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Liberté éditorial dans un CDI de lycée privé (TW viol)


Atomkat

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Bonsoir, 

 

D'avance, je suis désolé si je n'emploie pas les bons termes pour poser ma question, je suis encore étudiant et je voulais la poser le plus vite possible. 
Hier, j'ai lu un article de Actualitte traitant de la censure dans un lycée breton du nouveau titre de Neige Sinno Triste Tigre qui traite notamment des cas des viols qu'elle a pu subir étant plus jeune par son beau-père (que vous pouvez retrouver ici : https://actualitte.com/article/113964/scolarite/triste-tigre-censure-dans-un-lycee-breton-inceste-inquietant). Ainsi, je me suis posé une question, quelle est la liberté documentaire qu'à un ou une documentaliste par rapport à son supérieur direct (proviseure), est-ce la même qu'une bibliothèque et sa tutelle (mairie ou agglo) ou le/la proviseur a plus de pouvoir, et est-ce qu'il y a une différence par rapport à ça entre lycée public et lycée privé ? 

Merci d'avance pour vos réponses et désolé si ma question n'est pas claire, j'essaierai de répondre au plus vite au question que vous me poserez pour mieux la comprendre ! 

 

Mathieu 

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En l'occurrence il ne s'agit pas de censure mais plutôt d'une forme d'auto-censure. La responsable du CDI nous dit : "Je retire un livre de l’établissement, mais je ne le censure pas ». On peut se demander au passage pourquoi il a été acquis sans connaissance de son contenu...

 

Dans tous les cas c'est la hiérarchie, donc pour nous les élus, qui decide en fonction de la politique d'acquisition, charte des collections, qui lui a été présentée.

 

Le document de l'ENSSIB 2023 a ce sujet, loi Robert y compris, est très clair.

voir https://www.enssib.fr/services-et-ressources/questions-reponses/censure-en-bibliotheque

 

Nous pratiquons TOUS une auto-censure, peu ou prou, en tant que responsable des acquisitions. Le simple fait de ne pas acquérir certains livres peut en relever, beaucoup plus discrètement et hypocritement que ne l'a fait cette personne. Du coup elle le retire après coup des rayons, et cela fait le buzz, évidemment.

 

N'oublions pas non plus la crainte des pressions, de plus en plus fortes, des associations et autres, particulièrement sur ce type de sujet. Elle a peut-être voulu éviter ces pressions potentielles. 

 

Voir aussi  le comité d'éthique de l'ABF https://abf.asso.fr/4/119/242/ABF/comite-d-ethique

 

Pour aider les personnels, le comité a rédigé le vadémécum Se positionner dans sa collectivité qui ne traite que des collectivités territoriales. Je ne sais ce qu'il en est pour les établissements scolaires...

 

Néanmoins le Comité a vocation à examiner les questions relevant de tout type de bibliothèques. Tu peux leur poser ta question.

Modifié par Ferris
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Bonjour Mathieu

 

Le problème dans cette histoire est le suivant :

 

La proviseure de l'établissement (Véronique Calas, cheffe d'établissement du lycée La Mennais) a décidé de retirer un document de la collection.

 

En tant que responsable de l'établissement (qui plus est privé, et catholique), elle est en droit de le faire.

Le reste, c'est le devoir d'obéissance. Si ton chef (même bibliothécaire dirigeant une bibliothèque publique) te dit : on sort ce livre des collections. Tu dois obéir, sous peine de sanction.

 

Dans le cadre d'un lycée privé, la directrice doit aussi des comptes aux gestionnaires. Souvent des gestionnaires privés et religieux.

 

Véronique Calas est la nouvelle directrice du Lycée La Mennais de Ploërmel. Elle remplace Ronan Petton, qui occupait ce poste depuis 5 ans. Véronique Calas a accompli toute sa carrière dans l’enseignement congrégationniste parce « quand il y a un fondateur qui incarne l’évangile, c’est beaucoup plus concret, plus parlant pour un jeune. C’est le cas de Jean-Marie de La Mennais dont on peut évoquer la vie, l’oeuvre accomplie. On a la chance à Ploërmel d’être à côté des Frères de La Mennais, ça, c’est quelque chose qui n’est pas abstrait ».

Ploërmel. Une nouvelle directrice et des défis pour le Lycée La Mennais - Les Infos du Pays Gallo

 

Pour répondre plus avant à ta question.

La "liberté" documentaire n'existe pas.

 

Tu es toujours sur une tolérance, que l'on t'accorde via une éventuelle charte documentaire ou politique d'acquisition.

Mais la hiérarchie, les élus (ou les gestionnaires dans le cadre d'un lycée privé) ont toujours le droit de revenir dessus. Que ce soit de manière ponctuelle ou plus large. (cf. les USA, ce sont des élus qui décident des lois)

 

Attention, certains élus contrôlent chaque titre acheté et peuvent (ou non) valider leur acquisition. Ou même orienter les acquisitions.

 

 

Le défaut de Véronique Calas, c'est d'avoir décidé seule plutôt qu'en étant appuyé par un comité d'éthique. Ce qui fait d'elle un tyran, qui fait de la censure.

Et hop ! En avant les articles dans les journaux.

 

Bonne publicité pour le livre.

 

Cela répond-il à ta question ? ;)

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Il y a 20 heures, B. Majour a dit :

via une éventuelle charte documentaire ou politique d'acquisition.

 

Ce n'est pas une eventualité, c'est une obligation .Si l'on veut se doter des instruments considérés comme indispensables par la profession, on DOIT se doter d'une charte des collections et d'un plan de développement des collections (plus détaillé).

 

L'article 7 de la Charte des bibliothèques formule la recommandation suivante : "Chaque bibliothèque doit élaborer et publier la politique de développement de ses collections et de ses services en concertation avec les bibliothèques proches ou apparentées."

 

 

L'expression publique de la politique d'acquisition est représentée par la charte des collections . C'est en quelque sorte la référence constitutionnelle de la politique documentaire, et à ce titre :
- elle est de préférence validée par la tutelle de la bibliothèque;
- elle fixe les grands cadres de référence des autres documents de travail;
- elle est révisable régulièrement sous condition de négociation réfléchie quant aux objectifs principaux de la bibliothèque.
Affirmant les priorités de constitution et de valorisation des collections, ce document répond à un souci de clarification des orientations pour l'ensemble des personnels, de pédagogie vis-à-vis des publics, d'identification des axes documentaires pour les partenaires et de lisibilité pour les tutelles. ..."

 

J'ajouterai, dans le cadre du public en tous cas, que c'est aussi un instrument dont l'inexistence, ou le non respect, peut amener à des situations difficiles pour un responsable de structure.

 

Que les élus aient le dernier mot ou non n'est pas la question. Ce n'est pas un texte normatif, ni réglementaire, mais un document de référence. La charte est destinée à rendre publics les principes de constitution et de gestion des collections. Elle est validée par l'autorité de tutelle. Ou nous sommes professionnels ou nous ne le sommes pas.

 

Personnellement je préfère être mis en cause, ou attaqué, dans une structure qui s'est dotée de tous les instruments nécessaires, que dans une structure ne reposant sur aucun texte validé par ma hiérarchie. Et la référence à des documents type charte de l'UNESCO ou autres n'y suffira pas.

 

Exemple de chartes

https://www.ville-liffre.fr/wp-content/uploads/sites/2/2019/06/charte-achats-mediatheque-liffre.pdf

 

https://rouen.fr/sites/default/files/cm/2005-12-16/3-5ann.pdf

 

https://www.condom.org/wp-content/uploads/2022/04/charte-documentaire-condom-2022.pdf (cette dernière fait reference à la constitution de 1958 de façon très explicite, ainsi qu'au code pénal ( loi 90-615 du 13 juillet 1990 sanctionnant les discriminations ethniques, racistes, religieuses...)

 

Ajoutos enfin que dans le cas qui nous occupe, il y a deux cas de figures possibles : ou bien l'ouvrage a été retiré pour des raisons de forme litteraire jugées choquantes etc..., ou bien il s'avère qu'il n'existe AUCUN document sur l'inceste dans le CDI en question. Il s'agit alors de censure, contrevenant à la pluralité etc...

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