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Tour de France des bibliothèques en grève


Blandine

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Effectivement je viens de lire ça ce matin dans le Courrier des Maires. Mais il ne faut pas dramatiser non plus: les bibliothèques scolaires seront soutenues.

 

Pour ce qui est de la lecture par exemple, les deux ministres prévoient la distribution de 800 000 exemplaires des Fables de La Fontaine en CM2 (pour 1 million d’euros), la rénovation des bibliothèques scolaires (pour 2,5 millions d’euros), le déploiement d’un « quart d’heure lecture » ou encore un partenariat entre chaque école et une bibliothèque.

 

Ainsi, à compter de la rentrée 2019, à l’école primaire, les élèves devront chaque année consacrer « 10 % de leur temps scolaire aux enseignements et aux pratiques artistiques » et se voir proposer « au moins deux temps forts culturels » à définir parmi des spectacles, des déplacements dans des musées ou au cinéma, des visites de monuments patrimoniaux ou encore des rencontres avec des créateurs ou des interprètes. Ils devront également chanter dans la chorale de leur école (le « plan chorale » prévoit que chaque école possède une chorale à la rentrée 2019) et « emprunter toutes les semaines des ouvrages » dans une bibliothèque.

 

En fait si on lit dans le détail la partie "primaire", nous ne seront pas plus sollicités qu'actuellement, sauf qu'il y aura normalisation de ce qui relève actuellement de notre seul choix. Quant à l'associatif ce n'est pas nouveau, on s'en doutait déja....

 

De plus, des « outils numériques et juridiques » sont annoncés afin d’assurer « l’articulation entre les ressources des deux ministères et des collectivités territoriales » tels que la création d’une plateforme facilitant les rencontres entre professeurs et professionnels de la culture, la signature de 13 conventions régionales d’objectifs

 

Là, par contre ça promet du boulot au niveau paperasses, réunions et conventions.

 

http://www.maire-info.com/upload/files/ecoleart.pdf

 

 

 

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il y a 32 minutes, Ferris a dit :

En fait si on lit dans le détail la partie "primaire", nous ne seront pas plus sollicités qu'actuellement, sauf qu'il y aura normalisation de ce qui relève actuellement de notre seul choix. Quant à l'associatif ce n'est pas nouveau, on s'en doutait déjà....

 

Tout de même Ferris c'est du grand n'importe quoi

Primo, ce plan dégage une odeur de vieux monde -tant sur la forme que sur le fonds- qui m'indispose profondément. Rapidement , en reprenant ce qu'a dit Isalabib:
- la validation, l'approbation, l'estampille ministérielle pour deux associations (juste deux!!!) rappelle furieusement des temps anciens
- la distribution chaque année aux élèves de CM2 d' un exemplaire des fables de La Fontaine (illustrés par un grand illustrateur) a un relent d'édification des jeunes peu agréable. Et pourquoi les fables de La Fontaine? Parce que M. Orsenna en a fait la promotion? Si c'est de l'édification propre, policée que l'on souhaite, il y avait bien d'autres auteurs classiques.

 

Et je n'aborde même pas la question de la représentation de ce qu'est un auteur pour les jeunes. On continue dans un auteur est "un homme, vieux, blanc, mort". Moi qui m'échine à présenter aux mômes, ados/adotes des auteurs de tout sexe , de toutes couleurs et surtout vivants, je ne suis clairement pas dans la ligne...

 

Sans compter que si les IEN de ma circonscription (et c'est bien leur style) souhaitent que l'on applique ce que demande le ministère, je n'aurai guère de marge de manoeuvre.

 

Enfin,  je ne suis pas partisane de dire "bah, ce n'est pas grave, on fera bien que que l'on veut". Non, on finira par ne plus pouvoir monter les projets comme nous pensons qu'ils sont pertinents d'être montés, pensés, proposés. Et je maintiens qu'il est grave de laisser écrire ce plan sans que nous, bibliothèques, ne soyons associées, a minima consultées.

 

Louve_qui_gronde

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Voui. C'est vrai que la distribution des Fables de La Fontaine, le développement des chorales (et le retour de la blouse symbole égalitaire, ou la suppression des portables, tout ça va dans le même sens en fait), ça a un petit parfum de Troisième République retrouvée ,que n'aurait pas désavoué le Maréchal. Et le recours à l'associatif, donc la valorisation du "don de soi" pour une République égalitaire participe de ce retour aux mythologies républicaines. Nostalgie....

 

En fait ils vont finir par revenir à la distribution des prix en fin d'année, de beaux livres dorés.

 

En donnant des livres, on espère prolonger hors de l'école (pendant les vacances ou dans la vie) les effets de l'instruction élémentaire, dont la lecture est l'instrument essentiel.Divers éléments - le format, la toile rouge des couvertures, les dorures, l'illustration - concourent à faire du livre de prix un monument destiné à impressionner durablement les enfants et leur famille. Les circonstances de l'entrée de ces livres dans des foyers dont ils constituent bien souvent l'unique bibliothèque, renforcent leur efficacité pédagogique.

(Un tres bel article historique à lire pour revenir aux sources https://journals.openedition.org/trema/1852 )

 

Pour les auteurs, c'est assez discutable. Le coup des auteurs morts du Lagarde et Michard, on connait depuis longtemps. Mais Nyssen veille et appelle les créateurs vivants à rencontrer les jeunes, dont les auteurs  La ministre de la Culture a d’ailleurs lancé « à tous les artistes et créateurs de notre pays » : « La porte des 52 000 écoles, 7 000 collèges et 4 200 lycées de France vous est ouverte ! Allez rencontrer les élèves, partager votre expérience, transmettre votre art. Douze millions d’élèves vous attendent ! ».

Donc c'est pas le squelette de Victor Hugo qui va se pointer à une rencontre littéraire.

 

C'est pas beau, ça ? Beau retour finalement à l'utopie fondatrice des bibliothèques et de l'école.

 

Mais bon, rassurons les craintifs, il s'agit de symbolique. Et comme le dit la fin de l'article du Courrier des Maires En ce qui concerne le financement global de cette politique, il n'est pas clairement défini dans le dossier de présentation, notamment en ce qui concerne la création des chorales dans les écoles primaires.

 

Et pourtant, on est là, il suffirait de nous le demander gentiment....

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il y a 14 minutes, Ferris a dit :

Pour les auteurs, c'est assez discutable. Le coup des auteurs morts du Lagarde et Michard, on connait depuis longtemps. Mais Nyssen veille et appelle les créateurs vivants à rencontrer les jeunes, dont les auteurs  La ministre de la Culture a d’ailleurs lancé « à tous les artistes et créateurs de notre pays » : « La porte des 52 000 écoles, 7 000 collèges et 4 200 lycées de France vous est ouverte ! Allez rencontrer les élèves, partager votre expérience, transmettre votre art. Douze millions d’élèves vous attendent ! ».

Donc c'est pas le squelette de Victor Hugo qui va se pointer à une rencontre littéraire.

 

avec quel fric?

Quand j'explique à la libraire que nous payons les auteurs au tarif charte pour leurs interventions  (et pas juste les défraiements), elle me regarde avec des yeux de bulot en fin de vie.

N'oublie pas qui est Mme Nyssen Ferris.

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Je sais, nous en n'en reçoit plus pour l'instant. Trop cher. A moins que la BDP pousse au porte-monnaie. Et c'est bien pour ça que je cite la fin de l'article en guise de conclusion En ce qui concerne le financement global de cette politique, il n'est pas clairement défini dans le dossier de présentation.

 

En fait il n'est pas défini du tout....comme tout le reste.

 

Tout cela finira comme les TAP et autres niaiseries, en eau de boudin, on citera en exemple quelques bibliothèques riches et bien dotées, comme on jette des confettis, un ministre viendra poser sa crotte, et basta.

Mais tout cela a un prix sur le long terme. Nous y aurons perdu des moyens, du temps que nous n'aurons pas consacré aux publics, de la motivation et du SENS .

 

Quelque par il y a une morale à tout cela . Et un prix à payer. Des bibliothèques se sont voulues polyvalentes, multi-tout, arguments socio-humanistes aidant au besoin, se sont dispersées à tout vent, comme celles qu'on a fait visiter à Orsenna, se sont piedestalisées au point d'en oublier leurs fondamentaux, ont été montrées comme des exemples par la profession elle-même ou les ventripotents qui les représentent Des décennies que cela dure, ces petites gesticulations individuelles. J'en ai connu des ateliers couture et de creusement de citrouille pour Halloween et bien pire encore ! Ces structures de pointe ont entraîné avec elles des structures plus faibles, moins dotées, pauvres en personnel, et dont certaines n'avaient rien demandé. Mais il a fallu suivre !

 

Alors, qu'elles ne gueulent pas, ces désormais incontournables actrices culturelles des territoires, maintenant qu'on les prend au mot et qu'on les met au pied du mur qu'elles ont construit.

 

Comme disait Machin, plus j'aime mon métier et plus je déteste la profession.

Modifié par Ferris
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Le 18/09/2018 à 22:36, Ferris a dit :

Je te cite un extrait du lien http://www.adbdp.asso.fr/spip.php?article478 qui m'a servi d'argumentaire à l"epoque: ce lien est obsolète, c'est dommage, mais j'ai appris que l'ADBDP avait changé de nom..., j'aimerais retrouver le texte intégral..

 

Voilà qui y ressemble (à toi de vérifier) :

http://www.abd-asso.org/index.php/la-doc/cr-journees-d-etude/44-ouverture/338-scolaires-bibliotheques

 

Des fois que l'association change encore de nom, les références sont les suivantes :

Les scolaires en bibliothèque Véronique-Marie Lombard, Livre et Lire Bourgogne, Chalon-sur-Saône.

 

 

Il y a 19 heures, Louve a dit :

avec quel fric?

 

Celui des auteurs bien sûr... c'est typique d'un éditeur. Autant dire qu'ils vont devoir y aller gratos.

Les auteurs n'ont que ça à faire, c'est bien connu.

 

Comme Madame Nyssen est ministre de la culture, ce serait bien qu'elle nous produise un petit truc du genre : réduction des impôts pour les éditeurs qui font des opérations "publicitaires" culturelles dans les écoles. Ce qui permettrait de payer les auteurs.

Et tout le monde serait gagnant.

 

Mais bon, à l'évidence on est dans le vœu pieu et vieille dentelle d'un effet d'annonce, qui frotte les cuivres à pas cher...  :console:

 

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  • 2 weeks later...

Mieux que la partie émergée de l'iceberg, le Président dit : ils ne sont que l’écume des difficultés rencontrées par beaucoup de collègues.C'est plus joli, l'écume. A quand le tsunami ?

 

Plus sérieusement on voit bien que les question de ces petites communes sont essentiellement budgétaires : carrément pas de budget pour certains comme Aubagne, et non renouvellement des postes ou remplacement par des CDD non qualifiés.

On n'y retrouve pas les préoccupations des plus gros cas cités en début de sujet, ni présence syndicale, que l'on peut rappeler (cas de Plaine commune)

Le travail jusqu’à 20h ;
L’harmonisation des horaires des médiathèques du réseau sans tenir compte des spécificités locales ;
Le refus des temps partiels le mercredi ;
La réduction de fait des actions culturelles et des partenariats;
La généralisation de l’accueil des classes en même temps que les autres publics ;

Nous demandons :
Le maintien des roulements le samedi pendant les petites vacances scolaires ;
La définition des effectifs minimum pour assurer l’ouverture des équipements ;
La création de postes pérennes ;
Un maximum de 50% de vacataires parmi les agents à l’accueil du public;
Le maintien des deux jours de repos hebdomadaire y compris en cas de formation ;
La récupération du temps passé en formation pendant des demi-journées de repos ;
La possibilité d’étendre les tickets restaurants aux agents ne pouvant plus se rendre dans les restaurants collectifs.

 

Pour certaines grosses collectivités, presque toujours en réseau remarquons le au passage (Brest, Nantes, Rouen, Grenoble, Strasbourg, Bordeaux, Le Mans ) il s'agit de ne pas ouvrir le dimanche (unique revendication de Bordeaux par exemple !) et de conserver quelques samedis et des temps partiels les mercredis, ou des tickets resto (je caricature un peu). Pour d'autres, il s'agit de survie à court terme à travers l’existence même de budgets d'acquisition.

A cet égard la situation de Cuges-Les-Pins, village de 5000 habitants , est assez emblématique.

 

Rappelons au passage l'existence du sujet "budgets en baisse" sur le forum, qui permet des retours d'expériences en direct, complétant ainsi le présent sujet http://www.agorabib.fr/topic/2166-budgets-en-baisse/

 

Quand les riches maigrissent, les pauvres meurent... disait Confucius.

Modifié par Ferris
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Les bibliothèques sont facultatives et n'apportent pas la même notoriété que les musées, salles de spectacle... Il est logique qu'elles trinquent en 1er.

 

Il y a aussi une évolution notable dans le rapport au boulot: sans craindre de radoter, une bibliothèque doit être ouverte quand le public peut venir, en horaires décalés, donc. Et, là ça coince de plus en plus. La réduction des effectifs n'est pas la seule en cause.

Je pense qu'il est possible d'organiser le temps de présence à la bib en roulement, pour permettre à chacun de ne pas travailler tous les mercredis/samedis voire dimanche. Mais cela nécessite une souplesse à faire accepter par les équipes et la DRH, bien souvent le bât blesse quand on aborde ce genre d'approche.

Il faut aussi connaître la loi: oui nous avons droit à 2 jours de repos hebdomadaires (ils sont décomptés dans le calcul des 1 607h) mais pas nécessairement consécutifs. Donc en cas de formation, il faut s'organiser.

 

Le temps joyeux des années 70/80 n'est plus, il nous faut repenser les fonctionnements et les manières de convaincre. Sinon, nous ne nous en sortirons pas.

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La réduction des effectifs et l'accroissement /diversification des missions dont on ne cesse de nous parler, sont profondément contradictoires. Et tous les systèmes managériaux, les rotations de personnel, la planification à outrance, l'annualisation du temps de travail, la mobilité conçue comme un dogme, et autres systèmes, ne feront rien à l'affaire. Si l'on y ajoute la baisse des budgets d'acquisition, au point de faire baisser l'attractivité des structures pour le tout public, ou la réduction des budgets d'animation à 400 euros annuels, comme il est signalé dans un de tes liens, il est inutile de tenter quoi que ce soit pour convaincre les personnels de revoir leurs pratiques.

Car ce sont les publics qui reverront les leurs...Priorité à des budgets corrects et des postes pérennes. Le reste pourra ensuite être  revu.

 

Le temps joyeux des années 70/80 n'est plus

Ouais, je sais, c'était mieux avant.... Ce que je regrette le plus c'était le catalogage manuel. En trois fiches. Avec un petit joint c'était super. All we need is love

 

 

Modifié par Ferris
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il y a une heure, Ferris a dit :

Le temps joyeux des années 70/80 n'est plus

Ouais, je sais, c'était mieux avant.... Ce que je regrette le plus c'était le catalogage manuel. En trois fiches. Avec un petit joint c'était super. All we need is love

 

Je ne suis pas aussi caricaturale.

Mais force est de constater que dans ces années là, il y avait de l'espoir; des combats également (d'ailleurs certaines victoires de l'époque sont en danger), et qu'aujourd'hui ce n'est plus aussi fort.

 

Quant aux baisses de budgets en tous genre, aux réductions de personnel, etc, etc, oui elles ont un impact mais les bibliothèques ont aussi campé sur certaines positions de principe qui ont fini par poser problème.

Un poste pérenne, c'est important, oui, mais pourquoi?

J'ai travaillé dans une bib où il était d'usage d'accorder le temps partiel aux mères et pour compenser ces temps partiels des non-titulaires étaient embauchés. Non-titulaires donc contrats précaires, donc au bout d'un moment titularisés, mais sans évolution du service. On était arrivés à un nombre d'agents important, une véritable armée mexicaine. Ca n'a pas tenu, au fur et à mesure les départs en retraite n'ont pas été remplacés. Et c'était couru d'avance.

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Il y a 23 heures, Louve a dit :

Un poste pérenne, c'est important, oui, mais pourquoi?

 

Effectivement l’héritage d'années, voire de décennies, où l'on n'a cessé de charger la barque de missions nouvelles, n'était pas tenable à terme. Mais c'étaient les bibliothécaires qui s'inventaient des missions nouvelles, des rôles sociaux, des animations en veux-tu en voilà, des partenariats tous azimuts. Les années confettis. Le problème c'est qu'aujourd'hui d'une part on a effectivement l'armée mexicaine aux commandes mais d'autre part ces missions sont devenues des obligations. Même l'Etat s'en mêle. Nos petits caprices de bricolos polyvalents des seventies, pour ouvrir les bibliothèques à tous les publics, une nécessité à l'époque, sont devenus pérennes. On attend de nous aujourd'hui que nous soyons de fait des lieux du lien social, des écoles de la citoyenneté, des partenaires aux ordres de l'éducation nationale, des acteurs culturels dans la cité, des organisateurs d'évènementiel, et j'en passe. La bibliothèque, le lieu où il se passe toujours quelque chose, nous l'avons voulue et même le public s'y est habitué. Et c'est ce qui a fait jouir Orsenna.

Mais les moyens n'ont pas suivi. Et ne suivront plus, c'est maintenant certain.

Mais nous sommes désormais redevables de cette image de marque, de cette brillance, que nous avons fabriquée et qui n'est inscrite dans aucun cadre légal, donc n'a aucune limite.

 

Et le bout de la route nous est démontré par ces petites bibs qui n'ont même plus les moyens d'assurer le renouvellement de leurs collections. Le cœur de métier se rappelle à nous, mais un peu tard.

 

Il faudrait pouvoir faire un peu d'élagage et revenir aux fondamentaux. Les postes actuels y suffiraient peut-être. Mais même pour ça il est trop tard. Et surtout, la plupart d'entre nous y verraient une régression. Redevenir prioritairement des distributeurs de livres , des prolos de la culture livresque, de petits acteurs locaux tout au bout de la chaîne du livre ? quelle horreur. Sans compter que l'armée mexicaine s'est quelque peu embourgeoisée et souhaiterait avoir des horaires d'administratifs.

 

Les lumières des gros continueront donc à briller un temps, s'éteignant au fur et à mesure des départ en retraite et des fins de contrats,  pendant que les petits crèveront de la désertion des publics. C'est tout.

 

 

EDIT; Je viens de lire le programme du prochain congres de l'ABF, le 2° thème retenu est le suivant

 

La bibliothèque comme lieu ressource, la bibliothèque comme lieu de lien social, la bibliothèque comme fabrique du citoyen. La multiplicité des missions des bibliothèques en fait une force et un véritable outil de développement pour les usagers et les territoires. Mais, les missions des bibliothèques sont-elles extensibles à l’infini ? Où commence notre mission ? Où s’arrête notre frontière de l’ouest ? Et plus encore aujourd’hui, où la bibliothèque prête des moules à gâteaux, organise des bourses aux vêtements, aide à remplir des déclarations d’impôts en ligne, etc., faut-il ou pas définir des limites à chacune de ces missions ? Quel sens prend notre action lorsqu’elle traverse les frontières habituellement acceptées ? La bibliothèque est-elle encore une bibliothèque ?

 

Je n'aurais pas pu dire mieux. Des années que je me tue à le répéter. Sauf qu'il est un peu tard pour poser ce genre de questions. J'aime bien le prêt de moules à gâteaux...

 

Faut-il créer des postes pour ce type de missions ?:D

 

Modifié par Ferris
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Il y a 20 heures, Ferris a dit :

Quel sens prend notre action lorsqu’elle traverse les frontières habituellement acceptées ? La bibliothèque est-elle encore une bibliothèque ?

 

Une réponse ici https://www.ledauphine.com/vaucluse/2018/09/27/le-bibliothecaire-poursuivi-pour-avoir-filme-sous-les-jupes

 

:hyper:

 

 

 

Modifié par Ferris
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Il y a 6 heures, Louve a dit :

bibliothécaire vieux garçons

 

Là tu te plantes. Ce sont les vieilles filles refoulées, et donc d’autant plus libidineuses (soyons freudiens tant que c'st encore permis),  qui forment le cliché majeur de la profession. Et pour encore longtemps. Les temps passent, les clichés restent.

 

Ceci dit, c'est aussi un classique des forums, on ne répond jamais aux propos sérieux, mais on se fait un plaisir de répondre à la moindre petite connerie placée en fin de post ou après. On appelle ça l'évitement. Je pratique ce genre assez souvent : placer en fin d'un texte fondamental une petite crotte sans intérêt . Et là on a une réaction.

 

Ce que je dis avant est fondamental. Et implique un vieux clivage qui perdure entre les bibliothèques. Là où certains se plaignent de voir s’amenuiser leurs zones de confort et leurs obsessions "d'ouverture", d'autres sont sont en train de crever, purement et simplement. Il y a et il y a toujours eu clivage. C'est ma rengaine à moi: l'unité de la profession est un mythe savamment entretenu et orchestré par nos pontes. Bien qu'enfin ils daignent placer en thématique du congres une question qu'ils auraient pu placer il y a des années déja.

 

Désolé Louve, mais tu fais encore partie des structures privilégiées, que ça te plaise ou non. Par rapport à ceux qui crèvent, entendons nous bien. Tout le monde a des raisons de se plaindre ou de craindre l'avenir. Sauf les morts.

Modifié par Ferris
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Il y a 10 heures, Ferris a dit :

Désolé Louve, mais tu fais encore partie des structures privilégiées, que ça te plaise ou non. Par rapport à ceux qui crèvent, entendons nous bien. Tout le monde a des raisons de se plaindre ou de craindre l'avenir. Sauf les morts.

 

Je le sais.

Je le dis et redis aux équipes, ne t'inquiète pas.

 

Les petites structure sont effectivement à la peine, cela ne date pas d'aujourd'hui ni même d'hier mais depuis plus longtemps et nous en sommes en partie responsable.

Alors, on fait quoi maintenant? 

Modifié par Louve
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On remet le couvert pour une loi sur les bibliothèques, sans jamais lâcher le manche, laquelle loi définira nos missions prioritaires. Et par voie de conséquence les moyens qui vont avec à minima. Pour le reste on élague de nous-même les missions héritées des années de vaches grasses. De toutes façons la fin des recrutements, les non-remplacements et la baisse des budgets d'animation nous y amèneront .

 

Mais ça veut dire qu'il faut que chacun soit capable de faire passer cette pilule aux élus : je préfère avoir un budget d'acquisition correct et supprimer mes animations ou les réduire, soit parce qu'elles demandent des budgets, du personnel et un suivi soit parce qu'elles sont dévoreuses de temps, un temps non élastique que nous faisons dériver, transférer, de nos missions d'accueil et de médiation culturelle vers des activités optionnelles de type m'as-tu vu. Pire encore si on elargit les horaires : ouvrir plus pour proposer moins, moins e personnel en place, moins d'accueil.

Les élus vont détester car ils adorent qu'on parle de leur territoire dans les journaux. Et l'animation tout terrain ça fait causer le journaleux, toujours en quête d’événementiel.

 

Comme le dit très bien le communiqué de l'ABF Mais, les missions des bibliothèques sont-elles extensibles à l’infini ? Où commence notre mission ? Où s’arrête notre frontière (...)

 

Si le congrès ne répond pas dans le bon sens à sa propre question et veut conserver les rôles actuels qui définissent désormais nos missions, en se contentant de demander des moyens supplémentaires, c'est fichu.

 

Un arbre que tu n'élagues jamais aura beaucoup de branches et de feuilles, mais finira par ne plus donner aucun fruit.

 

Il faut savoir régresser, et avec le sourire, s'adapter et revenir aux fondamentaux. S'interroger sur la pertinence des graineteries, des "bébés lecteurs", des moules à gâteaux et des ateliers tricot, voire même des pseudo-ludothèques installées dans un coin, sans personnel qualifié.

Et d'abord faire la liste de tout ce fatras qui nous encombre, nous dévore et n'a contribué qu'à noyer notre image.

 

Evidemment, on n'appellera pas ça une régression, pour éviter de l'urticaire à certains, on appellera ça du recentrage.

Le recentrage, d'après le dictionnaire, c'est une stratégie qui consiste, pour une entreprise qui s'est diversifiée, à concentrer ses activités sur le métier qu'elle maîtrise le mieux pour lui permettre d'occuper une position dominante.

 

Intéressant, non ?

Modifié par Ferris
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Le 03/10/2018 à 14:21, Ferris a dit :

Il faut savoir régresser, et avec le sourire, s'adapter et revenir aux fondamentaux. S'interroger sur la pertinence des graineteries, des "bébés lecteurs", des moules à gâteaux et des ateliers tricot, voire même des pseudo-ludothèques installées dans un coin, sans personnel qualifié.

 

Juste pour savoir, quels sont tes fondamentaux ? Vu que tu as inclus les bébés lecteurs dans ta liste d'interrogation, jusqu'où vas-tu : fondamentaux = collections exclusivement livres par exemple ? Car souvent, on entend par coeur de métier, les collections et l'accueil/conseils des publics, mais tout dépend de ce qu'on met derrière le terme de collection.

 

En tous les cas, je n'envisage pas mon métier sans animations du tout : réduire pour permettre de nouvelles acquisitions ok, mais tout supprimer revient, pour moi, à ne plus faire vivre nos collections.

 

Epsy.

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il y a 56 minutes, Epsy a dit :

les collections et l'accueil/conseils des publics,

 

Tu viens de répondre. Tous supports confondus évidemment, il n'y a pas que le livre. Quant aux animations, je pourrais te demander de définir ce joli concept fourre-tout. Il y a deux sortes d'animations : les animation dites "autour du livre", qui valorisent et font connaître les fonds. On peut y ajouter de nos jours les autres supports (clubs d'écoute ou soirées, tu n'as qu'a regarder sur le site de l'ACIM toutes les pratiques qui ont permis de redonner une vie à certaines discothèques) etc...Idem pour la médiation internet etc...

Et puis il y a tout le reste. Tout ce qui est sans rapport direct avec les collections, mais qu'on peut facilement inclure moyennant quelques tortillages du cul (base logique j'ai un fonds cuisine, donc je prête des moules à gâteaux, ce type de logique douteuse pouvant mener à des pratiques de type Parc Disney, le but étant simplement d'attirer n'importe quel public dans un lieu qui devient de plus en plus  indifférencié et sans limites).

Quant aux bébés lecteurs, c'est une pratique dite d'éveil culturel à travers le livre destinée aux enfants de moins de 3 ans. Au delà de ce charabia, aucun argument psychologique sérieux n'a jamais apporté la moindre preuve de son efficacité (le résultat étant de produire de nouveaux lecteurs au delà de 3 ans).

Il faut s'interroger sur nos pratiques, comme on s'interroge sur les passages systématiques de classes par exemple.

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il y a 50 minutes, Ferris a dit :

Quant aux bébés lecteurs, c'est une pratique dite d'éveil culturel à travers le livre destinée aux enfants de moins de 3 ans. Au delà de ce charabia, aucun argument psychologique sérieux n'a jamais apporté la moindre preuve de son efficacité (le résultat étant de produire de nouveaux lecteurs au delà de 3 ans).

Il faut s'interroger sur nos pratiques, comme on s'interroge sur les passages systématiques de classes par exemple.

 

Concernant les bébés lecteurs, nous nous ne nous intéressons pas uniquement aux tout-petits mais aussi à leur environnement.

Un enfant qui n'a jamais manipulé de livres, à qui on ne parle pas puisque "il parle pô l'margat", aura des difficultés.  L'enjeu est là, dans mon territoire en tous les cas.

 

Pour le passage systématique des classes, je suis convaincue que ça ne sert absolument à rien.  

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il y a une heure, Louve a dit :

Un enfant qui n'a jamais manipulé de livres, à qui on ne parle pas puisque "il parle pô l'margat", aura des difficultés.

 

De toutes façons il y a déja erreur sur la tranche d'âge. A six mois le livre est un objet, point-barre. A manipuler, à découvrir, ok. A découvrir (objets tactiles, mordillés, flottant dans le bain etc....) on est d'accord. On fait aussi des marionnettes, des jeux de doigts, on écoute des comptines. Mais le rapport entre l'oral et le support livre est une vue de l'esprit. Par contre à trois ans ou moins l'enfant comprend une histoire et fait le rapport avec le support dont on la sort.

 

Par ailleurs c'est toujours la même problématique : c'est à qui de faire cela ? Chez nous 90% des accompagnantes sont des assistantes maternelles, qui n'ont aucune envie ni capacité de raconter une histoire à un petit, avec ou sans livre. Effectivement elles ne leur parlent pas. C'est normal ? Et les instits de petites sections, elles font quoi ?

 

D'une façon plus générale, c'est la même chose pour les heures du conte. Elles sont possibles et justifiables chez nous mais elles ont aussi leur place ailleurs. Et ainsi pour beaucoup de pratiques que l'on devrait pratiquer en ALSH voire en maternelle. Quelles compétences avons-nous pour faire cela correctement ? Pourquoi les personnels théoriquement qualifiés ne le font-ils pas ?

En élargissant le propos on peut ainsi questionner nos pratiques pour se demander qui nous remplaçons dans telle ou telle action (ah non, c'est vrai, on remplace pas on fait du partenariat, j'oubliais...). Et avec quels moyens. Et ce que nous négligeons en retour.

 

Seulement voilà, d'une part en France on considère qu'avec trois bouts de ficelle et quatre benévoles tout le monde sait faire de l'animation, d'une part. Et d'autre part j'ai pu remarquer que l'armée mexicaine dont tu parlais s'est vite rendu compte que faire zim boum boum avec des mômes est bien plus excitant que de faire bip bip scanette au bureau de prêt ou conseiller un roman à Mme Michu (toujours elle) ou la prévenir qu'elle a emprunté le tome 2 sans faire exprès etc...

 

Ces ex-emplois aidés, passés titulaires depuis, étaient surtout pressés de se faire une place au soleil de la fonction publique, ne connaissaient rien au métier ni au cœur de métier, et seront les premiers à protester si l'on supprime leurs zanimations, quelles qu'elles soient. Surtout pour les petits n'enfants.

Par contre dès qu'il s'agit de proposer des choses au troisième âge, manque qui avait été pointé du doigt par l'IGB je crois, il n'y a plus personne.

 

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Des toutes-petites section (soit moins de 3 ans), chez nous il n'y en a pas  et je m'en réjouis car en dessous de 36 mois ce sont des bébés et ils n'ont à mon sens rien à faire à l'école. D'autant plus que la plupart des professeurs des écoles de maternelle , dont les toutes-petite sections, n'ont pas ou peu de formation concernant le développement de l'enfant, ses capacités d'apprentissages...  

 

Bref, là je te parle de notre travail avec les collègues de la petite enfance soit les crèches et l'accueil périscolaire.

L'idée est:

  • de constituer des malles de livres que nous leur prêtons en insistant bien sur le fait que les livres n'ont pas vocation à rester dans un bureau. Que si tel est le cas, on n'achètera plus de livres
  • de réfléchir aux accueils selon les tranches d'âge:
    • de 3 à 8/9 mois : relation individuelle au livre, il est d'ailleurs là principalement pour être mâchouillé, mordillé, mis à l'envers...
    • de 9 à 12/14 mois: on peut lire en petit groupe sur des temps courts
    • les marcheurs peuvent venir à la bibliothèque et écouter une histoire sur un temps donné, dans un lieu différent

Mais surtout l'idée est de former les agents des deux services (lecture publique et petite enfance) ensemble pour que chacun aient une même base qui nous permettra d'appuyer le fait que non, non, non,  Machinette n'a pas à passer toute ses journées dans les crèches; que oui, oui, oui, ranger, acheter, désherber c'est important; que non Michu n'a pas à "exiger" que Trucmuche vienne dans sa crèche et le laisser en plan avec des bébés.

Donc en 2019, nous allons proposer une formation commune, en intra, sur site ( trop dure la vie quand tu dois manger à l'extérieur de chez toi...), aux agents des bibs et des crèches pour leur faire rentrer certaines choses dans le crâne. Je ne suis pas certaine que ça fonctionne mais au moins, nous aurons essayé.

Que ce soit à la crèche ou à la bib les agents n'ont pas tous le sens du service public, ne sont d'ailleurs pas nécessairement qualifiés. La plupart sont d'anciens contrats aidés qui ont été titularisés...

 

Concernant le 3ème âge: là aussi on accueille et on propose.  Ce ne fût pas une mince affaire, loin de là, mais doucettement, cela se met en place.

 

Et sinon je n'ai aucun scrupule à rappeler:

1- si ça ne vous intéresse pas, vs pouvez candidater ailleurs

2- il est possible de revenir aux fondamentaux de base à savoir qu'un agent peut tout à fait voir son poste évoluer en fonction des besoin du service et surtout de ses compétences. Mais si incompétence, un travail va être mené

3- je défends les postes dont nous avons besoin

4- je n'accepte aucun contrat aidé.

 

 

Modifié par Louve
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Bravo pour le partenariat/convention/formation en intra. Et pour bien différencier les tranches d'âge. Mais qui va former ? Tu prévois des intervenants extérieurs ?

 

il y a 45 minutes, Louve a dit :

4- je n'accepte aucun contrat aidé.

 

Hi hi, ça tombe bien, y en a plus ! Enfin cette gabegie qui existait depuis 1980 s'arrête. Ils remplacent ça, mais à dose homéopathique, par le PEC (Parcours emploi compétence) « Il s’agit de passer d’une logique quantitative visant une masse de contrats à une exigence de qualité »

 

https://www.service-public.fr/professionnels-entreprises/vosdroits/F34543

 

 

 

Modifié par Ferris
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