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Une histoire de la lecture, et demain ?


Isalabib

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Alberto Manguel avait posé des bases solides avec ce livre phare de la fin du XXème siècle, vous vous souvenez ?  


 


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la lecture jadis


à voix haute et debout à un pupitre où reposait un solide in folio enluminé de 5 kilos.


Lecture collective de poids mais pas pour tous.


 


la lecture hier


planqué sous la couette, un livre de poche dans une main une lampe de poche dans l'autre.


Diffusion de masse, lecture perso poids léger, où je veux quand je veux.


 


la lecture aujourd'hui


pareil qu'hier mais soi-disant en mieux : un machin rétro-éclairé sous la couette, ou dans le tram (moins intime que ma couette quand même).


Le vintage nous poursuit : on se (re)met au tricot pour équiper sa liseuse d'une liseuse ("un châle que portent les femmes pour lire au lit", définition wikipédiesque).


etuis-etui-pour-liseuse-kobo-glo-kindle-


 


et la lecture demain ?


LA question à laquelle je me garderai bien de répondre.


Je vous soumets l'expérience menée par cet auteur américain, qui en sale gosse a testé des choses pour lesquelles les google glass n'ont pas été directement conçues : faire plusieurs choses en même temps, tricher au pocker, draguer… et lire Moby Dick ?


http://boingboing.net/tag/google-glass


 


la totalité de son expérience est relatée ici :


http://www.esquire.com/features/google-glass-tests-1213?click=promo


 


Du coup, hier, aujourd'hui comme demain, la lecture se serait forcément avec des lunettes ? 


(n'en déplaise à certaines bibliothécaires allergiques…)


 


Une façon de boucler la boucle !


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Hum, à voir… :cool: 


Modifié par Isalabib
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A part les lunettes, je vois que le gant de toilette revient aussi très fort...Si le vintage continue, je vais finir par me sentir bien dans mon époque.


Ce qu'ils ne disent pas à propos des google glass ("ordinateur de visage", jolie traduction instantanée), c'est si on pourra les porter aussi comme lunettes de vue si on est myope, presbyte et astigmate comme moi. Parce que moi, sans mes lunettes, je ne distinguerais même pas un pingouin d'un manchot...


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Ce qu'ils ne disent pas à propos des google glass ("ordinateur de visage", jolie traduction instantanée), c'est si on pourra les porter aussi comme lunettes de vue si on est myope, presbyte et astigmate comme moi. Parce que moi, sans mes lunettes, je ne distinguerais même pas un pingouin d'un manchot...

 oui : http://www.numerama.com/magazine/27359-les-google-glass-bientot-compatibles-avec-les-lunettes-de-vue.html

 

Après les computers de type armoires à glace qui occupaient des salles entières, les micro-ordinateurs il y a une quarantaine d'année, les PC familiaux, les PC portables, les ordinateurs de poche quasiment aujourd'hui, "l'ordinateur de visage" de demain moi ça me fout la trouille. C'est quoi l'étape suivante ? l'implant direct dans le cerveau ?

Comment ça je lis trop de sffff, même pas vrai !

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Non, tu ne lis pas trop de SFFF, Isalabib... Ce sera directement dans le cerveau, avec affichage digital projeté sur la rétine.


Et comme ça, tout le monde croira que tu bosses alors qu'en fait tu lis en cachette le dernier Bourdin. Ou la dernière novelisation de Warhammer, suivant tes goûts...


 


Ferris, moi non plus, je ne distinguerais pas Moby Dick de Nemo sans mes lunettes. Hélas. C'est pour cette raison que je les déteste.

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Tout ça pour lire le dernier Bourdin... vive le progrès dis donc !


 


IRL : tout le monde croit que je suis en train de bosser alors que je floode sur AgoraBib, avec lunettes.


(refus total de porter des lentilles de contact, comment les gens sauront que je suis bibliothécaire sinon ?).


 


PS : "affichage digital projeté sur la rétine" chez moi on appelle ça se fourer le doigt dans l'oeil :wacko:


PPS : "à fond dans la procrastination" itou

Modifié par Isalabib
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Parce que moi, sans mes lunettes, je ne distinguerais même pas un pingouin d'un manchot...

 

Je vais te donner un truc, Ferris, pour distinguer le pingouin du manchot: demande-toi d'abord dans quel hémisphère tu te trouves...

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J'ai envie d'être déplaisant. C'est rare, non? Profitez-en, c'est bientôt Noel.


 


Je considère, du haut de ma grandeur d'une part, et de mon appartenance militante à l'organe officiel de la profession, et plus encore comme défenseur du service public et de l'image de marque de ceux qui la représentent, nous, qu'il est inconvenant de passer son temps sur les blogs et forums, pendant les heures de travail. Il m'insupporte grandement que les fonctionnaires participent ainsi à renforcer l'image pitoyable que le public a déja d'eux. Si le chignon-lunettes est un stéréotype, la feignasserie des bibliothécaires, déjà copieusement colportée par élus, administratifs et médias divers, risque fort d’apparaître comme une réelle particularité de la profession. Que nous lisions d'honorables littératures afin de pouvoir mieux les conseiller à nos lecteurs, pouvait apparaître comme défendable. Utiliser internet pour déconner plein pôt avant 18h (sauf dimanches et lundis) n'aurait pour excuse que de contribuer à renforcer la cohésion de la profession et à rompre cet insupportable sentiment d'isolement qui nous caractérise ? Et mon cul, c'est du pingouin ? Il est douteux toutefois que cette motivation soit acceptée par les foules en délire qui nous versent nos salaires.


 


Je verse au dossier ma propre expérience : les très rares fois où cela m'est arrivé, il est exact que c'est parce que je m'ennuyais ou que je n'avais rien à foutre. Je n'ai aucune excuse. Et je n'en chercherai pas.


 


Evidemment, le jour où il nous suffira d'appuyer sur une puce implantée discrètement dans notre cou, ou de rajuster nos lorgnons d'un geste naturel, voire de se gratter les roubignolles, pour pouvoir se connecter au monde via l'image rétinienne, ça changera la donne. Notre niveau de compétitivité risque fort de baisser encore plus. Nous aurons alors le regard absent et seul notre corps répondra à la légitime demande de médiation d'un lectorat lui aussi bardé de puces. Et donc, du coup, fort peu demandeur de médiation. Peuples de zombies dans des bibliothèques bourrées de distributeurs d'implants. Que faire alors ?


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Peuples de zombies dans des bibliothèques bourrées de distributeurs d'implants. Que faire alors ?

Changer de métier. Devenir distributeur d'implants.

 

Tiens, cela faisait longtemps que tu n'avais pas péroré sur le sujet. Heureusement pour nous, tu es le garant de notre image de marque.

Sur ce, je retourne à mon boulot. Mais je reviendrai (avant 18h ou pas). :tongue:

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Pas d'accord avec Ferris

Nous sommes des professionnels de l'information et depuis toujours nous allons la chercher la où elle se trouve.

Les revues et magazines divers, la veille documentaire sur internet , les blogs et forums,

Agorabib est un lieu d'échanges professionnels ( oui on déconne aussi dessus mais comme au bureau quand Brigitte dit une connerie)

Savoir aussi qu'une masse d'infos bibliothéconomiques considérable circule sur les réseaux sociaux comme Twitter ou sur des blogs de bibliothécaires .

Et qu'une grande partie de cette info arrive par les canaux traditionnels bien longtemps après ...

Alors oui je suis dans mon métier quand je renseigne le public, quand je commente ou cherche une info sur Agorabib ou que sur mon compte Twitter (@Marcel) je reçois un tweet avec un lien

@cxxxxx [Veille] Voilà c’est plié… – Communs / Commons http://t.co/YGVERdP9AI

Et tout ça c'est sur mon temps de travail et aussi hors de mon temps de travail.

Modifié par Marcel
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Pour abonder dans le sens de Marcel (car il est toujours plus facile d'abonder dans le sens de quelqu'un que de s'opposer à quelqu'autre - oui, je suis une lâche), je dirai les deux choses suivantes :


  1. je suis bibliothécaire quand je suis au travail. Quand je suis sur agorabib, j'y interviens en tant que bibliothécaire. Donc, je suis sur agorabib quand je suis au travail. Il m'arrive bien entendu d'être bibliothécaire en dehors de mes heures de travail, mais cela reste l'exception, pas la norme. J'ai des tas d'autres choses enrichissantes dans ma vie personnelle, merci. Donc, en termes spatio-temporels, agorabib reste une activité liée à ma profession.
  2. agorabib est pour moi (comme pour Marcel) un outil de veille professionnelle, quelles que soient les absurdités que je peux y poster par ailleurs. Un outil précieux, que je chouchoute autant que possible.

Comme je n'ai pas que cela à faire pendant mon temps de travail, je rédige des posts en général courts, et vous l'aurez peut-être remarqué, plus rares depuis la rentrée. De là à penser que je n'avais rien à faire entre l'ouverture du forum et l'été dernier, il n'y a qu'un pas... que je vous laisserai franchir sans moi ! :tongue:


 


Eh ! On a encore digressé ! Incroyable ce qu'on est indiscipliné ! :D


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Non on n'a pas digressé puisqu'on est sur De tout et de Rien, Coin Café. On ne peut pas sortir de la route quand on n'est pas dessus.


 


Bon, que nous disent les vertueux ? En gros qu'ils s'informent, car c'est dans leur mission. Sur tout car il n'y a pas de limite à ce qu'on peut considérer comme une information. Bon, si nous sortons des technologies modernes, j'ai un collègue qui lit Le Monde régulièrement et en entier (ce qui n'est pas rien) sur son lieu de travail et le justifie de cette façon :"tu comprends, c'est un minimum". En privant son lectorat de ce journal, soit-dit au passage...Un minimum de quoi ?


 


Moi, c'est étrange, j'ai toujours lu journal chez moi, dans mes chaussons, ou le midi au restau en touillant mon café-sucrettes. Et je regarde les infos à la télé, chez moi aussi, comme je feuillette mes magazines préférés, auxquels je suis abonné à titre personnel; Au boulot je jette un oeil rapide sur la page locale du quotidien régional, à titre de revue de presse au cas où un article sur la bibliothèque se serait glissé entre le loto de Saint-Meumeu- des- Lointains et le bal des Anciens de Cuges-les- Pralinettes. Pour constater avec rage que c'est encore l'heure du conte de Saint-Profond-des-Creux qui nous a soufflé la vedette. Et encore, c'est du temps perdu puisque le service communication le fait aussi.


 


Sinon, je feuillette mes catalogues d'éditeurs, j'ouvre et classe divers courriers, je vais sur la boite mail de la bib écouter les potins du réseau, un coup d'oeil sur le portail voir si nos coups de cœur sont bien à leur place, je continue la lecture des articles de Livres-hebdo, et il m'arrivera sans doute une fois ou deux de naviguer sur Electre ou de prendre quelques renseignements sur tel ou tel ouvrage sur des sites spécialisés ou de critique littéraire. Point-barre. Et si j'ai le temps de tout faire, c'est déja beau.


 


D'où vous vient donc cette idée saugrenue de vouloir embrasser toute l'info mondiale ? Vous vous pensez les descendants directs des Encyclopédistes ? Notre mission va donc jusqu'à cette vieille chimère, technologies aidant ? Le lien que nous donne généreusement Marcel (merci Marcel) est très révélateur à cet égard. Point de limites. Soyons sérieux et sortons un peu des mots-valises "veille professionnelle" etc...dans lesquels on peut glisser tout ce qu'on veut. Rien que sur le numérique (pas qu'en bibliothèques) des milliers de sites et de blogs existent et baratinent chaque jour. Et si vous vouliez aller sur tous les sites des organisations professionnelles, pour limiter un peu le domaine, votre semaine n'y suffirait pas.


 


Cette conception universaliste de la profession, qui refait surface, cache mal votre dépendance aux technologies et trahit probablement aussi la difficulté que nous avons à nous situer professionnellement dans un monde où l'info abonde et surabonde. Il est plus difficile de limiter sa curiosité en définissant l'essentiel professionnel que de tenter vainement d'embrasser l'actualité du monde, urbi et orbi.


 


Tourner le bouton en position off et se tourner enfin vers madame Michu, qui a fait le trajet avec son petiot qui a un devoir à faire sur les Pyramides et qui pédale dans la semoule, c'est notre priorité.


 


Si je dois lire le billet d'humeur de tel ou tel sur tel ou tel sujet du jour, je sais que c'est impossible, vous le savez aussi. Coller l'étiquette "estampillé info à intérêt  professionnel" sur certaines sources, n'est qu'un cache-misère. Vous n'en sortirez pas. Sinon par des pirouettes. Car la conversation mondiale ne s'arrête jamais. Débranche tout, disait une chanson. Effectivement, sachons le faire. Nous serions bien les premiers à ne pas avoir un "essentiel" et des "accessoires" et incapables de les différencier. Vertueux boulimiques.


 


Ce soir dans mon fauteuil, j'ouvrirai mon Rustica, il y a une page sur les hortensias, et je penserai bien à vous. Vous qui l'avez peut-être fait sur vos heures de travail, parce que les dernières recherches de l'INRA sur la génétique des hortensias, c'est de l'info qui peut être utile à tous, on ne sait jamais, et que l'info relève de notre beau métier....


 


Je précise, pour la police, que je suis en congés, en pyjama et en chaussons réunis, indispensable trio, pour agorabiber en toute décence. :tongue: 


Modifié par Ferris
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"D'où vous vient donc cette idée saugrenue de vouloir embrasser toute l'info mondiale ?"


Et bien pour faire le tri de l'information que nous bibliothécaires faisons depuis des lustres


 


Et puis "Tourner le bouton en position off et se tourner enfin vers madame Michu, qui a fait le trajet avec son petiot qui a un devoir à faire sur les Pyramides et qui pédale dans la semoule, c'est notre priorité. "


Et qui te dis que Madame Michu n'a pas un compte Twitter et que les Pyramides elle s'en fout ; c'est l'institutrice du petiot qui veut qu'il fasse ses recherches en bib. Madame Michu veut simplement tweeter sa nouvelle recette de bûche de Noël à Madame Chougnard


Modifié par Marcel
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Tu veux faire le tri de l'information mondiale, au 21° siècle  ? Bonne chance Marcel !  :D 


 


Soyons sérieux. Ce que nous faisions "depuis des lustres" (un lustre c'est 5 ans, des lustres c'est autant de fois 5 ans qu'on le souhaite...), nous ne pouvons plus le faire qu'à une échelle très réduite et extrêmement ciblée. Entre deux infos, je peux encore me donner les moyens d'aller vérifier quelle est la plus fiable (voir les débats sur Wikipédia) et c'est mon rôle si l'info m'est demandée par un lecteur. Au delà, c'est le voyage vers l'infini...


 


Je ne comprends pas tes histoires entre Mesdames Michu et Chougnard. Qu'elles échangent des recettes sur Twitter est leur affaire. Je peux leur fournir une recette ou les installer sur l'ordi devant une liste de sites de recettes, mon travail s'arrête là. A moins que, passionné de bûches de Noel je veuille participer au choix et y mettre mon grain de sel (après tout si nous avons une expertise personnelle dans un domaine, nous pouvons en faire profiter les autres).


 


Par contre, instit ou pas, le petit Michu a un réel besoin d'un coup de main pour son devoir sur les pyramides, et je considère que c'est mon rôle de l'aider à faire son devoir parce que sa mère Michu en est incapable, que l'instit s'en balance et que je deviens son seul recours. Ce sont des situations très courantes en bibliothèque publique, je fais ça depuis toujours, avant et après internet. (Et je constate d'ailleurs que malgré l'entrée d'internet dans les familles, (pas dans TOUTES les familles) ce type de demandes ne faiblit pas, ce qui montre bien que ce rôle de médiateur, assez ancien, a encore toute sa valeur, voire d'avantage qu'auparavant)


Modifié par Ferris
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Je n'ai jamais prétendu faire le tri dans l'information mondiale ! Jamais !!


Mais tu exagères toujours tout  :wink:


 


Ce que je disais sur Mme Michu et je reprends ta phrase "Tourner le bouton en position off et se tourner enfin vers madame Michu, qui a fait le trajet avec son petiot qui a un devoir à faire sur les Pyramides et qui pédale dans la semoule, c'est notre priorité"


C'est méconnaître les publics d'aujourd'hui car EUX AUSSI ils sont sur internet, sur les blogs, sur Facebook, twitter , etc...C'est tout ce que je voulais souligner et PAS AUTRE CHOSE


 


Quant au petiot et bien OUI on est là pour l'aider ; je n'ai  jamais dit le contraire

Modifié par Marcel
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T'énerves pas Marcel, je sais lire mes questions et tes réponses  : 
 
Question : "D'où vous vient donc cette idée saugrenue de vouloir embrasser toute l'info mondiale ?"
Réponse : Et bien pour faire le tri de l'information que nous bibliothécaires faisons depuis des lustres
 
Pour le reste, c'est une question de vécu différent, c'est tout. Quand tu dis : C'est méconnaître les publics d'aujourd'hui car EUX AUSSI ils sont sur internet, sur les blogs, sur Facebook, twitter , etc..Je suis désolé mais ce n'est pas l'impression que j'ai, travaillant en milieu rural et socialement assez défavorisé, j'ai découvert, avec un certain étonnement c'est vrai, que la "fracture numérique" atteint des proportions assez importantes parfois. On l'a aussi découvert quand on a créé des ateliers d'initiation internet (où il n'y avait pas que des vieillards, crois moi !).
 
Et aussi parmi les familles "équipées" il y a des parents qui sont incapables d'aider leur gamin à naviguer sur le Net et des gamins incapables de choisir la bonne info sur le bon site.. Je connais une dame qui m'a avoué que c'était son gamin qui ouvrait son courrier-mail parce qu'elle ne savait pas le faire (et s'en fichait un peu manifestement). Les supports ont changé, les sources se sont démultipliées, mais on se retrouve en fait dans une situation "socio-culturelle" qui n'a pas beaucoup changé depuis 20 ans ou plus. Les familles où les parents ne pouvaient pas aider leurs mômes à faire leurs devoirs sont aussi nombreuses qu'avant. La technologie "accessible à tous" (quoique 400 euros, faut les lâcher...) c'est l'arbre qui cache la forêt. On voit des boutonneux  pianoter sur leur Smartphone et on se dit que ça y est, c'est OK; Erreur et apparences.

 
Les "publics d'aujourd'hui " ?
 
L'émergence des TIC est en réalité un nouveau facteur d'inégalités sociales, la fracture sociale se doublant en plus d'une fracture générationnelle. A Cabourg, peut-être pas, mais chez les ouvriers agricoles ou les paysans bretons, si.

 

Quelques extraits d'un texte : http://tic-tpe.over-blog.com/article-28321130.html
 
Cependant, contrairement au téléphone mobile, les disparités d’équipement en ordinateur sont fortes, avec un cumul des effets de revenu, de classe sociale et de diplôme : 79% des cadres supérieurs possèdent un ordinateur personnel, contre seulement 11% des non-diplômés et 19% des titulaires de revenus inférieurs à 920 euros par mois. Pourtant les cadres supérieurs ne représentent que 6% de la population, ils disposent de 12% des revenus mensuels et ils détiennent 15% du parc informatique domestique. Les inégalités « numériques » sont donc encore plus grandes que les inégalités de revenus.
 
De plus, si l’on tient compte des 16% d’individus qui disposent d’un accès sur leur lieu de travail ou d’étude, au total 23% des résidents ont une connexion à internet : 8% sont connectés exclusivement au domicile, 9% exclusivement au travail, et 6% cumul accès au domicile et au travail. Cependant, comme pour l’ordinateur personnel les écarts sont considérables: 73% des cadres supérieurs sont connectés, 47% des étudiants le sont également, contre seulement 3% des retraités et 15% des individus disposant de moins de 920 euros par mois dans leur foyer.

 

Je ne voudrais pas faire du Zola, mais le petit Michu et sa maman, j'en rencontre encore un peu trop à mon goût....notice.gif

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Des données un peu plus récentes ont été publiées le 10 décembre suite à l'enquête du Credoc. Une synthèse a été effectuée ici, où on voit déjà que la fracture numérique est renforcée par d'autres facteurs, ("âge, revenus, niveau d'étude et isolement").


 


En somme, cette nouvelle étude corrobore les propos de Ferris : il y a encore beaucoup de chemin à faire pour effacer les disparités entre les individus.


 


Des données intéressantes pour les médiathèques :


"21% des français se sont connectés à Internet dans un lieu public (gare, bibliothèque, EPN…) avec un ordinateur portable ou une tablette tactile, que ce soit par une connexion sans fil (Wi-Fi), une connexion filaire ou une connexion établie via le réseau mobile. Ce chiffre est en constante augmentation depuis 2006 (+17 points en 7 ans).


13% des français utilisent régulièrement des lieux publics de connexion dont les EPN (taux constant depuis 2011)."

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Effectivement, merci Epsy pour ces données plus fraiches. Les résultats sont encore pires et les taux de progression très faibles.


 


1 français sur 10 a un smartphone, mais 76% des 18-24 ans. Typique de l'arbre qui cache la forêt...


 


Quasiment tous les diplômes du supérieur ont un ordinateur chez eux (97 %), contre 1 personne sur 2 parmi les non-diplômés (51 %).


En fait il semblerait que le taux de progression s'exerce essentiellement sur les mêmes couches de la population.


 


Donc on peut dire que la fracture s’accroît, si l'on y ajoute la proportion grandissante de personnes âgées et a revenus faibles.


 


Les bibliothèques sont donc  plus utiles que jamais !


 


Même à Cabourg ! :D 


Modifié par Ferris
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De toute façon, il y a chercher et chercher.

Quand on s'arrête à la première page, quand on n'utilise pas les bons vocables, la pêche aux infos ne ramène pas grand chose.

Et à la bibliothèque, on sait pêcher sur le Net... mais aussi dans les bouquins ! (qui restent malgré tout un très bon condensé d'information)

Pour les stats du Crédoc, j'aime aussi les différentes conclusions que chacun en tire.

Ferris : Donc on peut dire que la fracture s’accroît, si l'on y ajoute la proportion grandissante de personnes âgées et a revenus faibles.

C'est un peu beaucoup pareil quand on nous dit : seulement 17 à 35 % de lecteurs en bib. => il faut faire des efforts pour les conquérir (bande de nuls).

Voilà de l'info pipeau en diable.

1) tu as les très riches qui ont leurs propres bibliothèques. Tu as aussi les très passionnés qui achètent tous leurs livres.
2) tu as ceux qui n'ont pas la maîtrise de la langue... ou pas la même culture que la nôtre (et ceux qui n'ont aucune envie de l'acquérir.)
3) tu as ceux qui n'en ont rien à battre de la culture, tout court.
Pour eux, à quoi peut bien servir une bibliothèque ?
Un stade de foot, un complexe sportif, une piscine, c'est mille fois plus utile.
4) tu as encore ceux qui n'ont pas le temps. L'envie, peut-être, mais pas le temps.

Ça nous fait combien de la population, ça...  50 ? 65 %, plus ?


Si tu veux, je te rapproche l'enquête Crédoc.

1) tu as les (très) pauvres qui n'ont pas les moyens d'un abonnement téléphonique, ni d'un téléphone portable, alors Internet.
2) tu as les anciens qui n'ont aucune envie d'approcher de près ou de loin d'un ordinateur.
3) tu as ceux qui aimeraient bien mais ont peur de se lancer... et puis le clavier à un doigt, c'est... ne cachons pas les mots... c'est de la m... je me retiens, c'est comme vouloir tartiner une tranche de pain en n'utilisant qu'une seule main. Pénible et lent.
4) tu as encore ceux qui n'en ont pas besoin dans leur vie courante.

Si je voulais suivre ton mouvement Ferris, je dirais qu'il ne faut pas prêter de livres, ni offrir un accès Internet à cette population âgée, mais un téléphone portable. Pourquoi offrir un accès Internet, plutôt qu'un contact humain avec un ou une bibliothécaire ? (Tout aussi capable, si ce n'est mieux, de répondre à la question posée qu'Internet.)

Mais tu remarqueras que la vraie question, celle de la gêne, n'est jamais posée dans l'enquête du Crédoc :

Suis-je gêné ou pas par l'absence d'un téléphone portable, par l'absence d'un accès à Internet ?

On est dans l'équipement des gens.
As-tu une Rolls ?
As-tu une Jaguar ?
As-tu une Porsche ?

Es-tu gêné de ne pas en posséder une ?

Tu remarqueras qu'avec cette lecture (sur la gêne) les stats du Crédoc prennent une autre tournure.

Pourquoi les diplômés ont-ils de plus en plus d'ordinateurs ?
- parce que les profs renvoient à des ressources en ligne,
- parce que plus personne ne réalise un mémoire à la main ? => Quasiment tous les diplômés du supérieur ont un ordinateur chez eux (97 %)
Parce que demain, les américains vont arrêter l'écriture manuelle.

Oui, ceux qui n'ont pas d'ordinateurs doivent être salement gênés.
Sauf s'il n'y a pas besoin d'avoir un ordinateur pour obtenir son diplôme.

Pour les ouvriers le besoin d'un ordinateur est nettement moins pressant ou astreignant.
Un boucher, un pâtissier, un fraiseur... ce n'est pas sur l'usage de l'ordinateur qu'ils sont jugés.


Tu verras aussi des approximations massives (et quelque part stupides) dans les explications du Crédoc

Les personnes qui n’utilisent pas Internet appartiennent aujourd’hui à des catégories de
la population bien spécifiques : 78 % d’entre elles ont plus de 60 ans, 90 % d’entre elles
n’ont  pas  le  Bac  et  44 %  disposent  de  revenus  inférieurs  à  1500€  par  mois  dans  leur
foyer.
(P 12 du rapport en pdf)

Retournons les éléments

78 % d'entre elles ont plus de 60 ans => 22 % en ont moins.
Si on le rapporte à la population des plus de 60 ans contre celle des moins de 60 ans... d'après toi, combien cela représente-t-il de personnes en réalité.

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?ref_id=T12F032
Au 1er janvier 2012, la France compte 65,35 millions d'habitants. Avec l'allongement de la durée de vie, la population française continue de vieillir. Les personnes de 65 ans ou plus représentent 17,1 % de la population (contre 16,0 % il y a dix ans) dont plus de la moitié sont âgées de 75 ans ou plus. Le nombre de personnes de 60 ans ou plus a crû de 22,6 % en dix ans et leur part dans l'ensemble de la population française est presque équivalente à celles des jeunes de moins de 20 ans (respectivement 23,5 % et 24,5 %).

65,35 millions d'habitants, 23,5 % de plus de 60 ans => 15,36 millions de personnes de plus de 60 ans, pour 49,99 millions de moins de 60 ans.

78 % de plus de 60 ans (15,36) = 11,979    
22 % des moins de 60 ans (49,99) = 10,999

Bigre, on est sur une part équivalente.

Tu en conclues, avec raison, à l'aune de la lecture du Crédoc que seules les personnes de plus de 60 ans sont touchés... or, c'est mensonger ! La part est quasi 50/50 !!!

Je te retourne encore l'argument (pour le coup très con) du 44 %  disposent  de  revenus  inférieurs  à  1500€  par  mois  dans  leur foyer.

Là, ça veut dire que 56 % ont des revenus supérieurs à 1500 euros par mois... et malgré tout n'ont pas Internet.

Aïïïe, 56 % de gens plus ou moins aisés n'utilisent pas Internet => L'argent n'est pas un problème à la non utilisation d'Internet.

Et tu m'expliqueras, peut-être, comment 90 % de gens qui n'ont pas le BAC peuvent toucher plus de 1500 euros par mois (pour 56 % d'entre eux). Sans déconner !

Oui, ce genre de méli-mélo d'interprétations des statistiques est un tissu de mensonges quand on ne compare pas ce qui est comparable. (les populations entre elles)

Autre petit exemple de mauvaises interprétations du Crédoc

P 13 du document pointé par Epsy, intitulé "Temps mort"

Je te passe l'amalgame entre souvent et de temps en temps (qui n'a aucun sens, c'est quoi souvent, c'est quoi de temps en temps ?), pour ne garder que les souvent

Vous regardez des vidéos : 4
Vous jouez à des jeux vidéos : 8
Vous naviguez sur internet : 10
Vous téléphonez : 10
Vous écoutez de la musique : 26
Vous envoyez des SMS ou des mails : 21
Vous lisez un livre ou un journal (papier) : 27
Vous discutez avec les personnes autour de vous : 27
Vous observez ce qui vous entoure : 65

Le Crédoc en déduit (jouant sur le souvent + de temps en temps)
49 %  de  la  population  envoient  des  SMS  ou  des  courriels  lorsqu’ils  patientent,  48 %
écoutent de la musique, 47 % téléphonent, 26 % naviguent sur Internet, 20 % jouent à
des  jeux  électroniques  et  11 %  regardent  des  vidéos.  Force  est  de  constater  que  les
nouvelles technologies ont encore trouvé une place où s’insérer dans notre quotidien.


Là, tu as l'impression que les gens sont sans arrêt collés à leur téléphone, qu'ils sont à donf Internet et communication.

Mais quand tu fais la somme de toutes les réponses "souvent", tu obtiens 198.

Et tu t'aperçois, avec un haussement de sourcil que 65 / 198 => 32,8 % de chance d'observer ce qui t'entoure.
27 de discuter avec les personnes autour de soi + 27 de livre un livre ou un journal (la lecture n'est pas morte) = 54/198 => 27,27 % de lire ou discuter.

Quand on fait la somme des activités purement communication : 4 (vidéos) + 8 (jeux vidéos) + 10 (Internet) + 10 (téléphone) + 21 (SMS) =  53, soit 26,76 % d'avoir une activité purement communication...

 

Soit 2 chance sur 3, voire 3 sur 4 de ne pas être en communication sur Internet.

Pour le Crédoc, c'est plus de la moitié. Dans la réalité, c'est moins d'un tiers, ou à peine un quart.

 

La musique me laisse pensif : baladeur ou pas ?

Pas de chiffres non plus pour dire combien de personnes ont répondu à chaque question.
Or, c'est essentiel.

Si 2000 personnes sur les 2200 ont répondu "j'observe ce qui m'entoure" souvent, ça veut bien dire que 90 % des gens observent ce qui les entoure durant leurs temps morts.

Si 2000 personnes sur les 2200 ont répondu : je lis souvent...

 

Et si elles ont bien toutes répondu... peuvent-elles vraiment faire toutes ces activités en même temps ?

Sur quelle période de temps ?

Encore un mensonge et une manipulation.

 

Allez , un dernier exemple pour s'amuser.

P80, tableau 27

Proportion se connectant à internet sur le lieu de travail ou d’études

12 - 17 ans  .............................        71 % Oui     29 % Non
=> ça prouve que 29 % des jeunes collégiens, lycéens, pouvant se connecter ne le font pas, alors qu'ils le pourraient.

Alors pourquoi installer des postes Internet dans les bibliothèques puisque les jeunes peuvent se connecter dans les lycées et collèges.

Hum, hum !

70 ans et plus  .........................        (1) % oui     99 % Non

Mon Dieu, vite, vite, il faut mettre des ordinateurs pour eux...
Sauf que, c'est vrai, les chances de travailler à 70 ans sont maigres, davantage de chances que certains aient repris des études.

Pour cette frange de population, la question est non applicable, n'est-ce pas ?


Après ces quelques exemples (de manipulation évidente) de l'étude Crédoc, es-tu toujours sûr de devoir te pencher exclusivement sur les personnes âgées ?

Es-tu toujours sûr que les français sont des acharnés de téléphonie et d'Internet durant leurs temps morts ?

A quel moment peut-on parler de fracture numérique lorsque soi-disant 100 % des jeunes de 12-17 ans peuvent se connecter à Internet sur leur lieu de travail ou d'études ?
Et que 29 % de ces jeunes ne le font pas.

Intéressantes questions me semble-t-il. :sweat:
Comme la validité de l'étude Crédoc.
     Bernard
 

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Bel effort Bernard, et à 2 h du matin en plus ! vil-baille.gif
 
Quasiment impossible de te répondre point par point, d'autant plus que je ne suis pas là pour défendre le Credoc... Ta critique des méthodes statistiques et des conclusions du Credoc peut s'appliquer à celles de l'INSEE et autres, et bien entendu à toutes les analyses sociologiques sur tous sujets. Le problème c'est qu'à ce moment là on ne peut plus rien dire. Personnellement je m'appuyais plutôt sur la présentation des éléments du livre de Michel Elie  "Le fossé numérique : Internet, facteur de nouvelles inégalités ?", mais ce monsieur a également basé son livre sur des données statistiques que tu contesterais de la même façon. Et tous les livres sur le sujet font de même. Tu as donc un problème quand tu dis qu'il faut se référer aussi aux livres, car tous utilisent les mêmes bases statistiques, établies avec les mêmes méthodes, en général celles de l'INSEE. La sociologie n'est qu'une science humaine...
 
Tu dénonces avec raison l'effet d'optique de certains pourcentages si on les rapporte à la réalité de la population concernée. Pourtant l'article que je cite fait bien la distinction entre un pourcentage d'utilisateurs ou de non utilisateurs de ceci ou cela et la part réelle que représentent ces utilisateurs dans la population globale : "79% des cadres supérieurs possèdent un ordinateur personnel,(...). Pourtant les cadres supérieurs ne représentent que 6% de la population, ils disposent de 12% des revenus mensuels et ils détiennent 15% du parc informatique domestique. Les inégalités « numériques » sont donc encore plus grandes que les inégalités de revenus.(...)"
 
Si tu considères comme normale et sans fracture une société où 6% de la population détient 15% du parc informatique, nous avons un problème d’interprétation et de valeurs. On n'est plus dans les stats pour gogos...

 

Par ailleurs tu peux prouver qu'il n'y a pas de fracture numerique en pratiquant aussi des découpages : un coup tu parles des personnes âgées (pas de problème :  les chances de travailler à 70 ans sont maigres, davantage de chances que certains aient repris des études.), le coup d'après tu passes aux collégiens (pas de problème :100 % des jeunes de 12-17 ans peuvent se connecter à Internet sur leur lieu de travail ou d'études ) . Bref, on peut prouver de cette façon qu'il n'y a pas de fracture numérique. Et pourtant tu pointes bien le problème réel : Mais tu remarqueras que la vraie question, celle de la gêne, n'est jamais posée dans l'enquête du Crédoc .

 

On peut rappeler aussi ce vieux truc que j'ai appris il y a longtemps sans en connaître la source ni la méthode, comme quoi 1 français sur 2 ne lit plus une fois sorti du système scolaire. Et que donc, quand on dit que 15% des gens sont inscrits dans une bibliothèque, il faut appliquer ce pourcentage à quelle partie de la population : aux 100% ou à 50% (outre la proportion de ceux qui lisent hors bibliothèque évidemment ) ? Et lire un magazine chez le coiffeur, ça compte ? etc etc...Si tu creuses à perte de vue ce genre de données tu finis par annuler toute conclusion. Or il y a quand même une conclusion générale sur le taux de non-lecteurs qui reste vraie, même si statistiquement on peut prouver tout et son contraire. Ce qui m’intéresse c'est la part de vérité qui subsiste. Et que je constate, comme toi, dans ma pratique.
 
De même j'ai bien pointé l'effet d'illusion d'optique que pouvait donner le spectacle (la rue, la vie...mais aussi les médias qui pointent fort la-dessus) d'une population entière pianotant sur un smartphone et l'impression que cela peut donner d'une société utilisant et maitrisant une technologie, alors qu'en réalité il ne s'agit que d'une frange infime : 76% des 18-24 ans, autrement dit peanuts. Et pas grand chose de fiable sur le niveau d'utilisation : envoi de SMS ? (il parait qu'il y a des concours : 264 caractères en 1 mn 59 chrono, c'est un Portugais je crois, moyenne d'âge des concurrents : 22 ans).
 
​Je dénonce simplement un discours ambiant qui me parait exagérément optimiste sur l'égalité devant les TIC, en utilisant non seulement les chiffres disponibles mais aussi ce que je vois, à la fois comme bibliothécaire et comme citoyen. Bon, tu essaies de prouver le contraire ? (je mets un "?" parce que je ne sais pas très exactement ce que tu essaies de démontrer) Et nous partons pourtant des mêmes données statistiques. Toi pour les démonter, moi pour les appuyer.
 
Je dis que ces inégalités existent et  justifient encore davantage notre rôle d'initiateurs à l'utilisation de l'outil informatique en bibliothèques. Il semblerait que ça ne te paraisse pas évident . Et ce n'est pas la première fois que je remarque dans ton discours en général une sorte de refus du discours utilitaire sur les ordinateurs publics en bib, ça serait peut-être bien que tu t'expliques la-dessus. On arrive quand même à une chose étrange : toi, issu de ce monde là, qui tient une position négative la-dessus et moi, pourtant pas à l'aise et pas "native" pour un sou, qui en fait la promotion. Y compris dans ma pratique. Pourquoi ?
 
On confond aussi, comme les stats d'ailleurs, "l'equipement des ménages" comme on dit, c'est à dire le fait de posséder et le fait d'accéder, et les utilisations possibles, y compris avec des accès publics (totalement absents dans les stats). Combien de possesseurs d'un ordinateur l'utilisent à 100% (ou 50% etc...) des capacités qu'il offre ? Combien simplement pour lire un film, combien pour simplement avoir une boite mail ? etc...Là encore, il y a probablement un effet "mirage". Pour beaucoup d'utilisations un ordi public avec un médiateur moyen suffit. Pas besoin de posséder. Mais utiliser, ici ou ailleurs, c'est passer par une certaine maîtrise. Et cette maîtrise permet ensuite d'aller plus loin. On brossait dans les années 50 et 60 un tableau de la société française à partir du nombre de possesseurs de machines à laver, d'une voiture ou d'une télé. Les chiffres étaient bons, les conclusions (sur l'état réel de la société) fausses. On l'a prouvé depuis.
 
On lit partout des contre-vérités sur ces aspects. Par exemple que la faiblesse de l’équipement des "classes populaires" s'expliquerait tout simplement par le fait qu'ils n'en ont pas besoin dans leur espace professionnel. Et on saute bien rapidement à la conclusion que, du coup, ils n'en éprouvent pas le besoin dans leur espace privé ! Et les petits vieux n'en auraient pas besoin du fait qu'ils n'appartiennent plus au monde du travail !!! Politiquement je te passe ce que cela peut sous-entendre, et là on pourrait rebondir sur la bibliothèque école de citoyenneté...La possibilité d'utiliser (et non obligatoirement de posseder) les NTIC, n'est pas, n'est plus, une option, un gadget ludique, un luxe etc...c'est devenu un droit. Et toutes les études qui pointent les disparités en ce domaine, qu'elles soient méthodologiquement valables ou moins valables, doivent faire réfléchir sur le plan social.
 
Et souvent c'est faux : ouvriers et paysans utilisent les TIC au boulot. Dans les usines, si tu ne sais pas utiliser une machine-outil et son interface, on te l'apprend, et on t'oblige à faire des stages internes, sinon, c'est la porte ! Y compris à plus de 50 balais. Et combien de tracteurs et d'exploitations agricoles sont équipés de logiciels ? Cite-moi un métier actuel où, à un niveau complexe ou basique d'utilisation, on ne serait pas confronté à l'utilisation de l'informatique. De la caisse enregistreuse à ton billet de train, du robot-élévateur à ton GPS de bagnole, on y passe tous. Alors le paysan et sa faux et l'ouvrier dans son cambouis, faudrait revoir le logiciel !
 
On arrive très rapidement à une image de la société assez étrange. Je ne dis pas que c'est ton discours, je dis que celui qui te lis et qui voudrait en tirer des conclusions volontairement inégalitaires pourrait le faire. En gros non seulement on pourrait dire qu'il n'y a finalement pas de problème, mais on a l'impression que l'informatique c'est encore du ludique pour boutonneux. C'était peut-être vrai il y a 20 ans, mais ça n'est plus le cas. Il y a 25 ou 30 ans on pouvait encore se marrer du gadget "CD" et continuer d'écouter ses 33 tours. Aujourd'hui personne ne rigole plus. Les options c'est fini. 
 
Critiquer une méthode statistique imparfaite d'accord. Dénoncer ses approximations pour refuser les conclusions sur les inégalités sociales, attention. A force de critiquer les sociologues et leurs méthodes, on peut retourner tous les chiffres et on arrive à un discours assez nihiliste . Quand on fait de l'humour c'est très joli, comme la fameuse blague : Si 30% des accidents de la route sont dus à l’alcool. C’est donc que 70% sont dus aux buveurs d'eau. C'est drôle. Sauf que si la conclusion c'est qu'on est moins dangereux en roulant bourré, c'est moins drôle.
 
Pour finir sur une note d'humour, je te propose la lecture de ce petit article d'un blog sur "les corrélations au service de mauvaises causes", qui témoigne bien du danger des triturations statistiques, dans un sens ou dans l'autre. Un classique, que l'on y trouve en commentaires : les importations de citrons mexicains expliquent 97% de la mortalite routiere aux USA:
http://scienceblogs.com/commonknowledge/2009/04/01/mexican-lemons-prevent-highway/

Et aussi : la production de beurre au Bangladesh est un des meilleurs indicateurs de performance de la bourse américaine (jusqu’a 1993, une corrélation de 99% avec l’indice S&P 500).
 
Et tout cela est parfaitement sérieux. Plus que les stats du Credoc je suppose. Sauf que ça ne change rien à la réalité sociale du Bangladesh...
 
Mon préféré, en matière de conclusions possibles d'un effet statistique c'est : « La probabilité de trouver une bombe dans un avion est de 1/1 million. La probabilité de trouver 2 bombes dans un avion est de 1/100 milliards. La prochaine fois que vous prendrez l’avion, diminuez les risques, emmenez une bombe. »
 
http://enseigner.blog.lemonde.fr/2012/11/30/des-correlations-au-service-de-mauvaises-causes/

 

Salut Bernard

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Salut Ferris

Quasiment impossible de te répondre point par point, d'autant plus que je ne suis pas là pour défendre le Credoc...

Je ne cherche pas une réponse point à point. :-) (Ni à démontrer quoi que ce soit)
Je dis juste que cette étude est pourrie de préjugés et d'orientations... par les mélanges qu'elle fait entre les différents éléments, et c'est plus que dommage.

Les statistiques en pourcentages et uniquement en pourcentages, ça ne vaut rien.
C'est mensonger.

Une stat n'a de valeur qu'appliquée à une population, dont on connaît le nombre.

Et là, on peut comparer.
Là, on peut prendre des décisions.

Si on ajoute des ordinateurs, ce n'est pas tant pour les personnes âgées, que pour tous les autres, qui sont aussi nombreux, et sans doute plus aptes à les utiliser... puisqu'ils seront (probablement) formés aux NTIC.

Pourquoi le Crédoc stigmatise-t-il seulement les personnes âgées, et incultes en plus de ça (puisque n'ayant pas le BAC) ?
Comme s'il y avait un rapport !

Est-ce que les 12-17 ans ont leur BAC ?  ;-)

Pourtant, ils peuvent se connecter à 100 % au Net... d'après le Crédoc.
Et là, j'ai un doute : vraiment tous ?
100 %, total total ?

Non.
La réponse est présente dans le rapport (p 247, tout à la fin) :
Pas d'accès Internet : 17 % (avec une étrange fluctuation de +3 % en 2009-2010-2011, quoi on a coupé des accès Internet dans les écoles ?)

La vraie question demeure : en sont-ils gênés ?


Mauvaises questions = mauvaises réponses.

Ou alors on cherche à nous manipuler.

Tu me proposes un nouvel énoncé. Regardons.
"79% des cadres supérieurs possèdent un ordinateur personnel,(...). Pourtant les cadres supérieurs ne représentent que 6% de la population, ils disposent de 12% des revenus mensuels et ils détiennent 15% du parc informatique domestique. Les inégalités « numériques » sont donc encore plus grandes que les inégalités de revenus.(...)"

ça m'interpelle à plusieurs niveaux.

21 % des cadres supérieurs ne possèdent pas d'ordinateur personnel ?
Mais utilisent celui de l'entreprise ?

Information tronquée, information partiale ?

Le pourtant me laisse dubitatif, mais je poursuis
6 % de la population, soit.
12 % des revenus, oui.
15 % du parc informatique domestique, ok.

La conclusion qu'on en tire est juste ridicule.
Ce n'est pas parce que les cadres supérieurs sont suréquipés, avec sans doute plusieurs ordinateurs à la maison (plusieurs voitures, plusieurs télés aussi), que les autres sont spoliés d'un accès à un ordinateur personnel.

Perso, je n'utilise qu'un ordinateur à la fois.

Et que dire de ceux qui ont un accès avec un ordinateur d'entreprise ?
Dont on prend conscience en renversant la stat du début.

Après un époustouflant 79 % qui scotche le lecteur, j'aime aussi la graduation 6,12,15... qui monte bien comme il faut, pour annoncer une "plus grande inégalité".

Ou comment magnifier une conclusion.

Si tu considères comme normale et sans fracture une société où 6% de la population détient 15% du parc informatique, nous avons un problème d’interprétation et de valeurs. On n'est plus dans les stats pour gogos...

Là, tu m'excuseras, mais je ne vois pas le rapport entre ces informations.

Quand tu vois que 1 % des plus riches détiennent 46 % du patrimoine. Est-ce que ça me rend plus pauvre ?

Est-ce que ça m'empêche d'accéder à Internet parce que les cadres supérieurs détiennent 15 % du parc informatique ?

Ils n'en détiennent que 15 %, ça m'en laisse une part des 85 % restants.
Des ordinateurs, qu'ils en possèdent deux, trois ou même dix, tant mieux pour eux. J'en ai un et il me suffit.
Et je peux même te dire que c'est bien qu'ils en achètent autant, ils font baisser les prix, ils essuient les plâtres de la modernité, ils dégagent le marché des trucs minables. J'achète toujours avec retard.

Ce n'est pas la stat qui est en cause, c'est l'interprétation erronée. Ou volontairement erronée !... pour tirer l'information dans un certain sens.

J'aime bien tirer dans l'autre sens, pour voir.  :wink:

Et comme tu l'as vu, on peut tirer dans l'autre sens et montrer qu'il n'y a pas de fracture numérique... (sauf quand on met les vrais chiffres en face : 17 % n'ont pas l'accès Internet à l'école)

Et ce n'est pas la première fois que je remarque dans ton discours en général une sorte de refus du discours utilitaire sur les ordinateurs publics en bib, ça serait peut-être bien que tu t'expliques la-dessus. On arrive quand même à une chose étrange : toi, issu de ce monde là, qui tient une position négative la-dessus et moi, pourtant pas à l'aise et pas "native" pour un sou, qui en fait la promotion. Y compris dans ma pratique. Pourquoi ?

Peut-être parce que j'ai lu les stats sur l'utilisation desdits ordinateurs.

10-15 % d'usagers les utilisent, à 90 % pour l'Opac.

Je vois aussi bon nombre d'interdictions dans les chartes :
- pas de réseaux sociaux ;
- pas de tchat ;
- pas ceci, pas cela ;
- accès à de multiples sites verrouillés, débit limité...

et je t'en passe.

Si c'est ça l'accès via les bibliothèques, là oui, on est bien dans une fracture numérique. Entre le monde de la maison et celui de la bibliothèque, ce n'est plus une fracture mais un gouffre, un océan, que dis-je, un univers. :D

Pour ce qui est des ordinateurs...

Eh bien oui ce sont des outils, à l'égal d'un marteau.
Si je mets une chaîne au marteau, j'en réduis l'usage et l'utilité.
Si je mets un marteau juste pour cogner sur la porte d'entrée (ou sur un Opac) j'en réduis totalement l'utilité à une unique fonction.

Pour la porte d'entrée, le marteau n'est pas non plus la solution ultime.
Une poignée, c'est mieux.
Une sonnette, pas mal non plus.
Mais un bouton pressoir qui ouvre la porte, c'est peut-être le meilleur.

Je sais que l'ordinateur, ça semble la panacée en bibliothèque.

Sauf que, si j'en crois les chiffres du Crédoc :yes: , ils sont de plus en plus nombreux à venir avec leur matériel (foutus cadres supérieurs, tiens), portables, tablettes, téléphone Internet... et ce ne sont pas des ordinateurs que les gens viennent chercher, mais des points, des portes d'accès. (Clé Wep ou WPA SVP, comme dans les Macdo)

Là encore, on peut me dire : fracture numérique entre ceux capables de se payer le matos et ceux qui n'en sont pas capables.
Et puis aussi entre ceux qui ont la Rolls des bécanes et ceux qui ont la vieille deuche poussive dont le ventilateur souffle tant et plus.

Fracture encore entre le très haut débit et ceux qui rament à moins de 512 kb par seconde. (=> voir une vidéo youtube par saccades.)
Quand certains ne sont mêmes pas encore desservis par l'Internet.

Nouvelle fracture dans la qualité des outils, dans les zones servies ou couvertes.

Des fractures, il y en a partout.

Même dans le service assuré par les bibliothécaires, tu as une fracture.
Combien sont capables de dépatouiller un lecteur sur l'usage d'un ordinateur ?

Et combien dans l'usage de l'ordinateur pour se connecter au réseau même de la bibliothèque. (Outil pourtant proposé par les bibs)

Attention, ça ne veut pas dire refuser d'accueillir les personnes en demande.
Mais j'ai quand même un sérieux doute sur les capacités des bibliothécaires à assurer ce genre de tâches. (au moins pour une grande part de ceux que je connais :-) )... ils ou elles ne sont pas formés pour.

Je dis que ces inégalités existent et  justifient encore davantage notre rôle d'initiateurs à l'utilisation de l'outil informatique en bibliothèques. Il semblerait que ça ne te paraisse pas évident.

Oui, tu as raison, c'est là où ça ne me paraît pas évident.
Autant je peux comprendre que des bibliothécaires aient des compétences en lecture (donc en apprentissage de la lecture) ou dans la sélection d'informations, autant je suis plus circonspect sur leurs compétences informatiques.

Parce que le profil n'est pas du tout le même.
D'ailleurs si on embauche des animateurs multimédia (en médiathèque), c'est bien parce qu'il y a un manque certain dans les rangs des bibliothécaires.

En même temps, ça s'apprend... quand on en a envie.
La fracture, à ce niveau, peut se réduire.

Maintenant, est-ce que ça te dirait d'apprendre la cuisine avec le garagiste du coin ?

Mon gros doute, il est là.
Il est surtout là pour les bibliothèques, sans informaticien.

Tu sais, on peut m'installer un piano de cuisinier à la bibliothèque, ce n'est pas pour autant que je sais cuisiner.

Est-ce que je suis apte à apprendre la cuisine à des gens en demande ?

Tiens, une question d'informaticien : de quand date la dernière sauvegarde de tes données ? A la maison ?

Et au boulot ?
Et ta deuxième sauvegarde de sécurité, ta deuxième sauvegarde de semaine alternée ?

 

Capital, essentielle la sauvegarde.

Et pourtant, quasi toujours oubliée.

Le grand scientifique Benny Hill a dit: « La probabilité de trouver une bombe dans un avion est de 1/1 million. La probabilité de trouver 2 bombes dans un avion est de 1/100 milliards. La prochaine fois que vous prendrez l’avion, diminuez les risques, emmenez une bombe. »
 
Eh bien non, la vraie solution est : emmenez 2 bombes ! (faites deux sauvegardes)

Et là, on a 1 / 1million * 1 / 1 million = 1 / 1000 milliards  (1 / 1012).

En théorie...

Car, comme on le lit sur certains forums :
1) En même temps, s'il a une bombe sur lui, la probabilité qu'il y ait une bombe dans l'avion est de 1 !!!!!!!

De même :
2) Solution donc : équiper chaque avion d'une bombe (dans la soute à bagage par exemple), ou même deux pour sécurité infaillible (chance de trois bombes dans un avion ?)

Pour finir :
3) La probabilité qu'il y ait deux bombes dans l'avion est (historiquement) nulle, certes. Mais la probabilité qu'il y ait un terroriste ou pas dans mon avion (avec sa bombe) est indépendante de ma décision d'emporter une bombe. Autrement dit, apporter ma bombe n'annule pas la probabilité qu'il y en ait une autre.

Plus d'explications ici, dans ce conte philosophique


Mais comme il est dit en 1), la probabilité est bien de 100 %
ressort.gif

Moins tard qu'hier ou que ce matin. :)
  Bernard
 

Modifié par B. Majour
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Est-ce que ça m'empêche d'accéder à Internet parce que les cadres supérieurs détiennent 15 % du parc informatique ?


 


Bernard, tu triches, avec les mêmes méthodes que tu dénonces! Les enquêtes ne disent pas cela, elles cherchent simplement à établir qu'il y a une relation de cause à effet entre les revenus des gens et leur niveau d'équipement. C'est une hypothèse, c'est tout. Et il se trouve que si l'écart entre le taux d'équipement et la part de population représentée passe du simple au double, on peut raisonnablement penser qu'il y a effectivement relation. Et moi je le pense aussi au vu des gens que je rencontre dans ma vie pro comme dans ma vie privée. Comme je le disais, 400 euros, il faut quand même les lâcher, l'abonnement aussi. Et je ne te parle pas des imprimantes et cartouches d'imprimantes (beaucoup de mômes arrivent chez nous avec leur clé USB, finalement simplement pour imprimer), là c'est réellement discriminant.


 


Les utilisations au boulot au compte de l'entreprise ? Tout le monde le fait, effectivement, et pas seulement les cadres, et pas seulement pour l'informatique. Chez nous les gars des services techniques "empruntent" aussi du matériel et des produits pour bricoler ou travailler au noir et tout le monde le sait. Egalité totale sur ce plan, donc aucune conclusion particulière à en tirer.


 


L'utilisation en bibliothèque ? Tu dis que "10-15 % d'usagers les utilisent, à 90 % pour l'Opac.". Etrange, nous n'avons pas les mêmes chiffres. 10% des lecteurs utilisent les postes dédiés à l'opac, nous étions d'accord la-dessus. Mais , si on offre des postes supplémentaires en accès libre (eh oui, chez nous on peut aller sur son compte facebook, aucun verrouillage...on n'a pas la même charte), ça fait beaucoup plus de monde. Et si on ajoute des séances d'initiation individuelles ou en groupes en soirée, ça augmente encore. Tu sais, il n'y a pas de miracle : si j'ai réussi à persuader mes élus de créer un parc, de l'entretenir (tu as un calcul d'amortissement annuel pour ça) et même d'embaucher un animateur, c'est parce que la demande existait au départ et que la fréquentation annuelle des postes justifie le budget annuel de fonctionnement affecté à leur maintenance.


 


Par contre, il y a un truc que me choque, c'est quand j'ai demandé ce que devenaient nos vieux postes et qu'on m'a répondu qu'ils iraient...dans les écoles ! (Au passage si tu veux voir plus incompétent qu'un bibliothécaire, en informatique, va voir un instit, tu vas même pas rire tellement c'est triste). Monde imparfait...


 


Sur nos capacités en informatique je te rejoins et je me suis souvent exprimé la-dessus. Nous sommes des touche à tout mais notre incompétence dans ce domaine est évidente. Bien que cela soit surement en évolution. Après tout la profession est aussi un reflet de la société.


Fort heureusement on n'attend pas d'avoir les compétences ou de pouvoir recruter un animateur multimédia pour équiper sa bibliothèque. Sinon j'imagine le tableau, déja pas très reluisant, en matière de disparités de moyens dans les bibliothèques françaises !


Ceci dit, l'ordinateur n'est effectivement pas la panacée en bibliothèque et je dénonce fortement les tenants de "l'illusion techniciste" qui entretiennent cette idée depuis longtemps. Mais ce que je pense,  titre personnel, n'est pas une raison pour priver un lectorat de cet outil, c'est tout. Vaut mieux ça que rien, non ? Exemple: On ne propose pas encore l'accès wifi, et à titre perso je peux être contre (bad vibrations...comme auraient pu dire les Beach boys) mais je me battrai pour qu'on puisse le proposer. Pas pour faire moderne, pas pour suivre les progrès techniques, simplement pour proposer au public ce à quoi il a droit et qu'il réclame. C'est ça un service public.


 


Oui, le public, le service public a droit à la Rolls des bécanes, comme tu dis, et plus à la vieille deuche qu'on lui sert depuis longtemps (l'équipement des administrations a toujours été piteux et périmé, même à l'époque des machines à écrire, et c'est toujours la galère pour changer un fauteuil tous les 10 ans, et oui, les lycées techniques sont équipés de machines périmées etc...) en tout cas c'est pour ça qu'on doit se battre. Comme on se bat pour la gratuité alors qu'on sait qu'elle n'existe pas, d'une part, et que 10 ou 15% des villes seulement la pratiquent (chiffres sans garantie récente).


 


Pourquoi on proposerait toujours des trucs au rabais, du vieux matériel, du minable, voire rien ? Si on a fait le choix de proposer des accès publics , on se doit donc d'être au moins correct sur les moyens. Déja qu'on n'a pas les compétences techniques... Ceci dit il n'y aura jamais un informaticien dans chaque bibliothèque, mais il y en a déja souvent un au niveau communal ou intercommunal. Parce que le parc informatique d'une collectivité territoriale ça commence à faire pas mal, écoles comprises. Et que les prestataires ça coûte cher et c'est pas sur place illico quand il y a une panne. La aussi les mentalités évoluent doucement. Pas de sauvegarde chez nous, on n'a plus de serveur pour le SIGB (juste un serveur multimedia pour les accès publics), tout est en ligne, c'est le prestataire qui la fait...


 


Tu préfères attendre que tout le monde soit au top niveau pour proposer quelque chose à ton public ? Et en attendant tu essaies de prouver que le besoin n'existe pas vraiment ? Question insolente :Tes compétences en informatique te jouent peut-être un vilain tour...démocratique, non ?


 


Parce qu'au fond, au bout du bout, le vrai problème, la vraie raison qui te rend insupportables les conclusions de type Credoc, est-ce que ce n'est pas quand tu dis :


 


Quand tu vois que 1 % des plus riches détiennent 46 % du patrimoine. Est-ce que ça me rend plus pauvre ?


 


Oui, bien sûr. C'est comme le coup du Bangladesh. D'abord ce n'est pas 1% des riches, c'est 1% de la population, soyons précis pour ne pas être accusés de manipuler l'opinion..Et il ne s'agit pas du seulement patrimoine mais de 46% de la richesse mondiale (http://www.nouvelordremondial.cc/2013/10/11/credit-suisse-1-de-la-population-mondiale-possede-46-des-richesses/). Et ça ne me rend pas plus pauvre mais c'est néanmoins une spoliation de 99% de la population mondiale. Dont tu fais partie. Mais je crois que là, on s'embarque dans autre chose...


 


C'est comme en famille, faut jamais parler de politique, ça gâche le dessert. :wink: 


 


Salut Bernard


 


PS. Merci beaucoup pour le conte philosophique. Tu vois, si on m'avais appris les probabilités de cette façon, j'aurais apprécié. Ils en ont de la chance les terminales S d'aujourd'hui !


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Ouha merci les gars pour ces décryptages, comme quoi faut toujours avoir le cerveau en alerte quand on lit des enquêtes. Bon j'avoue j'ai pas encore lu la dernière réponse de Ferris. J'avais prévu de fignoler mon panier électre pendant ma permanence au point info, je me suis dit "bah on va aller faire un petit tour sur Agorabib histoire de faire une pause tout en se disant qu'on fait de la veille professionnelle", ça fait déjà 20 minutes que je lis ce sujet :drool:


Je sais pas qui de vous deux est le plus inquiétant entre celui qui poste à 2h de mat et celui qui poste à 7h du mat (avant de partir au boulot ou toujours en avance sur son horaire de 8h?)...


En tout cas ça donne à réfléchir, peut-être un jour je posterai mon avis sur la question, mais bon j'ai pas d'insomnie et le matin je suis dans le paté alors ce sera pas pour tout de suite :)


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"Est-ce que ça m'empêche d'accéder à Internet parce que les cadres supérieurs détiennent 15 % du parc informatique ?"
 
Bernard, tu triches, avec les mêmes méthodes que tu dénonces! Les enquêtes ne disent pas cela, elles cherchent simplement à établir qu'il y a une relation de cause à effet entre les revenus des gens et leur niveau d'équipement. C'est une hypothèse, c'est tout.


Nan, je ne triche pas. Nan, nan.
Je dis juste que ça va plus loin dans la conclusion :
Les inégalités « numériques » sont donc encore plus grandes que les inégalités de revenus.

Si comme toi, on me disait : les cadres supérieurs ont plus de matériel informatique que les autres. Je dirais, oui, c'est bien ce que la statistique confirme. J'en déduirais qu'ils sont même un peu plus technophiles... ou que leur boulot les y incite (15 % du parc, pour 12 % des revenus).

Je n'irais pas annoncer des inégalités encore sont plus grandes.

Je te rappelle aussi qu'il n'y a pas les chiffres en face des stats, et elles sont donc menteuses.

S'il y a un million d'ordinateurs pour toute la France (65 millions de personnes), 15 % ça devient effectivement une spoliation, lorsque les cadres supérieurs ne représentent que 6 % de la population.

Mais si tu as 100 millions d'ordinateurs, ça représente un suréquipement et c'est tout. La conclusion n'est pas la même. Il en reste 85 millions d'ordinateurs pour le reste des français. Plus de 1 par personne.

Tu as là toute la différence entre une stat honnête et une stat trompeuse.

Là, tu as une stat honnête (bien présentée, et qui ne cherche pas à tromper son monde)
21,4 millions de foyers (77%) sont équipés d'un ordinateur.

 

Tu me dis aussi qu'il faut lâcher 400 euros (pour l'ordinateur)... et aussi 360 euros pour l'abonnement Internet. Oui, sur le long terme l'abonnement devient la part la plus lourde.
(400 euros d'investissement d'ordinateur + 5 ans * 360 d'abonnement => soit 2200 euros sur 5 ans, part de l'ordinateur 18 % de l'investissement. Je me paie l'ordinateur, tu me paies la porte d'accès = je suis gagnant)

Tu trouves toujours l'ordinateur cher.
Mais moi, ce qui me stupéfie, c'est que les téléphones portables, c'est le même tarif. Et de plus en plus, tous les membres de la famille en ont un.
(Regarde bien le prix des Blackberry, c'est ce que veulent les jeunes qui viennent dans ma structure, et le dernier cri. C'est pour des enfants ! et ça n'a pas les fonctionnalités d'un ordinateur ! Et en plus il faut raquer pour l'abonnement, avec des forfaits explosés.)

Le budget cigarette à 10 euros le paquet par jour, c'est 300 euros par mois.

Tu sais quand il faut lâcher, les gens le lâchent.
Dès que ça vaut le coût pour eux, ils le lâchent.


Pour les stats sur les OPAC, c'est ce que j'ai vu passer avec des ordinateurs, nombreux, dédiés à l'OPAC (le Saint Graal des bibs), et peau de chagrin pour les postes Web... avec écrémage du service Informatique sur l'accès Web, bien sûr ! (ce qui doit d'ailleurs expliquer l'option quasi tout OPAC, pour ne pas paraître trop misérable)

Des ordinateurs, mais pour quel usage ?


Tu préfères attendre que tout le monde soit au top niveau pour proposer quelque chose à ton public ? Et en attendant tu essaies de prouver que le besoin n'existe pas vraiment ? Question insolente :Tes compétences en informatique te jouent peut-être un vilain tour...démocratique, non ?

Non.
C'est plutôt ça :
Pourquoi on proposerait toujours des trucs au rabais, du vieux matériel, du minable, voire rien ? Si on a fait le choix de proposer des accès publics , on se doit donc d'être au moins correct sur les moyens.

Comme tu le dis, correct sur les moyens. Moyens machines, mais aussi moyens humains qui sont mis en face.

Et puis j'attends également que la demande soit forte.
Dans une ville moyenne à grande, la demande devient vite forte, et on peut investir dans du matériel correct... et dans du personnel humain, embauche d'animateurs multimédias.

Mais dans mon cas (et dans les bibliothèques qui m'entourent), ce sera plutôt le bibliothécaire fait pendant ses heures de service au public.

Là, on ne peut pas être au prêt et à la formation, ou à l'explication du comment utiliser le logiciel pendant que les autres usagers attendent à la banque d'accueil.
On ne peut pas faire de la formation sur deux postes informatiques. (Ce n'est pas rentable, ou alors on passe sa journée à faire de la formation répétitive pour ceux qui attendent dans le couloir... une journée 14 personnes, 7 fois le même cours)

Bref, oui, ce sont mes compétences en informatique qui me disent : on ne lance pas un service tant que les conditions ne sont pas corrects... sinon on part dans une spirale perdant perdant.
Usager perdant et pas satisfait du tout, bibliothécaire perdant et encore moins satisfait.

Quand on fait du développement, on n'a pas droit à beaucoup d'erreurs, sinon l'usager arrête d'utiliser ton logiciel, ou refuse de le payer (le top du pompon)... c'est pour cette raison qu'on réfléchit longtemps en amont, qu'on décortique par le menu tout ce qui se passe dans l'entreprise (quand on est pro), avant de se lancer dans le développement lui-même. Afin qu'il n'y ait pas de surprises en cours de route, ou de rustines à rajouter par la suite.

Sinon, tu obtiens ça :
Gestion de projet: image qui reflète souvent la réalité
16537487_500.jpg

Donc, oui, quelque part tu as sans doute raison, ce sont mes compétences informatiques qui m'incitent à ne pas me précipiter... à réfléchir si ce sont bien des ordinateurs qu'il faut, ou juste un accès... ou peut-être un site Web, avec guichet questions-réponses, orientation sur des collections on-line (Youtube et autres).

Le tout en fonction du budget possible, évidemment.
Et aussi de la place disponible, point encore plus critique dans les petites bib.

Sans oublier le temps disponible.


Le jour où tous les lecteur auront leur implant neuronal sur la tempe, il sera facile de leur envoyer un message book par onde porteuse, où qu'il soit... ce qui n'empêchera nullement les bibliothécaires de faire leur travail. Les message book, il faudra bien les préparer, les mettre en forme (suivant les désirs des lecteurs), avec ou sans odeur, avec ou sans les sensations physiques...
vil-souriant.gif

Oui, ce sera le top des message book !
  Bernard

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