Expliquer aux élus : pourquoi nous faisons ces choix d'acquisitions

[Ferris]

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Modifié le 31 juillet 2019 par Ferris

[elib]

ok je rajoute donc à mes phrases à apprendre par cœur : hypocrisie, (petites) tricheries et tête haute !

[Ferris]

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Modifié le 31 juillet 2019 par Ferris

[B. Majour]

@Ferris

 

 

 

Pour moi, IOUPI est une méthode brutale, parce qu'elle jette des livres très lus.

Très lus et endommagés, ça va de pair.

 

Elle est aussi brutale, parce qu'elle ne regarde pas l'usage du document.

 

C'est une méthode qu'on enseigne durant les formations BDP, et elle est utilisée par les équipes BDP quand ils viennent t'aider à faire du "ménage". A aucun moment, il n'est question du nombre de prêts, du goût et des choix du public.

 

Lacune importante à mon goût.

 

Et comme je l'ai précisé, elle a tendance à garder en rayon des livres "neufs" qui ne sortent pas.

Deuxième lacune.

 

Et puis, c'est quoi défraîchi ? Par rapport à quoi ?

C'est un point subjectif, qui dépend de la personne. (surtout pour moi qui achète des livres perso en bouquinerie. Pour moi l'essentiel, c'est le texte, pas le contenant.)

Quand à expliquer cette notion à une bénévole...   (et puis j'ai testé, avec la fatigue, la notion de "défraîchi" s'applique de plus en plus)

Troisième lacune.

 

Alors qu'il est possible de pratiquer autrement... une fois qu'on est informatisé.

Un petit calcul et on sait.

Une formule Excel et c'est fait.

 

Bon, ok, avec l'expérience, on finit par comprendre comment utiliser la méthode IOUPI... ce qui permet le discernement et le fait d'être "moins idiot". Parce qu'on en commet des erreurs quand on débute. (Tu as dis mécanique, ben on applique ou on essaie d'appliquer, hein)

 

Et si on applique vraiment cette méthode sur une bibliothèque "bénévole", c'est 80 % du fonds qui part

Cas relaté, au point que le maire d'un village a été récupérer les livres dans la benne pour les remettre en rayon.

Même si la BDP avait prévu de combler la trouée, le choc a été trop dur. (C'était IOUPI la grimace )

 

 

Après, c'est vrai, tu as raison, on peut tricher. On peut passer plusieurs fois un document avant la pelleteuse. Mais bon, c'est loin d'être efficace : il suffit de dire "non, celui-là je le garde" quand tu as ta liste des "à pilonner" sous Excel.

Ou alors tu leur mets un intitulé : classique, à ne pas pilonner.

 

Sauf que tous les ans, ils reviennent. Avec un score de plus en plus négatif.

Et au bout d'un moment, tu en as marre. En particulier quand tu n'as plus de place en rayons.

 

Sans compter que tes stats de prêts sont fausses.

Remarque, à ce niveau, je comprends mieux pourquoi certains ne tiennent pas compte des emprunts des bibliothécaires dans leurs stats finales !

 

@Elib

 

Hypocrisie ou discernement ? 

Moi, les bouquins que je veux sauver, je les mets sur présentoir, de manière insistante... alors ils sortent. Sinon, tant pis pour eux.

  Bernard

[Louve]

Personnellement, je n'ai jamais triché sur les stats! Et peut-être naïve, je suis mais je n'ai pas rencontré de collègues le faire...

 

Je n'ai aucun état d'âme à me séparer d'un livre tout moche, tout défraîchi qui tombe en miettes, et qui ne donne vraiment pas envie qu'on le lise. Mais je regarde s'il est beaucoup emprunté, demandé, réservé. Si tel est le cas et est encore édité, il est racheté. D'ailleurs un ancien titre dans une nouvelle édition plus sexy, plus glamour, et hop il est emprunté (vérifié!).

 

Quand à ceux qui ne sortent pas, comme dit Bernard, il faut les présenter mais à nous de trouver le bon angle, ce qui intriguera suffisamment le chaland pour qu'il essaie. 

Thématiser la présentation, utiliser les techniques des libraires.

 

J'ai déjà testé:

• les livres qui tiennent dans la poche de manteau
  
• tous les livres avec 50 nuances de gris
  
• une nouvelle c'est 3 stations de tram/bus/métro
  
• présentation des titres dont personne ne veut, et que si cela continue, ils vivront leur vie ailleurs; alors vous avez encore l'occasion de les rencontrer
  
• les livres de moins de 132 pages
  
• cette année à l'occasion de la sortie du "Petit Marcel", un jeu de piste dans la bib: des petits marcel dans les rayonnages à la place du document et au dos une énigme qui permettait de retrouver sur l'étagère de présentation le titre. Tous les titres présentés avaient le poin t commun d'être écrit par un Marcel, d'avoir un héros répondant au doux prénom Marcel, de valoriser le vêtement Marcel... Grand succès!
  

Outre le fait que nous phosphorons très fort pour répondre à ces contraintes oulipiennes, nous redécouvrons nous-mêmes nos collections!

 

De la scénographie, de la fantaisie sont indispensables pour vendre notre petit commerce qu'est la lecture publique! A nous de susciter l'appétence, l'envie, le désir....

[Ferris]

supprimé

 

Modifié le 31 juillet 2019 par Ferris

[elib]

Voualà...t'as tout compris.

 

Ceci dit, plus sérieusement, tout dépend de tes baisses budgétaires. Les riches qui viennent de subir 5% de baisse sur leur leur global et font semblant de se poser des questions existentielles, me passionnent peu. Le collègue qui doit gérer (et optimiser !) 40% de moins en une fois et s'attend au pire pour l'an prochain, suscite davantage mes pulsions altruistes. Va savoir pourquoi....

 

Mais faut pas cliver comme ça, on est une grande famille, c'est bien connu 

 

En 2015 en ce qui me concerne: 20% de  baisse pour les acquisitions , 54% pour les animations (et je ne décide plus de rien)  et sans doute encore beaucoup plus en 2016 (et même que c'est moi qui dois proposer !) +1/3 de personnel en moins je suis gâtée question réalités nouvelles, ça calme ! je suis pas tombée dedans quand j'étais petite alors bienvenue dans le nouveau monde des bibliothèques pour moi ! et bienvenue aux pulsions altruistes... mais on a déjà échangé sur le sujet