elle n'existe pas. C'est ce que pointe la contribution que vous attaquez. Et c'est sur la recherche de solution à CETTE question que devrait porter le débat.

 

Vous dites vouloir débattre. En réalité, je pense que vous avez annihilé toute possibilité de débat, en faisant fis de la valeur fondamentale qu’est le respect de l’autre. Le débat ne peut exister que grâce à l'existence de voix dissonantes. Aujourd'hui, qui aura encore le courage de porter un discours différent? Qui prendra le risque de voir son nom jeté en pâture pour avoir posé des questions que d'autres jugent illégitimes? Qui? Était-ce votre objectif profond, de tuer dans l'œuf tout débat possible? Car en toute franchise aujourd'hui c'est ce que je ressens, et ça me met en colère. Les seuls (et on le voit grâce aux dernières publications sur ce forum) qui vont oser prendre nominativement position sont ceux qui sont d’accord avec vous. Débat vous avez dit ?

 

Alors oui, c'est logique qu'aujourd’hui le seul débat possible porte sur la forme de votre intervention.

 

J'ai pris un peu de mon courage pour sortir du si confortable silence... Je sais très bien que ce message sera attaqué, avec sûrement beaucoup de mauvaise foi si on reste dans la logique de ces derniers jours. Je ne donnerai pas suite aux éventuelles réponses, l'escalade doit prendre fin. Aujourd’hui, je crois que la seule façon de pouvoir amener un vrai débat de fond serait la reconnaissance par les signataires de la tribune de la maladresse de leur approche. Prendre acte, redonner une place aux voix dissonantes, et passer à l'étape suivante.

à les mots qui caractérisent mon état d'esprit depuis mercredi.

L'ABF en créant dans sa revue un espace de débat mettant en regard deux points de vue antagonistes nous permettait de créer une voie médiane, de créer notre propre opinion… ou plutôt notre propre questionnement. Cette possibilité m'a été dérobée, par ce que j'ai vécu comme une attaque nominative d'une des contributrices du débat (et pas uniquement dans votre communiqué-réponse, il n’y a qu’à suivre toutes vos prises de position sur les différents canaux). Seules réactions possibles : la colère, l'indignation, la honte.

 

Vous vouliez un débat de fond ? Je crois que vous ne pouviez pas vous y prendre d'une pire manière ! Vous apportez une réponse strictement juridique à un questionnement (car oui, stop à la mauvaise foi, ça reste un questionnement) managérial. Une question managériale que beaucoup se posent dans les bibliothèques! Comment je réagis en tant que manager aux remontées de mes équipes sur les usages dévoyés d’internet ? Quel sens je peux donner, je peux construire, en tant que manager ?  Car, pour tout agent, il existe un conflit de valeurs ingérable quand on se bat pour le progrès de la société et qu’on s’aperçoit que les moyens qu’on met à disposition sont parfois utilisés à des fins de régression. Conflit de valeurs. Et oui, la réponse juridique existe. On en est tous conscients, et on est tous aussi conscients que vous en êtes les facilitateurs. Mais on sait également tous qu’elle ne constitue pas une réponse suffisante à ce conflit de valeurs.

Quid donc la réponse managériale? Elle n'existe pas. C'est ce que pointe la contribution que vous attaquez. Et c'est sur la recherche de solution à CETTE question que devrait porter le débat.

 

Vous dites vouloir débattre. En réalité, je pense que vous avez annihilé toute possibilité de débat, en faisant fis de la valeur fondamentale qu’est le respect de l’autre. Le débat ne peut exister que grâce à l'existence de voix dissonantes. Aujourd'hui, qui aura encore le courage de porter un discours différent? Qui prendra le risque de voir son nom jeté en pâture pour avoir posé des questions que d'autres jugent illégitimes? Qui? Était-ce votre objectif profond, de tuer dans l'œuf tout débat possible? Car en toute franchise aujourd'hui c'est ce que je ressens, et ça me met en colère. Les seuls (et on le voit grâce aux dernières publications sur ce forum) qui vont oser prendre nominativement position sont ceux qui sont d’accord avec vous. Débat vous avez dit ?

 

Alors oui, c'est logique qu'aujourd’hui le seul débat possible porte sur la forme de votre intervention.

 

J'ai pris un peu de mon courage pour sortir du si confortable silence... Je sais très bien que ce message sera attaqué, avec sûrement beaucoup de mauvaise foi si on reste dans la logique de ces derniers jours. Je ne donnerai pas suite aux éventuelles réponses, l'escalade doit prendre fin. Aujourd’hui, je crois que la seule façon de pouvoir amener un vrai débat de fond serait la reconnaissance par les signataires de la tribune de la maladresse de leur approche. Prendre acte, redonner une place aux voix dissonantes, et passer à l'étape suivante.

Merci ! #jeplussoie1000fois

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Il y a 10 heures, Julie Caron-Vanesse a dit :

Vous apportez une réponse strictement juridique à un questionnement (car oui, stop à la mauvaise foi, ça reste un questionnement) managérial. Une question managériale que beaucoup se posent dans les bibliothèques! Comment je réagis en tant que manager aux remontées de mes équipes sur les usages dévoyés d’internet ? Quel sens je peux donner, je peux construire, en tant que manager ?  Car, pour tout agent, il existe un conflit de valeurs ingérable quand on se bat pour le progrès de la société et qu’on s’aperçoit que les moyens qu’on met à disposition sont parfois utilisés à des fins de régression.

 

La profession étant visiblement frappée par un mystérieux phénomène d'amnésie, je pense utile à ce stade de rappeler les terme de la Charte Bib'Lib du droit fondamental des citoyens à accéder à l'information et aux savoirs en bibliothèque adoptée par l'ABF en 2015, et notamment son point 6 : http://www.abf.asso.fr/fichiers/file/ABF/biblib/charte_biblib_abf.pdf

 

Le droit d’accéder à un internet public ouvert et fiable

 

Afin de garantir aux citoyens l’exercice de leurs droits fondamentaux à l’information, à la formation et à la culture, les bibliothèques leur donnent accès gratuitement à un internet sécurisé, fiable et continu, dans les meilleures conditions techniques possibles. Les bibliothèques ne doivent pas mettre en place de restrictions ou de contraintes à l’accès Internet autres que ce que prévoit la loi, que ce soit en termes d’identification des usagers, de restrictions de la bande passante ou de filtrage des contenus. S’il existe des contraintes techniques, le citoyen doit en être explicitement informé afin qu’il puisse le cas échéant les contester auprès de l’autorité. Lors de leur consultation d’Internet à la bibliothèque, les citoyens doivent avoir la garantie que leur droit à la vie privée est respecté et qu’aucune donnée personnelle les concernant n’est collectée, ni transmise à des tiers en dehors des cas explicitement prévus par la loi.

 

Nul doute qu'un tel document peut s'avérer précieux pour "construire du sens en tant que manager" avec ses agents, à condition bien entendu de se souvenir de son existence. 

 

Quant à l'expression "usages dévoyés d'internet", elle n'a aucun sens sur le plan juridique, si on entend par "usage" la consultation de sites internet, et ce depuis que le Conseil Constitutionnel a annulé le délit de consultation habituelle de sites faisant l'apologie du terrorisme et incitant à la haine pour VIOLATION DES DROITS DE L'HOMME. 

 

"Usages dévoyés d'internet" ne peut dès lors renvoyer qu'à une appréciation purement subjective et tout bibliothécaire qui se fonderait sur une appréciation de ce type pour contrôler la consultation de sites internet contreviendrait à la légalité. 

 

Et comme nous l'avons déjà dit plusieurs fois sur ce forum, cela va même plus loin, car les bibliothécaires ne sont même pas censés savoir quels sites leurs usagers consultent, et si c'est le cas, ils se mettent déjà hors-la-loi. 

 

Désolé pour cette réponse que vous trouverez sans doute trop "strictement juridique", mais il est encore heureux dans ce pays que le respect de la légalité prime sur les "questionnements managériaux". Mais j'ai peut-être manqué la réforme qui aurait procédé à cette surprenante inversion de la hiérarchie des normes... 

Modifié par calimaq
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Benoit Vallauri
il y a 13 minutes, Benoit Vallauri a dit :

Je renouvelle néanmoins ma proposition d'échanges pendant le congrès.

 

Quand je parle d'échanges, c'est avec un processus le permettant et favorisant l'écoute, donc pas à l'occasion d'une conférence, et avec de petits groupes.

 

Les enjeux de fonds et de formes me semblent valoir le coup d'un modeste changement de programme. Vos avis svp ? 

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il y a 11 minutes, Benoit Vallauri a dit :

Je renouvelle néanmoins ma proposition d'échanges pendant le congrès.

 

Quand je parle d'échanges, c'est avec un processus le permettant et favorisant l'écoute, donc pas à l'occasion d'une conférence, et avec de petits groupes.

 

Les enjeux de fonds et de formes me semblent valoir le coup d'un modeste changement de programme. Vos avis svp ? 

 

Le débat est plus que nécessaire!

Et s'l faut pour ce faire, modifier le programme, pas d'hésitation pour ma part: faisons le!

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