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Conditions de recrutement fonction publique territoriale


DahlGreen

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Bonjour,


 


J'aimerais faire un post sur un sujet peu abordé dans les forums mais qui est un problème récurrent et de plus en plus scandaleux, j'ai nommé les conditions de recrutement dans la fonction publique territoriale. Oui, notre métier est un boulot de passionnés, oui c'est un travail qui s’apparente souvent à du militantisme. Mais tout travail mérite aussi des conditions décentes et des rémunérations adéquates. Or, je trouve que de nombreuses collectivités nous prennent sérieusement pour des imbéciles : il n'y a qu'à parcourir les annonces de Biblioemploi pour s'en convaincre...Quelques points qui m'agacent particulièrement : 


 


- Recrutement en catégorie C pour un poste de direction de médiathèque, avec toutes les responsabilités liées, y compris les cahiers des charges pour le mobilier, l'informatique...Et encadrement de l'équipe bénévole (c'est une équipe bénévole, c'est bien connu, c'est beaucoup plus facile à gérer que les équipes salariées, les équipes bénévoles, ça ne demande pas de compétences). Le tout à mi-temps, rémunération statutaire. Bien sûr, il faut un diplôme dans les métiers du livre, une bonne aisance avec l'outil informatique (vous me direz, il vaut mieux pour rédiger le cahier des charges informatique mwahahaha)...Non, mais sérieusement? Le pire, c'est que des jeunes diplômés désespérés de trouver une première expérience accepteront ce marché de dupes et feront du 50h semaine (pour avoir ouvert une médiathèque récemment, c'était plutôt ça mon temps de travail) pour l'équivalent d'un mi-smic. Alors, certes la collectivité est souvent très petite. Mais : recruteraient-ils leur directeur des services techniques sur ce modèle-là? Non, le marché tendu fait que certaines se permettent n'importe quoi, en dépit des cadres d'emploi. Tant que ça passe, allons-y joyeusement ! Les DRH ne s'en cachent guère...Et je ne parle pas des DUT sur des CAE - CUI. Tant qu'il y a des gens pour accepter, et que les syndicats de professionnels laissent passer... Impunité, quand tu nous tiens. Allez, juste pour le plaisir, cherchez dans ces offres d'adjoint du patrimoine celles qui correspondent véritablement au cadre d'emploi : http://biblioemplois.wordpress.com/tag/adjoint-du-patrimoine/


 


- Conditions de concours de plus en plus absurdes (pour la catégorie B, cette histoire de bac option histoire de l'art est une aberration. Dire que je croyais naïvement qu'on cherchait à attirer des scientifiques...voire des hommes pour équilibrer un peu les équipes. C'est bien connu, ils sont tous en L option Histoire de l'art), avec des ratios de plus en plus réduits, des concours tous les 3 ans (ne ratez surtout pas le coche, surtout qu'ils sont tous le même jour!). Et en même temps, une fois obtenu le sésame, pas moyen d'obtenir un poste car il y a très peu d'offres. Et très souvent des personnes sont déjà en place sur les rares offres annoncées, personnes qui n'ont pas le dit-concours...On me dira que la personne en CDD (voire CDI si c'est une chanceuse) est sûrement très compétente, je répondrais que dans certains cas, elle l'est, que dans d'autres elle peut aussi avoir les bons contacts. Et que dans tous les cas, ni pour l'un ni pour l'autre la situation est enviable. L'un est en CDD, précaire, avec une évolution de salaire inexistante et le risque de sauter au prochain changement d'équipe de direction / élus (sauf CDI bien sûr...). L'autre s'est investi pour obtenir un concours difficile qui en réalité n'ouvre pas à un emploi et ne vaut en conséquence...rien. Tout le temps passé à préparer est perdu. Par contre, il a eu une bonne note à sa dissert', bravo ! Faible et maigre compensation pour son égo, qui de toute façon sera foulé aux pieds lors des entretiens d'embauche où on cherchera quoi lui reprocher pour faire passer celui qui est déjà prévu pour le poste...


 


Bref, la territoriale, c'est la croix la bannière pour une première expérience, puis le sésame du concours, puis enfin seulement on trouve éventuellement un poste... Ou on est reçus-collés. Et mauvaise nouvelle, je connais des personnes avec des années d'expériences en tant que contractuels, ou titulaires sur un poste de B ou C que des collectivités laissent mariner au maximum sans les nommer après leur réussite. Voire ne titularisent pas. Non, ça ne concerne plus que les jeunes diplômés...Il faut être mobile sur la France entière - et donc n'avoir aucune attache familiale- pour avoir le maximum de chance de valider son concours. Mais fort heureusement, la bibliothécaire est vieille, moche, acariâtre et célibataire, il n'y aura donc pas d'encombrant conjoint qui doit lui aussi trouver un poste dans la région trouvée, en dépit du contexte actuel...De toute façon, pas de rapprochement de famille dans la FPT.


 


-Enfin la question épineuse des salaires. J'entends encore des collectivités oser affirmer qu'il n'y a pas de prime dans la FPT et qu'on suit la grille indiciaire. Apparemment, elles ne connaissent pas l'existence du Guide des primes de la Gazette des communes (ou elles prennent franchement leur interlocuteur pour un naïf). Allez, je me fais un petit plaisir : petit listing non exhaustif des primes auxquelles vous pouvez prétendre (la source et les détails de mise en oeuvre  ici : http://www.cigversailles.fr/IMG/pdf/Guide_des_primes_2012.pdf ).: 


  • Indemnités horaires pour travaux supplémentaires (IHTS) des personnels de la filière culturelle

  • Indemnité d’administration et de technicité (IAT)


  • Indemnités forfaitaires pour travaux supplémentaires (IFTS) des personnels de bibliothèques et de la conservation du patrimoine


  • Indemnité spéciale allouée aux conservateurs des bibliothèques

  • Prime de technicité forfaitaire des personnels des bibliothèques

  • Indemnité pour travail dominical régulier
  • Indemnité pour service de jour férié
  • Prime de sujétions spéciales des personnels de surveillance et d’accueil

  • NBI (soit dans certains quartiers soit NBI accueil voire post dans le forum dédié) 
  • Plus pour ceux qui ont la joie de gérer une régie : Indemnité allouée aux régisseurs d’avances et de recettes . . Royale celle-là.




 

Et je suis sûre qu'en épluchant le guide attentivement, vous pourrez en dénicher d'autres. Après, il faut aller à la négociation avec la hiérarchie, ce qu'on n'ose pas forcément faire dans la culturelle (déjà qu'on a trouvé un poste et que la collectivité n'a pas prévu de mettre des bénévoles à notre place...). Certes. Et tout seul dans son coin ce n'est pas facile non plus. Certes. Mais franchement, trouvez-vous les salaires actuels admissibles? Je trouve pour ma part que c'est un manque de respect pour nos compétences, pour les tâches que nous effectuons au quotidien, pour le service même que nous rendons à la population...Un petit rappel de la situation nationale des salaires de la fonction publique territoriale pour mesurer la dégradation de considération (le salaire est aussi une forme de reconnaissance professionnelle) que subit notre métier. http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=T13F052#PourEnSavoirPlus (n'allez pas regarder l'état ou le privé, ce n'est pas une bonne idée...). Je me rappelle encore la tête de mes collègues de la FPT en formation initiale catégorie A (formation de 5 jours toute filière confondue), quand je leur ai dit mon salaire : ça valait son pesant de cacahuètes ! D'ailleurs, sois formé en 5 jours pour être directeur de médiathèque, une autre marque de considération pour le métier ! Mais passons...

 

Alors, oui, je le sais, la baisse de la dotation de l'état affecte les collectivités territoriales, les budgets se serrent de plus en plus, surtout pour la culture, cette compétence "optionnelle", surtout en 2014, année annoncée comme noire (et année d’élections de surcroît!). Qu'en Italie ou au Portugal, la situation est bien pire (très intéressante la conférence du Congrès sur ce point). Mais quand même : doit-on se laisser considérer ainsi? Ne peut-on pas réagir de façon collective pour faire bouger les choses? Les jeunes diplômés de DUT, licence, master 2 vont-ils être obligés de bosser en CUI systématiquement pour leur premier poste ou en contrat d'avenir malgré des masters 2? Va-t-on devoir se satisfaire d'avoir décroché un SMIC à temps complet? Et être bien heureux encore d'avoir un emploi quand tant d'autres auront dû se réorienter? La seule porte d'entrée dans les médiathèques, ce sera donc la précarité à très bas salaire pendant des années en dépit d'un niveau de diplôme et de compétences élevé (et donc la fuite de nombreux jeunes diplômés vers des filières plus accueillantes, dégoûtés du métier dont ils rêvaient)...Ou le reclassement? (SIC).

 

Nous avons beau être en pleine crise économique, de l'argent, il y en a encore. Par exemple, pour les prestataires extérieurs (que ceux qui ont déjà rompu leur contrat avec leur société de nettoyage des locaux lèvent le doigt...Voire fait le boulot à sa place, allez soyons cynique, je suis sûre qu'il y en a!), pour les consultants (j'adore les opérations de consulting à 10 000 euros minimum qui ne produisent qu'une synthèse du travail...des agents territoriaux!), pour les sociétés qui gravitent autour des médiathèques...Mes préférées : celle avec des SIGB aux sites Internet statiques et très onéreux. Et j'attends presque avec gourmandise le coût global des offres de livres numériques, périodiques et VOD en ligne facturés au téléchargement...Sans parler d'autres postes de dépenses des collectivités plus ou moins avouables (prenez les postes de maintenance par exemple, et allez voir le comptable de la commune, juste pour le fun)...Bref de l'argent, il y en a, du moins pour ces postes de dépenses là, sans trop de difficultés.

 

Pourquoi j'écris ce post? Car je suis de plus en plus agacée par les offres d'emploi que je vois paraître autour de moi, et que je me demande si on est véritablement impuissant face à cette situation...N'y-a-t-il pas un moyen d'agir? Parce que j'ai franchement l'impression qu'on nous prend pour des...Allez, je vais le dire...des CONS.


Modifié par DahlGreen
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Pas la peine d'être grossière, c'est pas le genre de la maison ! :D


 


Pas compliqué : tu as raison sur tous les points. Je vais tenter quelques rectifications, juste histoire de faire chier :


 


1) Des offres d'adjoint du patrimoine celles qui correspondent véritablement au cadre d'emploi. Non, il n'y en a plus beaucoup. Mais d'un autre côté, tu connais les tâches statutaires du cadre d'emploi en question ? Un peu limitées, non ? Et la vraie arnaque, elle est là : on t'offre la seule possibilité de faire des choses interessantes mais en étant sous-payé. Sinon tu vas dans une grosse structure hyper-hiérarchisée et tu fais prêt-retour-équipement-rangement jusqu'à la retraite. Tu as le choix. Et les concours internes, faut pas les oublier !


 


2)les syndicats de professionnels laissent passer..Il n'existe pas de syndicat spécifique pour les personnels de bibliothèque. Mais les syndicats normaux acceptent très bien de les défendre.


 


3) n'y a pas de prime dans la FPT et qu'on suit la grille indiciaire. Il existe des possibilités de primes mais aucune n'est obligatoire dans la mesure où le taux est fixé par la collectivité, sauf les taux forfaitaires, et il peut être de zéro. D'ailleurs tu remarqueras souvent sur les annonces la mention "régime indemnitaire". Seule la NBI et l'indemnité de régisseur (selon ton encaisse) sont de droit. La NBI ne fait pas partie du régime indemnitaire mais du traitement.


 


4) L'un est en CDD, précaire, avec une évolution de salaire inexistante (...). L'autre s'est investi pour obtenir un concours difficile qui en réalité n'ouvre pas à un emploi. C'est vrai que c'est le grand problème. En fait les CDD prolongés font barrière aux diplômés. Le système fait la part belle aux précaires parce qu'ils sont jetables. Ceci dit, le CDD peut negocier son salaire, pas le titulaire; "Les jeunes diplômés de DUT, licence, master 2 vont-ils être obligés de bosser en CUI systématiquement pour leur premier poste ou en contrat d'avenir malgré des masters 2 ?" Oui, et de plus en plus.


 


5) je trouve que de nombreuses collectivités nous prennent sérieusement pour des imbéciles. Non, elles jouent sur le fait que notre boulot est majoritairement considéré comme une occupation de vieille dame retraitée, et que c'est donc déja très beau de creer un "fonctionnaire" pour ça et de se mettre ainsi à dos des charges salariales penant plus de 40 ans. Alors on va pas en creer plusieurs, y a qu'à regrouper les tâches. Bref, on a de la chance, on pourrait être remplacé par une retraitée.


 


6) Pourquoi j'écris ce post. Parce que tu veux faire la révolution pour être chef, considérée et bien payée. Comme tout le monde, quoi.


 


"Oui, notre métier est un boulot de passionnés, oui c'est un travail qui s’apparente souvent à du militantisme"


 


Un militant passionné qui ne parle que de fric, c'est rare quand-mème. Moi, quand j'ai commencé, au SMIC, j'ai trouvé que j'avais du pôt, je faisais tout (j'étais tout seul), j'apprenais plein de trucs, je m'éclatais finalement. 18 ans en HLM. Bon, c'était il y a pas mal de temps. On était un peu con à l'époque...


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Ceci dit, le CDD peut négocier son salaire, pas le titulaire

 

dans la "vraie vie" on t'explique souvent que t'es contractuel et tu peux t'estimer heureux d'avoir un boulot, et que c'est la crise mon bon monsieur / ma ptite dame et qu'il faut pas être plus payé que les titulaires (enfin ça, normalement ça ne risque pas de trop ^^).

 

C'est assez "marrant" de voir que du point de vue des titulaires, on est vu comme l'eldorado de la FTP les contractuels alors que pour beaucoup on a même pas le droit à la prime de précarité qui est obligatoire dans le secteur privé :). *

 

L'herbe moins verte que celle du voisin tout ça tout ça :).

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L'opposition "titulaire" "contractuel" est justement une erreur à ne pas commettre. Au contraire, on devrait faire en sorte que tous les contractuels qui le souhaitent puissent être titularisés à terme (j'en connais qui ne le souhaitent pas), et sortir de la précarité. Cela ne fait que créer des tensions dans les équipes, ce type d'oppositions.


 


Ferris, je suis déjà directrice de médiathèque, déjà payée correctement par rapport à bien des collègues, déjà considérée par ma collectivité, respectueuse de conditions décentes d'embauche (elle m'a même embauchée...enceinte!). J'ai toujours négocié à chaque arrivée dans une nouvelle collectivité, parfois âprement, parfois en revenant à la charge plusieurs fois. Et cela ne m'empêche pas d'être passionnée par mon métier, et d'avoir des bonnes relations avec ma hiérarchie et les élus de ma collectivité, loin de là. Parler d'argent, ce n'est pas indécent...C'est très français, cette façon de mépriser l'argent (et de râler en privé sur les fins de mois qu'on n'arrive pas à boucler).


 


Ce qui m’énerve, c'est les conditions d'embauche qu'on propose à mes collègues de collectivités voisines, aux jeunes diplômés, aux plus fragiles de la profession. Je trouve cela anormal, et je trouve que les personnes en position de négocier (les titulaires entre autres) devraient se bouger pour soutenir leurs collègues qui ne sont pas eux en mesure de se défendre et subissent ce système. Je ne suis pas énervée pour moi, j'ai beaucoup de chance et j'en ai conscience, mais pour les jeunes professionnels qui sont accueillis dans la profession de cette façon, et par la dégradation générale des conditions de travail dans le métier. Cela ne peut aboutir qu'à créer des tensions dans les équipes, dévaloriser notre profession, dégrader la qualité du service public et faire fuir des jeunes diplômés dynamiques et passionnés qui pourraient tant apporter aux médiathèques justement. 


Modifié par DahlGreen
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@DahlGreen


 


"Cela ne peut aboutir qu'à créer des tensions dans les équipes, dévaloriser notre profession, dégrader la qualité du service public et faire fuir des jeunes diplômés dynamiques et passionnés qui pourraient tant apporter aux médiathèques justement. "


 


Je suis tout à fait d'accord avec toi. Cette situation est malheureusement déjà assez ancienne. Et c'est pour ça que je ne crois plus à une "unité" de la profession d'une part, car les situations sont devenues trop disparates, et les motivations suivent cette disparité. Et que d'autre part je demande que l'ABF se "positionne" plus clairement sur les aspects "sociaux" de la profession. La profession "à vocation" devient de plus en plus une occasion de gagner sa croûte, il faut être clair. 


 


Il y a effectivement des contractuels qui ne souhaitent pas être titularisés. J'en ai connus qui préfèrent enrichir leur CV en sautant de ville en ville et négocient leur salaire. Beaucoup sont embauchés comme "chargés de mission", ça se fait beaucoup. D'autre part j'ai remarqué qu'ils étaient massivement recrutés au grade d'assistant. Ce n'est pas moi qui "oppose" le titulaire au contractuel, c'est la situation économique qui crée de fait cette opposition. Et, objectivement, les malheureux qui passent (en externe) des concours après 2 ou 3 ans de DUT ou de licence pro, sont en train de se faire couillonner au niveau des recrutements, il n'y a pas d'autres mots. D'ailleurs, les annonces disent souvent "titulaire ou contractuel", ça veut tout dire.


 


La profession se "déclasse" effectivement" beaucoup. On y trouve des personnels administratifs, des personnels de service en reclassement, etc...Je connais une bibliothèque où ils ont recruté comme directrice une ancienne vendeuse en librairie (avec condition de passer le concours). Une ancienne statistique des années 90 montrait que notre filière était celle qui avait accueilli le plus d'emplois aidés depuis qu'ils existent (en pourcentage, car en chiffres réels ce sont les services techniques). Ce n'est donc pas nouveau. Et l'image de marque de la profession en souffre et en souffrira encore davantage.


 


Quand on forme un bib en 5 jours, on dévalorise du coup tous les DUT et les formations qualifiantes en général. Idem quand on pose un C recruté localement le plus souvent, à la tête d'une structure.


 


Il ne faut pas être naïf : le but ultime est la suppression de la fonction publique (la Territoriale est née en 1984). En ce sens, la contractualisation et ceux qui l'acceptent creusent notre tombeau. Et probablement celui du service public.

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A propos du salaire moyen dans la fonction publique annoncé dans les média, qui serait de 2400 € :


les ministres et les journalistes qui parlent du sujet en ce moment oublient souvent de préciser que la FPT est la parente pauvre de la FP.



2400 €... ça parait énorme...



Le gros des troupes de la FPE aujourd'hui, c'est l'éducation nationale et les enseignants. Le salaire moyen que tu cites, il me semble l'avoir entendu les concernant. Il y a proportionnellement aujourd'hui dans la FPE + de A et de B. Les C, les "petites mains", une bonne part est partie dans la FPT avec l'eau du bain de la décentralisation.


Les transferts de personnel, ça vous dit quelque chose ? Dans les départements ont ainsi été transférés en 20 ans le personnel des collèges, les routes... majoritairement des C, par milliers.


Aujourd'hui, le salaire moyen dans la FPT est + bas que dans la FPE parce qu'on y trouve + de C, et + d'agents en général. Mouvement inverse à la FPE.


 


Mais ce genre de subtilité échappe à beaucoup de gens, et puis c'est trop compliqué d'expliquer ça à l'heure du café. Ou de la soupe.


Mettre tout le monde dans le même sac permet de brandir et de matraquer un message unique "voilà ce que gagne en moyenne un fonctionnaire" (sous-entendu : vous trouvez pas que c'est trop ?). Et donc, cette somme va être reprise et répétée en boucle. CQFD


 


Quant à la filière culturelle, c'est en effectifs un secteur tout petit, où se regrouper pour se faire reconnaître à moins d'effet que dans le technique ou l'administratif, historiquement plus nombreux et reconnus comme agents du service public...


Parce que pitié, si un de plus me parle de la crise pour dire "voilà ce qui se passe en ce moment dans les bibliothèques, alors que même avec la crise il y a encore de l'argent..." STOP on n'a jamais bien embauché dans les bibli, même quand le climat économique était plus encourageant. L'inadéquation poste/métier n'est pas une nouveauté, même si certains sont en train de la découvrir. J'ai moins d'ancienneté que Ferris mais j'aurais moi aussi mon lot d'histoires et d'anecdotes à vous raconter. Mais je ne vais pas en rajouter et tirer sur l'ambulance...


 


Aller, pour passer une encore meilleure soirée :


pour vous, l'avenir des bibliothèques, c'est :


1/ ma voisine octogénaire à la permanence du samedi aprèm, pendant que sa belle-soeur un peu plus jeune (75 ans) remplit le rapport d'activité le dimanche dans sa cuisine,


2/ une armée d'automates de prêts à l'entrée et des OPAC à tous les étages. Des vigiles (contractuels) pour la sécu.


3/ des bornes de téléchargement à la boulangerie et à l'arrêt de bus, avec un contenu sélectionné par un robot dans les meilleures ventes d'Amazon et de la FNAC,


4/ un centre d'activités multigénérationnel où le centre de loisirs et l'EHPAD ont fusionné. La bibliothécaire, atteinte par la limite d'âge (70 ans, elle avait eu le concours un peu tard), a laissé les clés à des p'tits jeunes à dreadlocks ma foi bien sympathiques, et encore moins bien payés qu'elle (la filière animation, misère de misère...),


5/ votre proposition :


Modifié par Isalabib
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5) les bibliothèques françaises rachetées par Google

6) la BNF reconvertit en parking et centre commercial

7) ma reconversion grâce a Pôle Emploi en manutentionnaire chez Amazon

8).....

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Souffrir pour le service public ne le rend pas de meilleure qualité. Etre bien dans ses baskets, ça aide à avoir le sourire à l'accueil, à prendre le temps de lire à la maison, à s'occuper de ses lecteurs avec attention afin de les guider au mieux dans leur - allez, sortons du joli jargon- parcours de connaissance? Et vivre chez ses parents ou être à découvert en milieu de mois, aux dernières nouvelles, ça ne favorise pas l'épanouissement personnel. 


 


Non, cette situation n'est pas une nouveauté. On le sait tous. Mais 700 euros en CUI pour un jeune professionnel qui sort de master 2? Sérieusement? Vous trouvez ça admissible? On accepte ça parce que "ça a toujours été comme ça"? Et on continue à subir ces concours de plus en plus déconnectés de notre profession, de plus en plus aberrants? 


 


Le service public ne pourra pas être de qualité, si les équipes qui l'assurent ne sont pas pérennes, formées, correctement rémunérées. Et pour ça il FAUT que les gens aient des conditions décentes de travail. 

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Bonsoir,


 


Merci à DahlGreen pour avoir ouvert le débat sur le recrutement dans la FPT. Je ne peux que souscrire à ses propos. Personnellement je me donne encore un an et demi (date de fin de validité de mon concours d'assistant qualifié) pour trouver ce que je considère comme le graal. En effet, je ne suis pas la candidate idéale, je travaille en BU depuis quelques années (en tant que contractuelle), mes stages en BM remontent à presque dix ans (le temps passe vite), je ne suis pas une locale (pas de la région, pas de la commune...) et pas de relations of course. Pourtant je continue à fréquenter les médiathèques, échanger avec les bibliothécaires sur nos différentes pratiques où l'on se rend bien compte qu'elles ne sont pas si éloignées.


Dans mon secteur (comme DahlGreen je ne suis pas une vieille fille, un conjoint à l'EN pour qui muter relève du parcours du combattant ), plusieurs médiathèques sont en construction donc je me suis dit bêtement que ces locaux plus grands, enrichis de supports divers et variés et de moult missions, auraient besoin de personnel pour fonctionner puisque les horaires seront élargis. Que nenni, nulle embauche il y aura car bénévole régnera.


J'avoue faire un métier que j'aime et riche humainement (on est pas là pour l'argent mais je ne serai pas opposée à dépasser le smic)  mais je doute qu'à ce rythme je pourrais encore en vivre d'ici quelques années. Les mi-temps, huitième de temps sont légion je me souviens avoir vu passer il y a quelques mois des contrats à 6h et 8h par semaine où l'on se demandait comment la personne aurait le temps de tout faire.


A ce jour, qu'en est-il des propositions évoquées dans le rapport de l'IGA (http://www.interieur.gouv.fr/Publications/Rapports-de-l-IGA/Fonction-publique/Situation-des-laureats-recus-colles-aux-concours-de-la-fonction-publique-territoriale )sur la question des reçus-collés ? J'ai la nette impression que rien n'a bougé et oui la faute a la crise, elle a bon dos.


 


Sur ce je vais essayer de dormir en arrêtant de pester contre le système


 


Mounette


 


 


PS : des idées de reconversion à suggérer ?

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Il ne faut pas se tromper d'ennemi.


 


Le contractuel profite de la crise des recrutements, l'élu profite de la gratuité du bénévole, ou de la semi-gratuité des contrats aidés, le C local profite de son réseau de relations, et on sert mème de bouche-trous à Pôle emploi. Et au bureau des pleurs, on trouve quoi ? des masters 2 qui font semblant de découvrir que leur diplôme ne vaut rien et leur concours encore moins, et qui tapent sur tous les autres !


 


Et quand on vous dit que c'était déja vrai il y a trente ans, où on démarrait au smic avec un bac plus 5 , qu'on se faisait passer devant par le neveu du premier adjoint, et qu'on était obligé de tout quitter, famille, amis, région, pour trouver un job n'importe où en France, mal payé, mal considéré, et crêcher dans des HLM minables, on ne vous croit que du bout des lèvres !


 


Tout ça pour se retrouver parfois dans des structures sans budget, avec au pire des bénévoles qui vous font la gueule et des élus qui vous regardent de travers parce que vous leur coutez cher, ou au mieux une cheftaine à l'ancienne qui vous la joue statut-statut : tu couvres, tu ranges, t'accueilles, on verra après !


 


Oui, il faut viser large, Dom-Tom compris. Oui, il vaut mieux être "vieille fille" (mon dieu, quelle expression de vieux !) car totalement libre de ses mouvements. Un bibliothécaire est né avec une valise sous son lit. C'était vrai avant, ça l'est toujours et ça le sera de plus en plus. Soyez mobiles. Cessez de brandir vos diplômes à la noix dont personne ne tient compte, ça effraie ou ça fait rire. Si vous entendiez les réflexions des jurys de recrutement quand la candidate vient de sortir, ça finirait de vous mettre le moral dans les orties, croyez-moi!


 


Accrochez-vous si vous êtes capables d'avaler tout ça et de courber le dos le temps qu'il faut. Ca peut en valoir la peine !


 


Mais ne vous trompez pas d'ennemi. Votre principal ennemi, c'est vous !


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Que Ferris se rassure, j'ai déjà bougé de mon petit coin. Quand mon cher et tendre a été muté j'ai quitté un job (contrat aidé) dans la documentation pour le suivre


Donc si j'ai bien compris, je quitte mon mari et  je renonce à avoir un enfant pour pouvoir espérer un boulot pérenne. En même temps, vu que je serais bientôt célibataire je pourrais dire aux services sociaux de notre département de brûler notre dossier d'adoption (eh oui l'adoption se gère par département où chacun émet ses critères + ou - restrictifs, ce qui est valable à Paris ne l'est pas forcément à Lyon ou Bordeaux), c'est tellement une partie de plaisir, j'en fais des bonds au plafond :hyper: . On fera des heureux en libérant une place sur la liste d'attente. Mais bon là n'est pas la question, quoi qu'elle prouve la difficulté à concilier intérêts professionnels et personnels, c'est un peu la quadrature du cercle cette situation. 


 


Je m'en vais fourrer mon sac Quechua, la valise c'est trop lourd faut voyager léger. 


 


Bonne journée !

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Et quand on vous dit que c'était déja vrai il y a trente ans, où on démarrait au smic avec un bac plus 5 , qu'on se faisait passer devant par le neveu du premier adjoint, et qu'on était obligé de tout quitter, famille, amis, région, pour trouver un job n'importe où en France, mal payé, mal considéré, et crêcher dans des HLM minables, on ne vous croit que du bout des lèvres !

 

Oui, il faut viser large, Dom-Tom compris. [...] Cessez de brandir vos diplômes à la noix dont personne ne tient compte, ça effraie ou ça fait rire. Si vous entendiez les réflexions des jurys de recrutement quand la candidate vient de sortir, ça finirait de vous mettre le moral dans les orties, croyez-moi!

 

Accrochez-vous si vous êtes capables d'avaler tout ça et de courber le dos le temps qu'il faut. Ca peut en valoir la peine !

 

Ah, voilà qui m'interpelle. Je suis d'accord avec DahlGreen et pas du tout avec toi, ami Archibald Ferris.

 

Voici pourquoi : étant une jeunette, je suis l'héritière du travail effectué par les bibliothécaires de ta génération, à qui l'on doit d'avoir su se taire et courber l'échine pour faire avancer la cause de la professionnalisation en bibliothèque. C'est quelque chose de très important. Maintenant la plupart des bibliothécaires en BM, même petites, sont professionnels - et ce, grâce à ta génération -, mais il faut désormais faire évoluer leur image.

 

J'ai été formée à l'ENSSIB, bac+5 à la clé, puis deux ans de RMI pour enfin trouver un poste en CDD de 3 mois et au SMIC qui me donnait le droit de monter une bibliothèque municipale avec des bénévoles.A court terme, une aubaine absolue pour mon CV. A long terme, un cauchemar relationnel avec les élus qui n'ont jamais réussi à me prendre au sérieux en raison des conditions précaires dans lesquelles ils m'ont embauchée.

 

Aujourd'hui, si je me présente pour un poste de responsable de bibliothèque, je commencerai par négocier avec les élus pour établir une relation dans laquelle le professionnalisme des bibliothécaires est indiscuté, la confiance réciproque avérée, le salaire comparable aux autres service pour tous les membres de l'équipe, etc. Si j'ai le moindre doute quant aux sentiments des élus à cet égard, je refuserai le poste. J'ai été trop échaudée.

 

Les diplômes et les concours, ce sont nos parents (ta génération !), qui nous ont encouragé à les passer. Et ils ont été aussi déçus que nous de voir que cela ne portait pas ses fruits. Et quand on a fait des années d'étude après le bac, puis des années de galère et de précarité, le jour où on a enfin la possibilité d'exercer le métier qu'on aime, on a trente ans, un conjoint, des enfants et on n'a presque plus de mobilité possible, car ce n'est pas notre salaire de bibliothécaire qui permet d'absorber les frais engagés par le déménagement de toute notre famille.

 

On s'accroche, mais si on aime profondément son métier de bibliothécaire, je crois qu'on doit s'indigner haut et fort des conditions d'embauche trop souvent humiliantes proposées à nos collègues, en parler, soulever le débat - dans la revue Bibliothèque(s), par exemple, selon tes propres propositions lues ailleurs dans ce forum. Sans cela, point de salut, surtout en période de crise.

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A vous lire je me rends compte que je suis trop défaitiste, j'ai tendance à prendre cette réalité comme un état de fait. Je viens du secteur privé, où j'ai galéré des années pour me fixer professionnellement. Ce que je n'ai pas su faire à long terme d'ailleurs. Mon chemin de vie fait que j'arrive dans la branche culturelle, à mille lieu de ma formation. Privé-public ont ce point commun : précarisation des embauches, salaires au ras des paquettes pour les postes sans responsabilité, mais on n'a le droit que de se taire parce que si on accepte pas le poste, y en a 20 qui attendent derrière. Et que bon, un salaire, même pas élevé, c'est quand même super utile pour nourrir sa famille. Cette crise est générale et j'ai tendance à baisser les bras face à cela, à tord, mais quand j'ai dû accepter un boulot pas intéressant dans une boîte avec une ambiance de merde, où on te prend pour de la merde, le tout payé au SMIC avec des horaires à la c*n, ça m'a foutu un coup. Et j'ai jubilé quand j'ai expliqué courtoisement au DRH que je ne voulais pas prolonger mon CDD parce que je valais mieux que ça :-). Certains recruteurs abusent et j'ai sauté au plafond dernièrement quand j'ai vu une annonce qui demandait bac +3 ou 4 (me rappelle plus) pour un contrat CAE. Et ton expérience Bouille me font me rendre compte qu'en plus, ils risquent d'obtenir ce qu'ils souhaitent : des gens ultra compétent payés à coup de trique.


 


 


Pour ce qui est du concours, je trouve aussi que l'accès au métier par ce biais est un modèle obsolète. Il ne reflète pas les capacités d'un candidat à réussir à un poste. Garantir l'égalité des chances ? Un candidat qui rate son concours n'est pas forcément quelqu'un d'incompétent. Et inversement.

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Etre bibliothécaire, ce n'est pas être missionnaire. On a le droit à un salaire décent, et des conditions de travail acceptables.  Vouloir rendre un service public de qualité aux habitants d'une ville, aimer son métier, cela n'implique pas de sacrifier sa vie personnelle...Pourquoi faudrait-il faire un choix ? Au nom de quel principe aberrant ?


 


La première qualité d'une bibliothèque, c'est son accueil, on ne cesse de nous le dire. Etre une bibliothèque orientée public, être un troisième lieu, avoir une charte Marianne...Mais derrière tout ces grands mots, ces grands concepts dont on se gorge dans les débats professionnels, il faut surtout une équipe qui sourit et qui écoute la personne qui rentre dans la bibliothèque et qui vient vers elle. Et pour que le bibliothécaire à l'accueil soit capable de cela, il vaut mieux qu'il soit respecté par sa hiérarchie, payé correctement, et ne se demande pas si son contrat qui se termine dans 2 jours va être renouvelé ou non. Si, si, sans blague. Ce type de projets me fait rêver, mais si l'équipe qui va faire vivre ce lieu n'a pas les moyens de son ambition, il n'aura guère une longue espérance de vie :http://blog.la27eregion.fr/+-mediatheque-+


 


Qu'on ne me dise pas que les diplômes professionnels ne valent rien. Cela déconsidère nos compétences, cela déconsidère notre profession. Cela remet en cause tout le travail fait pendant des années par des militants passionnés pour faire reconnaître le métier de bibliothécaire comme un métier à part entière, nécessitant des savoirs-faire et des savoirs-être spécifiques. Lisez cette plaquette et osez me dire que quelqu'un qui sort de cette formation ne "vaut rien" et n'a brassé que du vent pendant 2 ans  : http://metiersdulivre-bordeaux.fr/edition/bibliot/maquette_bib.pdf ou celle-là  : http://www.enssib.fr/master-politique-bibliotheques-et-documentation-lyon


 


Qu'on ne me dise pas que les concours ne valent rien alors qu'il faut des années à la plupart d'entre nous pour les avoir, avec des statistiques aux environs de 5% de réussite, et des lauréats toujours plus diplômés, à tous les niveaux de concours. Après tout, comment aujourd'hui avoir un concours sans expérience professionnelle, sans diplôme professionnel ? A part pour le concours de conservateur (où ils sont formés 18 mois post-concours de toutes les façons), je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de personnes sans l'un ou l'autre qui soit lauréate. Et rassurez-vous : celles qui n'ont ni l'un ni l'autre n'obtiendront pas de poste.


 


Sans concours, sans diplôme professionnel, essayez donc de chercher du boulot en ce moment. Qu'on rigole un peu. Vous verrez s'ils n'ont vraiment aucune valeur. Essayez donc le CV du joyeux passionné qui aime lire, qui vient à la bibliothèque tous les samedis depuis sa petite enfance, mais n'a ni expérience ni diplôme ni concours. C'est rare qu'il puisse décrocher un entretien celui-là, au milieu d'une centaine de candidats.


 


Et si certains concours paraissent déconnectés de nos réalités, je ne crois pas que le recrutement uniquement sur le bon vouloir du DRH et des élus soit plus juste (même si cela paraît de plus en plus être le cas : dans une médiathèque récente, gérée par un administratif car les bibliothécaires ont mauvaise presse auprès des élus, ils ont recrutés des assistants ayant comme première qualité de savoir...cataloguer et ayant mis cette compétence en avant. Oui, à l'heure de la récupération de notices mwahahaha). Etre contractuel, c'est dépendre fortement des changements de direction et des changements électoraux. Etre titulaire aussi, mais on peut quand même plus l'ouvrir, soyons honnêtes.


 


Il n'est pas admissible que les jeunes professionnels soit méprisés, sous-payés, précarisés de la sorte. Les anciens, vous ne vous sentez pas concernés ? C'est pourtant toute la profession qui est déconsidérée à travers eux. Nous aussi, nous ne sommes pas des pigeons. Si on veut un service public de qualité, il faut des équipes professionnelles et en bonne santé. Ne pas le comprendre, ne pas l'entendre, c'est aller droit dans le mur. De plus en plus de compétences et de polyvalence, de plus en plus de contraintes horaires fortes (le dimanche, les soirées), de plus en plus de précarité et de moins en moins de salaire et de considération ? Quel responsable d'équipe digne de son nom peut croire que son équipe ne va pas craquer dans ces conditions, et tenir sur la longue durée ? Que les jeunes professionnels ne vont pas se réorienter, car avec toutes leurs compétences, d'autres filières les accueilleront avec des conditions de travail beaucoup plus favorables. Une ancienne camarade de promo. m'a annoncée récemment qu'elle était devenue assistante maternelle. Lassée des CAE et des CDD à répétitions à 900 euros par mois maximum. Elle habite en Bretagne. Elle a tenu 7 ans en tant que précaire, 7 ans avec des trajets parfois de 3 heures par jour, avec des temps partiels de pacotille. Car elle était passionnée, car c'était le métier qu'elle avait choisi de faire. Aujourd'hui, elle a une famille. Elle a décidé de se reconvertir. Bah oui, dans certaines régions, être assistante maternelle est un emploi beaucoup plus enviable que bibliothécaire. Mieux payé, meilleures conditions de travail... Mais bon, ce n'était pas une « bibliothécaire célibattante », elle a osé faire un enfant ! Mauvaise bibliothécaire, pas assez orientée "service public". 


 


A dire vrai, au pied du mur, on y est de plus en plus. Une réforme, mis en avant comme une chance, est un véritable fardeau pour les bibliothécaires ruraux, déjà lourdement mis à contribution (les premiers à temps partiels, les premiers au SMIC sans prime, les premiers en contrats précaires ou aidés) : la réforme des rythmes scolaires. Une chance pour amener plus de public à la médiathèque ? Pour les grandes villes, peut-être. Dans les petites communes, voici ce qui est en train de se passer. Le maire convoque le bibliothécaire et lui impose d'accueillir des groupes les mardis et jeudis, deux fois par semaine, pendant X heures. Il n'aura pas de temps de préparation, il devra faire les trajets seul avec les enfants et rester seul dans le bâtiment avec les risques de sécurité inhérents. Certains jours, il aura 12 CP à gérer qui seront surexcités par une journée longue d'apprentissage variés, qui n'auront plus les oreilles disponibles pour des histoires – du moins pas à 12, pas dans ces conditions. Il n'aura pas été formé pour cela, il ne sera pas accompagné et improvisera comme il peut. Il prendra encore surement sur son temps personnel pour préparer quelque chose, parce qu'il est consciencieux, comme il prend déjà pour ses offices, pour ses préparations de classes, voire pour ses dossiers de subventions et ses projets d'action culturelle. Il n'aura aucun temps de travail supplémentaire pour accomplir toutes les autres tâches de la médiathèque qui sont nombreuses, et qu'il doit accomplir seul, accompagné de bénévoles parfois formidables, parfois moins...Ah oui, et il n'aura pas de temps de travail supplémentaire pour ces accueils ou à peine. Et la barque, déjà lourde, sera encore plus difficile à supporter sur la durée...


 


Il n'a qu'à négocier avec ces élus, me dira-t-on. Oui, certes. Sauf qu'il est en CDD ou pire en CAE (bientôt en contrat d'avenir), qu'il est seul face à son maire qui lui met un blâme ou supprime le peu de primes qu'il a s'il dit non. Qu'il n'ose peut-être pas tout simplement, parce qu'il n'a pas la force d'une équipe pour le soutenir, parce qu'il est tout jeune, que c'est son premier poste. Et parce que s'il ose faire grève, il a peur que quelques bonnes âmes ouvrent quand même.


 


Car le bibliothécaire rural est pour certains en concurrence directe avec les bénévoles. C'est qu'il coûte cher le bougre (on s'en rend d'autant plus compte dans les villes riches où on sait que son mirobolant 700 euros par mois coûte encore plus cher à la commune avec les charges, vous vous en rendez compte, chers voisins, alors qu'avant avec les bénévoles, ça marchait tout aussi bien et qu'après tout, c'est la crise, il faut faire des économies, et payer quelqu'un à lire, pour une bibliothèque moins ouverte que le Casino du coin, on n'en a pas les moyens en temps de crise). Son emploi est remis en cause régulièrement, y compris à la banque d'accueil. Et surtout en période électorale.


 


Deux bibliothèques sont en grève, deux équipes de très grandes bibliothèques soulèvent ces mêmes difficultés en ce moment :


 


La BnF : http://www.actualitte.com/international/les-agents-de-la-bnf-en-greve-pour-defendre-l-etablissement-public-43285.htm art. du 21 juin


La BM de Lyon : http://rhone-alpes.france3.fr/2013/06/20/les-bibliotheques-municipales-de-lyon-en-greve-273857.html?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+France3-RhoneAlpes-Info+%28France+3+-+Info+Rhone-Alpes%29 20 juin


 


D'autres encore, si vous faites une recherche simple sur le Web (Rennes, Nantes...). Les grandes bibliothèques peuvent se le permettre. Elles ont la force du collectif, elles ont aussi, il faut être pragmatique, la possibilité de noyer le poisson au milieu des autres grévistes, les retombées sont donc moins frontales et pénalisantes pour les personnels qui s'engagent dans ces mouvements.


 


Ne croyez-vous pas qu'étant donné les dérives actuelles, nous nous devons de réagir collectivement ? Parce que mépriser les jeunes professionnels, mépriser nos concours et nos diplômes, c'est mépriser l'ensemble de notre profession. J'irais même plus loin : en laissant nos jeunes collègues foulés au pied par les collectivités, on dégrade aux yeux de nos élus et de nos populations la valeur de nos missions de service public, au cœur des territoires, au service des habitants.


 


Le principal ennemi du bibliothécaire, c'est en effet le bibliothécaire. Reste à savoir lequel. Celui qui accepte que son bateau coule et se dit qu'il a bien de la chance d'être dans un bateau alors que tant d'autres nagent, ou celui qui voit un peu plus loin dans le temps et décide de réparer son bateau avant qu'il ne soit trop endommagé pour pouvoir encore naviguer ? 


Modifié par DahlGreen
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Et bien je crois qu'on est d'accord sur le fond : l'opposition systématique (bénévoles versus salariés, contractuels versus statutaires, A versus B, B versus C, état versus territoriale...) n'est clairement pas la réponse. Et donc l'opposition anciens/modernes non plus.


Vos messages peuvent paraître agaçants à ceux (dont je suis) qui se sentent comme des vieux c*ns à vous lire, alors qu'ils ont vécu exactement les mêmes galères il y a 5, 10, 15 ... 30 ans. Et se sont engagés personnellement et professionnellement pour essayer de faire avancer les choses. Avec des résultats parfois quantitativement minimes mais qui ont eu le goût de grandes victoires face au système (rendre un seul précaire statutaire après 2 années de discussion avec la collectivité par exemple). Ce n'est pas manifester du mépris aux jeunes collègues que de leur rappeler qu'ils ne sont ni les premiers ni les seuls à galérer (on peut aussi s'inquiéter pour les salariés du privé, les jeunes diplômés de toutes les filières etc).


 


Donc bravo pour votre pugnacité, mais tout ce que vous décrivez on connaît tous ici, ce n'est pas être blasé que de le dire. Vouloir convaincre des gens qui sur le fond partagent le diagnostic, est-ce très efficace ? Monter les catégories les unes contre les autres (et les "vieux" contre vous !), en quoi cela sert-il votre noble cause ?


Vous concluez votre 1er message en disant votre agacement qu'on soit pris pour des cons. Mesurez le paradoxe qu'en vous lisant certains ressentent un peu la même chose... Quel dommage.


 


A 40 ans (et grâce à vous je me sens une vieille, merci bien !), j'ai passé l'âge qu'on me donne des leçons en gras et en majuscules dans le texte. Non, je n'accepte pas les choses "parce que ça a toujours été comme ça". Je ne présuppose pas non plus le mépris sous les propos d'un collègue dont je sens malgré son grand âge qu'il apporte beaucoup à la profession, même si je ne partage pas l'ensemble de ses points de vue.


 


Vous avez envie de faire bouger les choses et c'est très bien. Mais ne vous trompez pas d'ennemi vous non plus... La désunion n'a jamais fait la force.


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L'idée n'est absolument pas d'attaquer ceux qui ont tant apporté à la profession, pendant des années, et essaient et font encore avancer les choses au quotidien. Absolument pas. Et encore moins de donner des leçons. Je n'ai guère assez d'expérience pour me le permettre... Le gras, c'est tout simplement parce que je me suis aperçue que le texte était tellement long qu'il risquait d'être lu en diagonale! Je me suis dit que ça améliorerait la lisibilité du pavé. C'est vrai que Ferris m'a passablement agacée, que je me suis sentie méprisée (comme j'ai dû passablement l'agacer par ailleurs). Mais le consensus est-il si intéressant? J'aime bien cette idée de débats, cet échange d'idées qui permet de mieux comprendre les points de vue de l'autre et l'origine de ces réactions. Après ces échanges, je comprends mieux certaines choses. Tout l'intérêt d'un débat n'est-il pas là? De pouvoir avancer à travers des échanges, parfois vifs?  Je ne nie absolument pas que Ferris a l'air d'avoir de sacrés connaissances du métier, c'est certain, bien plus que le petit padawan-bibliothécaire que je suis. En aucun cas, je ne le conteste. Mes années de galère, de difficulté d'entrée dans ce métier, datent aussi d'une dizaine d'années. Mais cela m'agace toujours autant quand je forme des jeunes collègues et que je vois qu'ils doivent -encore et toujours- en passer par là. Et que les emplois d'avenir succèdent aux emplois jeunes, avec les mêmes conséquences. Et que certains abandonnent alors qu'ils adorent ce métier et pourraient tant y apporter. C'est rageant. 


 


Le propos, c'est de dire que cette galère justement est insupportable, hier comme aujourd'hui, dans de nombreuses collectivités, pour de nombreux collègues, de tout âge, de toute expérience. Ce sont les plus fragiles, et donc les plus jeunes, les plus précaires, qui me semblent en première ligne. C'est une interprétation. Ces grèves qui émergent un peu partout en sont bien un symptôme. Je ne l'invente pas, ce n'est pas un "scoop", de nombreuses équipes vont mal. Je pointe les jeunes professionnels, car cela me paraît la situation la plus critique. Mais le non-remplacement des fonctionnaires touche toute la profession, au quotidien, quand il s'agit tout simplement d'avoir encore les moyens d'ouvrir avec un service de qualité au public. Ou quand on ouvre de magnifiques vitrines, sans assez de personnel pour faire toutes les tâches, ou quand on étend les horaires d'ouverture, car c'est une injonction nationale, mais sans aucun moyen supplémentaire. 


 


On est tous d'accord que tout cela est inadmissible. Et oui, on pourrait appliquer cet agacement à la situation de toute la fonction publique. Mais ici, nous sommes sur un forum de bibliothécaires. Ne peut-on rien faire d'autre que râler? Faire avancer les choses chacun dans notre coin, on essaie tous de le faire. Mais chacun dans son coin, on a moins de poids, on égratigne juste petit à petit, au risque de s'épuiser. L'idée, c'est de trouver ensemble comment on pourrait se défendre face à ça, ce contexte nauséabond. Quels moyens d'action peut-on avoir? Doit-on sérieusement se résigner? C'est perdu d'avance et tant pis pour nous?


Modifié par DahlGreen
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Vos réactions sont saines et positives. Et ça fait plaisir de vous voir réagir comme ça. Bien sûr que je ne faisais pas l'apologie de la situation actuelle. Je signalais simplement ce que sont les choses aujourd'hui. Et ce qu'elles étaient déjà "de mon temps".


 


C'est nous, les "vieux" qui nous sentons parfois un peu incompris, comme si nous avions bénéficié d'un eldorado perdu, le temps d'une génération, celle des heureux veinards insouciants. La réaction d'Isalabib va aussi dans ce sens. Alors, un peu de provoc (vous me connaissez...), ça ne fait pas de mal..la preuve; c'est vos réactions, que j'approuve à 100% !


 


Non. C'était pareil. Franchement. Et j'ai des copines de l'époque qui ont fui leur région pour la banlieue parisienne (y a que là qu'il y avait du boulot...) et qui ont fait des mômes à 35 berges, pour celles qui ont pu. Quant à leur vie familiale et sentimentale, elle en a pris un coup aussi. Elles ont fait des choix, on appelle ça comme ça. Le slogan de l'époque, c'était "vivre et travailler au pays". Quelle ironie !


 


Bon, on a bénéficié d'un truc bien précis : les "années Lang", aussi dites les années fric. Dans la décennie 80-90 on a construit près de 500 bibliothèques en France. Il faut reconnaître que ça a un peu aidé.


 


Mais niveau statut, reconnaissance des formation, considération, c'est pareil, je te dis. Et même pire maintenant, reconnaissons-le, oui, c'est pire maintenant. Parce que maintenant vous entrez en concurrence les uns avec les autres. C'est le pire piège qu'on pouvait vous tendre.


 


D'où de saines raisons de se révolter, et dans l'urgence.


Modifié par Ferris
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Maintenant que les cafetières ont un peu refroidi...


 


@ DahlGreen : pas la peine de mettre du gras, je fais partie de la vieille école qui lit tout, quitte à s'agacer en cours de route :wink:. Si ton propos en vaut la peine, on sera quand même quelques-uns à te lire (bien refroidie la cafetière, je suis repassée au "tu").


Par contre, en te lisant du début à la fin de ton dernier post, je te trouve un peu contradictoire : pas de consensus mais de l'action collective ? j'appelle ça la quadrature du cercle, une impossibilité contextuelle, un paradoxe...  j'en rajoute mais ma question est : comment réunir des forces si tu ne formules pas au minimum un slogan qui fera consensus justement ?


et on voit dans les qq réactions qu'on en est loin : entre ceux qui attendent la mort des fonctionnaires et ceux qui désespèrent d'être titularisés, pas facile.


Se défendre contre un contexte, c'est difficile. La force c'est quand on est nombreux, avec un objectif unique, clairement formulé, un adversaire bien identifié. Un contexte, ça ne suffit pas, sauf à s'échauffer soi-même et à boxer dans le vide.


C'est quoi le combat ? le mode de recrutement, les concours, les salaires, la carrière ? dans ce cas ça ne concerne pas que les bibliothécaires...


Bon, on est en plein syndicalisme là, non ?


 


@Ferris : les années Lang, beaucoup de constructions, je suis trop jeune (rhââ, vengeance ! :hyper: ) mais est-ce que ça a aussi été l'âge d'or des recrutements ? il y en a eu, forcément, mais ont-ils été réellement à la hauteur des besoins des structures qui poussaient un peu partout ? on nous ressasse depuis des années les heures d'ouverture insuffisantes par ex., n'est-ce pas lié à un personnel lui aussi insuffisamment nombreux ? Tiens, ça me rappelle certains rapports sur le sujet qui préconisent l'embauche de personnel plus ou moins précaire pour élargir les dits-horaires... y'a du boulot !!!


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Bien sur qu'on est en plein syndicalisme.Comme le dit Isalabib, c'est un contexte général, et on ne se bat pas seul contre un contexte. Et tout simplement parce que ça touche toute la fonction publique territoriale. Témoignage d'une ATSEM licenciée après 55 CDD ! Si vous ne vous sentez pas solidaire de situations de ce genre, il ne vous reste alors qu'à la jouer "perso".


 


C'est fou le nombre de collés aux concours qui étaient violemment contre le principe du concours, et qui devenaient beaucoup plus modérés quand ils l'obtenaient. Et qui tenaient ensuite des propos méprisants contre ceux qui étaient passés en "promotion" à l'ancienneté, de "vieux" en plus, ou contre d'autres "vieux" qui n'avaient eu qu'à passer un "examen" type CAFB. Et ensuite des discours violents (voir sur Biblio.fr à l'époque) contre les vacataires à vie, mais en poste, qui les empêchaient de valoriser leur concours etc...La jouer perso, c'est ça.


 


Si certains d'entre nous ont participé à de nombreux jurys de recrutement (côté recruteurs) il serait également très interessant qu'ils donnent le ton, l'ambiance, et les critères dominants retenus par les recruteurs, hors présence des candidats). Non pas pour donner des recettes de "comportement gagnants" dans les entretiens, mais pour montrer le peu de cas que font les recruteurs des parcours professionnels et formations des candidats, au profit d'autres critères "humains" ou "relationnels"etc...Personnellement je reste effaré d'avoir entendu ce que j'ai entendu. Mais il faudrait que d'autres témoignent.


 


 


Quelques chiffres :


 


Des trois fonctions publiques, c'est la fonction publique territoriale qui emploie le plus fort taux de non titulaires, qui offre les plus faibles rémunérations.C'est en effet dans les collectivités locales que la proportion de contrats précaires est la plus forte : plus d'un agent sur cinq occupe un poste de non-titulaire (23,5%)


 


Leur rémunération est aussi beaucoup plus faible (1576 euros en moyenne contre 1779 euros pour un titulaire). (chiffres 2011)


Les femmes sont surreprésentées parmi les non-titulaires : deux tiers des contractuels sont des femmes, alors qu'elles représentent 60% des effectifs totaux de la FPT.


 


Le rapport du CSFPT rappelle que l'emploi de contractuels dans la fonction publique est autorisé « à titre dérogatoire, et dans des cas limitativement énumérés » (congé maternité, arrêt longue maladie, emplois saisonniers ...), soulignant que les emplois permanents doivent normalement être occupés par des fonctionnaires.


 


Et de plus 37% des emplois precaires sont des temps non complets ! (particulièrement en zone rurale)


 


223 000 non-titulaires sur les 450 000 de la FPT occupent un poste permanent.Le Conseil Supérieur de la fonction publique territoriale préconise de régulariser la situation de ces non-titulaires qui occupent un contrat à durée indeterminée. C'est la priorité actuelle.


 


Les collectivités franciliennes sont particulièrement concernées : 55 % des recrutements étaient contractuels en Ile-de-France en 2007, pour 34 % en moyenne au niveau national. Autrement dit le "vivier" d'emploi en région parisienne n'est plus ce qu'il était "de mon temps"...


 


En fait, le problème est permanent mais il augmente avec le fait de pouvoir passer un CDD en CDI (petite loi de 2005 passée inaperçue mais très utilisée...), qui ne sera donc pas une titularisation ce qui entre un peu en contradiction avec la fin de la précarisation, l'appel aux contrats aidés qui contredit aussi le mouvement de titularisation des contractuels qui est lancé, et enfin le fait de laisser en place des concours qui arrivent en dernière place dans les procedures de recrutement. (80% de recrutements de vacataires et de recrutements directs !)


 


Car beaucoup de communes recrutent directement en local afin de résorber la précarité sur leur propre territoire. Dans beaucoup de cas, seul 1 agent sur 5 a été titularisé par voie de concours. Enfin, les communes ne se contentent plus de la periode probatoire classique mais la prolongent ou proposent un contrat....


 


Vous avez tout ça et d'autres horreurs bien démoralisantes la-dessus :http://www.csfpt.org/documents/032011/16031116505123LaprcaritdanslaFPT.pdf


 


 


@Isalabib.


Les années Lang ont effectivement permis de creer des postes. Dont le mien ( :) ) Mais le contexte administratif était différent : la FPT n'existait pas (création en 1984), tout le monde était au régime CAFB, pas de concours obligatoire, pas de formations type DUT et une DGF conséquente qui ont véritablement incité les communes à se lancer dans des constuctions (parfois excessives d'ailleurs). En 1981 on a titularisé d"un coup tous les maitres auxiliaires dans l'enseignement. C'est pour te donner une idée du contexte financier. Ceci dit face aux couts de fonctionnement, certaines communes ont ensuite reculé, au gré des changements d'équipes suite aux élections municipales. Je n'ai pas de chiffres sur ce qui s'est passé 10 ans après cette période. Ce serait interessant de voir s'il y a eu perennisation, à la fois des postes et des projets (je me souviens d'un projet d'ouverture non-stop qui avait dégénéré en...17h50 d'ouverture à la fin des années 90!); Tu as donc raison d'être sceptique, mais nous manquons de données.


 


Je vais faire chauffer du café, tu en veux ?

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N'est-ce pas le boulot de l'Etat et du Pole Emploi de refuser les CUI-CAE pour les postes à responsabilité qui réclament des compétences professionnelles? Une offre d'emploi CAE ne devrait pas être autorisée à avoir une rubrique "diplomes requis" ou "compétences requises" parce que ces contrats sont normalement destinés aux personnes sans diplomes, et doit constituer une aide au "retour à l'emploi". Certes cela coute moins cher aux collectivités territoriales, mais imagine-t-on ce que ça coute à l'Etat qui prend en charge jusqu'à 95% du salaire? Plutôt que de traquer les fraudes aux alloc l'Etat devrait mieux contrôler l'argent qu'il investit dans l'emploi, parce que clairement les collectivités abusent et le pôle emploi ne devrait pas cautionner ça. Si cet argent était réinvestit pour obtenir le recrutement de titulaires...


C'est déjà un véritable exploit que ces jeunes recrutés s'investissent autant quand ils savent que la collectivité ne paie que 50 euros de leur salaire mensuel...


Quand à la mobilité, on a l'impression que ça devient une fatalité de ne plus pouvoir vivre dans la même ville que son compagnon, et après on s'étonne de manquer de logement (combien de couples ont deux logements?). Perso j'ai fini mes études à 24 ans, et je suis vraiment pas la plus vieille je suis allée assez vite, j'ai pas trop eu d'accident de parcours. A 24 ans on est souvent déjà en couple avec la personne avec qui on envisage de partager sa vie, et dans quelques années quand on est une femme on va penser au bébé (oui parce que nous femmes, avons quand même l'horizon biologique de la quarantaine pour fonder une famille, ce qui n'est pas le cas des hommes). Et non, on n'a pas envie de renoncer à tout ça pour le boulot, de la même façon qu'on n'a pas envie de renoncer au boulot pour tout ça.


Et je suis pour la suppression des concours qui me paraissent aussi un mode de recrutement absurde (que je ne parviens d'ailleurs jamais à faire comprendre à mes amis étrangers) qui freine l'évolution de carrière. Coté égalité des chances à mon avis si on fait des stats sur les origines sociales des lauréats des concours on va bien rigoler (surtout pour conservateur). Ou alors si on les garde, une formation en métiers du livre ou documentation devrait être un prérequis. Mais bon c'est quand même moisi, va comprendre pourquoi des personnes sont recalées plein de fois avant d'être d'un coup admises premières. C'est censé éviter le copinage, mais on sait tous qu'en territorial le piston fonctionne plutôt pas mal, et je suis en train de découvrir que même en Etat dans les postes offerts aux concours il y en a en réalité énormément qui sont "réservés" pour certains lauréats qui travaillent déjà dans ces structures (ce que je conçois tout à fait mais qui m'énerve parce du coup c'est moi qui vais me taper Paris ou Corte :cry:).


Modifié par Pigranelle
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"Quand à la mobilité, on a l'impression que ça devient une fatalité de ne plus pouvoir vivre dans la même ville que son compagnon"


 


C'est de plus en plus vrai, fonction publique ou pas. Et c'est valable dans les deux sens : je connais beaucoup de gens qui sont obligés de rester dans un poste qui ne les interesse plus (pour ne pas dire davantage !) ou dans un contexte qui bloque leur carrière, parce qu'ils se sont mariés ici, y ont leurs mômes, amis, maison et tout et tout et qu'il n'est pas question que leur compagnon, surtout s'il est dans le privé, cherche un emploi ailleurs. Alors, ils restent là. A attendre la retraite, à se faire chier et à faire chier les autres. On en connait tous. Et avec la crise, ça sera de pire en pire. L'époque est à la mobilité, nous dit-on. Oui, pour ceux qui peuvent bouger, ceux qui sont totalement libres de leurs mouvements, il y a des possibilités interessantes, des "perspectives". Pour les autres c'est l'inverse, le boulet au pied.


 


"Et non, on n'a pas envie de renoncer à tout ça pour le boulot, de la même façon qu'on n'a pas envie de renoncer au boulot pour tout ça."


 


C'est la quadrature du cercle dont parlait Isalabib.


 


L'idéal serait de circuler sur 2 ou 3 postes au minimum, au moins pendant quatre ou cinq ans, histoire d'en trouver un bon et éventuellement de progresser niveau carrière, puis (dans l'ordre) de trouver un compagnon sur place, d'attendre un peu quand mème pour savoir si c'est le bon, puis de faire un môme ou deux, puis d'acheter un petit pavillon, puis ...


 


Bref, faut planifier tout. Beaucoup de femmes cadres le font depuis longtemps. Au début, on se moquait d'elles, les femmes actives, dynamiques, carrièristes. Et puis, avec le temps, on se demande si ce n'est pas elles qui ont raison. Elles cherchent à avoir le beurre et l'argent du beurre, et certaines y arrivent. Mais faut viser juste! :sweat:


 


En commençant à 24 ans, statistiquement  tu fais plutôt partie des veinardes. Normalement tu devrais pouvoir te caser pro définitif vers les 30 ans. Trouver le grand amour entre 30 et 35, ce qui est quand mème très large, et ensuite procréer tranquille entre 35 et 40 ans, ç'est possible. :)


 


Evidemment si tu es déja en couple, tu perds tous tes points dès le départ.... :bye:


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Ah ah non je ne perds pas tous mes points en ayant trouvé chaussure à mon pied malgré mon jeune âge! En effet j'ai eu l'intelligence de choisir un non-diplômé du secteur social (des handicapés, des enfants, ou des vieux, il y en a partout!), avec seulement le bac et pas carriériste pour un sou il pourra enchainer CAE et périodes de chomage pendant encore quelques années, et féministe avec ça!


Donc je sais que je fais partie des grosses chanceuses. Cependant je songe à mes amies d'études qui n'ont pas cette chance, en particulier une qui a eu la mauvaise idée de s'amouracher d'un thésard en astrophysique, pour qui il faudra passer minimum deux ans aux USA avant de pouvoir revenir en Europe (je vous parle même pas de revenir en France). D'ailleurs ces histoires de concours c'est quand même une grosse épine dans le pied de la mobilité internationale...


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 Bonjour,


 


Personnellement, j'ai l'impression que les BDP et les DRAC oeuvrent même si modestement, en donnant des normes en temps de travail et cadre d'emploi par rapport à la taille des communes, en conditionnant les subventions, etc...


 


Cela ressemble certes un peu à des revendications syndicales mais je crois que c'est aussi le boulot de l'ABF d'une part de faire reconnaitre la profession, et d'autre part de dénoncer certaines situations ou de proposer des solutions.


 


Exp : il me semble assez aisé de dénoncer toutes ces offres d'emploi qui cherchent à recruter en catégorie C mais veulent que les candidats possèdent un DUT. Si on veut un DUT, on recrute un assistant qualifié et si on ouvre plus de postes d'assistants qualifiés au concours, c'est tant mieux !


 


Autre exp : le dernier rapport sur les horaires d'ouverture évoque la disparité des solutions en terme d'aménagement du temps de travail et la nécessité d'un guide qui puissent aider les collectivités en la matière. Est-ce que la rédaction d'un guide de bonnes pratiques ne serait pas envisageables ?


 


Évidemment, je précise que je pose ces questions de néophytes car ma connaissance des méandres de l'ABF est nulle ^^


 


Cela dit, Isalabib pose la question du consensus et il est vrai que je ne me retrouve pas forcément dans toutes les revendications que je viens de lire... *mode ronchon ON* Je me suis renseignée sur la profession et les débouchés avant de passer les concours et donc je suis allée faire un DUT et donc j'étais prête a commencer ma carrière en région parisienne... du coup j'ai du mal à avoir de l'empathie pour un tout jeune lauréat du concours de bibliothécaire qui a juste une licence de lettre, qui ne veut pas bouger de sa région et qui s'étonne d'être reçu-collé.... mais peut être que je n'aurais pas du accepter ces règles du jeu ?? *mode ronchon OFF*


 


Par contre, je trouve que l'organisation actuelle des concours (tous le même jour, une fois tous les trois ans !!) ces dernières années n'aident pas à entrer dans la profession. De mon temps, en passant tous les concours qui se présentaient on finissait bien par en avoir un et après c'était de la progression de carrière et de la mobilité territoriale au besoin... Là, ça devient vraiment compliqué d'entrer tout court.


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