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Question d'oral


Lilib

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Bonjour,

 

J'ai été admissible au concours de bibliothécaire territorial et je prépare donc les oraux que je passe début octobre.

 

J'ai lu que les questions ci-dessous ont été posées par le jury lors de précédents concours. Que répondre ?

 

- Un élu vous renvoie un bon de commande avec des titres barrés : que faites vous ?

- Un élu refuse un de vos projets, que faites-vous ?

 

Merci pour vos réponses.

 

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Bonjour,

 

Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise réponse: devenir bibliothécaire territorial, c'est devenir fonctionnaire.

Je vous renverrai donc :

  •  pour la question des commandes, aux différents échanges autour de la politique documentaire, des chartes d'acquisitions,
  •  pour la 2nde question à toute la littérature grise se rapportant aux droit et devoir des fonctionnaire (service public, lettre du cadre territorial, gazette des communes...)

Bon courage!

 

 

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Bonjour Lilib,

 

Louve a raison.

 

Tu n'as pas, en oral de ce niveau, à apporter de réponse circonstanciée, tu te contentes de rappeler les termes du statut , droits et obligations des fonctionnaires.

 

Obligation d'obéissance hiérarchique

Loi n°83.634 du 13 juillet 1983, article 28 Le fonctionnaire "doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public." Le refus d'obéissance équivaut à une faute professionnelle.

 

La question est cependant mal formulée car l'élu n'est pas ton supérieur hiérarchique, c'est le DGS, et c'est uniquement par lui, que passeront les consignes des élus vers un cadre A. En principe seul un fonctionnaire peut donner un ordre à un autre fonctionnaire. Le DGS, en fait chef du personnel, est là pour ça.

 

Et c'est donc avec ton DGS que tu pourras éventuellement "discuter", notamment si ta Charte d'acquisition, validée par les élus, est en contradiction avec la commande barrée. Sinon, tu obeis c'est tout....

 

 

Modifié par Ferris
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Bonjour Lilib

 

- Un élu vous renvoie un bon de commande avec des titres barrés : que faites vous ?

 

- Je fais péter le champagne et je sors les petits-fours. Cet élu vient de faire de moi un(e ) bibliothécaire à part entière.

Ou alors

- Sacré tuyau de poêle, vous voulez dire qu'un élu s'intéresse à la bibliothèque et à ses acquisitions?

 

- Un élu refuse un de vos projets, que faites-vous ?

 

- Je vais brûler un cierge à Saint Jérôme, à Saint Laurent, à Saint Catherine d'Alexandrie, et même à Ganesh (*).

Vous imaginez, il n'en a refusé qu'un seul !

 

(*) Les Saint patrons des bibliothèques ?

Réponse : En fait il y en plusieurs. Pour les catholiques des USA c’est Saint Jérôme (nan pas Pouchol tsss) pour l’Europe c’est Saint Lawrence (Saint Laurent). Pour les Orthodoxes, c’est Saint Catherine d’Alexandrie… Pour les Hindous le dieu protecteur c’est Ganesh, le Dieu éléphant. (Bibliobsession)

 

Tu veux une réponse plus trash ?

 

Aux deux questions.

- Je vois rouge... et je vais engueuler les membres de mon équipe qui ont mal travaillé.

 

:drool::drool::drool:

 

Mais tout ceci reste de la littérature de forum.

 

Sauf peut-être la première réponse. Si on te refuse jamais un projet tel quel, sans aménagement, sans même un poil de refus, alors tu une super négociatrice-prévisionniste-voyante extra-lucide. On se demande bien pourquoi tu n'es pas à la place des élus.

 

Des projets, tu en monteras plusieurs, et tu te heurteras plus sûrement au problème d'argent qu'à celui d'un refus des élus. Ou alors, ton projet est trop compliqué à comprendre, trop technique, pas assez parlant ni imagé.

 

De toute façon, ce genre de questions n'est pas là pour obtenir une véritable réponse, mais pour savoir vers quoi tu vas orienter ta réponse.

Rappel de l'obligation d'obéissance, aiguillage sur la politique d'acquisition, charte, politique d'animations, etc.

 

Et tu vas l'orienter vers ce que tu connais le mieux.

 

Maintenant, si ton sujet fétiche, c'est le vaudou, tu peux expliquer comment tu prends un ongle et des cheveux de l'élu en question, comment tu pétris ta poupée de cire, et comment tu prépares tes petites aiguilles en jubilant. Si tu baves devant le jury, ils comprendront tout à fait que tu es sérieuse et que te contredire est dangereux.

C'est au minimum quatre points de plus pour l'oral... ou une camisole de force. :D

 

Que fait un bibliothécaire dans la réalité. Il prend acte, et affûte ses couteaux pour le prochain service. Même plat, mais présenté autrement, ou plus tard.

Le bibliothécaire reste, les mandatures passent.

 

Mais le but du jeu (du concours) est de montrer tes connaissances dans le métier, et tes connaissances de fonctionnaire.

La réponse de Ferris en jette un max... par contre, il faut la retenir par coeur, ce qui est moins évident. Et puis on risque de te demander l'article 27.

 

En tout cas, bravo pour ton admissibilité.

Et bon courage pour la suite.

  Bernard (qui a dans l'idée que la façon de répondre à ce genre de question est aussi importante que la réponse elle-même. On ne va pas se mettre un élu à dos, alors qu'il y aura d'autres projets et d'autres listes par la suite. Il faut aussi penser à l'avenir.)

 

 

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Bonjour,

il y a aussi ce texte de Jean-Luc Gautier Gentès, qui rappelait les cas des bibliothèques de Marignane et d'Orange, dont les responsables ont été confrontées justement à cette situation : des pages entières de titres rayés des bons de commandes :

http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/60542-une-republique-documentaire.pdf

Beaucoup d'éléments pour préparer l'oral il me semble dans ce texte. Bon courage !

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Lilib, ma chérie

 

Bernard Majour à bu plus que de raison ce soir, c'est certain. ll déprime un peu en ce moment. Donc ne pas oublier que dans tes 20 mn de réponses à des questions multiples, tu auras à peine le temps du sortir des réponses d'ordre statutaire. Et c'est ce qu'on te demande, pas plus : elle sait où elle va ? Elle connait le terrain, ses obligations , oui ou non ?

 

Si tu commences à vouloir tenter de résumer les 169 pages du texte de Gautier-Gentes, qui au fond ne tournent qu'autour du pluralisme des collections, tu as ta réponse : le pluralisme figure dans ta charte des collections. Ou non. Et si c'est non tu es dans la merde, comme pas mal de collègues qui pensent pouvoir se passer de ce genre de document.

 

Imagine que tu te lances dans un débat autour de "La question correcte est celle-ci: la politique a-t-elle sa place parmi les collections des bibliothèques municipales? Et si oui, laquelle?"(Gautier Gentès), tu imagines le débat ? D'autant plus qu'il y a des élus dans je jury.

 

Le Maire reste responsable de la politique d'acquisition. Il ne fait que te la déléguer. Il peut donc te la retirer. C'est tout. Dans la territoriale, sans lois ni normes autres que celles que la profession s'est donné, c'est comme ça. Et c'est la seule réponse qu'un jury de concours attend de toi. Que tu connaisses ton statut et ce qui s'y rattache. D'où l'intérêt plus qu'évident de passer un "contrat' avec ton élu, via le DGS, un contrat qui s'appelle charte des collections(ou des acquisitions, les deux termes sont équivalents) 

 

Tout le reste c'est de la polémique de comptoir, de la branlette d'intellos de forums. Non pas au sens où tout cela n'aurait pas d'intérêt, bien au contraire, et j'y participe quand il le faut. Sauf que tu n'es pas là pour ça. Tu es là pour réussir un oral de concours. Tu as peu de temps et tu dois donner de toi une image claire, déterminée et positive.

 

Après, tu viendras au comptoir avec nous, et on reparlera de tout ça.

 

Je t'embrasse

 

 

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Tout à fait

Le Maire reste responsable de la politique d'acquisition.

 

Tu proposes, l'élu dispose. Même avec une charte des collections, il peut décider de contrôler tes acquisitions.

Une charte, ce n'est pas un document immuable, on peut te demander de la "dépoussiérer", et l'élu de rajouter ce qu'il faut.

Ou de te donner l'ordre de ne pas mettre en avant certains documents litigieux.

 

La bibliothèque est un service de la commune.

Et un service qui plus est facultatif.

 

Bon, maintenant, tu es tranquille sur ces questions, tu connais les réponses.

  Bernard (qui préfère le chocolat, et qui peut en engloutir quelques-uns en 20 minutes. J'espère qu'il y en aura sur le comptoir. :flowers:)

 

 

 

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Il y a 19 heures, Ferris a dit :

Obligation d'obéissance hiérarchique

Loi n°83.634 du 13 juillet 1983, article 28 Le fonctionnaire "doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l'ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public." Le refus d'obéissance équivaut à une faute professionnelle.

 

 

Et, justement, si mon élu me donne un ordre illégal, que dois-je faire une fois que je lui ai dit "Non", texte de loi à la main pour prouver que je ne peux pas obéir? 

 

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il y a 25 minutes, Babarette a dit :

 

 

Et, justement, si mon élu me donne un ordre illégal, que dois-je faire une fois que je lui ai dit "Non", texte de loi à la main pour prouver que je ne peux pas obéir? 

 

 

Il faut bien lire le texte de l'article 28. L'ordre doit être manifestement illégal. La simple présomption ne suffit pas. Et (condition cumulative) de nature à compremettre gravement un intérêt public. Sur le caractère grave de l'atteinte, il faudrait que le juge administratif tranche a posteriori, mais il ne faut pas trop y compter.

 

La probabilité que l'ensemble des conditions soit réunies, en bibliothèque, pour justifier la désobéissance hiérarchique au sens de l'article 28

est donc extrêmement faible. Aller voir son maire en disant "c'est illégal, je ne fais pas" revient à s'exposer à des ennuis considérables.

 

 

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Mais si une chose est illégale, n'est-ce pas parce qu'elle contrevient à l'intérêt public? 

Si je sais, parce que j'ai vérifié dans les textes de lois, que ce que mon élu me demande de faire est illégal, vers qui dois-je me tourner pour en déterminer la gravité?

 

Bien sûr, ça ne doit pas être bien courant, mais peut-être la question peut-elle être posée à l'oral d'un concours afin de déterminer si le candidat connait la loi. 

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il y a 13 minutes, Babarette a dit :

Mais si une chose est illégale, n'est-ce pas parce qu'elle contrevient à l'intérêt public? 

 

Non pas nécessairement. Par exemple dans les marchés publics : il arrive assez fréquemment que l'Etat ou les collectivités se retrouvent à payer des biens plus cher que si elles pouvaient acheter directement chez le commerçant le moins cher sur ce produit précis. Il pourrait être considéré que l'intérêt public est réel (acheter moins cher), par contre, ce serait complètement illégal (achat hors des procédures légales et réglementaires).

 

il y a 13 minutes, Babarette a dit :

Si je sais, parce que j'ai vérifié dans les textes de lois, que ce que mon élu me demande de faire est illégal, vers qui dois-je me tourner pour en déterminer la gravité?

 

Vers personne. Tu prendrais tes responsabilités en n'exécutant pas l'ordre. Evidemment, il y aurait après une procédure disciplinaire à ton encontre, pouvant prendre une sanction allant jusqu'à la radiation ou la mise à la retraite d'office. Sanction que tu contesterais alors devant le juge administratif, seul habilité à estimer si les conditions de l'article 28 étaient réunies pour justifier la désobéissance.

 

La procédure peut être longue, ça peut aller jusqu'au Conseil d'Etat. Autant dire qu'il vaut mieux être sûr de son coup et être prêt à endurer ça. Pour ma part, c'est non :-) Par contre, il faut faire des écrits, dans ce cas-là, pour bien montrer que tu as alerté sur le caractère illégal de la chose.

 

il y a 13 minutes, Babarette a dit :

Bien sûr, ça ne doit pas être bien courant, mais peut-être la question peut-elle être posée à l'oral d'un concours afin de déterminer si le candidat connait la loi. 

 

La question peut parfaitement être posée, et si tu y réponds en citant précisément l'article 28 du statut de la FP, et ses raffinements (voir plus haut), tu auras fait mieux que 95% des autres candidats.

 

 

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Il y a 2 heures, Babarette a dit :

vers qui dois-je me tourner pour en déterminer la gravité?

 

En fait ce n'est pas toi qui peut déterminer ce recouvre ou non la notion d'intérêt public. Ni la gravité de l'acte. Pour reprendre le cas le marchés publics cité par OlivierH, le nombre de situations où le Maire détourne la loi en faisant jouer la préférence locale, histoire de faire travailler le libraire de sa commune, au détriment des autres candidats, est considérable. Et il risque gros si tu le dénonces à la DGCCRF. Donc, première règle : tu n'agis jamais seule et tu te renseignes avant d'agir.

 

Pourtant il ne se passe jamais rien. Parce que que le Maire modifie les critères de l'appel d'offres de façon à ce que le libraire du coin puisse apparaître comme le mieux-disant. Et il te demande, via ton DGS, de mettre en place ces modifications. Je le sais, je l'ai fait. Sans aucun écrit pour me couvrir. Tout restait oral. Toute la chaîne hiérarchique était complice. Même le le percepteur a fermé sa gueule.

 

Autre cas : le Maire souhaite connaître la liste, nom, prénom etc...de tous les lecteurs de sa commune. Là encore c'est illégal et la CNIL, si tu la préviens, va jouer son rôle. Mais là, le cas est plus net en ce qui te concerne : Si tu obéis, c'est toi qui risque gros.

 

Il est interdit à tout agent de révéler tout fait, information, document dont il a eu connaissance dans l’exercice de ses fonctions. Cette obligation vise à protéger les intérêts du service (les usagers sont protégés par l’obligation de secret professionnel). Et elle s’impose comme d’ailleurs l’obligation de secret vers l’extérieur comme au sein de l’administration, c’est-à-dire entre les services.

Limites à l’obligation de discrétion : elles sont prévues par la loi sur la communication des documents administratifs et celle sur l’informatique et les libertés.Sanction : l’agent risque une sanction disciplinaire.

 

Donc, là encore tu n'es pas seule. Un coup de teléphone à la CNIL te donnera la marche à suivre.

 

Et on pourrait multiplier les exemples dans d'autres domaines, la conclusion serait toujours la même : jamais seule.

 

 

 

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il y a 27 minutes, Babarette a dit :

En espérant ne jamais avoir besoin d'appliquer ce conseil... 

 

Cela arrive beaucoup plus souvent que l'on croit.

Après tout est question de d'éthique personnelle, de bornes personnelles, de courage et d'inconscience (monter au créneau peut parfois s'apparenter à de l'inconscience ou tout au moins à de la témérité).

Comme l'ont Ferris et Bernard, la clef dans ce genre de situation est de pas être isolée. C'est plus facile de dire ensuite à son élu, hors limite, "non, non, je n'ai pas l'intention de poursuivre ma carrière dans telle commune, je suis très ouverte aux nouvelles expériences mais franchement une garde à vue à la financière, ça ne me tente pas"

 

Vécu, réél, pas confortable.

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il y a 4 minutes, Babarette a dit :

Il semble que la clé soit souvent de ne pas être isolé.

 

La bib n'est pas un organisme autonome, il faut faire équipe avec les collègues des autres services et essayer d'avoir le maximum d'écrits.

Enfin, ces dérives ne doivent pas masquer le fait que ce travail au service du public est intéressant à divers niveaux même s'il faut encore nous débarrasser de nos oripeaux de prescripteurs, de "grands sachants".

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Il y a 17 heures, Louve a dit :

essayer d'avoir le maximum d'écrits.

 

Oui, mais de nos jours les mails suffisent. Moi je les conserve tous, dans des dossiers "never delete". Et quand, rarement, j'ai un coup de téléphone du DGS, je sais que ça va être pour des emmerdes, sinon il m'aurait fait un mail.

 

Il faut aussi, pour les plus anciens ou ceux qui ont pris l'habitude de travailler seuls en petites structures, se débarrasser de cette histoire d'autonomie. Car il fut une époque où, par la force des choses, étant considérés comme un service annexe ou la cinquième roue du carrosse, il fallait effectivement se démerder tout seul. Et nous en avons gardé de sales habitudes. Aujourd'hui on travaille la main dans la main avec le service communication pour réaliser la moindre affiche, idem pour les services informatiques, plus question de bidouiller ses ordis tout seul, et ainsi de suite. C'est particulièrement vrai aussi pour les cadres A, pour tout ce qui touche aux questions de personnel, de plannings, de congés, carrière, stages, évaluation etc...on est en relation constante avec les Ressources humaines, et ainsi de suite.

 

Quand j'ai commencé ma carrière, j'amenais ma perceuse pour fixer des étagères. J'ai même fixé une prise électrique dans un mur en bidouillant les fils qui partaient d'une autre prise, avec un gros domino scotché. Aujourd'hui plus question de changer même une ampoule tout seul. Il faut faire appel aux services techniques. Au début ça agace, et puis on s'y fait. En fait on travaille en permanence avec tous les services. Et  si on ajoute à cela les prestataires sous contrat,  les profs, le conservatoire, le patrimoine, et tout l'associatif en partenariat, on peut dire que le travail d'équipe est devenu une réalité quasi quotidienne.

 

Et n'oublions pas les représentants du personnel, qui vont te représenter en CT et essayer de faire passer tes demandes. Idem pour les représentants syndicaux qui tiennent obligatoirement une permanence hebdomadaire pour les questions individuelles et peuvent répondre ou faire remonter plus haut, y compris aux non-syndiqués, contrairement à ce que croient souvent les personnels. Et le service juridique d'un syndicat c'est pas de la gnognote non plus.

 

Alors l'isolement, il faut vraiment le vouloir...

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Il y a 23 heures, Babarette a dit :

Et, justement, si mon élu me donne un ordre illégal, que dois-je faire une fois que je lui ai dit "Non", texte de loi à la main pour prouver que je ne peux pas obéir? 

 

Un élu qui te donne un ordre illégal ?

Est-ce que ça existe vraiment.

 

Il me semble que c'est beaucoup plus subtil que ça.

On ne va pas te donner l'ordre direct. On te dira, je veux que vous travailliez avec le libraire local, ou "on a le projet d'ouvrir un Spa avec masseuses thaïlandaises à la bibliothèque d'ici un mois, commencez à prévoir la place nécessaire.".

 

Les élus ne donnent pas vraiment d'ordre, ils lancent des projets.

 

Donc on ne dit pas non : on évalue la demande des élus.

On regarde si elle est en conformité avec la loi.

Et si ce n'est pas légal, on ne reste pas seul. On fait remonter le rapport au maire  (parce qu'un élu culture peut te demander la mise en place d'un Spa, alors que le maire n'est pas au courant) et on fait remonter au supérieur hiérarchique, donc au DGS.

Même si ça provient du maire, en cas d'une illégalité manifeste ou de problème potentiel, tu dois faire remonter le problème au DGS. Par courrier.

 

Dans la fonction publique, tu le verras et le liras, il y a une formule consacrée :  sous couvert (de l'accord) du supérieur hiérarchique Nom prénom. Le fameux S/C qui indique que tu es un fonctionnaire et que sans l'accord de ton supérieur hiérarchique, tu n'es pas autorisé à bouger. C'est le devoir d'obéissance.

Il a son utilité. Si le DGS ne donne pas son accord, tu peux dire au maire : je suis en attente de l'accord et validation du/de la DGS.

A lui de se débrouiller avec son DGS, qui a plus de chance de lui faire entendre raison que toi. Et si ton DGS te donne l'ordre d'exécuter l'ordre illégal, ça devient aussi sa responsabilité. Ce n'est pas toi qui auras "mal interprété" la demande de ton maire.

 

Et là, c'est bien plus facile de dire non à son DGS et de se réfugier derrière la déontologie et l'intégrité du fonctionnaire. Surtout si tu l'informes que tu t'es renseigné auprès de la CNIL ou/et auprès de la préfecture, des professionnels de l'ABF ou des syndicats  (= tu n'es pas restée seule) pour vérifier s'il était possible de... (donc tu as laissé des traces, et tu as grand intérêt à en laisser).

Et que la réponse est claire, nette et précise : pour la loi, c'est non.

 

TU n'as pas dit non, LA LOI a dit non.

Tu ne désobéis pas, tu appliques la loi.

 

Mais attention, les lois changent. Et tu n'es pas juriste. Le maire peut demander à un juriste d'étudier le problème pour l'envisager d'un autre point de vue.

C'est pourquoi le sous-couvert de l'accord du supérieur hiérarchique nom prénom est primordial si tu vois que la demande est illégale. Tu dois te couvrir. Et tu dois couvrir tes arrières. Parce que là, tu es face à une bombe à retardement. Au changement de mandature, ou à trois mandatures, elle pourrait bien te péter sous les fesses, et t'envoyer devant un tribunal. Pas le maire, pas le DGS, mais toi... parce que tu auras "mal compris" la demande., n'est-ce pas ?

 

Dossier important et emmerdes possibles = copies multiples, pour prouver que tu as fait tout ton possible.

Même après ton départ à la retraite. Prudence, prudence. Quand la merde remonte, elle peut éclabousser loin.

 

Bon, les élus ne sont pas bornés, ni stupides. Surtout si tu t'es renseigné un peu partout, ce qui est ton rôle. (quand je sais pas, je me renseigne, et même quand je sais je revérifie. En plus, tu es bibliothécaire.)

Le/la DGS ne tient pas non plus à se retrouver devant un tribunal.

Et aucun d'eux ne peut connaître toutes les lois d'un métier particulier, c'est à toi de faire remonter l'information, d'évaluer chaque demande qui t'est faite. Si tu ne le fais pas tu es fautif et l'élu ou le DGS auront beau jeu de dire : il ne nous l'a pas dit. => Faute professionnelle, et c'est lui le responsable, nous étions de bonne foi.

 

Tu noteras dans la réponse de Ferris : coup de téléphone du DGS = emmerdes... et les paroles, ça ne laisse pas de traces. Attention à tes fesses dans ce cas.

Tu confirmes, par écrit/mail, la demande qui t'est faite. D'abord pour savoir si tu as bien compris, ensuite pour l'évaluer par rapport aux obligations et possibilités de ton service.

Là, on va te trouver très "fonctionnaire" pour le coup. :wink:

 

Evaluer, c'est encore pouvoir offrir une alternative à une demande. On ne peut pas donner une liste nominative des lecteurs, ni leur emails, mais on doit pouvoir donner une répartition géographique (par quartier, par secteur), par catégorie socio-professionnel, par tranches d'âges, etc. On n'est pas sur un "non" catégorique, mais sur une tentative de solution pour répondre à la demande.

Souvent ça suffit.

 

Parce que tu offres une alternative.

Et les élus aiment beaucoup les alternatives, et le pouvoir de choisir.

 

Tu le découvriras.

  Bernard (qui te le dit aussi, monter ces dossiers ou ces réponses, c'est chronophage, mais parfois il faut marquer le coup pour montrer que tu appliques la loi, et que tu la connais, ou que tu te renseigneras pour savoir si...)

 

 

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Merci beaucoup pour vos réponses, très claires et qui pour certaines m'ont bien fait rire :)

 

Donc imaginons que je passe une commande d'ouvrages politiques divers, et que l'élu barre dans ma commande l'ensemble des ouvrages qui n'appartiennent pas à ses idées politiques. Il en a donc le droit ?

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Il y a 1 heure, Lilib a dit :

Donc imaginons que je passe une commande d'ouvrages politiques divers, et que l'élu barre dans ma commande l'ensemble des ouvrages qui n'appartiennent pas à ses idées politiques. Il en a donc le droit

Ce ne sera pas aussi caricatural!

Et n'oublies pas que le maire a autre chose à faire que de vérifier scrupuleusement tous les documents mis en commande! Le problème viendra souvent  d'une réclamation d'un usager: Mme Michu outrée par un titre où l'on aborde du bout des lèvres la sexualité des mangoustes (les mammifères ok, les humains, passe encore mais les mangoustes mon pôv monsieur! où va t'on , je vous le demande!) ou M. Ronchon qui vient tous les matins à l'ouverture et ne comprend pas pourquoi nous ne sommes pas abonnés à La revue des mondes parallèles (je vous rappelle que je suis un citoyen moi, et que ce sont les impôts qui vous paient! oui pas les miens, j'en paie pas, mais quand même!).

 

Je ne saurai que trop te conseiller de lire, relire la Gazette des Communes (il y a des focus juridiques intéressants), de compulser les différents titres , par exemple "Obligations et devoirs des fonctionnaires" chez territorial édition.

Et aussi de bien réfléchir à la réponse à la question "Pourquoi vouloir être bibliothécaire",  vu les questions que tu poses, j'ai l'impression que tu n'as pas suivi de cursus orienté métier du livre, bibliothèque.

Et cette question si elle ne tombe pas à l'oral, c'est en recherche d'emploi qu'elle se posera quand au moment du recrutement il faudra choisir.

 

 

Modifié par Louve
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Merci pour ta réponse, pourquoi je souhaite devenir bibliothécaire ça je le sais déjà, ce n'est pas pour rien que j'ai passé ce concours :)

 

Mais si j'ai posé cette question très caricaturale, c'est pour connaître exactement ce qu'il en est juridiquement.

 

Le maire est responsable de la politique d'acquisition et ne fait que la déléguer aux bibliothécaires. Oui, mais jusqu'où ? Le maire a-t-il le droit de barrer des livres qui ne lui plaisent pas personnellement ? C'est la nuance que j'aimerais connaître, car cette question est quand même assez fréquemment posée d'après ce que j'ai pu lire.

 

Une autre question du même type : Quelle est votre réaction si un élu demande de retirer un livre des collections ?

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il y a 8 minutes, Lilib a dit :

Une autre question du même type : Quelle est votre réaction si un élu demande de retirer un livre des collections ?

 Même approche que pour la question de "titres barrés".

La question de documents retirés des collections est revenue en force il y a 3 ans au moment du mariage pour tous (en témoignent plusieurs fils sur agorabib). On en a reparlé récemment en mars 2017 car une collègue est allé ay TA à cause d'un problème de livre a retirer.

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@Lilib

 

Content d'avoir pu te faire sourire un peu.

C'était le but du jeu.

 

Sinon, pour répondre à ta question. Le maire peut tout gérer s'il le souhaite... Sauf que c'est chronophage et que tu es là pour faire ce travail.

Il faut bien se rendre compte qu'il est responsable. Dans tous les sens du terme.

Et il devra gérer toutes les réclamations et troubles (à l'autre public) qui pourraient apparaître soit à la bibliothèque, soit dans les journaux, soit dans la rue... soit même au conseil municipal. L'opposition peut s'emparer du problème et commencer à gueuler qu'il y a seulement les livres politiques du parti du maire. Crier que c'est du détournement de fonds publics, un détournement qui peut faire l'objet d'un signalement en préfecture... par la population, ou par l'opposition. Avec contrôle des comptes de la commune.

Un maire ne jouera pas à ce jeu. Un élu culture peut-être un peu plus, surtout s'ils ont été élus par une majorité de la population, qui partage leurs idées.

 

Tu remarqueras aussi que cette "préférence" n'est pas forcément du fait du maire. Un bibliothécaire zélé - qui veut faire "plaisir" à son maire - peut tout à fait partir dans ce sens.

On l'oublie un peu, mais une charte d'acquisition c'est aussi un guide (et un guide moral) pour le bibliothécaire lui-même.

Un petit "plaisir" qui peut se révéler un véritable poison, si la situation dégénère et que la bibliothèque devient un enjeu politique. Avec cristallisation sur quelques titres + règlement de comptes dans les journaux. (Les journalistes adorent ce genre de situation, et là bonjour l'image de marque de la ville, et de la bibliothèque. La boue, ça tache.)

 

Pour retirer un livre des collections. Oui, effectivement, on en a parlé en mars-avril 2017, on touche à la censure.

http://www.agorabib.fr/topic/1871-censure-le-retour/?page=7

Notre collègue obligée d'aller au Tribunal administratif, après une mise à pied de deux jours... pour un motif qui n'a quasi rien à voir avec le problème. Même si le fonds de l'affaire est parti d'une censure potentielle : ne pas mettre en avant certains titres.

 

Charte d'acquisition, ou pas. Tu dois obéir aux demandes de ton maire. Lui sait mieux que toi ce qui peut porter tort à la commune. Il a des infos que tu n'as pas. Et devant certains intégristes purs et durs, il vaut mieux mettre les documents à l'abri pour mieux les ressortir plus tard. Un plus tard dont tu dois demander la date, ou que tu vas estimer toi-même. Ces censures sont des effets de mode destinés à faire parler ou à créer le buzz ; comme tous les effets ils retombent vite dans l'oubli.

Si tu prends une position partisane/politique , tu sors de ton rôle de fonctionnaire et tu risques bien de t'attirer un contrôle de tes acquisitions avant achat. Ou encore de devoir trouver un poste ailleurs.

 

Là aussi, il faut évaluer la situation et comprendre le soucis des élus. Et encore de voir ce qui est le plus pertinent pour la population que l'on sert.

Il y a une différence entre un retrait définitif de documents des collections et un retrait en magasin qui permet quand même un retour en collection plus tard (et permet toujours le prêt).

Il faut encore se souvenir qu'il a existé (et qu'il existe encore ?) un "enfer" en bibliothèque. Ces oeuvres interdites, qui sont pourtant conservées pour consultations avisées, et qui peuvent être maintenant consultées plus ou moins librement.

 

Le temps est l'allié du bibliothécaire. Il faut savoir se montrer patient, aussi patient qu'une araignée.

Pour un titre mentionné sur une liste "interdite", nous savons fort bien qu'il en existe ou en existera deux ou plus qui ne seront pas référencés. C'est une question de collections d'éditeurs, ou d'auteurs...

Autrement dit, un titre peut en cacher un autre. (*)

 

Pour le concours, le devoir d'obéissance me paraît primordial.

Il faut se montrer pleinement fonctionnaire.

 

Ce que fera l'araignée après le concours, c'est autre chose. :wink:

  Bernard

 

(*) toute liste est une ressource. Et ceux qui les établissent pour les interdire se tirent une balle dans le pied : ils font de la pub à ces titres, les rendant encore plus intéressants. Alors qu'ils ne le sont pas tous. Mais ils prennent le goût de l'interdit et, de ce fait, éveillent la curiosité. Un argument qui pourrait faire mouche auprès d'un maire. Ou pas.

 

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Merci beaucoup Louve et Majour d'avoir pris le temps de me répondre par des réponses si complètes.

 

En essayant de répondre aux questions posées lors des oraux précédents c'est vraiment sur celles-ci que j'avais des hésitations et j'y vois maintenant beaucoup plus clair. Donc, un grand merci ! :flowers:

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J'ajoute mes remerciements à ceux de Lilib car toutes ces informations me sont utiles à moi aussi.

 

En admettant qu'un bibliothécaire soit contraint de sortir un livre des collections et qu'un usager vienne se plaindre de cette disparition et en demander la cause, le bibliothécaire a-t-il le droit de répondre que c'est une demande de la mairie? Car si jamais ledit usager a un ami journaliste qui profite de l'information pour faire un barouf d'enfer, le bibliothécaire ne risque-t-il d'avoir de sérieux ennuis? 

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