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Censure : le retour !


Marcel

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C'est pour ça que je ne vais plus depuis lurette au Salon du Livre, ce supermarché géant de la chose imprimée... (et un supermarché où tu payes à l'entrée ça s'appelle comment ?!?)

Y'a plein de Festivals en France où rencontrer des auteurs, c'est-à-dire leur parler, pas juste faire la queue dans le brouhaha pour avoir un gribouillis de la mère Nothomb.

Et j'ai un très bon libraire près de chez moi quand il me prend l'idée d'acheter des livres (oui je sais, je suis un peu old school, j'achète des livres, voire j'en offre, un truc de dingue !)

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  • 2 years later...
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Tango a deux papas. "Une affaire datant de 2014, restée secrète, a été jugée au tribunal administratif de Lille mardi 28 février. Yveline Perroy, responsable du pôle enfance de la médiathèque, défendue par Me Camille Briatte, contestait sa suspension de trois jours pour avoir défendu un livre jeunesse sur l’homoparentalité."  http://www.lemonde.fr/societe/article/2017/03/01/dans-une-mediatheque-du-nord-un-livre-sur-l-homoparentalite-passe-mal-aupres-de-la-mairie_5087569_3224.html

 

Que fait l'ABF ?:D

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Anne Verneuil

L'ABF ne t'a pas attendu pour agir, Ferris :yes:

Le comité d'éthique a apporté conseils et soutien à nos collègues dès le début de l'affaire. Nous avons respecté leur souhait de ne pas les mettre plus en difficulté en saisissant ouvertement la mairie suite à des décisions en back office (suspension pour une phrase prononcée en réunion interne, je ne te dis pas ce que ça aurait pu donner en plus) mais nous avons fait tout ce que nous pouvions étant donné la situation épineuse.

Et je suis personnellement très satisfaite que l'affaire soit enfin rendue publique, via le Monde qui plus est.

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Je me doutais bien que l'ABF n'etait pas restée inactive. Mais ta réponse est intéressante par rapport aux questionnements du Président sur un autre topic. Au fond on voit bien les limites de l'action de terrain de l'ABF, que ce soit par rapport aux professionnels ou aux élus. Des collègues pourraient en déduire la chose suivante : en cas de litiges avec ma mairie, je ne mets surtout pas en avant l'ABF, ni mon appartenance éventuelle à l'association, parce que cela ne pourra me rapporter que des embêtements supplémentaires. Restent évidemment les "conseils et soutiens" du comité d'éthique, mais bon...

 

L'affaire passe maintenant devant le tribunal administratif et on verra (j'espère) ce que cela donne.

 

Il reste un point litigieux, que je ne connais pas, l'affaire étant restée interne depuis 2014, c'est de savoir si la collègue s'est faite le chantre de l'homoparentalité, oralement ou non, ou s'est contentée d'invoquer le pluralisme des collections. C'est une nuance importante que le TA aura à mesurer. Personnellement j'ai cet ouvrage dans mes rayonnages (un album qui ne casse pas trois pattes à un pingouin d'ailleurs, à mon avis) mais je ne le "défends" pas en termes de contenu ou de message. Je défends seulement mon droit à l'acquérir, c'est une nuance importante.

 

Le militantisme c'est ce qui va à l'encontre du pluralisme.

Modifié par Ferris
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"en cas de litiges avec ma mairie, je ne mets surtout pas en avant l'ABF"

 

Difficile de mettre en avant l'ABF si on est assujetti au devoir de réserve. Surtout quand il s'agit d'une affaire Interne au service.

Moi, ça me rappelle aussi un autre sujet. Un supérieur hiérarchique peut-il influencer votre carrière ? :wink:

Visiblement, oui.

 

"A l’époque, le directeur général des services de La Madeleine, Vincent Eeckeman, avait exigé que ce livre soit positionné dans les rayons plutôt qu’en tête de gondole – pourtant la règle pour un livre considéré comme nouveau. Un livre pour enfant sur la transsexualité placé à hauteur d’enfants avait déjà fait réagir des usagers.

 

Mme Perroy et ses collègues se sont exécutés mais ils ont contesté cet ordre lors d’une réunion interne. D’autant que l’adjointe à la culture, Evelyne Bizot, avait laissé entendre que des usagers de confession catholique vérifiaient les collections. Alors que le personnel cherchait à savoir quels livres étaient « interdits », il leur fut répondu qu’il s’agissait de « sujets sensibles susceptibles de choquer le public », comme l’a noté le rapporteur public Denis Perrin.

 

Mardi, le rapporteur public a estimé la sanction injustifiée, prenant en compte que les propos de Mme Perroy « avaient été tenus dans une réunion interne, dans un contexte de tension entre la mairie et les employés ». Il a rappelé que des fonctionnaires « pouvaient légitimement critiquer dans ce cadre le fonctionnement de leur service, dans des propos sans invectives »."

 

La censure n'est pas que dans le choix des titres, elle est aussi dans la réaction des personnes sur le "qu'en dira-t-on".

Ce que je trouve paradoxal dans cette affaire, c'est que l'on craint les usagers de confession catholique, mais pas les associations LGBT. Associations qui pourraient légitimement monter au créneau dans chaque bibliothèque en proclamant : "vous ne possédez pas les titres suivants, vous êtes homophobes !"

 

En tout cas, l'article du monde commence à être relayé un peu partout. Livre Hebdo s'enfonce dans la brèche.

Je crains que le maire n'ait pas pris toute la mesure de cette censure.

 

Après, qu'a fait l'ABF ?

Juste créé un badge contre la censure... en février 2014.

Et pris des positions contre la censure.

http://www.abf.asso.fr/2/22/410/ABF/l-abf-exprime-sa-position-sur-les-pressions-exercees-sur-les-bibliotheques-publiques

 

Prémonitoire ou suite à cette affaire ?

  Bernard


 

Modifié par B. Majour
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On ne peut déroger à l'ordre donné par le DGS, écrit ou non, d'ailleurs le personnel s'est exécuté. Et il a bien fait. Sinon il se serait tiré une balle dans le pied d'office.Attention aux "règles" qui n('en sont que pour nous mais n'ont aucune autre valeur, quand on dit notamment  " pourtant la règle pour un livre considéré comme nouveau". Non. Placer les nouveautés en tête de gondole n'est pas un argument recevable.

 

Un Tribunal administratif n'est pas une juridiction de type penal ou civile, il regarde les choses du point de vue administratif, statutaire etc..On verra ce que le TA décidera donc de prendre en compte ou non, notamment les pressions exercées par certains publics, l'ambiance générale entre les fonctionnaire et la hierarchie etc...qu'il aura bien du mal à déterminer factuellement. Sachant de plus que la sanction n'a été qu'une mise à pied de trois jours, si j'ai bien lu, et qu'il s'agit d'une sanction du 1er groupe :

 

Parmi les sanctions du 1er groupe, seuls le blâme et, dans la FPT, l'exclusion temporaire de fonctions pour une durée maximale de 3 jours, sont inscrits au dossier de l'agent. Ces sanctions sont effacées automatiquement du dossier au bout de 3 ans si aucune autre sanction n'est intervenue pendant cette période.

 

Effectivement un badge c'est bien mais c'est peu. Mais ça permet de se tenir au chaud... :brr:

 

 

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Au chaud ?

 

Achètes-en un, et tu me diras ce que ça te couvre. :ahappy:

 

Et si tu penses à une certaine partie de ton anatomie, fais gaffe, il y a une aiguille. :D

 

Ne va pas te crever un oeil !!!

  Bernard

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Merci du renseignement, j'ai failli me faire mal.:blink:

 

Bon, explication de texte pour le petit Majour du fond de la classe :C'était de l'humour, du second degré. Il fallait lire : "De se tenir moralement au chaud". Editer un badge, c'est pouvoir dire aux foules soupçonneuses et attentistes, aux thécaires qui se demanderaient "mais que va bien pouvoir faire l'ABF ", voyez, braves gens, on a fait quelque chose, on a réagi, on se bouge, on existe ! Et si on existe, c'est que vous existez aussi , puisqu'on vous représente, bande de noeuds!  Suffit d'acheter le badge.

 

C'est une forme d'activisme. On milite sans les risques du militantisme.Toutefois, il n'est pas conseillé de porter le badge sur son lieu de travail, c'est potentiellement dangereux. J'ai connu dans les années 90 une agent d'accueil en Mairie qui s'est faite convoquer chez le maire parce qu'elle portait le fameux pin's ruban rouge de la lutte contre le sida (en fait de la lutte contre l'homophobie liée au sida...). Impensable aujourd'hui évidemment.

 

En politique, mais c'est valable sur le plan sociétal, l'activisme est l'arme naturelle de dernier recours lorsque le système ne permet pas l'expression légale de la contestation ou d'idées différentes. On ne fait rien de concret mais on fait pression sur les institutions, on fait de la sensibilisation de l’opinion publique, on pousse à l'émergence d’un débat de société sur la question, etc.

Bref, concrètement, on publie une proclamation, ou on fait une banderole et on défile dessous. Ou on vend un badge. Le badge c'est un peu la banderole des manchots et des culs de jatte, et puis c'est plus coquet, c'est discret, et on peut le porter chez soi à la maison en se regardant dans la glace.

 

Moi j'en ai mis quelques uns sur ma robe de chambre...je milite en pyjama.

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Cher Ferris,


Si tu suis l'ABF depuis des années, - ce que je crois comprendre au fil de tes messages - , tu auras pu constater que l'engagement de l'ABF en faveur du pluralisme des collections et donc contre toute forme de censure est constant et ferme. Pour les plus récentes, je rappelle les multiples actions faites pour soutenir les collègues dans des mairies où le Front National a été élu à la fin des années 80, la publication d'un livre des illustrateurs jeunesses dont l'exposition sur le sexe avait été censuré par le Conseil Général de la Picardie, les prises de position régulières sur le sujet, le dialogue régulier et offensif avec le Ministère de la Culture, des interviews dans la presse locale par les présidents régionaux ou nationaux, le soutien des groupes régionaux et du comité d'éthique aux collègues en difficultés par des actions pas forcément visibles mais efficaces faisant parfois revenir en arrière les élus concernés... dans ma propre région, je suis intervenu pour éviter la mise au ban de certains livres porno soft ( les avatars de 50 nuances de grey...)...

 

Après nous sommes dans un contexte territorial où les fonctionnaires sont soumis au devoir d'obéissance et qu'il est en effet difficile pour eux de faire valoir le pluralisme dans cette situation surtout quand ils sont seuls... et c'est bien le rôle d'une association ou d'un syndicat de soutenir les collègues en montrant qu'il y a d'autres personnes autour. L'intervention d'une tierce personne permet très souvent de débloquer la situation de manière favorable.

 

Le badge n'est rien d'autre qu'un signal rendant visible cette action... il n'a pas vocation à faire changer les choses à lui tout seul.

 

L'ABF milite tout azimut... et s'il le faut cela sera en pyjama ;-)

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Je suis bien d'accord, le propos sur le badge était un peu recréatif...

 

Mais il reste tout de même cette question de la valeur de l'action menée, et tu rappelles à juste titre le combat contre les mairies FN, que j'ai suivi à l'époque. Combat qui pourrait bien augmenter ces temps prochains. Ecoutons Claudine Belayche à l'époque :

 

Pour l'Association des bibliothécaires français (ABF) ­ la plus représentative de la profession avec ses 3 200 membres ­, seule une loi-cadre, précisant par un texte fort les missions de ces établissements, permettrait de garantir l'indépendance des bibliothèques municipales. Il y a plus d'un an, à la demande de l'ex-ministre de la Culture, la Direction du livre a d'ailleurs engagé une étude sur un tel projet de loi. (Et on était en 1997 !) http://next.liberation.fr/culture/1997/06/05/les-bibliothecaires-face-a-la-censure-du-fnpluralite-oblige_206956

 

Et ça aussi : Le temps est révolu où, dans les villes et villages de France, un érudit local, instituteur à la retraite ou dame patronnesse, faisait office de bibliothécaire. Aujourd'hui, les bibliothèques municipales sont gérées par des professionnels, diplômés d'Etat, formés au pluralisme. Révolu, vraiment ? A l'heure où certaines bibs ferment, où le nombre de bénévoles augmente autant que les "recrutements directs" de personnels non formés, voire d'intégration dans les équipes d'administratifs etc... ?

 

Voilà deux pierres d’achoppement où l'ABF se casse les dents, l'indépendance (quid du pluralisme sans indépendance et aussi sans formation ?) et les recrutements. Mais aussi deux combats fondamentaux qui, s'ils n'avancent pas, feront que l'ABF en restera aux propos protestataires, qui ont leur utilité (s'ils sont largement relayés par la Presse) mais n'empêcheront rien localement.

 

Sinon, comme tu le dis : nous sommes dans un contexte territorial où les fonctionnaires sont soumis au devoir d'obéissance et qu'il est en effet difficile pour eux de faire valoir le pluralisme dans cette situation. Donc, comme le rappelait Claudine, on pourrait donc retomber dans les «listes Otto» éditées sous l'Occupation. Par les Préfets. ?

 

Je soutiens l'action de l'ABF, tu le sais bien,  mais je continue à penser qu'elle a toujours tendance à ralentir la portée de ses gestes, sinon de ses paroles. Il faut taper plus fort, camarade Président !

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Taper plus fort... On attend des précisions, des propositions. Comme le dit Xavier, la majeure partie de l'action se fait de façon peu visible de l'ensemble des adhérents pour rester dans le contexte règlementaire. Si tu veux dire qu'il faut une loi, l'association a remis le sujet sur le tapis et encore faut-il que les législateurs aillent dans ce sens (pas facile, à une époque de restrictions où faudrait quand même pas obliger les collectivités à rendre un service de lecture publique, non mais, et puis quoi encore...).

 

Sinon quoi ? La lutte armée ? L'entartage ? La magie noire ? Ca pourrait être marrant à défaut de fonctionner...

(mais dans ce cas, faut viser aussi les bibliothécaires qui pratiquent eux-mêmes la censure !)

 

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En Suede il y a une certification LGBT pour les bibliothèques, c'est même relayé par l'ABF https://legothequeabf.wordpress.com/2015/10/27/une-certification-lgbt-pour-les-bibliotheques-lexemple-de-la-suede/

C'est un exemple de combat à mener, non ?:flowers:

 

Pour ce qui est de dénoncer les bibliothécaires qui pratiquent la censure, ça ferait du boulot. D'autant plus qu'on le fait tous (auto-censure), ne serait-ce que pour des raisons locales ou budgétaires. Mais il y a mieux à faire, c'est de publier un texte qui définit beaucoup plus précisément ce qu'est le pluralisme. Car j'ai remarqué que souvent le mot semble aller de soi et est rarement explicité.

 

La mode, que certains appelleront le politiquement correct en vigueur actuellement, c'est le bibliothécaire militant, je le vois quasiment chaque jour, qui s'enorgueillit d'acheter notamment des albums jeunesse anti-genres etc..il y en a des listes. Ce n'est pas la question. La question c'est quand on met à la poubelle des albums "ancien style". Ce n'est pas ça le pluralisme !

 

Le pluralisme c'est d'avoir Tango a deux papas et autres albums de ce genre, mais de ne pas jeter les albums de Martine à la poubelle (au sens propre), assaisonné de rires gras sur le sexisme de ces temps révolus ! Vu et vécu. 

 

Ou on a les deux, ou ça ne tourne pas rond quelque part. Le pluralisme en bibliothèque c'est une action concrète, d'achat et de valorisation, reconnaissant la coexistence de plusieurs modes de pensée et de comportement, et d'opinions. Sinon c'est du parti pris, du militantisme, de l'exclusion et donc de la censure assumée. Que ces gens là ne viennent pas ensuite se plaindre de l'interventionnisme d'un élu ou d'une association quelconque !

 

Exclure des livres, c'est exclure des gens, disait Lahary.

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Ah, je sentais bien que maître Ferris rêvait d'une lutte plus active.

Contre la censure, que pourrions-nous faire ?
Quelles actions mener ?

Pour ça, pas d'autres moyens que d'écrire le manuel d'action du bibliothécaire militant.
Et il nous faut quelqu'un pour ça.

Comme il nous faudrait une procédure d'urgence pour les cas de censures.
Quelles actions entreprendre ?
Qui contacter ?
Quels textes de lois peut-on mettre en avant ?

Il y aurait déjà beaucoup à dire sur :
Art. 10. Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la Loi.
Art. 11. La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi.


Par exemple :

"Monsieur le maire, l'action des groupes intégristes catholiques à l'encontre de certains de nos documents sont en violation directe des articles 10 et 11 de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
Nous vous demandons instamment de rejeter, avec fermeté, toute demande de retrait de la part de qui que ce soit, pour éviter que les collections des bibliothèques ne deviennent le jouet de querelles partisanes des uns ou des autres... afin que leurs seules opinions prévalent.
Si vous acceptez cette mainmise de quelques personnes, vous ouvrez la porte à toutes manifestations ultérieures de discrimination. Et comme tout sujet est potentiellement offensant pour l'un ou pour l'autre, elles vont inévitablement arriver.

Cette position de sujétion aux désirs de quelques-uns mettra les personnels de la bibliothèque dans l'obligation de choisir des documents entièrement neutres et sans vie. De retirer tous les documents parlant de religion, tous les documents présentant la femme, ou l'homme, ou l'enfant, sous un jour plus ou moins défavorable... ou même tous les documents qui déplairaient à une seule personne.

Accepter les revendications des uns, c'est aussi accepter les revendications des autres.
Ce qui nous conduira, inévitablement, à l'impasse d'un désert culturel.

Pouvons-nous l'accepter dans notre collectivité ?"
 

Plus direct.

Est-ce que ce serait idiot de créer des fantômes de livres, sur lesquels il y aurait inscrit :
Ici, se trouvait un livre qui offensait, il a été retiré des rayonnages.

Un ou deux, ce serait peut-être amusant, mais au bout d'une cinquantaine, il y aurait certainement une prise de conscience.

De même, on peut utiliser des banderoles bifaces des chantiers (à défaut de celles de police), et créer une sélection spéciale "offensante", où on met tous les documents qui pourraient offenser. Pas difficile de trouver un prétexte, n'importe quel nu est suffisant pour y inclure les encyclopédies. Et hop, on entoure les rayonnages des banderoles, en indiquant "livres offensants interdits de prêts" !

Contrairement aux "enfers des bibliothèques", on laissera à tout le monde la possibilité de voir les titres des livres, mais on empêchera leur emprunt... le temps de la sensibilisation à la censure.

Comme il faut aussi parler aux enfants, on bloquera certains livres avec du rouge.
Parce que certains n'aiment pas le rouge.

On y mettra bien sûr le petit chaperon rouge. En plus, c'est une image dégradante de l'homme (représenté par le loup) : gérontophile et pédophile. Sans oublier la petite fille, niaise, stupide et plus cruche que ça tu meurs.
Pinocchio ? Le membre qui s'allonge, allons c'est sans équivoque. Offensant, je vous dis !
 

C'est ça que tu souhaites, Ferris, lorsque tu parles de taper plus fort ?

Ou alors, il faut passer à l'étape entartage de collègue... en prenant soin de ne pas entarter un membre de l'ABF contraint d'obéir. D'où l'utilité de porter son badge à l'intérieur de sa chemise, de son pull, de son chemisier pour, le moment venu, montrer son adhésion. Et éviter la tarte.

La magie noire ?
Hum, je préfère la magie grise. Celle des petites cellules, chères à Hercule Poirot.
 

Et quand Ferris voit le badge comme un moyen  "De se tenir moralement au chaud", il oublie ce que ça sous-tend.
Un badge, c'est d'abord un signe de reconnaissance.
Ok, on peut avoir des brassards, des casques de chantier, ou des uniformes représentatifs, les possibilités pour l'ABF sont nombreuses. Une icône représentative des bibliothécaires serait à imaginer.

Ensuite, un badge, c'est du pognon.
Et sans pognon, pas d'action.

J'en veux pour preuve que l'adhésion à un syndicat n'a rien de gratuit. Et à ça, il y a des raisons.

L'argent, c'est le nerf de la lutte.
Avec de l'argent, on peut lancer des actions, monter à Paris pour manifester, ou obtenir l'aide d'un spécialiste dans le domaine administratif.
C'est pour ça que j'ai acheté mon badge.

Le militantisme, c'est ce que tu peux faire ou permettre de faire... même en pyjama.
  Bernard

PS. Oui, un label LGBT.  Mais à 100 000 euros la certification, ça fait cher la certification.

Par contre, une définition nette du pluralisme devrait tout à fait entrer dans le manuel du bibliothécaire militant. :thumbsup:

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Je rejoins Ferris sur les postures des bibliothécaires, je suis toujours effarée par la violence de certains vis à vis des lecteurs : 

" Oh là, t'en a encore une qui m'a demandé des Harlequins"

Ou encore " du Musso, du Levy, je vais vomir"

Sans compter " moi vivante, jamais un Martine n'intégrera les collections".

"S'ils veulent cette merde ils n'ont qu'à se l'acheter"

 

C'est oublier que nous sommes payés pour être au service de la population, pour mettre en oeuvre une commande politique. Alors oui, parfois ça pique, ça grince, c'est compliqué. Une de nos forces dans ces cas-là est d'avoir fait validé par les élus le projet de la bibliothèque du règlement à la charte des collections. Une de nos forces est de nous présenter en tout 1er lieu comme des professionnels au même titre que les collègues des autres services (espaces verts, services techniques, écoles...).

Il est possible de le faire en gardant une éthique, en restant droit dans ses bottes et surtout en étant cohérent. Si on hurle à la censure, il faut prouver que nous n'en faisons pas nous-mêmes...

 

Il faut aussi être au clair sur ce que nous voulons.

Personnellement je ne suis pas convaincue par les points lecture, petites bibliothèques qui ne fonctionnent qu'avec des bénévoles et des horaires minimum. C'est accepter que la bibliothèque n'est pas importante, qu'elle peut se contenter de peu ce que nous n'accepterions pas pour un musée, une piscine...

Je dis régulièrement à mon équipe que nous sommes des professionnels, que nous travaillons pour les publics, que nous ne sommes pas là pour édifier le peuple, que nous devons nous intéresser à tous. Alors oui ça demande du travail, oui nous allons parfois travailler sur des sujets qui ne sont pas notre tasse de thé, ce qui prime ce sont les publics dans toute leur diversité.

 

 

 

 

Modifié par Louve
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@Anne Verneuil

 

On attend des précisions, des propositions.

Il ne faudrait quand même pas trop pousser le bouchon non plus ! Sur les contenus, j'en parle et je pourrais en parler des heures, et les témoignages sur ce sujet ne manquent pas (Merci Louve), rien qu'en partant du vécu de chacun. Et chaque bibliothécaire pourrait y abonder. Car il s'agit bien, au fond, de mettre en question la professionnalisation de notre métier, à travers cette censure, ce mépris du public affiché des prescripteurs, ces embauches douteuses, ces formations absentes etc...Car Il s'agit aussi de service public.

 

Pour le reste, je suis désolé mais il s'agit de stratégies à mettre en place à un large niveau. Et l'ABF, ses commissions et ses élus, sont là pour ça. Ce n'est pas le militant de base qui va agir au niveau national, ni même à son niveau régional. Taper plus fort ça ne veut pas dire attaquer frontalement un maire en mettant en péril la carrière d'un collègue. Ce n'est pas personnaliser les questions. Mais c'est, tout en restant dans l'action proclamatoire, l'édition de textes, les contacts avec l'institution (Etat, départements, régions), aller plus loin dans la dénonciation des mauvaises pratiques qui nuisent à notre image. Si l'institution représentative d'une profession commence à faire le nettoyage chez elle en mettant les pieds dans le plat et en quittant ce ton compassé bourré de grands mots, qu'on retrouve trop souvent dans les textes ABF, on aura déja fait un grand pas. Il FAUT stigmatiser nettement les pratiques internes que décrit parfaitement Louve ! Et elles sont légion !

Il existe des textes expliquant pourquoi nous allons ou devrions aller vers la fin du "bibliothécaire prescripteur", des textes où l'on met en avant la primauté désormais des usages. C'est désormais l'usager qui prescrit. L'écoute t'on ? Et si oui, comment ?

Le premier vrai "service innovant" dans une bibliothèque, ce serait d'écouter les gens !

 

L'usager est au cœur du système, oui ou merde ? Si oui, ça veut dire qu'il faut repenser la relation entre le professionnel et l'usager. Et que, finalement, l'avenir ce n'est pas de se farcir les utopies de la bibliothèque 3° lieu, cache-misère de nos errements (pour certains c'est un canapé et une machine à café ! si, si!), c'est de construire une bibliothèque participative. Et de l'intégrer nettement dans la charte des acquisitions de sa bibliothèque. Je ne suis pas au service des élus, je suis au service du public. Et je rends des comptes aux élus, la nuance est importante. Et quand je rends ces comptes je m'appuie sur des textes que j'ai rédigés et qu'ils ont validés ! Donc il suffit d'avoir les couilles pour les rédiger et les proposer, ces textes. Marre de la Charte de l'Unesco que tout le monde joint en annexes de tous ses textes. J'aimerai joindre à ma charte un texte ABF des bonnes pratiques un peu plus clair que le code de déontologie de 2003.

 

Juste un exemple. J'ai souvenir d'un collègue sur le forum qui disait qu'au moment du budget, il mettait de côté une somme précise, destinée aux achats sollicités par les lecteurs. Bonne démarche, mais à préciser. Quelle somme, comment prend-on l'avis des lecteurs etc..Et si on faisait de cette pratique une quasi-obligation déontologique, que l'on retrouverait dans les textes de référence de l'ABF ? Car nous avons besoin de textes de référence. Pour ça comme pour les combats comme les pratiques de censure associatives ou autres. Et nous n'avons que l'ABF pour cela !

 

Autre exemple. On peut jouer sur l'absence de chartes des collections, ou leur vacuité, qui cache souvent des censures locales. Dans mon réseau, un lecteur a demandé à la centrale l'acquisition d'un livre érotique, une femme, auteure locale en plus. On lui a refusé. Sans explications. Aucun texte sur lequel s'appuyer non plus. Je me marre. Ce lecteur m'en a parlé. J'ai regardé, vérifié, lu des critiques, découvert au passage une petite maison d'édition nouvelle, vu que ça n'était pas plus "chaud" que les 50 nuances etc..et j'ai acheté le bouquin (j'ai la liberté d'acquisition pour ma structure). C'est d'autant plus rigolo que j'ai commandé à ma BDP une exposition sur la littérature érotique il y a quelques mois (oui, ils ont ça). Demande validée par le réseau. La cohérence des choses va en prendre un coup : on jette Martine parce que c'est sexiste, mais que va t'on dire du livre érotique d'une femme qui décrit son initiation sexuelle ? Sexiste aussi ? Bref, c'était juste pour dire...

 

Bref, dites les choses ! Clairement, violemment s'il le faut. Editez un nouveau catalogue des "bonnes pratiques", (et donc des mauvaises, par voie de conséquence) même si cela fiche de l’eczéma à certains militants. Quittez les postures molles et les recherches éternelles de consensus qui certes ne vexent personne mais ne font rien avancer non plus. Dénouez la cravate cinq minutes, plongez les mains dans le cambouis des propos méprisants dénoncés par Louve, qui parle à juste titre de "violence". Permettez à des collègues de s'appuyer sur vous pour valider Harlequin. Vous les aiderez.

 

Et si la crédibilité de l'ABF doit en souffrir quelque peu, le service public y gagnera en termes d'image et de clarté.

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Merci Ferris! J'aime quand tu mets les pieds dans le plat! Tu as très bien exprimé ce que je pense!

 

J'ajoute qu'il  n'y a pas que les collections qui posent soucis! Il y a aussi chez nombre de bibliothécaires ce sentiment d'être "supérieur", d'être à part, parfois même d'être contre les autres (entendre la collectivité, parfois même les usagers) par principe.

 

J'ai pris mon poste il y a très exactement 2 ans et 8 mois. Je rends compte à ma hiérarchie, à mes élus. Je leur fais valider les projets y compris ceux pour lesquels on m'avait dit " pffff ça ne passera jamais". La contrepartie est qu'il faut écrire, formaliser. J'accepte d'étudier les propositions de chacun à partir du moment où c'est construit, argumenté. Je souhaite que les usagers puissent participer. Ça avance doucement mais ça avance.

Nous achetons désormais des Harlequins qui sont très empruntés et par beaucoup d'usagers différents. J'ai demandé à ce que le règlement soit revu car, alors que nous sommes en prêts/retours totalement automatisés, les enfants pouvaient emprunter en adultes donc "on est obligé d'avoir des collections "décentes". Ou comment se mettre en difficulté face à un parent mécontent.

 

Hier matin c'était notre 1er rendez-vous "échange autour des coups de coeur et coups de griffe". Laisser les lecteurs dire qu'ils n'ont pas aimé, misère ça n'a pas été simple à faire entendre, comprendre. Enfin, bref, en partenariat avec la librairie locale, nous avons créé un macaron qui sera collé sur le livre par le lecteur lui-même, macaron qu'il peut accompagner d'un marque-page avec sa critique et que nous laisserons dans le livre. Macaron et marque-page qu'utilisera aussi la librairie puisque ces rendez-vous se dérouleront alternativement à la bib et à la librairie.

Une des participantes à déclaré " bon, je vais être franche, je ne venais plus à la médiathèque car j'avais le sentiment que l'on gênait, que l'on était jugé. J'ai senti un changement alors je vais reprendre ma carte".

Étonnement, surprise de mes collègues. 

Quant à moi je suis ravie car cette dame s'est senti autorisée à donner son avis.

 

Quant à l'ABF, effectivement j'aimerai un peu plus de radicalité, moins de "Bisounours", que l'on réfléchisse vraiment à notre profession. Et oui, ça me fiche de l'eczéma que dans nombre de bibliothèques il n'y ait que des bénévoles. Et non, selon moi la réflexion " il vaut mieux des bénévoles que pas de bib" n'est pas tenable, ni entendable. Comme le fait de dire en creux que passer par le bénévolat fera de vous un bon professionnel.  

Posons-nous avant tout en professionnels, avec des procédures, des écrits, et moins en militants. Et là y'a du boulot !

 

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Mille bravos pour cette action, vraiment participative, et qui ne doit pas être facile à mettre en place ! 

 

Tu mets en pratique des débats déja anciens sur "coups de gueule/coups de cœur". Et tu as des résultats. Je te conseille cette lecture, qui date déja de 2007, c'est te dire que ça n'est pas nouveau. Tu y retrouveras d'ailleurs, parmi d'autres grands noms de la profession, un post  (déja long :tongue:) de Bernard Majour, qui a une opinion assez mitigée sur la suppression du coup de cœur comme argument de vente du bibliothécaire....en disant : "Supprimer les coups de coeur ? Peut-être, mais c’est aussi perdre une critique du bibliothécaire qui essaie de "vendre" ce qu’il aime et de faire partager sa passion. (on peut être d’accord ou non)

http://www.bibliobsession.net/2007/10/09/abolir-les-coups-de-coeurs-et-mettre-des-critiques-dans-les-bibliotheques/

 

Faire partager sa passion ? C'est une définition originale de notre profession. Si tu prends un surfeur, et 50 usagers de base, à combien de personnes va t'il faire partager sa passion du surf ? 

 

Je passe ma vie à acheter des livres que je n'aime pas à titre personnel. Et heureusement ! Mais que viendrait faire ma passion personnelle dans une politique d'acquisition ?

 

En tous cas c'est bien là un des propos récurrents des prescripteurs, en dehors bien sur des prétentiards qui veulent augmenter le niveau culturel des foules ignares (Quelle belle mission ! Mais ceux-là se cachent de plus en plus derrière des propos assez soft, il faut savoir les débusquer, par exemple lors des choix à la Rentrée littéraire, premiers romans et autres moments propices à des choix aussi élitistes qu'éclairés bien entendu...)

 

Perso, je mets encore quelques coups de cœur, mais uniquement dans ma notice (champ 985), rien de physique sur le livre lui-même, ils sont basés sur des critères assez objectifs (un terroir mieux documenté que les autres, un roman social en phase avec les questions sociétales actuelles, etc...) et quelques mois après je mets les "coups de cœur" des lecteurs, d'après le nombre de sorties et de commentaires. Je glisse alors un carton "coup de cœur des lecteurs" à l'intérieur du livre, avec le cœur qui dépasse,  et je colle un petit cœur au dos, au-dessus de la cote, et un message sur l'exemplaire pour ne pas oublier de mettre le carton au retour. Et tous les ans je publie et j'affiche le "best of" des lecteurs de l'année passée. Et puis j'ai mon chariot de retours, que Lahary appelait le "bac à chaussettes" pour filer la métaphore avec les grandes surfaces. On y trouve forcément les livres qui ont le plus gros flux. Et les gens s'y précipitent. On fait avec les moyens qu'on a...Mais ça marche.

 

Inutile de dire que le goût des lecteurs n'a pas n'a souvent pas grand chose à voir avec le mien. Mais c'est ça qui est chouette ! Et j'en tiens compte dans mes achats. Je suis devenu le plus gros acheteur de Marie-Bernadette Dupuy de tout le réseau.:)

 

Je reprends pour finir, sur les gens qui se sentent "supérieurs" que tu évoques, une expression de Calistoga, qui poste dans ce débat de Bibliobsession: Arrêtons le biblio centrisme, TOUT le biblio centrisme. Un bibliothécaire n’est pas diplômé en littérature, ou je me trompe?

 

Et  j'ajoute : arrêtons de nous faire passer pour ce que nous ne sommes pas, ça va finir pas se voir, si ce n'est déja fait...Si les gens connaissaient le niveau culturel moyen des agents travaillant actuellement dans les bibliothèques, ils tomberaient de haut. (Faut dire qu'ils nous ont mis sur un tel piédestal, avec notre aide, que du coup tout le monde se ferait mal en tombant...) Pourquoi mettre notre légitimité dans "la Culture" ? Je ne suis ni critique littéraire, ni éditeur, ni directeur de collection, ni écrivain, ni prof de lettres, ni libraire. Nous sommes avant tout des techniciens du service de lecture publique. Nous intervenons en bout de chaîne, après tous ces gens là. Et nous avons pleins d'outils à notre disposition pour bien travailler. Tu le prouves, y compris en intégrant le libraire dans ta démarche participative. Et le lecteur est en face de nous. Nous sommes les seuls de toute cette chaîne à faire du service public. Et cela devrait suffire à notre fierté professionnelle.

 

Bien à toi, Louve

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Il y a 12 heures, Ferris a dit :

Mille bravos pour cette action, vraiment participative, et qui ne doit pas être facile à mettre en place ! 

 

Oh mais rien n'est facile dans ce travail! ;-) 

Entre le collège persuadé d'être un intellectuel de haute volée et tellement supérieur à la populace, l'autre qui menace de rendre son tablier parce que je lui demande de faire un point sur les différentes maisons/éditions de new romance/érotisme (parce que les lecteurs ont exprimé le besoin de s'y retrouver), celle qui trouve que ce serait vachement mieux d'ouvrir de 9h à 12h et de 14h à 17h, les gens n'ont qu'à se démerder pour venir quand on est ouvert...

Ceux qui trouvent que payer un intervenant qualifié, compétent pour mener un atelier d'écriture, ce n'est pas utile.

Des exemples, j'en ai un paquet!

 

Comme toi j'affirme le fait de n'être pas auteur, illustrateur, libraire, prof.... Nous sommes des bibliothécaires au service de la population et notre travail c'est de faire le lien, de donner à tous la possibilité de se faire une idée, une opinion, de trouver les intervenants qui feront écho chez nos publics, de veiller à ce que chacun trouve son compte.

Nous y arrivons doucement : le partenariat avec la librairie, 9 mois de travail en amont (pas en continu je te rassure!) parce que si je voulais que ça fonctionne, il fallait bien que les collègues soient convaincus.

 

J'insiste aussi sur la formation, la loi, la réglementation. Nous ne sommes pas le village d'irréductibles Gaulois, nous faisons partie d'un tout qui s'appelle la collectivité et quand un projet est bordé, carré, argumenté, explicité, les élus nous suivent plus facilement. 

 

Et finalement, même s'il m'arrive de ronchonner, ça me plaît bien que nous ayons encore tant d'évolutions à mener, de savoir que rien n'est figé.

L'avenir est entre nos mains.

 

 

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Ce qui est effrayant c'est que te lisant, je pourrai presque dire qu'on est collègues tant on retrouve ce genre de profil partout.

 

C'est certain qu'avant de vouloir enlever la paille dans l’œil du voisin, il faut retirer la poutre qu'on a dans le sien.

Que ça soit les professionnels ou les bénévoles, il y a encore des réflexions sur le métier qui perdurent.

 

As tu aussi celui qui ne veut pas aller au service public parce qu'il préfère rester en interne, il a des choses importantes à faire, des animations suprêmes à préparer qui implique un long travail de recherche et d'investigation ? :)

 

Comme tu le dis si bien, l'avenir est entre nos mains, bibliothécaire c'est le plus beau métier du monde, ça porte des valeurs magnifiques, luttons pour elles et ne rougissons pas de ce qu'on propose !

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Non, Caramel, ce n'est pas le plus beau métier du monde, et les valeurs que ça porte ne sont pas plus magnifiques que celles du service public en général. C'est le service public qui est est plus beau métier du monde. Et nous pouvons être aussi fiers de ce que nous faisons qu'une infirmière en milieu hospitalier ou un conducteur de la SNCF. On est plus de 5 millions de personnes à faire du service public, et tous nos métiers ont en commun le sens que les agents leur donnent : le service public et la poursuite de l’intérêt général. C'est ça qui est beau.

Effectivement, tu as raison, il faut lutter, particulièrement dans notre cas, parce que nous avons la triste particularité de ne pas être reconnus comme un vrai métier mais plutôt comme une occupation pour vieilles dames désœuvrées. Et une bonne planque.

Et pour lutter efficacement il faut être "propre sur soi", c'est à dire clairement "professionnels". Intransigeants avec nous mêmes. A force d'amateurisme et de comportements professionnellement douteux, au fil des ans notre visibilité est devenue opaque, le tapis est mité. Et tous nos propos, comme le rôle de l'ABF, ne devraient viser qu'une seule chose : changer la moquette, revoir le socle sur lequel nous construisons notre profession au lieu de continuer à construire sur du mou. 

 

J'ajoute à la "liste-Louve" ceux qui font des pieds et des mains pour ne pas travailler le samedi. Chez nous, depuis la création du réseau, ils sont partis bille en tête sur "on aura un samedi sur deux de congé". Résultat, après un an de pratique, ils sont revenus à un samedi sur quatre, contraints et forcés par la réalité des plannings et les exigences du service public justement. Mais, dans l'esprit, ils n'ont pas changé...c'est ça le problème.

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@Ferris
Anne Verneuil te disait : On attend des précisions, des propositions.
Tu répondais : Il ne faudrait quand même pas trop pousser le bouchon non plus !


Tiens, semblerait-il que le maître se défilasse ?

A moins que
"Et quand je rends ces comptes je m'appuie sur des textes que j'ai rédigés et qu'ils ont validés !"
"Donc il suffit d'avoir les couilles pour les rédiger et les proposer, ces textes."


Qui donne des leçons
Doit montrer ce qu'il a dans le caleçon ? :drool:

Tu as donc des textes rédigés à proposer ?
Propose-les, Ferris, propose-les.

C'est ce qui manque à la profession.
Le partage du savoir, le partage des textes qui fonctionnent auprès des élus.
S'il faut les écrire, écrivons-les.

Car si la situation de notre collègue de "la Madeleine" nous arrive demain.
Que doit-on faire ? Comment répondre aux élus sur ce sujet ?
C'est plus facile avec un modèle. Avec plusieurs c'est top !, ça permet de choisir et d'adapter à sa situation.

Mais pour ça, il faut avoir partagé.

J'approuve la demande d'Anne Verneuil. Merci Ferris de partager tes textes, au moins les grandes lignes.
 

Louve :
"Et oui, ça me fiche de l'eczéma que dans nombre de bibliothèques il n'y ait que des bénévoles. Et non, selon moi la réflexion " il vaut mieux des bénévoles que pas de bib" n'est pas tenable, ni entendable."

Eh bien, quand on aura des professionnels pour 2-5 heures d'ouvertures hebdomadaire, et 3-5 heures de travail interne, effectivement l'équation "pas de bénévoles = pas de bib"... ne sera plus tenable.
Maintenant, il faut voir ce qu'il en est dans les interco... où on entend un tout autre son de cloches.
Petit point lecture = pas rentable, donc on ferme. Ce qui remet d'aplomb l'équation "pas de bénévoles = pas de bib"... Parce que pas rentable financièrement.

Je suis d'accord avec ceux qui ne veulent plus de bénévoles, ou au minimum un professionnel dans chaque bibliothèque... seulement voilà, le terrain est ce qu'il est, les finances publiques aussi.

A moins, bien sûr que la solution soit de dire n'ouvrons que des bibliothèques dans les moyennes et grandes villes.

Bon, alors reprenons le problème, d'un autre point de vue.
Est-il normal que des villes de plus de 8000 habitants soient toujours sans bibliothèque ? ou sans professionnel.
Et là que font les professionnels ?
Ils attendent quoi pour lancer un lobbying (de CV) massif sur ces villes ?
Pour y créer des structures sur leurs fonds propres, sur leur temps libre ?

Oui, c'est dommageable qu'il y ait des bénévoles. Sauf que les professionnels ne sautent pas sur ces postes, des postes pourtant à prendre. Alors où est le problème ?
Il est chez les bénévoles, ou chez les professionnels qui attendent on ne sait quoi ?

L'eczéma a toujours une raison cachée.
Quand on gratte, effectivement, on s'aperçoit qu'il y a peut-être autre chose derrière les bénévoles.
Allez, je vais être poli, je vais dire : une "carence" des professionnels.

Quand les pouvoirs publics restent dans un certain "attentisme", des gens se montent en association et oeuvrent sur le terrain... parce qu'ils en ont marre d'attendre.
Il suffit de chercher "musée associatif", "piscine associative"... pour se rendre compte de cette réalité.
 

Il suffit encore de regarder ce que signifie ABF : "Association"
Pourquoi n'y a-t-il pas un conseil de professionnels des bibliothèques ?
Pourquoi toujours des bénévoles ?

Pourquoi ce serait aux seuls membres de l'ABF d'écrire les textes qui vont intéresser toute la profession ?

Il me semble qu'il y a pas mal de professionnels ici.

Si on veut des textes moins Bisounours, plus précis : il faut pousser au cul  et les écrire soi-même.
Avec explications de texte si nécessaire... pour les cancres au fond de la classe.

 

Est-ce que je dois rajouter : à moins que ce ne soit plus confortable de ne pas se mouiller pour rester (comment t'as dit ça Ferris, ah oui...) moralement au chaud.

 

Tu veux réécrire, réécrivons.

On commence par quoi ?
  Bernard

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Il devient agressif le Bernard. Dès qu'on touche au bénévolat, l'Echassier des Landes sort sa vieille pétoire comme on ressort des vieux costumes élimés: vaut mieux ça que rien. Mille fois entendu. Sa majesté prêche pour sa paroisse, ce qui n'est pas nouveau, mais ce faisant, il ignore totalement le besoin de professionnalisme et de reconnaissance dont nos avons besoin. Jusqu'à accuser les professionnels de ne pas vouloir de ces postes ! L'eczema de Louve cacherait donc une vilaine "carence" ? Là on va loin. Alors que nous ne cessons, et j'en suis très largement, de conseiller aux débutants de prendre en charge en solo une petite structure rurale où ils apprendront bien des choses, et de faire l'apologie de BDP qui les gèrent ! Faudrait savoir...

 

Et puis, c'est tout de même bizarre que les élus qui viennent de fermer deux bibliothèques à Rennes et à Grenoble cet été, à Sevran maintenant, et sans doute d'autres ailleurs, ne les aient pas maintenues avec des bénévoles. Il doit donc y avoir autre chose...Pourtant en Angleterre ça marche, on ferme à tours de bras. Mais le bénévole se précipite: "des groupes de volontaires, souvent composés de retraités, se proposent pour en assurer la gestion". C'est beau comme du Majour tout frais pêché du jour !

Sauf que la profession met en garde : «Mais qui achètera les livres ? Qui composera le catalogue? s’interroge Jim Lynch, qui voit poindre une concurrence. C’est un vrai travail de professionnel.». Pas bête ce Lynch. C'est beau comme du Ferris, Louve et d'autres...

 

Par ailleurs, si on te lit bien, on constate que toi , tu n'as pas besoin de l'ABF pour pondre des textes de référence utiles à tous dans une certaine cohérence. Non. Il suffit que chacun poste sa propre charte des collections. Et après y a k'a piocher. Quelle belle soupe ça ferait. C'est oublier que chaque professionnel rédige des textes qu'il négocie en fonction de conditions locales bien précises. On fait passer ce qu'on peut faire passer à tel endroit, mais qui n'aurait pas de sens à tel autre. Que ferais-je de ta charte  et que ferais-tu des miennes et de celles de 7000 autres collègues ? En 35 ans de carrière et une floppée d'élus et de publics différents et bientôt 5 bibiothèques, il est évident que je n'ai jamais tenté de faire passer les mêmes arguments, pour des réalités aussi diverses. Ce n'est évidemment pas l'accumulation de textes locaux et personnels, si couillus fussent-ils, qu'ils nous faut. Ce sont des témoignages sur des points précis, des comportements précis, qui permettront justement à nos élus associatifs de faire une synthèse (couillue si possible) qui, du coup, pourra vraiment servir à tous et assurer la cohérence de notre profession et restaurer son image.

 

C'est pour cela que je dis, et en gras en plus Car nous avons besoin de textes de référence. (...). Et nous n'avons que l'ABF pour cela ! Et je me demande parfois si dans ta pratique solitaire et benevolesque tu as, toi, vraiment besoin d'une association réellement représentative de la profession. J'ai souvent l'impression que tu fais ta soupe tout seul, sans besoin de livre de recettes. Eh bien je t'informe que la profession, elle, a besoin d'un bon livre de recettes. Et de plus en plus.

 

Et enfin, cette énormité : Pourquoi n'y a-t-il pas un conseil de professionnels des bibliothèques ? Pourquoi toujours des bénévoles ? Mais, à ce que je sache, les élus de l'ABF sont tous des professionnels, et la plupart en poste actif en plus. Simplement, à notre différence, ils ont souhaité avoir des responsabilités représentatives. Et je souhaite simplement qu'ils le soient davantage. Tu ne vas tout de même pas comparer l'engagement volontaire des professionnels de l'ABF et l'ardeur de tes charmantes vieilles dames !

 

Il suffit donc parfois de savoir lire...mon cher Bernard, plutôt que de tomber dans l'invective de niveau cour de recréation, genre "t'as même pas les couilles de ...."

 

Par contre j'ai celles de te répondre .

Modifié par Ferris
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