Marina Gullotto Posté(e) le 9 novembre Posté(e) le 9 novembre Bonjour à tous, Dans le cadre de mon projet de recherche portant sur la disparition des collections de CD en bibliothèque, je souhaiterais savoir si certains d’entre vous ont connaissance d’établissements ayant entièrement retiré leur fonds de CD. Merci d’avance pour vos retours et éventuels exemples ! Citer
Ferris Posté(e) mercredi à 03:56 Posté(e) mercredi à 03:56 (modifié) Pas d'exemple de "disparition de collections". Mais un effondrement des achats, assez normal vu l'évolution du marché. L’effondrement de l’emprunt des supports audiovisuels physiques en bibliothèque n’est que logique, puisqu’il suit l’effondrement de l’achat par les particuliers de ces mêmes supports ainsi que la diminution dans les foyers des matériels permettant de les lire. À la bibliothèque départementale d’Indre-et-Loire, la chute de l’emprunt des CD fut de 73 % entre 2013 et 2023 ; celle des DVD de 24 % sur la même période. Le budget dévolu à l’achat de ces supports a suivi la même tendance : 13 000 € étaient consacrés à l’achat des CD en 2018, contre 5 000 € en 2021 (– 62%). Evidemment tout cela est à aussi à mettre en parallèle avec l'augmentation des offres de streaming, y compris gratuits, dont evidemment Spotify (version gratuite) ,Deezer (version gratuite) etc...Et, plus généralement avec l'intensification Et l'elargissement de notre rôle "multimedia" tous azimuts. Cette problématique reste globalement la même, (de 2012 à 2022) mais la crise du modèle de la discothèque de prêt qui secoue les sections musique des bibliothèques publiques depuis maintenant plusieurs années lui a donné un tour nouveau, au point que les bibliothèques spécialisées même s’interrogent aussi à leur tour sur leurs publics et leurs missions. Dans ce contexte fait d’incertitudes, la recherche d’actions de coopération, la mutualisation des ressources et des publics restent plus que jamais d’actualité, mais ne peuvent tout à fait revêtir le même sens, alors que les bibliothèques publiques sont fragilisées au point qu’on a pu se demander si la place de la musique y était toujours aussi légitime. Il faut dire que celles-ci ont été confrontées à une véritable révolution des modes de consommation, de diffusion et de création de la musique qui a remis en cause les fondements mêmes de leurs missions : la pratique généralisée de la musique nomade, du téléchargement (https://shs.cairn.info/musique-en-bibliotheque--9782765413608-page-11?lang=fr ) La BNF a choisi cette année : Music Me bibliothèque est une des quatre bases musicales auxquelles est abonnée la BnF. Son offre est complétée par celle de Philharmonie à la demande (uniquement accessible dans les murs de la BnF), de Medici.tv et de Naxos. Par la richesse de leurs catalogues respectifs, ces quatre bases proposent aux usagers de la BnF un catalogue extrêmement riche couvrant un univers musical très varié. Pour ce qui est des CD Musique, où la chute est la plus evidente, peut être voir avec l'ACIM https://acim.asso.fr/liste-de-diffusion/. Amusant de voir la conclusion d'un article ACIM de 2006 "https://acim.asso.fr/la-musique-a-t-elle-encore-sa-place-dans-les-mediatheques/', se terminant par cette phrase : La musique a-t-elle encore sa place dans les médiathèques ? Quelque soit la réponse à cette question ce ne sera pas un problème technologique. Ben si... Voir aussi la réponse à ta question (c'est peut être la tienne propre d'ailleurs) sur https://questions-reponses.enssib.fr/question/avenir-des-supports-cd-et-dvd-en-mediatheque Et, juste pour le fun, un article concernant une bibliothèque suisse : https://journals.openedition.org/sociologies/6104 Modifié mercredi à 04:19 par Ferris Citer
maxine Posté(e) vendredi à 12:46 Posté(e) vendredi à 12:46 Bonjour, Je sais que de nombreuses BU ont fait ce choix, souvent au profit de ressources numériques. En termes de bibliothèque municipales, j'étais tombée sur un article à ce sujet sur la BM d'Arzal, dans le Morbihan, qui n'a plus ni CD ni DVD. Je t'ai retrouvé le lien : https://www.livreshebdo.fr/article/une-nouvelle-mediatheque-dans-le-morbihan-sans-cd-ni-dvd Citer
Epsy Posté(e) vendredi à 15:51 Posté(e) vendredi à 15:51 Bonjour, Je sais que la Médiathèque de Beaupré, lors de sa construction, avait déjà pris le parti de se passer des disques : ce ne fut pas sans remous pour les usagers et les professionnels, à voir comment ça a évolué depuis qu'elle est sortie de terre. https://www.mediathequesdugolfe.bzh/taxonomy/term/578 Au lancement de la Médiathèque de Riom, ils se sont posés pas mal de questions sur le secteur musique, dont la possibilité de créer un fonds à travers des dons. J'ignore comment ils ont fait au final, il faudrait les contacter. https://reseaubibliotheques.rlv.eu/index.php Le conseil de Ferris de vous tourner vers l'Acim est excellente : n'hésitez pas ! Epsy. Citer
Ferris Posté(e) vendredi à 21:39 Posté(e) vendredi à 21:39 (modifié) Intéressant aussi de voir le débat, très très chaud, de 2013 sur ce sujet sur le forum. Depuis 2005 on nous annonçait la fin du CD. Et en 2013, les mèmes questions se posaient finalement. Comme aujourd'hui. https://www.agorabib.fr/topic/112-création-fonds-cd-dvd-ou-numérique/ On y découvre notamment ce post : A Anzin, 15000 habs, création ex nihilo ouverte en 2010, nous avons fait le choix d'ouvrir sans CD, mais avec borne d'écoute Automazic, livres, partitions, périodiques bien sur. Depuis plus de 2 ans,... seulement deux personnes nous ont demandé si on avait des CD ! Faut dire que deux médiathèques voisines en ont, ça paraissait bête de mettre 60000€ pour faire un fonds somme toute assez similaire. Mais l'offre de musique en ligne pour médiathèques reste chère et limitée, insuffisante en fait. Par contre, gros succès sur le DVD, avec une politique documentaire adaptée. D'une manière générale, il faut adapter ses choix à son environnement documentaire, à la population, etc. Le parti pris à un endroit ne sera pas forcément le meilleur ailleurs. Il émane de @Anne Verneuil, Presidente de l'ABF de l'époque. Ce serait bien qu'elle nous raconte la suite. Si on se réfère au site d'Anzin https://www.anzin.fr/mes-loisirs/mediatheque.html on découvre cette mention : Que peut-on emprunter ? Livres, DVD et magazines en prêt illimités; Jeux vidéos (5 max) et jeu de société (1 max); des consoles et des tablettes numériques. Donc pas de CD ? Le débat rebondit en 2021 et 2024 sur https://www.agorabib.fr/topic/4812-cd-en-médiathèque/ Mèmes questions, mais des réponses plus modérées. A voir aussi cet article d'Actualitté de 2012 https://actualitte.com/article/64772/bibliotheque/bibliotheques-parisiennes-des-baisses-de-credits-pour-les-commandes-de-cd-et-dvd Et enfin une présentation Powerpoint du groupe ABF Franche-Comté sur l'histoire des bibliothèques musicales en France. Je cite les derniers slides : Les années 2000 et 2010 - Entre téléchargement et streaming, l’auditeur est submergé de sources musicales. Les « discothèques de prêt » perdent leur monopole. - Les chiffres de prêt s’érodent sauf dans les services où un vrai travail de médiation est mené - De nombreuses voix commencent à s’élever pour supprimer le prêt de disques ce qui dans beaucoup de bibliothèques revient à ne plus proposer de diffuser la culture musicale - La profession réagit : Collection hybrides, action culturelle, animations, formations, pratiques amateurs, sites internet dédiés, webradios, playlists…Etc Les années 2000 et 2010 - 2011 : Manifeste de l’ACIM « La musique a toute sa place en bibliothèque » - De nouveaux modèles émergent : BPI, Médiathèque de la Cité de la Musique - Pour résumer : 2 écoles Ca sert à rien on ferme La culture musicale a sa place, adaptons-nous et poursuivons le travail avec une approche revue et corrigée Les années 2020: Les pratiques culturelles évoluent et se sectorisent : publics de niches culturelles - La chute des prêts se stabilise dans les médiathèques ayant modernisé le fonctionnement de leur service Musique (CF : Enquête de la MD35, voir Sources) - Elles retrouvent le public initial pré 1990 : les mélomanes, les passionnés Elles intègrent la nécessité de diffuser la culture musicale, de travailler sur les pratiques amateurs (prêt d’instruments), d’animer leurs locaux (concerts), de multiplier les supports, d’occuper la toile (podcasts, playlists) - La base d’un service Musique devient la création et l’animation d’une communauté d’amateurs de musique, de s’intégrer dans un écosystème musical local (disquaires, valorisation scènes locales, web…etc) : - Elles retravaillent leurs locaux, moins de bacs et plus de confort : Le service Musique Tiers-Lieu ou la mort Un débat éternel donc... Accessoirement il est intéressant de voir la richesse des débats et le nombre de participants actifs du forum à cette époque. Aujourd'hui, en comparaison, c'est un cimetière... Modifié vendredi à 21:59 par Ferris Citer
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