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Gratuité des inscriptions


Pascal WAGNER

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Bonjour,


Cent fois sur le métier remettons notre ouvrage, en l'occurrence sur le sujet de la gratuité.


Suite à un article sur Actualitté,


http://www.actualitte.com/bibliotheques/les-bibliotheques-publiques-sont-elles-vraiment-gratuites-40994.htm


Anne Verneuil a écrit (ailleurs qu'ici :) ) :


"Faire payer une somme modique n'est pas la solution: au-delà de la barrière supplémentaire que cela érige souvent, même pour un tarif très bas, les coûts de traitements ne sont pas négligeables et de toute façon, les droits d'accès ne couvrent jamais les dépenses engagées. Alors plutôt que de risquer d'avoir une bibliothèque payante, chère à faire fonctionner mais vidée de ses usagers, il faut au contraire maintenir un service public de qualité qui génèrera des recettes sociales et même économiques pour la population !"


 


S'en est suivi un échange qui, je trouve aurait toute sa place dans Agorabib.


 


Jerépète ce que j'ai écrit (ailleurs qu'ici :) ) :


La solution n'est pas de faire payer, mais de donner à entendre aux usagers et à la population en général un discours politique clair et citoyen, sur le bien commun qu'est la bibliothèque publique, qui coûte cher à la collectivité et que tout citoyen doit pouvoir utiliser tout en en prenant le plus grand soin. Ce discours devrait émaner des politiques, nous ne devrions que le répercuter dans l'exercice de nos fonctions. Malheureusement, en général, les politiques défendent plutôt l'argument pseudo-freudien-mal-compris "quand les gens payent, ça les responsabilise" ou "ce qui est gratuit n'a pas de valeur". Ça les exonère d'avoir une réflexion un peu plus politique et un peu plus sophistiquée.


Et :


Si on compare le coût par usager des bibliothèques à celui d'autres services, alors on peut effectivement affirmer que les bibliothèques ne coûtent pas si cher que cela.


 


Pourrions_nous uiliser Agorabib pour développer un argumentaire en faveur de la gratuité des inscriptions, et pour jeter les bases d'un lobbying en ce sens ? 


 


 


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Oui, merci de ce rappel Daniel !  Très important !  À lire absolument pour ceux qui s'intéressent au sujet !

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daniel Le Goff

@Ferris, 

je ne suis pas sûr que la gratuité ait reculé en France, au contraire.

 

C'est souvent dans le cadre de l'intercommunalité qu'elle réapparait. pour connecter des bibs de plusieurs communes qui avaient des tarifs d'inscription différents, ces intercom' ont choisi la solution logique et intelligente de passer à la gratuité.

 

 

Et tu as des régions comme le Limousin où elle fait tâche d'huile dans les nouvelles médiathèques (Gueret, Tulle,  Panazol,...) suivant l'exemple de Limoges.

 

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  • 2 weeks later...

Pour des tas de raisons, la principale étant que j'ai travaillé dans une bibliothèque payante avant de travailler dans une bibliothèque gratuite, je suis définitivement pour la gratuité et je me battrai toujours pour qu'elle soit appliquée là où je travaillerai.


 


Mais bien que ce ne soit pas le débat, je constate et déplore qu'un frange pas si marginale des usagers habitués à la gratuité depuis toujours considère que la bibliothèque est un droit absolu et qu'elle n'induit aucun devoir de leur part.


Certains usagers ayant connu des abonnements payants en bibliothèque auparavant sont plus enclins à respecter les quelques règles de bienséance imposées, comme rendre les documents dans les temps et en bon état.


Bien des usagers, habitués ou non à la gratuité d'ailleurs, ne connaissent même pas le prix d'un livre neuf et ne réalisent pas l'investissement en finances et en temps de travail que leur mise à disposition représente.


 


Cela ne me plaît guère de tenir un tel discours, mais il serait malhonnête de passer sous silence ce fait, et tout ce qu'il implique, en particulier l'éducation à la responsabilité collective. Enseigner le bon usage n'est pas toujours chose facile...


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Le message de Bouille ne m'étonne pas du tout !  Il met en évidence l'absence criante, en général, d'un discours politique (au noble sens du terme) qui devrait émaner explicitement des élus sur le coût de fonctionnement de la médiathèque, du fait que la médiathèque (comme les autres services publics) est payée par les impôts, et que l'absence de tarifs d'inscription ne signifie donc pas gratuité. Aux politiques, toujours, de tenir un discours simple, clair et cohérent sur les services publics, qui sont des biens communs, dont chacun devrait être respectueux, et même responsable.


Et bien sûr, il faudrait qu'il y ait une publication transparente des chiffres, des coûts des documents.


Une fois cela dit, je ne suis pas naïf, Je sais bien qu'un tel discours ne sera jamais totalement suffisant, et qu'il y aura toujours des gens qui continueront à être négligents et irresponsables. Discours insuffisant, donc, mais néanmoins - à mon avis - absolument nécessaire.


Bien sûr, à nous de relayer ce discours, mais il devrait émaner clairement des politiques.


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Et si les DRAC inscrivaient la notion de gratuité comme critère d'attribution d'une subvention au lieu d'orienter à tout va vers de la RFID ? Je dis ça je dis rien ;-)


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Et bien sûr, il faudrait qu'il y ait une publication transparente des chiffres, des coûts des documents.

 

Je suis d'accord là dessus. Je milite au sein de mon équipe pour que les chiffres de gestion soient portés à la connaissance du public, en tout cas les chiffres pertinents et parlants (genre le prix moyen d'un DVD ou d'un livre, ou encore combien de romans policiers  a acheté dans l'année...), mais ma direction n'y est pas favorable, malheureusement.

Ce ne sera peut-être pas suffisant, mais ce serait un début...

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Il met en évidence l'absence criante, en général, d'un discours politique (au noble sens du terme) qui devrait émaner explicitement des élus sur le coût de fonctionnement de la médiathèque, du fait que la médiathèque (comme les autres services publics) est payée par les impôts, et que l'absence de tarifs d'inscription ne signifie donc pas gratuité. Aux politiques, toujours, de tenir un discours simple, clair et cohérent sur les services publics, qui sont des biens communs, dont chacun devrait être respectueux, et même responsable.

Et bien sûr, il faudrait qu'il y ait une publication transparente des chiffres, des coûts des documents.

 

+

 

Je milite au sein de mon équipe pour que les chiffres de gestion soient portés à la connaissance du public, en tout cas les chiffres pertinents et parlants (genre le prix moyen d'un DVD ou d'un livre, ou encore combien de romans policiers  a acheté dans l'année...), mais ma direction n'y est pas favorable

 

C'est moi ou il y a un petit air de "parler d'argent dans le domaine CULTUREL, moi jamais !" :question:

(CULTUREL en maj sert à signifier un ton emphatique)

 

Il y a des élus, et des professionnels, et des usagers aussi, qui répugnent encore à parler finance au grand jour. Parler de coûts de fonctionnement serait trivial, par contre délibérer sur le tarif d'accès au service serait normal...

 

à côté de ça, les budgets consacrés à la réfection du moindre trottoir sont signalés à l'euro près dans les gazettes municipales. Je rêve souvent du nombre de bouquins que pourrait acheter la bibliothèque avec le prix d'un mètre de trottoir...

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Isalabib, j'ai bien peur que tu aies raison...
Cela dit,il y a évidemment un risque à publir les chiffres d'une médiathèque, surtout si on le fait isolément : cela peut exacerber l'agacement d'une partie de la population qui voit la médiathèque comme un service élitiste (pour faire court). Mais si on compare les coûts d'une médiathèque à ceux de la voirie, ou du stade, ou d'autre chose, cela peut relativiser.

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Pour reprendre une idée lue plus haut, calculer - et rendre public ! - le coût d'une bibliothèque municipale par habitant, en comparaison du coût d'autres services, pourrait faire réfléchir plus d'un électeur, ou plus d'un élu...


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Je comprends bien que l'affichage public de certains coûts puisse refroidir un peu plus ceux qui n'étaient déjà pas chauds, mais alors, que faire, Ferris, que faire ?


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Chacun ses risques, chacun ses morts. Jusqu'où peux-tu "militer", comme tu dis...? :getlost:

 

Merci pour ta réponse, Ferris.

 

Je ne peux hélas pas militer des masses pour l'instant. Je ne suis pas directrice de l'équipement, je suis troufion 1ere classe (responsable de secteur), donc si la directrice bloque - et c'est le cas - , les N+2 et consorts ne risquent pas de m'entendre, et encore moins de m'écouter.

Pour le coût moyen des DVD, j'aimerais juste qu'on mette une affichette dans notre espace disco-vidéo ; j'aimerais aussi indiquer  au lectorat adulte le nombre de romans policiers qu'on achète chaque année, vu leur succès. De l'informatif pur, qui parle immédiatement aux usagers sans toucher à la dimension politique. Mais même cela, je ne peux pas le faire...

 

Je suis bien d'accord que les salaires, c'est ce qui passe le plus mal vis à vis du public. D'autant plus que ledit public est persuadé qu'on rentre chez nous dès que la médiathèque est fermée. Un sujet délicat, sans aucun doute.

 

Tiens, d'ailleurs, faudrait que je lance un nouveau post sur le sujet : quels sont nos "trucs" pour expliquer notre boulot aux usagers (qui s'y intéressent, bien sûr, car ils ne sont point légion).

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Une collègue avait réalisé un montage photos, posé en expo permanente, montrant toutes les phases du travail interne, tout ce que le public ne voit pas, la partie immergée de l'iceberg en quelque sorte. C''est une idée interessante. Souvent ce sont des gros plans sur des mains qui font telle et telle tâche, avec une légende. C'est artisanal mais très parlant. Je voudrait le faire sous forme de film ou de diaporama passant en boucle sur les opacs, mais on n'a pas le temps...

 

Le montage photo ou vidéo est une excellente idée, mais très chronophage ; de plus, il faut avoir quelques compétences techniques et narratives en matière de montage, compétences qui ne sont pas légion dans la profession.

J'ai de mon côté proposé un quizz en deux parties, d'abord un questionnaire humoristique en guise d'appât, puis un texte aussi court que possible qui explique les grandes lignes du travail : acquisitions, équipement, accueil des autres publics, organisation des animations, communication.

Mais cette proposition reste elle aussi dans les placards pour le moment.

 

Si ta "directrice bloque", tu n'as pas le choix : ou tu attends qu'elle lâche la rampe, mais ça peut être long, ou tu l'aides à lâcher en la poussant dans l'escalier. Y a pas à sortir de là. :drool:  :drool:

La peau de banane ne sera pas nécessaire, les dieux des bibliothèques en soient remerciés : elle part à la retraite bientôt. :sorcerer:

 

Au bureau de prêt, le document est finalement un prétexte pour causer.

 

Oui, je suis d'accord, ainsi que sur ton analyse de nos publics, qui ne forment pas un tout mais réellement un ensemble d'individualités. Cela étant posé, il est je pense préférable d'avoir sous la main un panel varié d'outils de communication, adaptés en fonction des interlocuteurs. Je parle énormément à la banque de prêt, même si je préfère le faire dans les rayons, mais ce n'est pas suffisant.

A l'actif de ton panégyrique de la banque de prêt, j'ajouterai que ceux qui fuient les bibliothécaires en rayon comme la peste (et il y en a, ceux qui croient qu'on va leur dire que Bourdin c'est nul et qu'il vaut mieux lire D'Ormesson...) sont obligés de passer par la banque de prêt, et qu'on peut les y coincer. Gniark gniark. :devil:

 

En anecdote, après avoir inscrit, bichonné, conseillé de nombreuses fois et entouré quasiment d'affection une jeune maman, elle m'a sorti il y a peu : "et alors, qu'est-ce que vous faites d'autre, comme boulot ?".  Encore une baffe. Depuis, je l'évite. Ce n'est pas de sa faute, naturellement, mais je suis un être humain... :cry:

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Comme tu dis, Bouille, on est aussi des êtres humains. Il y a des fois où on doit aussi savoir se faire plaisir. Une différence avec toi, c'est que moi je n'évite pas les gens, je fais en sorte qu'ils m'évitent :) 

En y réfléchissant bien, c'est aussi ce que je fais, de façon inconsciente ; je fais en sorte que les gens que je n'aime pas ne viennent pas me parler.

Dire que cette rubrique du forum s'intitule "les publics : leur crier notre amour"... :D

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  • 2 weeks later...

et en plus de la gratuité, qui est vraiment incontournable à mon avis, il y a intérêt aussi à mettre en place l'inscription sans paperasse : du genre, tu montre une pièce d'identité, tu donnes ton adresse et puis basta ! et ça c'est vraiment un rapport de confiance que tu instaure et qd on y réfléchit bien il n'y a aucun intérêt pour l'usager à mentir sur son adresse... alors pourquoi lui demander une facture de moins de 6 mois ou je ne sais quoi encore, pourquoi pas un extrait d'acte de naissance !


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  • 5 months later...

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